Édouard Daladier
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Édouard Daladier | |
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Parlementaire français | |
Naissance | 18 juin 1884 |
Décès | 10 octobre 1970 |
Mandat | Député 1919-1940 puis 1946-1958 |
Début du mandat | 1919 |
Fin du mandat | {{{fin du mandat}}} |
Circonscription | Vaucluse |
Groupe parlementaire | RRRS |
IIIe république-IVe république |
Édouard Daladier (Carpentras, Vaucluse, 18 juin 1884 - Paris, 10 octobre 1970, inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 72) est un homme politique français, figure du Parti radical.
Sommaire |
[modifier] Débuts politiques
Fils d'un boulanger de Carpentras, Édouard Daladier suit les cours de Khagne d'Édouard Herriot au lycée Ampère de Lyon. Il est reçu premier à l'agrégation d'histoire. Il devient donc professeur d'histoire.
En 1911, il est élu maire de Carpentras, il part pour le front en 1914 où il se bat comme lieutenant, il revient en 1918 avec la Légion d'honneur et quatre citations. Puis il est député radical du Vaucluse de 1919 à 1940. Il devient président du Parti radical en 1927-1930 et 1936-1938. Daladier est surnommé « le taureau du Vaucluse » en politique.
Il participe aux gouvernements du Cartel des gauches (entre 1924 et 1932) à la demande d'Herriot, comme Ministre des Colonies (1924), de la Guerre (1925), de l’Instruction publique (1926), et des Travaux publics trois fois entre 1930 à 1932). Il devient lui-même président du Conseil en 1933, puis en 1934, où il doit démissionner après l'émeute du 6 février.
Lors du Congrès radical de Nantes en 1934, il lance le thème des « 200 familles », repris par l'extrême-droite et les communistes (« Deux cents familles sont maîtresses de l'économie française et, en fait, de la politique française »).
Chef du parti radical, il participe au rassemblement de la gauche pour les élections de juin 1936, en permettant l'alliance du PCF, de la SFIO et des radicaux. Il devient ministre de la Défense nationale durant le gouvernement du Front populaire de 1936 à 1937.
[modifier] « L'Homme de Munich »
Initiateur le 7 juin 1933 du « pacte à quatre », signé avec le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie pour favoriser l'intégration de l'Allemagne au sein de la Société des Nations, il est le signataire, en tant que président du Conseil, des accords de Munich en 1938. Opposé à la négociation avec Hitler, il ne signera ces accords qu'à contrecœur, poussé par la Grande-Bretagne de Neville Chamberlain sans qui une guerre contre l'Allemagne n'était pas possible, le Royaume-Uni contrôlant alors la majeure partie des approvisionnements en pétrole. Après Munich, à son retour en France, Daladier est persuadé d'être hué pour avoir cédé à Hitler, les accords de Munich abandonnant aux nazis la Tchécoslovaquie sans presque rien demander en échange sinon de vagues promesses de paix. Mais à sa sortie de l'avion le ramenant vers Paris, Daladier est vivement acclamé, à sa grande surprise, pour avoir sauvé la paix. Il aurait eu ce mot: « Ah les cons ! S'ils savaient ! »[1]
Le 3 septembre 1939, il déclare néanmoins la guerre à l'Allemagne en raison de l'invasion de la Pologne par les troupes allemandes, et engage une politique anticommuniste suite au pacte de non agression signé par Molotov et Ribbentrop (mise hors la loi du Parti communiste français et interdiction de parution de L'Humanité, élus communistes déchus de leurs mandats). Renversé le 20 mars 1940 à la suite de la non-intervention de la France en Finlande (guerre d'Hiver contre l’URSS), il fait partie du cabinet Paul Reynaud comme ministre de la Défense nationale et de la Guerre. Il embarque pour le Maroc en juin 1940, puis revient en France début août où il est arrêté et jugé lors du procès de Riom par le gouvernement de Vichy. Incarcéré par l’État français de 1940 à 1943, il est déporté à Buchenwald en 1943.
[modifier] L'après-guerre
Il retrouve son mandat de député de 1946 à 1958, et est élu maire d'Avignon en 1953. Il préside le Rassemblement des gauches républicaines en 1957, puis quitte toutes ses fonctions en 1958.
Il soutient Pierre Mendès France et vote contre l'investiture du général de Gaulle en 1958.
Il meurt le 10 octobre 1970 et est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris. Sa tombe est d'une grande discrétion et n'évoque guère le rôle et l'importance de cet homme qui traversa une époque confuse. Peut-être les accords de Munich considérés, a posteriori, comme une faiblesse politique de sa part, expliquent-ils cela ?
[modifier] Carrière ministérielle
- Ministre des Colonies du 14 juin 1924 au 17 avril 1925 dans le gouvernement Édouard Herriot (1)
- Ministre de la Guerre du 29 octobre au 28 novembre 1925 dans le gouvernement Paul Painlevé (3)
- Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts du 28 novembre 1925 au 9 mars 1926 dans le gouvernement Aristide Briand (8)
- Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts du 19 au 23 juillet 1926 dans le gouvernement Édouard Herriot (2)
- Ministre des Travaux Publics du 21 février au 2 mars 1930 dans le gouvernement Camille Chautemps (1)
- Ministre des Travaux Publics du 13 décembre 1930 au 27 janvier 1931 dans le gouvernement Théodore Steeg
- Ministre des Travaux Publics du 3 juin au 18 décembre 1932 dans le gouvernement Édouard Herriot (3)
- Président du Conseil et Ministre de la Guerre du 31 janvier 1933 au 24 octobre 1933 dans le gouvernement Édouard Daladier (1)
- Ministre de la Guerre du 26 octobre 1933 au 30 janvier 1934 dans les gouvernements Albert Sarraut (1) et Camille Chautemps (2)
- Président du Conseil et Ministre des Affaires Étrangères du 30 janvier au 9 février 1934 dans le gouvernement Édouard Daladier (2)
- Ministre de la Défense Nationale du 4 juin 1936 au 10 avril 1938 dans les gouvernements Léon Blum (1), Camille Chautemps (3), Camille Chautemps (4) et Léon Blum (2)
- Président du Conseil et Ministre de la Défense du 10 avril 1938 au 21 mars 1940 dans le gouvernement Édouard Daladier (3)
- Ministre de la Défense du 21 mars au 18 mai 1940 dans le gouvernement Paul Reynaud
- Ministre des Affaires Etrangères du 18 mai au 5 juin 1940 dans le gouvernement Paul Reynaud
[modifier] Divers
Il a été surnommé, dans sa carrière, "le taureau du Vaucluse".
[modifier] Note
- ↑ Il n'existe à notre connaissance aucun témoignage historique fiable confirmant cette réplique adressée à Alexis Léger qui le suivait, que Jean-Paul Sartre lui met entre les lèvres à la fin du deuxième tome Le Sursis de son roman Les Chemins de la liberté, Gallimard (1945-1949) : (citation reprise en quatrième de couverture de l'édition "Folio", 1976 (ISBN 2070368661))
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