Élection fédérale canadienne de 1980

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Carte du vote populaire avec barres graphiques démontrant le total des sièges dans chaque province et territoire
Carte du vote populaire avec barres graphiques démontrant le total des sièges dans chaque province et territoire
La Chambre des communes après l'élection de 1980   ██ Libéraux (147) ██ Progressistes-conservateurs (103) ██ Néo-démocrates (32)
La Chambre des communes après l'élection de 1980

██ Libéraux (147) ██ Progressistes-conservateurs (103) ██ Néo-démocrates (32)

L'élection fédérale canadienne de 1980 se déroule le 18 février 1980 dans le but d'élire les députés de la 32e législature à la Chambre des communes du Canada. Il s'agit de la 32e élection générale depuis confédération canadienne en 1867. Elle est déclenchée lorsque le gouvernement minoritaire progressiste conservateur dirigé par Joe Clark est défait sur une question de confiance aux communes. Au terme d'une campagne électorale hivernale d'une durée au-dessus de la moyenne, le Parti libéral de Pierre Trudeau est conduit au pouvoir pour former un gouvernement majoritaire.

Sommaire

[modifier] Contexte

Clark et son gouvernement étaient attaqués pour ce qui était perçu comme de l'inexpérience, par exemple en promettant durant la campagne de 1979 de déplacer l'ambassade canadienne en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Clark avait des relations difficiles avec le quatrième parti en importance à la Chambre des communes, le Parti du Crédit social. Bien qu'il avait besoin des votes des six députés de ce parti conservateur et populiste basé au Québec afin de faire adopter ses projets de loi, il refusait d'accepter les conditions posées par les créditistes pour qu'ils lui accordent leur appui. Clark avait réussi à convaincre un député crédiste, Richard Janelle, à traverser le parquet pour se joindre au caucus progressiste-conservateur.

Le ministre des Finances de Clark, John Crosbie, dépose un budget austère en 1979 qui propose d'augmenter la taxe fédérale sur l'essence de 18 cents par gallon impérial dans le but de réduire le déficit budgétaire du gouvernement fédéral. Les cinq députés créditests exigent que les revenus ainsi récoltés soient alloués au Québec, et optent de s'abstenir du vote de défiance introduite par le député néo-démocrate Bob Rae. De plus, plusieurs députés conservateurs sont soit à l'étranger, soit trop malades pour se présenter le jour du vote crucial, tandis que les libéraux assemblent leur caucus entier, allant juusqu'à faire voyager plusieurs députés libéraux malades par ambulance. Le vote se solde par une défaite du gouvernement à la Chambre des communes, déclenchant automatiquement une élection anticipée.

Les tories de Clark font campagne avec le slogan « Le vrai changement mérite une chance », mais les électeurs ne veulent pas donner une deuxième chance à Clark. La défaite sur le vote du budget après seulement sept mois au pouvoir et la défaite électorale le 18 février lui coûtent la direction du Parti progressiste-conservateur.

L'ancien premier ministre Pierre Trudeau avait annoncé sa démission en tant que chef du Parti libéral suite à sa défaite électorale en 1979. Toutefois, aucun congrès à l'investiture n'avait été organisé lors de la chute du gouvernement de Clark. Trudeau revient rapidement sur sa décision de démissionner et mène le parti à la victoire, remportant 34 sièges de plus que lors de l'élection de 1979 et formant un gouvernement majoritaire qui durera jusqu'à sa défaite dans l'élection de 1984.

L'abstention des députés créditistes lors du vote crucial sur le budget (alors que les libéraux et le NPD votent pour faire tomber le gouvernement) contribue à la perception grandissante que le parti était devenu désuet après la mort de leur chef Réal Caouette. Le Parti du Crédit social perd ses cinq sièges à la Chambre des communes, déclinant rapidement après cette élection.

