Yasuo Fukuda

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Yasuo Fukuda
58e Premier ministre du Japon
{{{légende}}}

Actuellement en fonction
Mandat actuel
Depuis le 25 septembre 2007
Président(s) {{{président actuel}}}
Président(s) de la République {{{président de la république actuel}}}
Président(s) de la Nation {{{président de la nation actuel}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'état actuel}}}
Souverain(s) {{{Souverain}}}
Monarque(s) Akihito
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur actuel}}}
Gouvernement(s) 91e Cabinet
Législature(s) 44e Chambre des Représentants
Coalition(s) {{{coalition actuel}}}
Vice-premier ministre {{{adjoint actuel}}}
Prédécesseur Shinzō Abe

{{{mandat4}}}
{{{début mandat4}}} - {{{fin mandat4}}}
Président(s) {{{président4}}}
Président(s) de la République {{{président de la république4}}}
Président(s) de la Nation {{{président de la nation4}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'état4}}}
Monarque(s) {{{monarque4}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur4}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement4}}}
Législature(s) {{{législature4}}}
Coalition(s) {{{coalition4}}}
Vice-premier ministre {{{adjoint4}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur4}}}
Successeur {{{successeur4}}}

{{{mandat3}}}
{{{début mandat3}}} - {{{fin mandat3}}}
Président(s) {{{président3}}}
Président(s) de la République {{{président de la république3}}}
Président(s) de la Nation {{{président de la nation3}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'état3}}}
Monarque(s) {{{monarque3}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur3}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement3}}}
Législature(s) {{{législature3}}}
Coalition(s) {{{coalition3}}}
Vice-premier ministre {{{adjoint3}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur3}}}
Successeur {{{successeur3}}}

{{{mandat2}}}
{{{début mandat2}}} - {{{fin mandat2}}}
Président(s) {{{président2}}}
Président(s) de la République {{{président de la république2}}}
Président(s) de la Nation {{{président de la nation2}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'état2}}}
Monarque(s) {{{monarque2}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur2}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement2}}}
Législature(s) {{{législature2}}}
Coalition(s) {{{coalition2}}}
Vice-premier ministre {{{adjoint2}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur2}}}
Successeur {{{successeur2}}}

{{{mandat1}}}
{{{début mandat1}}} - {{{fin mandat1}}}
Président(s) {{{président1}}}
Président(s) de la République {{{président de la république1}}}
Président(s) de la Nation {{{président de la nation1}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'état1}}}
Monarque(s) {{{monarque1}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur1}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement1}}}
Législature(s) {{{législature1}}}
Coalition(s) {{{coalition1}}}
Vice-premier ministre {{{adjoint1}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur1}}}
Successeur {{{successeur1}}}

Autres fonctions
Secrétaire général du Cabinet
Mandat
octobre 2000 - 7 mai 2004
Président(s) {{{président 1}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'etat 1}}}
Monarque(s) {{{monarque 1}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur 1}}}
Premier ministre Yoshirō Mori
Jun'ichirō Koizumi
Président(s) du Conseil {{{président du conseil 1}}}
Président(s) du Gouvernement {{{président du gouvernement 1}}}
Chancelier(s) {{{chancelier 1}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état 1}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président 1}}}
Gouvernement(s) 86e, 87e et 88e Cabinets
Prédécesseur Hidenao Nakagawa
Successeur Hiroyuki Hosoda

{{{fonction2}}}
Mandat
{{{début fonction2}}} - {{{fin fonction2}}}
Président(s) {{{président 2}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'etat 2}}}
Monarque(s) {{{monarque 2}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur 2}}}
Premier ministre {{{premier ministre 2}}}
Président(s) du Conseil {{{président du conseil 2}}}
Président(s) du Gouvernement {{{président du gouvernement 2}}}
Chancelier(s) {{{chancelier 2}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état 2}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président 2}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement 2}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur 2}}}
Successeur {{{successeur 2}}}

{{{fonction3}}}
Mandat
{{{début fonction3}}} - {{{fin fonction3}}}
Président(s) {{{président 3}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'etat 3}}}
Monarque(s) {{{monarque 3}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur 3}}}
Premier ministre {{{premier ministre 3}}}
Président(s) du Conseil {{{président du conseil 3}}}
Président(s) du Gouvernement {{{président du gouvernement 3}}}
Chancelier(s) {{{chancelier 3}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état 3}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président 3}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement 3}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur 3}}}
Successeur {{{successeur 3}}}

