Économie de l'Allemagne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Allemagne
Indicateurs économiques
pièce de 2 euros
Monnaie euro
Année fiscale calendaire
Organisations internationales Union européenne, zone euro, OCDE, OMC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 2.632 milliards $ (2006)1
Produit intérieur brut en PPA 2.875 milliards $ (2006)1
Rang pour le PIB en PPA en volume : 5e 2
par tête : 27e 3
Croissance du PIB 2,8 % (2006)1
PIB par habitant en PPA 31.900 $ (2006)1
PIB par secteur agriculture : 1 %
industrie : 30 %
services : 69,1 % (2006)1
Inflation (IPC) 1,7 % (2006)1
Pop. sous le seuil de pauvreté 11 % (2001)1
Indice de développement humain (IDH) 21e (2006) 4
Population active 43,57 millions (2006)1
Population active par secteur agriculture : 2,8 %
industrie : 33,4 %
services : 63,8 % (1999)1
Taux de chômage 7,1 % (2006)1
Principales industries automobile, machines, biens d'équipement, chimie… 1
Commerce extérieur
Exportations 1131 milliards $ (2006)1
Biens exportés machines, véhicules, produits chimiques,…
Principaux clients France (9,7 %), U.S. (8,6 %), UK (7,3 %), Italie (6,7 %), Pays-Bas (6,2 %), Belgique (5,5 %), Autriche (5,5 %), Espagne (4,7 %) (2006)
Importations 934 milliards $ (2006)1
Biens importés machines, véhicules, produits chimiques,…
Principaux fournisseurs Pays-Bas (11,7 %), France (8,7 %), Belgique (7,6 %), UK (5,9 %), Chine (5,9 %), Italie (5,5 %), États-Unis (5,1 %), Autriche (4,3 %), Russie (4 %) (2006)
Finances publiques
Dette publique 67,8 % du PIB (2006)1
Dette extérieure 3.904 milliards $ (2006)1
Recettes publiques 1.281 milliards $ (2006)1
Dépenses publiques 1.331 milliards $ (2006)1
Aide au développement 3,9 milliards $ (2006)1
Sources : 

1. Allemagne sur CIA factbook. Consulté le 1er novembre 2007
2. classement PIB PPA sur CIA factbook. Consulté le 1er novembre 2007
3. classement PIB PPA per capita sur CIA factbook. Consulté le 1er novembre 2007
4. classement IDH 2006. Consulté le 14 octobre 2007
Sauf mention contraire, tous les chiffres sont exprimés en dollars des États-Unis


L'Allemagne est en 2006 la troisième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et le Japon, et la première de l'Union européenne et de l'Europe, avec un Produit intérieur brut de 2 907 milliards de dollars[1]. Cependant, en parité de pouvoir d'achat, l'Allemagne est cinquième derrière la Chine et l’Inde[2]. Elle est aussi le plus grand exportateur mondial de biens devant les États-Unis et la Chine avec 969 milliards d'euros (+8,5%) de biens exportés en 2007, et un excédent commercial de 199 milliards d'euros[3]. En classement par PIB en PPA, l’Allemagne est le 5e pays[4].

L’Allemagne se caractérise par une population active qualifiée grâce à l'apprentissage professionnel, et un niveau de vie élevé. Les entreprises et les syndicats allemands fonctionnent en cogestion ; on parle de capitalisme rhénan.

Après une décennie de faible croissance, l'Allemagne retrouve des taux de croissance élevés depuis 2005[5]. Cette économie est une des plus compétitives au monde[6]. Selon Le Figaro, « ce "come-back économique" de l’Allemagne est dû aux "réformes en partie très étendues" mises en œuvre par le gouvernement précédent de Gerhard Schröder et initialement poursuivies par la grande coalition d’Angela Merkel »[7]. Il s’agit en particulier de la réduction de la durée d’attribution de l’allocation-chômage, ainsi que du passage progressif à la retraite à 67 ans.

Selon Bruno Durieux en février 2008, « l'Allemagne est [..] le seul des grands pays développés qui, par des réformes globales et profondes, difficiles et courageuses, réalisées pour l'essentiel par le chancelier Schröder, est parvenue à restaurer sa compétitivité et réduire ses déséquilibres internes. En particulier, ses finances publiques sont aujourd'hui équilibrées et sa compétitivité-coût a retrouvé son niveau d'il y a cinq ans. »[8]

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Économie par secteurs

[modifier] Secteur primaire

[modifier] Agriculture

L’agriculture est très importante, contrairement aux idées reçues ; en terme de comparaison, l’Allemagne se situe juste derrière la France en terme de production céréalière mais la devance et occupe ainsi le 1er rang européen en ce qui concerne la production de lait.

[modifier] Mines

En 2005 la production de charbon est de 25 millions de tonnes, engloutissant chaque année 2,5 milliards d'euros de subventions.

[modifier] Secteur secondaire

L’usine chimique de BASF à Ludwigshafen, la plus grande usine chimique intégrée du monde.
L’usine chimique de BASF à Ludwigshafen, la plus grande usine chimique intégrée du monde.

