Écologie industrielle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L’écologie industrielle est une nouvelle pratique du management environnemental : elle cherche à répondre aux besoins particuliers et émergents des entreprises qui, sous la pression des lois et réglements nationaux, des directives européennes, des accords internationaux ou du jeu de la concurrence, intègrent l’environnement dans leur stratégie.

La perspective est celle du développement durable ; il s'agit d'aller au-delà des politiques environnementales sectorielles et de répondre à des défis plus globaux et intégrés. L’écologie industrielle part, en effet, des limites des démarches traditionnelles qui raisonnent en termes de réduction des pollutions, qu’il s’agisse d’approches en " bout de chaîne " (" end of pipe ") ou, dans une moindre mesure, " à la source ". Les technologies ou les modes de production propres ne visent souvent que des optimisations sectorielles au travers de la mise en place d’un équipement, au mieux d’une installation, dont il est parfois difficile d’évaluer l’impact global. L’écologie industrielle recherche, quant à elle, une optimisation à l’échelle de groupes d’entreprises, de filières, de régions, et même du système industriel dans son ensemble. Pour ce faire, elle favorise la transition du système industriel actuel vers un système viable, durable, inspiré par le fonctionnement quasi cyclique des écosystèmes naturels. En pratique, pour tendre vers cet objectif, l’écologie industrielle s’attache à :

  • Valoriser les déchets comme des ressources ;
  • Boucler autant que possible les cycles de matières et minimiser les émissions dissipatives liées aux usages qui dispersent les produits polluants dans l’environnement ;
  • Dématérialiser les produits et les activités économiques ;
  • Décarboniser l’énergie.

L'originalité de l’écologie industrielle par rapport aux politiques classiques de gestion de l’environnement (recyclage, dépollution, efficacité énergétique, technologies propres, etc.) réside dans sa capacité à combiner les approches sectorielles et transversales dans des processus intégrateurs. L’intégration des services, les politiques intégrées de développement, les parcs éco-industriels, les biocénoses industrielles, les formes nouvelles de partenariat sont au cœur de ce nouveau management dont les virtualités les plus grandes se jouent à l’échelle de l’organisation de filières ou de groupements d'industries (ex. : réseaux d’échange des sous-produits du chlore aux États-Unis et au Mexique).

L’écologie industrielle n’est donc pas à proprement parler une nouvelle discipline, mais une nouvelle pratique de management environnemental. Elle suppose, en revanche, la mobilisation de disciplines très diverses : l’informatique, l’ingénierie, la physique-chimie, mais aussi l’écologie, l’économie, le droit, la philosophie, la conception, la logistique, etc. Par nature interdisciplinaire, l’écologie industrielle intègre ces différents champs de connaissances par des méthodes d’ingénieur ou d’ingénierie écologique. L'écologie industrielle s'appuie en premier lieu sur le métabolisme industriel : c'est-à-dire l'analyse des flux de matières sous-jacents à toute activité, les bilans matière-énergie. Elle recourt également aux calculs d'optimisation, aux analyses de cycle de vie, etc.

Source : Université de Technologie de Troyes

Sommaire

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Cyril Adoue, « Mettre en oeuvre l'écologie industrielle », Coll. Science et ingénierie de l'environnement, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2008.

[modifier] Formations