{{{fonction4}}}
Mandat
{{{début fonction4}}} - {{{fin fonction4}}}
Président(s) {{{président 4}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'etat 4}}}
Monarque(s) {{{monarque 4}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur 4}}}
Premier ministre {{{premier ministre 4}}}
Président(s) du Conseil {{{président du conseil 4}}}
Président(s) du Gouvernement {{{président du gouvernement 4}}}
Chancelier(s) {{{chancelier 4}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état 4}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président 4}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement 4}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur 4}}}
Successeur {{{successeur 4}}}

{{{fonction5}}}
Mandat
{{{début fonction5}}} - {{{fin fonction5}}}
Président(s) {{{président 5}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'etat 5}}}
Monarque(s) {{{monarque 5}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur 5}}}
Premier ministre {{{premier ministre 5}}}
Président(s) du Conseil {{{président du conseil 5}}}
Président(s) du Gouvernement {{{président du gouvernement 5}}}
Chancelier(s) {{{chancelier 5}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état 5}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président 5}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement 5}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur 5}}}
Successeur {{{successeur 5}}}

{{{fonction6}}}
Mandat
{{{début fonction6}}} - {{{fin fonction6}}}
Président(s) {{{président 6}}}
Chef(s) de l'État {{{chef de l'etat 6}}}
Monarque(s) {{{monarque 6}}}
Gouverneur(s) général(aux) {{{gouverneur 6}}}
Premier ministre {{{premier ministre 6}}}
Président(s) du Conseil {{{président du conseil 6}}}
Président(s) du Gouvernement {{{président du gouvernement 6}}}
Chancelier(s) {{{chancelier 6}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état 6}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président 6}}}
Gouvernement(s) {{{gouvernement 6}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur 6}}}
Successeur {{{successeur 6}}}

Biographie
Nom de naissance 福田 康夫 Fukuda Yasuo
Naissance 16 juillet 1936
Takasaki
(Gunma, Japon)
Décès {{{décès}}}
{{{lieu du décès}}}
Nationalité japonaise
Parti politique Parti libéral démocrate
Conjoint Kiyoko Fukuda
Enfants {{{enfants}}}
Diplômé de Université Waseda
Profession Cadre d'entreprise
Résidence Sōri-daijin Kōtei (総理大臣公邸?), 2-3-1 Nagata-chō, Chiyoda-ku, Tōkyō
Religion {{{religion}}}
Signature {{{signature}}}

Premiers ministres du Japon

Yasuo Fukuda (福田 康夫, Fukuda Yasuo?), né le 16 juillet 1936 à Takasaki, ville de la préfecture de Gunma, est un homme politique japonais. Président du Parti libéral démocrate (PLD) depuis le 23 septembre 2007, il est le Premier ministre du Japon depuis le 25 septembre 2007.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origines, formation et carrière professionnelle

Yasuo Fukuda enfant
Yasuo Fukuda enfant

Il est né à Takasaki dans la préfecture de Gunma d'où est originaire sa famille. Il est le fils aîné de l'ancien premier ministre Takeo Fukuda (1976-1978). Il grandit dans l'arrondissement Tokyoïte de Setagaya où ses parents résident, son père étant alors un haut-fonctionnaire du ministère des Finances. Il fréquente notamment le très réputé établissement secondaire privé pour garçons d'Azabu.

Il sort diplômé en sciences économiques de l'Université Waseda en 1959. Il devient alors l'un de ces salarymen typiques de la population active japonaise en travaillant jusqu'à l'âge de 40 dans le grand groupe pétrolier japonais Maruzen Petroleum, dont deux années aux États-Unis de 1962 à 1964. Il y monte petit à petit les échelons jusqu'à devenir chef de section.

Lorsque son père accède au poste de Premier ministre en 1976, il devient son secrétaire particulier, aux côtés notamment de Jun'ichirō Koizumi, et le reste jusqu'à son départ du pouvoir en 1978. Il retourne ensuite dans le privé, au sein de l'Institut Kinzai, qui gère des affaires financières, et en est ainsi le directeur de 1978 à 1986 puis son administrateur de 1986 à 1989.

