Yves Bot

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Yves Bot, né le 22 août 1947 à Château-Thierry (Aisne), fils d'un très haut magistrat, est l'avocat général français de la Cour de Justice des Communautés européennes. Il était jusqu'à il y a peu procureur général près la cour d'appel de Paris. Il eut pour mission de réorganiser le plus grand parquet de France.

Classé à droite de l'échiquier politique mais ayant fait preuve d'indépendance dans le traitement sans complaisance de certaines affaires relatives au RPR, Yves Bot est considéré à par ses détracteurs comme un "sous-marin" de la droite, aujourd'hui proche de Nicolas Sarkozy.

Yves Bot est un ancien membre dirigeant de l'Association professionnelle des magistrats (APM), comme Georges Fenech.

Sommaire

[modifier] Parcours

  • Yves Bot a soutenu en 1980 à l'Université Paris 2 une thèse de doctorat d'Etat en droit, sous la direction du Professeur Jean-Claude Soyer intitulée L'autorité judiciaire et l'exécution des peines. Il a été élevé au grade de docteur d'Etat avec la "mention très bien".
  • Yves Bot a été nommé auditeur de justice en décembre 1970. D'abord substitut du parquet du Mans de 1974 à 1980 puis premier substitut du parquet du Mans de 1980 à 1982, Yves Bot est procureur de la République à Dieppe de 1982 à 1984 et procureur adjoint de la République à Strasbourg de 1984 à 1986. Ensuite, Yves Bot est nommé procureur de la République de Bastia de 1986 à 1988.
  • Il devint avocat général de la cour d'appel de Caen de 1988 à 1991, puis procureur de la République du Mans en 1991. En tant que procureur du Mans, il soutint le juge d'instruction Thierry Jean-Pierre, qui achevait les instructions dans l'affaire politico-financière Urba, concernant le prêt de Pierre Bérégovoy et mettant en cause Roger-Patrice Pelat, un proche du président de la République de l'époque, François Mitterrand.
  • Chargé de mission pour les affaires pénales, pénitentiaires de la protection judiciaire de la jeunesse de juin 1993 à mai 1995 dans le cabinet de Pierre Méhaignerie, garde des Sceaux.
  • Pendant son passage à Nanterre deux affaires majeures impliquant le RPR ont éclaté et prospéré: l'affaire Casetta, du nom de l'ancienne trésorière occulte du RPR, et de l'affaire des emplois fictifs du RPR, dans laquelle fut mis en examen l'ancien Premier ministre Alain Juppé.
  • Yves Bot a écarté en mars 1999 une possible audition de Jacques Chirac, alors que celui-ci était susceptible d'être mis en cause dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. Il s'était en effet déclaré incompétent pour poursuivre le Président de la République dans l'exercice de ses fonctions, suivant ainsi une décision du Conseil constitutionnel du 22 janvier 1999. Le juge Patrick Desmure, nommé par la suite procureur à Chartres, avait suivi les réquisitions du procureur.

[modifier] Un poste sensible

  • La fonction de Procureur général près la cour d'appel de Paris est un poste à la fois convoité et très exposé en raison de la sensibilité des affaires politico-financières qui y sont traitées. La nomination de Yves Bot a été entérinée par un décret du président la République, Jacques Chirac, en date du 4 octobre 2002 et publié au Journal Officiel.
  • Dans la lutte pour ce poste éminemment politique qu'est le parquet de Paris, Yves Bot l'a emporté sur ses rivaux, parmi lesquels figuraient le procureur de Lyon Christian Hassenfratz, le procureur général près la cour d'appel de Rouen Christian Raysseguier ou Jean-Claude Marin, avocat général à la Cour de cassation, finalement nommé directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG), autre poste hautement stratégique.
  • L'affaire d'outreau - Concernant l'affaire de pédophilie d'Outreau, en novembre 2005, le procureur général de Paris, Yves Bot, a présenté devant la cour d'assises d'appel de Paris ses "regrets" aux accusés et a confirmé la demande d'acquittement général en leur faveur.

Depuis 2006, Yves Bot est Avocat Général près la Cour de justice des Communautés Européennes.

[modifier] Œuvre

  • Ma justice. Plus proche, plus humaine, plus forte , éditions Bourin, février 2007, 164 p.
  • Les Institutions judiciaires. Organisation et fonctionnement, éditions Berger-Levrault, Collection L'Administration nouvelle, 1985, 220 p.

[modifier] Citations

  • « Les juridictions de droit commun sont incompétentes pour juger un président en exercice car cela reviendrait à instituer un mode de contrôle du pouvoir exécutif par l'autorité judiciaire »
  • « Cette véritable catastrophe, ce n'est pas la justice de tous les jours. Nous devons faire en sorte que cela ne se reproduise plus. La démarche dans cette enceinte, c'est une démarche de réparation »
  • « Le parquet général n'a pas requis l'acquittement comme on jette l'éponge »
  • « Il n'est pas possible de poser comme a priori que tout cela est la faute de deux/trois personnes. C'est au scanner, à l'IRM qu'il va falloir passer ce dossier. Il y a eu trop de cloisonnements, trop d'institutions qui sont intervenues dans cette affaire »
  • « Je voudrais dire nos regrets à votre égard. Si vous pouvez en ressentir la sincérité, je n'aurais pas perdu mon temps en retenant votre attention quelques minutes de plus »
  • « Outreau a fait naître le doute sur la justice, il va donc falloir transformer ce doute à nouveau en une confiance. Nous avons déjà commencé à y travailler »

[modifier] Décoration

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. [1] Décret du 16 mai 2008 paru au Journal officiel de la République française du 17 mai 2008.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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