L’Allemagne est une grande puissance industrielle. L'économie allemande dispose d'un réseau de communication de première qualité: le plus long réseau autoroutier d'Europe, un réseau ferré particulièrement dense et trois axes navigables, le Rhin premier fleuve mondial pour le fret, La liaison Rhin-Main-Danube et le canal du Mittelland.

L’industrie est un secteur économique très important en Allemagne. Huit millions de personnes, soit 33% de la population active, travaillent dans ce secteur. Les principaux secteurs en chiffre d'affaires sont la construction automobile avec 777 000 salariés en 2004, suivie par l’électrotechnique avec 799 000 salariés, la construction mécanique avec 868 000 salariés et l’industrie chimique [9]. À côté des grandes entreprises mondialement connues comme Siemens, ThyssenKrupp AG ou Bayer, les PME/­PMI emploient plus de 20 millions de salariés. Dans la construction mécanique, secteur où la RFA détient 19,3% du marché mondial, la grande majorité des entreprises a moins de 200 salariés. Ces succès sont dus à la réputation de bonne qualité des produits allemands en général. Grâce à leurs bons rendements, près de 70% d'entre elles peuvent couvrir elles-mêmes leurs besoins financiers[10].

La construction automobile fournit 40% des exportations allemandes. Un salarié sur sept travaille dans ce secteur. Les grands constructeurs Volkswagen, BMW, Daimler AG, Porsche, Opel, filiale allemande de General Motors font de l’Allemagne le troisième producteur d’automobiles mondial. Environ six millions de voitures sortent chaque année des chaînes de montage allemandes et 4,8 millions de voitures de marque allemande sont produites à l’étranger.

Les grands groupes allemands de l'agroalimentaire sont :

Le secteur de brasserie est aussi très dynamique.

[modifier] Énergie

L'électricité allemande est produite à 60,7% par l'utilisation d'énergies fossiles, à 27,9% par le nucléaire, et à 11,4% par les énergies renouvelables (principalement hydraulique et éolien). L'électricité fournie par ce dernier est achetée de huit à neuf fois le prix ordinaire du kilowattheure mais le tarif garanti diminue de 5% chaque année.

Sous la pression des écologistes, le gouvernement a totalement abandonné la filière nucléaire. Son arrêt est prévu en 2018.

[modifier] Secteur tertiaire

Comme dans toutes les économies développées, le secteur tertiaire est le premier employeur allemand. Près de 28 millions de personnes y travaillent dont 10 millions dans le commerce, l’hôtellerie, la restauration et les transports. Ce secteur est constitué à plus de 40% de PME/PMI.

[modifier] Géographie économique

[modifier] Vallée du Rhin

[modifier] Ruhr

La Ruhr est une région industrielle et urbaine située au nord-ouest de l'Allemagne. Elle bénéficie d'une situation favorable de confluence entre le Rhin et son affluent la Ruhr (port fluvial de Duisbourg). Elle est au cœur de la mégalopole européenne et profite d'un important bassin de main-d’œuvre et de population : la Ruhr est aussi une conurbation de plusieurs millions d'habitants. La région urbaine inclut les villes d'Essen, Düsseldorf, Cologne… Au XIXe siècle, la Ruhr a fondé son développement sur l'exploitation des mines de charbon. La révolution industrielle a permis à l'Allemagne de se hisser aux tout premiers rangs des puissances industrielles à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, la région doit reconvertir ses activités : l'exploitation du charbon de la Ruhr est devenue trop coûteuse face à la concurrence des charbons étrangers. Il est plus rentable d'importer le charbon et le fer par le Rhin. Quelques puits de mines survivent grâce aux subventions fédérales. Mais le chômage dépasse la moyenne nationale.

[modifier] Rhin supérieur

[modifier] Le Sud dynamique

Les Länder de Bavière et du Bade-Wurtemberg ont su tirer parti depuis le Moyen Âge d'une situation de carrefour entre la mer du Nord et la mer Méditerranée.

Contrairement à la Ruhr, le sud de l'Allemagne ne dispose pas de réserve de charbon. Son développement industriel s'est donc manifesté plus tard, essentiellement au XXe siècle. Des industries dynamiques se sont alors créées : BMW, Adidas, industries aéronautiques. La Bavière a bénéficié des nouvelles activités issues de la troisième révolution industrielle.

[modifier] L’Est en reconversion

Les "nouveaux Länder" gardent des considérables handicaps économiques, malgré les aides importantes qui leur ont été consacrées et les grands travaux d'infrastructures réalisés. Le taux de chômage en ex Allemagne de l'Est est environ le double de la moyenne nationale. [réf. nécessaire]

la Saxe est la région la plus dynamique en ce qui concerne l'économie de l'Allemagne de l'Est. Les principaux centres économiques en sont Dresde, Leipzig, Chemnitz et Zwickau. Plusieurs grandes entreprises comme AMD, Infineon, BMW, Siemens, Porsche, VW, EADS, GlaxoSmithKline ont largement investi.