[modifier] Carrière politique

Yasuo Fukuda entre plutôt tardivement en politique, à 54 ans. Il est élu pour la première fois à la Diète en 1990 sous l'étiquette du parti au pouvoir (PLD) lors de la retraite politique de son père, dans le 3e district de Gunma puis, à partir de la réforme de la carte électorale de 1996, dans le 4e qui comprend notamment sa ville natale de Takasaki.

Au sein du PLD, il est membre du Seiwa Seisaku Kenkyūkai (清和政策研究会?) ou « Conseil pour la nouvelle politique Seiwa », la plus importante des factions internes au parti, fondée en 1979 par son père et actuellement connue sous le nom de « faction Machimura » car dominée depuis 2006 par Nobutaka Machimura après l'avoir été entre 1998 et 2006 par Yoshirō Mori. Toutefois, comme le veut la tradition, suite à son élection à la tête du parti en 2007 il n'est désormais plus membre de cette faction.

[modifier] Secrétaire général du Cabinet (2000-2004) et éminence grise de Jun'ichirō Koizumi

Il occupe la fonction de Secrétaire général du Cabinet, une fonction ministérielle ayant rang de ministre d'État qui consiste à la fois à diriger les services administratifs du gouvernement ainsi que sa communication et son service de presse, et donc à en être le porte-parole, du 27 octobre 2000 au 7 mai 2004 sous les premiers ministres Yoshirō Mori et Jun'ichirō Koizumi. Il sera également ministre d'État en charge de l'Égalité des sexes du 6 janvier 2001 au 7 mai 2004.

Dans ce poste clé mais aux attributions mal définies, Yasuo Fukuda fait alors figure d'éminence grise du Premier ministre Jun'ichirō Koizumi, dont le mentor en politique n'était autre que le père de Fukuda, et intervient en sous main aussi bien en politique intérieure que dans les dossiers diplomatiques, à un tel point qu'il est alors surnommé le « ministre des Affaires étrangères de l'ombre » (影の外務大臣, Kage no Gaimu Daijin?)[1]. Il se fait alors remarquer pour son sens du consensus et tente de réchauffer les relations avec la Chine populaire et la Corée du Sud, mises à mal après les visites du Premier ministre au sanctuaire de Yasukuni ou encore les scandales à répétition concernant la parution de livres d'histoire révisionnistes minimisant les exactions commises par le Japon pendant la guerre. Il a toutefois lui-même créé un véritable lever de boucliers aussi bien au Japon que dans ces deux pays pour avoir déclaré que « en fonction de la situation mondiale, des circonstances et de l'opinion publique, le Japon pourrait être amené à posséder des armes nucléaires »[2]. Il a du alors retirer rapidement ses propos.

Il dût démissionner le 7 mai 2004 après avoir reconnu qu'il avait négligé, de manière non délibérée, de faire certains paiements obligatoires au système de retraite nationale, pour une durée correspondant à 37 mois entre février 1990 et septembre 1992 puis d'août à décembre 1995. Ce scandale, qui touchait alors également neuf autres membres du Cabinet (dont 2 qui refusèrent de démissionner), intervint au moment où le gouvernement tentait justement de rassurer les contribuables vis-à-vis d'un système de pension de plus en plus critiqué du fait du vieillissement de la population[3]. Il reste toutefois à ce jour le secrétaire général du cabinet à être resté le plus longtemps en charge.

[modifier] La conquête lente et tardive du PLD

Yasuo Fukuda à un meeting de récolte de fond de soutiens en 2004
Yasuo Fukuda à un meeting de récolte de fond de soutiens en 2004

À la fin du mandat de Koizumi il fait partie des favoris pour lui succéder à la tête du PLD et du gouvernement. Mais il ne se présente pas face au futur premier ministre Shinzō Abe – il est vrai, soutenu par Koizumi lui-même. Il prend toutefois régulièrement la parole par la suite pour marquer son désaccord vis-à-vis des visites controversées du premier ministre au sanctuaire de Yasukuni[4], alors que celles-ci ont été nombreuses et régulières sous Jun'ichirō Koizumi.

Après la démission de Shinzō Abe, en raison de scandales politiques à répétition, le 15 septembre 2007, Fukuda déclare finalement sa candidature à l'élection du chef du Parti libéral démocrate[5]. Le PLD étant majoritaire à la chambre basse, le nouveau président du parti est alors assuré de devenir premier ministre du Japon[6].

