Émile Biasini

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Émile-Joseph Biasini, né le 31 juillet 1922 à Noves (Bouches-du-Rhône), est un administrateur civil et homme politique français.

[modifier] Biographie

Après des études de droit à Aix-en-Provence et Paris, il est breveté de l'École nationale de la France d'outre-mer[1].

Il commence sa carrière coloniale d'administrateur de la France d’outre-mer au Bénin et en Guinée et au Tchad[2], notamment comme directeur de cabinet de Charles-Henri Bonfils, gouverneur de Guinée[3].

Après le décolonisation, il fait partie des fonctionnaires coloniaux qui participent à la naissance du ministère des Affaires culturelles. Conseiller technique d’André Malraux en 1960, celui-ci le nomme le 11 décembre 1961, directeur du Théâtre, de la Musique et de l'Action culturelle au ministère des Affaires culturelles[1]. À cette fonction, il met en place les maisons de la Culture avant d'être remercié brutalement par le ministre d'État en 1966[2], Malraux nommant Landowski à la direction de la musique quand Biasini soutient Boulez[4].

En 1967, il devient délégué interministériel pour la télévision en couleurs et prend la tête de l'ORTF en septembre 1967[2], où il impose notamment les Shadoks, mais démissionne en juin 1968 par opposition à la « chasse aux sorcières » dans la chaîne qui suit les événements de Mai[4].

Réintégré au ministère de l'Économie et des Finances, ayant perdu la confiance de Pompidou, il devient administrateur (1968) puis président-directeur général (1970-1974) de la Compagnie française de la télévision[1]. Entre 1970 et 1985, il est également, à la demande Jacques Chaban-Delmas, président de la Mission interministérielle pour l'aménagement de la côte Aquitaine[2].

Cette cheville ouvrière de la constitution du ministère des Affaires culturelles est appelée par François Mitterrand pour conduire les Grands Travaux présidentiels. Il prend d'abord en charge le Grand Louvre comme président de l'établissement public à partir de septembre 1982, en conflit avec Jack Lang, et créant la polémique en assumant le choix de Pei[4]. Nommé le 13 mai 1988 secrétaire d'État chargé des Grands travaux, il fait naître le projet de la Très Grande Bibliothèque, entre 1988 et 1993.

Proche de Mitterrand, il l'aurait influencé, selon Pierre Péan et Christophe Nick, quant au choix de Martin Bouygues pour la prise de contrôle de TF1 privatisée[5].

En avril 2000, il devient président de la Maison des cultures du monde[6], à la suite de Jean Duvignaud.

[modifier] Ouvrages

  • L'Invention du Grand Louvre, avec Ieoh Ming Pei et Jean Lacouture, Paris, Odile Jacob, 2001 (ISBN 2-7381-1020-7)
  • Sur Malraux. Celui qui aimait les chats, Paris, Odile Jacob, 1999 - (ISBN 2-7381-0725-7)
  • L'Afrique et nous, Paris, Odile Jacob, 1998 - (ISBN 2-7381-0645-5)
  • Grands Travaux. De l’Afrique au Louvre, Paris, Odile Jacob, 1995 - (ISBN 2-7381-0294-8)
  • Le Grand Louvre, métamorphose d'un musée : 1981-1993, avec Jean Lebrat, Dominique Bezombes et Jean-Michel Vincent, Electa "Moniteur", Paris, 1989 - (ISBN 2-866-53061-6)
  • Action culturelle An I : 1961-1962, Direction du théâtre, de la musique et de l'action culturelle, Ministère d'État chargé des affaires culturelles, octobre 1962

[modifier] Notes et références

  1. abc « Émile Biasini », association Georges-Pompidou
  2. abcd Biasini, le sauveur d'Aquitaine, propos recueillis par Pierre Verdet, dans Sud-Ouest. Reproduit par l'Association des amis du littoral d'Anglet
  3. Maurice Jeanjean, Sékou Touré : un totalitarisme africain, Paris, L'Harmattan, 2004, p. 62, (ISBN 2747576574)
  4. abc François Caviglioli, Les travaux d’Emile, Le Nouvel Observateur nº1578, 2 février 1995
  5. « Biasini a l'oreille du Président et est en même temps un farouche défenseur de Bouygues, qu'il estime être le plus compétent sur la place. » Pierre Péan et Christophe Nick, TF1, un pouvoir, Fayard, 1997
  6. Dépêche AFP, citée dans « Archives - culture - Avril 2000 », Presse-francophone.org