Égalitarisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

wikt:

Voir « égalitarisme » sur le Wiktionnaire.

L'égalitarisme est une doctrine politique prônant l'égalité des citoyens en matière politique, économique et sociale. Dans le sens courant, l'égalitarisme désigne plus particulièrement la doctrine qui a pour valeur politique suprême l'égalité matérielle de tous.

Sommaire

[modifier] Polémique

[modifier] Arguments favorables

L'égalitarisme est le fait de considérer que chaque être humain est égal, qu'importe sa race, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle, etc. L'égalitarisme est le fait de reconnaître les différences qui existent chez l'autre sans le discriminer pour ses différences. Ainsi, chaque être humain doit avoir les mêmes droits au sein de la société.

Les distinctions ne doivent être fondées que sur l'utilité sociale (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789). Par exemple, une personne âgée de moins de 18 ou 19, ou 21 ans ne détient pas le droit de vote (selon son pays d'origine).

L'égalitarisme autorise les discriminations, dès lors qu'elles ont pour but de parer aux inégalités de fait, comme ce fut le cas de la loi sur la parité de 1999 en France.

Pour Karl Popper dans La société ouverte et ses ennemis, « l’égalitarisme veut que tous les citoyens soient traités impartialement, sans qu’il soit tenu compte de leur naissance, de leurs relations ou de leur fortune. En d'autres termes, il ne reconnaît aucun privilège naturel... »[1]. L'égalitarisme est dans ce contexte la doctrine qui considère que les hommes sont de nature égale et conduit à traiter tous les hommes également.

[modifier] Arguments défavorables

Pour ses détracteurs, l'égalitarisme est philosophiquement le refus de l'altérité, donc la recherche de l'Un, soit de l'Unité, niant la complexité et les contradictions inhérentes à la vie. Pour eux, l'égalitarisme est une atteinte à la liberté, en empêchant l'homme de s'élever et le réduisant en l'avalant dans une masse, en allant à l'encontre de ses aspirations naturelles d'excellence, de ce qui s'apparenterait à de l'individualisme.

Ils voient dans l'égalitarisme, une source de nivellement par le plus petit facteur commun, qu'ils qualifient de médiocratie. Les régimes élitistes combattaient l'égalitarisme.

Les totalitarismes du XXe siècle se sont violemment opposées à « l'égalitarisme »[réf. nécessaire] : Hitler a dénoncé l'égalitarisme[2], et Staline a dénoncé « le nivellement ‘’gauchiste’’ dans le domaine des salaires » (1931)[3].

[modifier] Égalitarisme et justice

Selon cette conception de la justice, les ressources devraient être distribuées de façon à ce que tout le monde possède la même quantité. Cette conception de la justice évacue donc la subjectivité de la valeur de la sphère économico-politico-sociale, chacun étant libre à titre privé d'avoir d'autres valeur que la possession matérielle. Elle a besoin, concernant la sphère politique et sociale, d’imposer une échelle de valeur à tout le monde. Cette conception de la justice sociale est donc essentiellement matérialiste et ramène tout à des mesures quantitatives, mais laisse à chacun à titre privé le soin de choisir comment mener sa vie. Certains tenants d'un capitalisme étroit qui fait de la possession matérielle l'alpha et l'oméga de la réussite humaine et donc assimilent l'argent à une partie de leur corps établissent un rapprochement fallacieux avec le supplice antique du "lit de Procuste", du nom de ce brigand qui raccourcissait les grands et allongeait les petits.

L’égalitarisme a aussi tendance à être un égalitarisme relatif. Il vaut mieux que deux personnes ne gagnent rien qu’une des deux gagne un peu plus ; il vaut mieux deux personnes ayant de quoi vivre décemment plutôt qu'une riche et l'autre misérable.

L’égalitarisme doit aussi spécifier l’aspect temporel. L’égalité des ressources matérielles est valable pendant quelles périodes de temps ? Il paraît juste que chacun commence dans la vie avec des ressources équivalentes afin de pouvoir montrer son mérite personnel. On peut obtenir une telle égalité de départ en augmentant les droits de succession de manière à redistribuer l'argent à ceux qui, étant nés pauvres, n'en sont pas moins méritants (bourses...)Juste au début et on laisse ensuite la distribution de ressources se répartir selon les choix faits par les individus (starting-gate théorie) ou doit-elle être imposée constamment ? Différentes conceptions existent.

Cette conception de la justice a les caractéristiques suivantes:

  • elle exclut le caractère subjectif de la valeur de la sphère économique et sociale;
  • elle est matérialiste mais permet de dégager du temps pour les activités spirituelles.
  • elle est arbitraire sauf à définir justement quels sont les besoins de chacun.
  • elle réduit la liberté des gens qui possèdent beaucoup puisqu’on leur impose ce qu’ils peuvent posséder ; mais elle augmente la liberté de ceux qui sans l'égalitarisme n'auraient rien possédé.
  • elle ne prend pas en compte le mérite des gens : celui qui travaille plus n’a pas forcément plus ; cependant, elle permet à des personnes à priori condamnées à la misère de montrer leur valeur.

selon les théories du bien-être social, d’autres distributions de ressources interdites par cette conception de la justice permettraient néanmoins aux gens d’être plus heureux.

[modifier] Notes et références

  1. Karl Popper, La société ouverte et ses ennemis tome un (page 86 de l'édition?)
  2. Hitler contre l’égalitarisme
  3. Extrait de "Le Parti bolchévique - histoire du PC de l'URSS", par Pierre Broué, éd. de Minuit, 1963.

[modifier] Voir aussi