Il est soutenu par les ministres des Finances et des Affaires étrangères sortant, respectivement Fukushiro Nukaga et Nobutaka Machimura, deux figures importantes dans le jeu des factions internes au parti, mais surtout par Jun'ichirō Koizumi qui reste encore très populaire et garde une grande influence sur les adhérents directs. Il bat donc sans véritable mal le nationaliste et populiste Tarō Asō (qui est minoritaire dans son propre camp) et devient le 23 septembre président du PLD, par 330 voix contre 197[7]. Son élection est vue comme le retour à une façon plus traditionnelle de faire de la politique au Japon, à savoir une gestion consensuelle et modérée entre les différentes factions, par opposition aux chefs charismatiques et populistes qui avaient réussi à s'en affranchir, à l'instar de Jun'ichirō Koizumi puis Shinzō Abe[8].

[modifier] Premier ministre du Japon (2007-)

Le 25 septembre 2007, Fukuda est élu par 338 voix contre 117 par la chambre basse, où son parti a à lui-seul la majorité absolue depuis les élections législatives de 2005, au poste de premier ministre alors que dans le même temps le chef du Parti démocrate du Japon (opposition de centre-gauche) Ichirō Ozawa est élu à la chambre haute par 133 voix contre 106[9].

Cependant, selon la Constitution du Japon, la Chambre des représentants a alors la priorité sur celle des Conseillers, et Yasuo Fukuda devient le 58e premier ministre du Japon (il s'agit du 91e mandat de Premier ministre) et présente son gouvernement le même jour.

[modifier] Politique étrangère
Yasuo Fukuda et le président américain George W. Bush à Washington le 16 novembre 2007
Yasuo Fukuda et le président américain George W. Bush à Washington le 16 novembre 2007

Yasuo Fukuda s'est fait élire sur un programme de réchauffement des relations diplomatiques avec la Chine populaire et la Corée du Sud afin de défendre la place du Japon dans la région Asie-Pacifique. Il annonce ainsi dès le départ qu'il ne se rendra pas au sanctuaire de Yasukuni. En avril 2008 les dirigeants sud-coréens et japonais décident de coopérer afin de faire face au programme nucléaire nord-coréen[10]. Il reçoit également, pour la seconde fois depuis 1949 et la première fois depuis 1998, le président de la république populaire de Chine, Hu Jintao, en visite officielle au Japon[11]. Pour la question tibétaine, s'il a admis qu'il s'agissait d'un « problème international »[12] et que la Chine en était « la principale responsable »[13], il s'est pour l'instant refuser à parler de boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques[14].

Il s'est également rapproché de la Russie, envisageant même l'ouverture de négociations en vue de la signature d'un traité de paix qui règlerait notamment le différent territorial entre les deux pays au sujet des îles Kouriles, prises par l'Armée rouge en 1945 mais dont l'incorporation à la Russie a toujours été contestée depuis par le Japon[15].

S'il a maintenu la ligne traditionnelle pro-américaine de la diplomatie japonaise, il est toutefois l'un des premiers dirigeants de ce pays à s'être montré sceptique sur la manière dont est conduite par Washington « la guerre contre le terrorisme » en raison des effets collatéraux sur les populations civiles qu’elle provoque[16].

Il est chargé d'autre part d'organiser le sommet 2008 du G8, qui se tiendra du 7 au 9 juillet à Tōyako sur l'île d'Hokkaidō. Il a fait alors du réchauffement climatique l'une de ses priorités dans le cadre de cette présidence et veut ainsi établir de nouveaux objectifs de réduction des gaz à effets de serre après la conclusion du Protocole de Kyōto qui doit aboutir en 2012[17]. Il s'est fixé pour objectif de baisser les émissions japonaises de 60 à 80 % d'ici 2050[18], et défend une « approche sectorielle » des résultats qui pour lui doivent plutôt être évalués dans chaque domaine économique plutôt que de fixer des quotas nationaux[19]. L'autre grand dossier qu'il souhaite défendre lors de ce sommet concerne l'augmentation de l'aide au développement au continent africain, fortement touché par la crise alimentaire, ses propositions en la matière ayant été détaillées lors de la IVe Conférence internationale de Tokyo sur le Développement africain (TICAD IV) qui s'est tenue à Yokohama du 28 au 30 mai 2008. Il a notamment annoncé le doublement de l'aide officielle au développement allouée par le Japon aux pays africains d'ici 5 ans[20].