[modifier] Le Nord de l’Allemagne

Le port de Hambourg.
Le port de Hambourg.

Le Nord de l'Allemagne dispose de grands ports tel que celui de Hambourg, d'un accès sur la mer Baltique et la mer du Nord, d'un faible taux de chômage, d'une industrie diversifiée mais a tout de même d'un dynamisme moyen et d'une croissance économique moyenne[11].

[modifier] L'évolution de l'économie allemande

Après une décennie de faible croissance, l'Allemagne retrouve des taux de croissance élevés depuis 2005[5]. Cette économie est une des plus compétitives au monde[12]. Selon Le Figaro, « ce "come-back économique" de l’Allemagne est dû aux "réformes en partie très étendues" mises en œuvre par le gouvernement précédent de Gerhard Schröder et initialement poursuivies par la grande coalition d’Angela Merkel »[13]. Il s’agit en particulier de la réduction de la durée d’attribution de l’allocation-chômage, ainsi que du passage progressif à la retraite à 67 ans.

Selon Bruno Durieux en février 2008, « l'Allemagne est [..] le seul des grands pays développés qui, par des réformes globales et profondes, difficiles, réalisées pour l'essentiel par le chancelier Schröder, est parvenue à restaurer sa compétitivité et réduire ses déséquilibres internes. En particulier, ses finances publiques sont aujourd'hui équilibrées et sa compétitivité-coût a retrouvé son niveau d'il y a cinq ans. »[14]

[modifier] Le commerce extérieur

L'Allemagne est une puissance commerciale de premier ordre. En 2006, l'excédent de la balance commerciale se montait à 167 milliards d'euros[15]. Ce dynamisme s'explique par divers facteurs :

  • Les produits allemands ont une solide réputation de qualité.
  • La croissance économique chinoise et américaine renforce les exportations de produits allemands.
  • L'Allemagne détient plusieurs marchés en Europe centrale et orientale.
  • De plus en plus de productions made in Germany viennent en réalité d'autres pays où le coût de la main-d’œuvre est moindre : les délocalisations allemandes expliquent en partie les succès commerciaux du pays. Par exemple, la Touareg est fabriquée dans les usines slovaques du groupe Volkswagen.

L'Allemagne s'est spécialisée dans les produits d'équipement ; en 2003, le secteur automobile représentait 19% des exportations allemandes[16]. Viennent ensuite les exportations de machines-outils (14% du total) et de produits chimiques (12% du total).

L'excédent commercial élevé de l'Allemagne est un signe de la bonne santé économique du pays. Ainsi, le chômage a fortement baissé, atteignant en 2006 8,6 % de la population active[15].

La priorité donnée aux échanges extérieurs par l'Allemagne s'est accompagnée depuis 2000 d'une série de réformes encourageant la compétitivité (dont le plan Hartz), à tel point que la rémunération salariale a baissé en termes réels entre 2001 et 2005[17]. Ces réformes seraient à l'origine du regain de croissance économique et des créations d'emplois[5].

[modifier] Notes et références

  1. chiffres Banque mondiale
  2. Liste des pays par PIB (PPA)
  3. L’Allemagne a conservé en 2007 son rang de premier exportateur mondial, Les Échos, 18 février 2008
  4. classement PIB PPA sur CIA factbook. Consulté le 18 février 2008
  5. abc (en) German recovery: it’s the supply side, VOX, juillet 2007
  6. cinquième plus compétitive, selon le Forum économique mondial, Rapport sur la compétitivité dans le monde, édition 2007
  7. « Le manque d’audace menace l’économie allemande » Le Figaro, 5 novembre 2007
  8. « Tirer les leçons des déficits du commerce extérieur », Les Échos, 11 février 2008
  9. Allemagne – Faits et réalités: Accueil
  10. Marie de Vergès, Embellie confirmée pour l'économie allemand, mais ce renouveau peut-il durer ~, Le Monde, 29 mai 2008?
  11. Histoire Géographie 4e, Hatier, avril 2002, ISBN:2-218-73781-7, pages 236 et 242
  12. cinquième plus compétitive, selon le Forum économique mondial, Rapport sur la compétitivité dans le monde, édition 2007
  13. « Le manque d’audace menace l’économie allemande » Le Figaro, 5 novembre 2007
  14. « Tirer les leçons des déficits du commerce extérieur », Les Échos, 11 février 2008
  15. ab Source : Présentation de l’Allemagne, ministère français des Affaires étrangères.
  16. Le Monde diplomatique, n°341, avril 2005.
  17. Les tableaux statistiques des Perspectives économiques de l'OCDE (n°79, mai 2006) montrent que la France a connu une croissance cumulée de 23,9 % de 1996 à 2005, contre 14,3 % pour l'Allemagne. D'autre part, la rémunération par employé dans le secteur des entreprises a été inférieure à l'inflation chaque année depuis 2001.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Regards sur le travail en Allemagne, Claus Hillebrand, dans Responsables, MCC, No 353, avril 2004, p.20-24