Émile Mauchamp

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Émile Mauchamp (né le 3 mars 1870 à Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire - mort le 19 mars 1907 à Marrakech, Maroc) était un médecin français, qui fut assassiné à Marrakech, près du dispensaire où il exerçait.

Émile Mauchamp était le fils d'un homme politique, qui fut conseiller général de Chalon-sur-Saône. Après des études au collège, il partit à Paris étudier la médecine. Nommé médecin sanitaire maritime, il exerça dans de nombreux pays : le Portugal, le Brésil, l'Italie, la Grèce, la Russie, l'actuelle Turquie. Après un passage à Jérusalem, il fut nommé au Maroc par décret du ministère des Affaires étrangères pour y diriger un dispensaire, créé en 1905, à Marrakech .

Il y trouva la mort le 19 mars 1907, assassiné - à l’âge de trente-sept ans - de plusieurs coups de couteau, tout près du dispensaire où il soignait des enfants. Le docteur Émile Mauchamp avait-il des activités d'agent secret comme certains l'ont prétendu ? La population, paraît-il, semblait accuser ce médecin de « visées chrétiennes, sournoises et néfastes ». Le Maroc, alors, n’était pas encore protectorat français.

Émile Mauchamp, petit médecin, eut droit à des funérailles nationales et on lui décerna la médaille de la Légion d'honneur à titre posthume.

Le 11 avril 1907, une foule immense assista à ses obsèques en présence de nombreuses personnalités, notamment celle du ministre des Affaires étrangères. Arrivé en gare de Chalon-sur-Saône à neuf heures, recouvert du drapeau tricolore, son cercueil, exposé sur un catafalque, est installé devant l'hôtel de ville. Pas moins de sept discours seront prononcés. Puis le cortège se dirigea vers le cimetière de l'Est, les commerçants ayant baissé leurs rideaux. L'inhumation eut lieu dans l'intimité familiale mais les Chalonnais ont ensuite eu la possibilité de lui rendre un dernier hommage.

Dans le square Chabas, un monument perpétue le souvenir du docteur Émile Mauchamp. Œuvre du sculpteur tournusien Pierre Curillon, ce monument, inauguré le 21 août 1910, est aujourd'hui « mutilé ». En effet, lors de la Seconde Guerre mondiale, des soldats allemands dérobèrent la statue en bronze qui l’ornait : une femme marocaine tendant son enfant vers le bon docteur. Une rue de Chalon-sur-Saône située vers l'ancienne prison porte toujours son nom.