[modifier] Politique intérieure

Le mandat de Yasuo Fukuda correspond à l'aboutissement de certaines réformes engagées sous ceux de Jun'ichirō Koizumi ou Shinzō Abe, notamment la privatisation de la poste qui est finalisée avec la création le 1er octobre 2007 de la Japan Post Holdings. La réforme du système éducatif, initiée en 2006, connaît également une avancée importante puisque le Conseil pour une refonte du système éducatif a remis son rapport définitif le 31 janvier 2008[21].

Mais le nouveau gouvernement a également pris des décisions visant à réduire les inégalités que ses opposants disent être nées des réformes néo-libérales de Koizumi. Il a ainsi pris des mesures visant à défendre la sécurité et le pouvoir d'achat des consommateurs, comme le renforcement des normes antisismiques ou des contrôles sur les sociétés de crédit à la consommation[16]. Ayant hérité un certain nombre de scandales du gouvernement précédent, le plus important reste celui des dossiers de retraite, 65 millions de dossiers de cotisations et de droits à la retraite de particuliers ayant été égarés par l'Agence d'assurance sociale, il a dors-et-déjà promis d'engager, avec son ministre de la Santé et du Travail Yōichi Masuzoe, du système de pensions.

[modifier] Blocage institutionnel et impopularité

Du fait du contrôle par l'opposition de la Chambre des Conseillers, tous les projets de loi sont alors systématiquement adoptés par la Chambre des représentants puis rejetés par la Chambre des conseillers, poussant alors le gouvernement soit à retirer le texte soit à le faire passer en force en le faisant voter une nouvelle et dernière fois par la Chambre basse. Ce fut le cas notamment pour la loi autorisant le renouvellement de la mission dans l'Océan Indien des forces navales d'auto-défense japonaises afin de participer au ravitaillement de la coalition internationale engagée en Afghanistan[16] ou pour faire adopter la réforme du système de santé publique. Considérée comme une priorité dans un Japon vieillissant (les plus de 65 ans représentent ainsi environ 20 % de la population totale, et plus particulièrement les plus de 75 ans qui en constituent pratiquement un dixième) et en pleine chute démographique (depuis 2005, du fait d'une forte dénatalité, la population japonaise ne cesse de diminuer) où, selon les dernières projections annoncées par le gouvernement, les plus de 75 ans devraient atteindre près du quart de la population (qui ne serait plus alors que de 90 millions d'habitants) d'ici 2050[22], cette réforme n'en est pas moins très impopulaire car elle augmente les cotisations sociales des plus de 75 ans dans un contexte marqué par le scandale de la perte des dossiers de retraite[23]..

D'un autre côté, cette relative paralysie parlementaire entraîne sinon la mise entre parenthèse d'autres réformes importantes et attendues, comme la prise de mesures afin de limiter l'endettement de l'État.

À ce que le gouvernement qualifie d'obstruction de la part de l'opposition s'ajoute également un manque de recherche du consensus avec cette dernière de la part de la majorité. Ainsi, lorsque la chambre haute refuse le candidat proposé par le Cabinet pour devenir le nouveau gouverneur de la Banque du Japon en raison de son appartenance au ministère des Finances, le gouvernement réplique en avançant un autre nom mais lui aussi issu de ce département ministériel[24]. Il s'en suit donc une paralysie, entraînant une remise en cause dans leurs propres camps aussi bien du Premier ministre que du leader de l'opposition Ichirō Ozawa (lui-même partisan d'un gouvernement de grande-coalition avec l'actuelle majorité). En effet, certains caciques du PLD souhaiteraient changer de leader avant les élections générales de 2009 tandis que le PDJ appelle quant-à-lui à la tenue d'élections anticipées[16].

De plus, le gouvernement de Yasuo Fukuda a du faire face à plusieurs scandales (outre ceux hérités du Cabinet Abe) dont le plus important reste celui causé par la collision, le 19 février 2008, entre un destroyer de la marine japonaise, l'Atago, récemment armé et mis en service, et un bateau de pêche dont les membres d'équipage, un père et son fils, n'ont pas été retrouvés. La mauvaise gestion de cette affaire par le ministère de la Défense et surtout ses nombreuses déclarations contradictoires pour se justifier ont poussé alors l'opposition à appeler le ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, à démissionner[25].