[modifier] Résultats

[modifier] Pays

Malgé avoir remporté au moins un siège dans chaque province et territoire, le progressistes-conservateurs sont défaits par les libéraux qui forment un gouvernement majoritaire. Ceci s'explique largement par le fait que les libéraux ont remporté tous les sièges sauf un au Québec ainsi qu'une majorité des circonscriptions en Ontario, les deux provinces les plus peuplées du Canada. Les critiques du premier ministre progressiste-conservateur de l'Ontario, Bill Davis, face à la taxe sur l'essence sont évoquées par les libéraux lors de la campagne, minant les appuis aux conservateurs en Ontario. Les libéraux sont complètement exclus à l'ouest du Manitoba, révélant une forte division géographique de la population du pays.

Parti Chef # de
candidats
Sièges Voix
1979 Dissolution Élus % Diff. # % Diff.
     Libéral Pierre Trudeau 282 114 114 147 +28,9 % 4 855 425 44,34 % +4,23 %
     Progressiste-conservateur Joe Clark 282 136 136 103 -24,3 % 3 552 994 32,45 % -3,44 %
     New Democratic Party Ed Broadbent 280 26 27 32 +23,1 % 2 165 087 19,77 % +1,89 %
     Crédit social Fabien Roy 81 6 5 - -100 % 185 486 1,70 % -2,91 %
     Rhinoceros Cornelius Ier 121 - - -   110 597 1,01 % +0,46 %
     Marxiste-léniniste Hardial Bains 177 - - - - 14 728 0,13 % +0,01 %
     Libertarien   58 - - - - 14 656 0,13 % -0,01 %
     Union populaire   54 - - - - 14 474 0,13 % -0,04 %
     Indépendant 55 - - - - 14 472 0,13 % -0,13 %
     Inconnu 41 - - - - 12 532 0,11 % -0,07 %
     Communiste William Kashtan 52 - - - - 6 022 0,05 % -0,02 %
     Aucune appartenance 14 - - - - 3 063 0,03 % +0,03 %
Total 1 497 282 282 282 - 10 934 475 100 %  

Sources : http://www.elections.caHistorique des circonscriptions depuis 1867

Note :

« % Diff. » indique le changement depuis l'élection précédente

[modifier] Par province

Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE TNL TNO YK Total
     Libéral Sièges : - - - 2 52 74 7 5 2 5 - - 147
     Voix (%) : 22,2 22,2 24,2 28,0 41,9 68,2 50,1 39,9 46,8 47,0 35,8 39,6 44,3
     Progressiste-conservateur Sièges : 16 21 7 5 38 1 3 6 2 2 1 1 103
     Voix (%) : 41,5 64,9 38,9 37,7 35,5 12,6 32,5 38,7 46,3 36,0 24,7 40,6 32,4
     NPD Sièges : 12 - 7 7 5 - - - - - 1 - 32
     Voix (%) : 35,3 10,3 36,3 33,5 21,8 9,1 16,2 20,9 6,6 16,7 38,4 19,8 19,8
Total sièges : 28 21 14 14 95 75 10 11 4 7 2 1 282
Partis n'ayant remporté aucun siège :
     Crédit social Voix (%) : 0,1 1,0 xx   xx 5,9             1,7
     Rhinocéros Voix (%) : 0,4 0,7 0,1 0,4 0,2 3,0 0,5 0,2     1,1   1,0
     Marxiste-léniniste Voix (%) : 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,2 xx xx xx 0,1     0,1
     Libertarien Voix (%) :     xx   0,3 0,1 xx           0,1
     Union populaire Voix (%) :           0,5             0,1
     Indépendant Voix (%) : 0,3 0,3 0,1 xx 0,1 0,1 0,1 0,4 0,3 0,1     0,1
     Inconnu Voix (%) : xx 0,5 0,2 0,1 xx 0,2 0,3     0,1     0,1
     Communiste Voix (%) : 0,1 0,1 xx 0,1 0,1 xx             0,1
     Aucune appartenance Voix (%) :         xx 0,1 0,1           xx

xx - moins de 0,05 % des voix

[modifier] Notes

  • Nombre de partis : 9

[modifier] Source

[modifier] Lien externe

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