'Pataphysique

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Diplome du collège de Boris Vian, le 22 Palotin 80
Diplome du collège de Boris Vian, le 22 Palotin 80

La ’pataphysique est une « science des solutions imaginaires[1] ». Le terme est créé par l’écrivain Alfred Jarry qui la définit comme une « science qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité. »

Sommaire

[modifier] Etymologie

Littéralement ’Pataphysique (contraction du grec ἐπὶ τὰ μετὰ τὰ φυσικά - epì tà metà tà phusiká) signifie « ce qui est près de ce qui est après la physique » (« après la physique » désignant ce qu’on nomme la métaphysique). En outre, Jarry indique que l’apostrophe[2] précédant le nom sert à « éviter un facile calembour »[3], il fait remonter l’origine de cette science à Ibicrate le géomètre et Sophrotatos l’arménien.

[modifier] Principes et modalité d'expression

Alfred Jarry illustre la ’pataphysique dans les Gestes et opinions du docteur Faustroll, roman qui expose les principes et les fins de la ’pataphysique, science du particulier, science de l’exception. Cet ouvrage se clôt, par exemple, sur un calcul de la surface de Dieu. Plus tard, Boris Vian, grand promoteur de ’pataphysique, expliquera qu’un des principes fondamentaux de la ’pataphysique est l’équivalence. C’est peut-être ce qui explique ce refus que nous manifestons de ce qui est sérieux, de ce qui ne l’est pas, puisque pour nous, c’est exactement la même chose, c’est pataphysique.

La ’pataphysique se présente généralement sous la forme de discours ou d’institutions scientifiques, philosophiques ou ésotériques, ou à l’inverse, sous des dehors amusants de jeux d’esprit, propose une réflexion plus profonde en décrivant un univers parallèle « que l’on peut voir et que peut-être l’on doit voir à la place du traditionnel. » Le pataphysicien observe le monde d’une manière particulière, par exemple, au lieu d’énoncer la loi de la chute des corps vers un centre, le pataphysicien préférera celle de l’ascension du vide vers une périphérie (cf. Gestes et Opinions du Docteur Faustroll, Livre II)

Gilles Deleuze (notamment dans Critique et clinique et L’Île Déserte) développe l’idée qu'en créant la pataphysique Jarry a ouvert la voie à la phénoménologie.

[modifier] Institution

Le Collège de ’Pataphysique, fondé en 1948, publie une revue, Viridis Candela. Y sont parus, entre autres, les premiers textes de Ionesco, de nombreux inédits de Vian, Jarry ou Julien Torma et les premiers travaux de l’Oulipo. Quelques réunions du Collège ont eu lieu au restaurant Le Polidor, rue Monsieur le Prince à Paris.

Un auteur américain, Pablo Lopez, a également créé une addition à la science appelée la pataphore (notamment dans Closet ’Pataphysics, 1990 et Pataphors, Université de Hollins, 1994).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Ruy Launoir, Clefs pour la ’Pataphysique, 1969, réédition augmentée, L’Hexaèdre, 2005 ([1])
  • Ruy Launoir, Gestes et Opinions de quelques Pataphysiciens illustres : Emmanuel Peillet, Jean-Hughes Sainmont, Latis, etc., préface Paul Gayot, 2008, L’Hexaèdre, ([2])
  • Jean Baudrillard, ’Pataphysique, Sens & Tonka, Paris, 2002 ISBN 2845340427

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, Livre II, chapitre VIII
  2. Sur le problème de l'apostrophe, la Faculté Uqacienne de 'Pataphysique donne un élément de réponse : il s'agirait du « é » de épataphysique.
  3. cf. Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, Gallimard, 1980, Livre II "Eléments de pataphysique", Définition VIII, p. 31.