Éric Bernard

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Éric Bernard (né le 24 août 1964 à Martigues, France) est un ancien pilote automobile français.

[modifier] Biographie

Pilote émérite de karting entre 1976 et 1983 (il décroche à 4 reprises le titre de champion de France), Eric Bernard effectue ses débuts en sport automobile en 1984, suite à sa victoire en 1983 au Volant Elf de l'école de pilotage Winfield du circuit Paul Ricard où il était opposé notamment à Jean Alesi et Bertrand Gachot. Sa victoire lui permet de gagner le budget pour une saison de Formule Renault. Pour sa seconde saison dans cette discipline, en 1985, il remporte le championnat de France et s'engage alors en championnat de France de Formule 3 en 1986. Il devient vice-champion de France de Formule 3 en 1987 derrière Jean Alesi. Grâce aux soutiens d'Elf et de Winfield, il décroche un volant en Championnat international de Formule 3000 pour 1988. Après une saison d'apprentissage, Bernard est recruté par l'écurie DAMS en 1989 et se classe troisième du championnat (derrière son éternel rival Jean Alesi et Erik Comas).

1989 est également l'année de ses débuts en Formule 1. Appelé à l'occasion du GP de France par l'écurie Larrousse pour remplacer Yannick Dalmas, limogé, il livre une solide prestation qui le conduit un temps à la cinquième place, avant d'être contraint à l'abandon suite à une casse moteur. Sa belle performance est hélas pour lui en grande partie occultée par celle de son rival Jean Alesi, classé quatrième pour ce qui était lui aussi sa première course en F1. A nouveau au volant de la Larrousse pour le Grand Prix suivant à Silverstone, il retourne ensuite finir sa saison de F3000 avec la satisfaction de s'être qualifié pour les deux GP auxquels il était inscrits.

Séduite par ses débuts en 1989, l'écurie Larrousse engage Eric Bernard à temps complet pour le championnat du monde 1990. Compte tenu du matériel dont il dispose (Lola LC90 à moteur Lamborghini), Bernard réalise une très belle première moitié de saison, avec notamment une 6e place à Monaco et une 4e place à Silverstone. La suite est un peu plus délicate puisqu'il subit en interne la montée en puissance de son coéquipier japonais Aguri Suzuki, lequel boucle d'ailleurs la saison par un podium à domicile sur le circuit de Suzuka. La première saison complète de Bernard en F1 n'en reste pas moins globalement positive et lui permet de nourrir des ambitions à la hausse pour 1991, toujours chez Larrousse.

Mais la perte durant l'hiver par l'écurie française de son motoriste Lamborghini, de plusieurs sponsors, ainsi que sa disqualification du championnat du monde des constructeurs en raison d'un vice de forme lors de l'inscription (synonyme de pertes de aides financières de la FOCA et d'obligation de passer par les redoutables séances de pré-qualifications du vendredi matin), viennent mettre à mal les espoirs du pilote français. Il connaît une saison calamiteuse, marquée par une non-qualification au GP du Portugal. Entre le premier et le dernier GP de la saison, les pilotes Larrousse ne terminent qu'une seule course chacun mais, fait exceptionnel s'il en est, ils parviennent tous les deux à ramener un point des seules courses qu'ils terminent (Bernard 6e au Mexique et Suzuki 6e lors du premier Grand Prix de la saison aux États-Unis). Pour parachever le désastre, Eric Bernard est victime d'un grave accident en fin de saison lors des essais du GP du Japon où il se casse la jambe.

Sans volant en F1 pour la saison 1992, Bernard est incorporé à l'équipe Peugeot en Sport-Prototypes, mais les contraintes physiques générées par la Peugeot 905 lui brisent à nouveau l'os mal solidifié de sa jambe et le contraignent à une saison blanche. Il fait son retour à la Formule 1 en 1993, en tant que pilote essayeur de l'écurie française Ligier (qui aligne cette année-là un duo anglais composé des quasi-homonymes Brundle et Blundell), tout en commentant les GP pour le compte de TF1. Son travail de l'ombre porte ses fruits puisque l'année suivante, Ligier le titularise. Mais régulièrement dominé par son coéquipier débutant Olivier Panis, Bernard semble peiner à retrouver le rythme, et malgré une troisième place au GP d'Allemagne (le meilleur résultat de sa carrière en F1) juste derrière Panis, il perd progressivement la confiance de Flavio Briatore, le nouveau propriétaire de Ligier. Limogé à la veille du GP d'Europe au profit du pilote britannique Johnny Herbert, il trouve immédiatement refuge chez Lotus (l'ancienne équipe d'Herbert) mais se fait remplacer au bout d'une seule course par le pilote payant finlandais Mika Salo. Ce jeu de chaises musicales signe la fin de la carrière en F1 d'Eric Bernard, qui pilotera encore pendant plusieurs saisons dans les épreuves d'endurance.

[modifier] Résultats en F1

Année Ecurie Châssis Moteur Pneus GP disputés Points inscrits Classement
1989 Lola-Larrousse LC89 Lamborghini V12 Goodyear 2 0 n.c.
1990 Lola-Larrousse LC90 Lamborghini V12 Goodyear 16 5 13e
1991 Lola-Larrousse LC91 Cosworth V8 Goodyear 13 1 18e
1994 Ligier
Lotus
JS39B
109
Renault V10
Mugen-Honda V10
Goodyear
Goodyear
14 4 18e