Édouard de Castelnau

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Édouard de Curières de Castelnau
Édouard de Castelnau
Parlementaire français
Naissance 24 décembre 1851
Décès 19 mars 1944
Mandat Député 1919-1924
Début du mandat
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Aveyron
Groupe parlementaire ERD
IIIe république


Noël Marie Joseph Édouard, vicomte de Curières de Castelnau (né le 24 décembre 1851 à Saint-Affrique, Aveyron - mort le 19 mars 1944 à Montastruc-la-Conseillère, Haute-Garonne) était un général français qui fut commandant d'armée et chef d'état major du généralissime Joffre durant la Première Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né à Saint-Affrique en Aveyron dans une famille de vieille noblesse et de longue tradition militaire, il fit partie de la promotion 1869 de Saint-Cyr et participa à la Guerre franco-prussienne de 1870-1871.

Son catholicisme exalté le fit surnommer « le Capucin Botté » ou encore par Clemenceau de "général de Jésuitière, indigne des responsabilités qu'il assumait", et qui lui disait " Après notre mort, mon Général, Dieu nous départagera"[1].

Avec ses prises de position lors de l'affaire Dreyfus, il lui vaudra d'être écarté un temps de la direction du premier bureau, lors du ministère du général André et de l'affaire des fiches.

Promu général de brigade le 25 mars 1906, il commande la 24e brigade à Sedan, la 7e à Soissons, et devient général de division le 21 décembre 1909 - il avait été exclu une première fois du tableau d'avancement par le général Sarrail, alors directeur de l'infanterie -, il commande alors la 13e division à Chaumont. Rappelé à l'état-major sur demande express de Joffre, il est nommé, le 2 août 1911, premier sous-chef d'état-major général sous ses ordres. La même année, il est promu Commandeur de la légion d'honneur.

De 1911 à 1914 il fut chef d’état major de Joffre et aida à l’élaboration du Plan stratégique XVII destiné à reprendre l’Alsace-Lorraine dans l’idée d’envahir l'Allemagne. Au commencement des hostilités, Castelnau prit le commandement de la Seconde Armée, qui devait jouer un rôle central dans la mise en œuvre du Plan XVII. Lors de la bataille des frontières, il dut arrêter sa progression au niveau de Morhange-Sarrebourg après avoir subi d'importantes pertes lors de la bataille de Morhange.

Il eut plus de succès en organisant la défense de Nancy. Il obtint une victoire défensive décisive dans la trouée de Charmes (24-26 août) qui prolongeait la victoire de la Marne vers l'Est, empêchant les armées françaises d'être tournées par la droite et rendant possible leur redressement. Il poussa cet avantage en remportant la bataille du Grand Couronné (31 août-11 septembre 1914) qui lui valut le surnom de « Sauveur de Nancy ». Édouard de Castelnau fut promu, le 18 septembre, Grand Officier de la légion d'honneur.

En juin 1915 il fut placé à la tête du Groupe d’armées du Centre et dirigea l'offensive de Champagne du 25 septembre 1915 : en quelques jours il fit 25 000 prisonniers, prit 125 canons et contrôla une zone de territoire de plusieurs kilomètres de profondeur en territoire allemand. A la suite de cette victoire il fut élevé à la dignité de Grand Croix de la légion d'honneur (8 octobre 1915) et devint l'adjoint du généralissime Joffre.

En février 1916, il servit de nouveau comme Chef d’État-major de Joffre. Il organisa la défense de Verdun avant le déclenchement de la bataille. C'est lui qui prit la décision de défendre cette place à tout prix et de nommer Pétain à sa tête.

Après la chute de Joffre et son remplacement par Nivelle en 1916, Castelnau fut mis en non-activité. Mais, après la disgrâce de Nivelle et son remplacement par Foch, on le rappela à la tête du Groupe d'armées de l’Est où il aurait commandé l’offensive en Lorraine en 1918 si l’Armistice ne l’avait arrêtée.

Trois des fils de Castelnau furent tués pendant la guerre. Ses idées en matière politique et religieuse lui valurent l'hostilité de nombreux hommes politiques. Il ne reçut jamais le bâton de maréchal.

Après-guerre, il fut député URD de l'Aveyron et, en 1924, fut un des chefs du mouvement qui s'opposa à Herriot lors de ses tentatives de laïcisation en Alsace-Lorraine : la Fédération Nationale Catholique. Homme de culture, il a été Mainteneur des jeux Floraux de Toulouse et fut également membre de l'Institut et membre fondateur de l'association d'entraide de la noblesse française. Il était aussi Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

Il mourut au château de Lasserre à Montastruc-la-Conseillère en 1944 et fut inhumé le 21 mars dans le caveau de famille à Montastruc.

[modifier] Jugements

Le rôle de Castelnau lors de la Première Guerre mondiale a pu être diversement apprécié. Comme pour le général Lanrezac, certains voient en lui un des partisans de la philosophie de l'« attaque à outrance ». Son biographe, le général Yves Gras, dresse le portrait d'un commandant plein de discernement, plutôt qu'un théoricien ou un exalté à la pensée désincarnée.

Le général Gamelin, alors commandant et chef de cabinet du général Joffre, a livré de Castelnau ce portrait:

« ... (Castelnau) aussi était de formation 'Etat-Major' et avait longuement servi à l'état-major de l'Armée. D'intelligence brillante, l'esprit vif, non sans adresse, il était un chef séduisant avec parfois des allures de militaire 'Second Empire'. Ceci dit non dans un esprit critique, mais pour tenter de le définir. J'écris pour tenter, car il était, en fait, moins 'saisissable' que la plupart de ses émules. Chef séduisant, il était très populaire dans l'ensemble de l'Armée. Mais il ne cachait pas ses sentiments religieux et 'conservateurs' et ceux qui ne pensaient pas de même l'accusaient de ne pas toujours être impartial. Je n'ai jamais eu de preuve que ce reproche fût justifié, mais il est certain que ses sentiments influaient sur ses jugements, sinon en ce qui concernait les hommes, car on le vit prendre des chefs d'état-major qui n'étaient pas de même opinion que lui, du moins sur les choses... »[2]

Au jugement de son adversaire le général Von Kluck,

« L'adversaire français vers lequel sont allées instinctivement nos sympathies, à cause de son grand talent militaire et de sa chevalerie, c'est le général de Castelnau. Et j'aimerais qu'il le sût. »[3]

[modifier] Notes

  1. Gilbert Prouteau, "Le Dernier Défi de Georges Clemenceau", France-Empire, 1979, p.159
  2. Yves Gras, Castelnau, ou l’art du commander, ISBN 2207236730
  3. Patrick de Gmeline, La maison Curières de Castelnau, Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, 1975.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Bibliographie

  • Yves Gras, Castelnau, ou l’art du commander, Denoël, 1990, Paris, ISBN 2207236730

[modifier] Liens externes


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