Énergie et effet de serre

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Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont identifiées de manière assez consensuelle comme causes d'un dérèglement climatique global.

L'augmentation de l'effet de serre est due principalement à la combustion de grande quantité d'énergies fossiles comme le charbon, le lignite, le pétrole ou le gaz naturel (méthane), ce qui rejette du dioxyde de carbone (CO2) en grande quantité dans l'atmosphère.

En France, 78 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées à la consommation d'énergie  :

  • les transports (automobiles, poids lourd, …) : 26,75 %
  • l'activité industrielle (sidérurgie, production d’aluminium, chimie, …) : 19,9 %
  • les bâtiments (chauffage, climatisation, production d'eau chaude sanitaire…) : 18,4 %
  • la production d'énergie (électricité, …) : 12,95 %

Les 22 % restants sont des émissions de gaz à effet de serre dues à :

  • l'activité agricole : 19,4%. Bien que ces activités n'appartiennent pas à proprement parler au secteur de l'énergie, on note que le méthane (CH4) produit par l'agriculture pourrait être valorisé énergétiquement sous la forme de biogaz, ce qui réduirait son impact sur l'effet de serre.
  • le retraitement des déchets : 2,6%.[1]

Sommaire

[modifier] Transport

Le transport est le secteur d'activités humaines qui produit le plus de gaz à effet de serre. L'activité du transport génère dans les pays développés environ 25 à 30% des émissions de CO2 et ces émissions sont en forte augmentation [2]

[modifier] Chaleur

En France, la chaleur constitue, avec 35 % de nos besoins énergétiques, le premier poste énergétique. En effet, le chauffage consomme 56 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep) contre 50 pour les transports, 40 pour la production industrielle et 18 pour l'électricité spécifique. Les besoins de chaleur sont actuellement couverts à 80% par les énergies fossiles (données de l'association AMORCE).

Selon un rapport parlementaire, pour substituer l'usage des fossiles, il faut non pas favoriser le chauffage électrique mais le développement des énergies renouvelables thermiques. Et il appartient aux collectivités territoriales d'accompagner et d'amplifier ce développement.[3]

[modifier] Électricité

[modifier] Émission de GES des différentes filières de production d'électricité

Le tableau suivant permet de comparer les émissions totales de GES par filière de production d'électricité[4].

Emissions totales de GES des différentes filières de production d'électricité - gCeq/kWh
Energie/Technologie Emission des
centrales
Autres étapes
de la filière
Total
LIGNITE
Technologie des années 1990 (borne supérieure) 359 7 366
Technologie des années 1990 (borne inférieure) 247 14 261
Technologie de 2005-2020 217 11 228
CHARBON
Technologie des années 1990 (borne supérieure) 278 79 357
Technologie des années 1990 (borne inférieure) 216 48 264
Technologie de 2005-2020 181 25 206
PETROLE
Technologie des années 1990 (borne supérieure) 215 31 246
Technologie des années 1990 (borne inférieure) 195 24 219
Technologie de 2005-2020 121 28 149
GAZ NATUREL
Technologie des années 1990 (borne supérieure) 157 31 188
Technologie des années 1990 (borne inférieure) 99 21 120
Technologie de 2005-2020 90 16 105
SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
Technologie des années 1990 (borne supérieure) 0 76,4 76,4
Technologie des années 1990 (borne inférieure) 0 27,3 27,3
Technologie de 2005-2020 0 8,2 8,2
HYDRAULIQUE
Centrales de lac (Brésil, théorique) 0 64,6 64,6
Centrales de lac (Allemagne, borne supérieure) 0 6,3 6,3
Centrales de lac (Canada) 0 4,4 4,4
Centrales au fil de l'eau (Suisse) 0 1,1 1,1
BIOMASSE
Borne supérieure 0 16,6 16,6
Borne inférieure 0 8,4 8,4
EOLIENNE
Puissance installée 25% (Japon) 0 13,1 13,1
Puissance installée <10%, terrestre (Suisse) 0 9,8 9,8
Puissance installée 10%, terrestre (Belgique) 0 7,6 7,6
Puissance installée 35%, sites côtiers (Belgique) 0 2,5 2,5
Puissance installée 30%, sites côtiers (RU) 0 2,5 2,5
NUCLEAIRE
Borne supérieure 0 5,7 5,7
Borne inférieure 0 2,5 2,5


Une évaluation effectuée à la demande du ministre Allemand de l'écologie Sigmud Gabriel sur les émissions de CO2 produites par filière de production a été réalisée par l’institut allemand Öko-Institut, à partir du modèle GEMIS [3]. Le rapport précise que l'électricité nucléaire émet de 31 à 61 grammes de CO2 par kWh produit , on peut télécharger ce rapport sur le site allemand ici : [4] , ou en lire un compte rendu en français là : [5]. On constate ainsi que les rapports des spécialistes et scientifiques sont fortement divergents suivant la politique énergétique : peu émetteurs de gaz à effet de serre dans les pays volontaristes comme la France et fortement émetteurs dans les pays remettant en cause le nucléaire comme l'allemagne ...

[modifier] Analyses complémentaires

Selon le cabinet d'étude Wise-Paris, "la prétention de l’industrie nucléaire à offrir une alternative à l’effet de serre resterait contestable même si son affirmation qu’elle n’émet pas de carbone était vraie. En effet, la progression de la production nucléaire est parallèle dans sa forme à la progression de la consommation d’énergies fossiles[5]. Ce qui suggère que le nucléaire n’est pas une alternative, mais une composante du problème (de l'effet de serre)."

Selon les conclusions d'une étude de Jean-Marc Jancovici qui évalue la diminution des gaz à effet de serre des États-Unis si 100% de la production électrique était d'origine nucléaire, la contribution du nucléaire civil serait dans l'état actuel des prix et techniques bien plus considérable que celle des énergies renouvelables.[6].

Selon un rapport de l'expert hollandais Jan Willem Storm Van Leeuwen, après 2034, la qualité du minerai d'uranium extrait de terre chutera radicalement. Cela fera que l'énergie nucléaire deviendra de plus en plus inefficace et chère, menant à une augmentation des émissions de dioxyde de carbone. Les résultats de ce rapport sont paradoxalement jugés peu convaincants par Yves Marignac, de l'association anti-nucléaire Wise-Paris, qui met en avant l'accumulation d'hypothèses pénalisantes à la base de cette étude.

Même si aucune énergie renouvelable ne peut résoudre la question à elle seule, la démarche prônée par l'association négaWatt va dans ce sens : elle montre que, dans un scénario dit de la "Sainte Trinité" (car il conjugue renouvelables avec sobriété volontaire et efficacité énergétique), le recours à un "mix adéquat de renouvelables" (photovoltaïque, éolien, hydraulique, co-génération et biomasse), et surtout par du gaz naturel[7] peut, d'ici 2050, contribuer pour environ 1/3 au fameux facteur 4 (de réduction de nos émissions de GES ).

[modifier] Notes