Tout cela a rendu le gouvernement et Yasuo Fukuda, dont on critique surtout le manque de charisme, assez impopulaire. Si son taux de satisfaction dans l'opinion publique passe sous la barre des 50 % assez tardivement, à savoir seulement fin mars lorsqu'un sondage de l'agence Kyodo le crédite alors de 50,6 % d'insatisfaits[24], sa chute s'est ensuite accélérée et sa côte tourne en avril autour des 30 %[16] et s'approche aujourd'hui des 20 %[23].

Le 5 juin 2008, le PDJ a introduit une motion de censure contre le Cabinet Fukuda, initiative soutenue par les deux autres principaux partis d'opposition, le Parti social-démocrate et le Parti communiste. De ce fait, elle a été votée, sans grande surprise, par la Chambre des conseillers le 11 juin, par 131 voix contre 105[23]. Bien que cette censure soit alors purement symbolique, puisque seule la Chambre basse peut renverser le Cabinet, il s'agit cependant d'un sérieux revers pour le gouvernement de Yasuo Fukuda ainsi que pour l'opposition d'une façon de tenter de forcer le Premier ministre, ou tout du moins les ministres les plus controversés (dont le ministre de la Défense Shigeru Ishiba ou le ministre de la Santé, du Travail et du Bien-être Yōichi Masuzoe), à la démission, ou bien à obtenir la tenue d'élections législatives anticipées[26]. Le gouvernement a répliqué en faisant adopter dès le lendemain une motion de confiance à la Chambre des représentants (par 336 voix contre 10, les trois principaux partis d'opposition qui avaient soutenu la censure à la Chambre haute ayant refusé de participer à ce vote de confiance dont l'issue ne faisait pas de doute), afin de montrer qu'il continuait, malgré ses difficultés, à avoir le soutien de la majorité, et a confirmé son refus de demander une dissolution de la Chambre basse[27].

[modifier] Opinion et controverses

Contrairement aux précédents premiers ministres Koizumi et Abe et à son rival le nationaliste Tarō Asō, Yasuao Fukuda fait parti des « modérés » de son parti. Il refusera de se rendre au controversé sanctuaire de Yasukuni (où sont enterrés des criminels de guerre) et adopte une ligne plus souple, de conciliation avec la Corée du Sud et la République populaire de Chine.[28],[29]

Il est plutôt considéré comme un « homme de l'ombre » dans le milieu politique, travaillant dans les coulisses du pouvoir refusant la médiatisation, ainsi il est moins connu du grand public ou des médias que son rival Aso. Il aurait d'ailleurs déclaré dans la grande salle des correspondants étrangers, alors qu'il menait campagne : « Il y a une semaine je n'aurais jamais cru que je me retrouverais ici ».[6]

Il est aussi connu pour s'être attiré les foudres des députées femmes en déclarant de façon informelle aux journalistes, alors qu'il était secrétaire général du gouvernement, que « certaines femmes cherchaient à se faire violer en s'habillant de manière provocante».[28]

[modifier] Famille

Kiyoko Fukuda, en kimono et saluant, avec la première dame américaine Laura Bush lors d'une cérémonie du thé au palais d'Akasaka, le 18 février 2002
Kiyoko Fukuda, en kimono et saluant, avec la première dame américaine Laura Bush lors d'une cérémonie du thé au palais d'Akasaka, le 18 février 2002

Il a épousé en 1966 Kiyoko Mine (嶺貴 代子, Mine Kiyoko?). Née en 1944 à Tōkyō, elle a étudié la psychologie à l'Université Keiō et a été un temps hôtesse de l'air. Elle est la fille de l'homme d'affaires Komao Mine mais surtout, par sa mère Yoshiko Sakurauchi, elle est la petite-fille de l'homme politique Yukio Sakurauchi (qui fut membre de la Chambre des représentants pour un district de la préfecture de Shimane et qui fut ministre des Finances avant la guerre), la nièce de Kimio Sakurauchi (ancien président de la Chugoku Electric Power Company Inc.) et de Yoshio Sakurauchi (qui fut président de la Chambre des représentants du 27 février 1990 au 18 juin 1993)[30].

Son fils, Tatsuo Fukuda (福田 達夫, Fukuda Tatsuo?), est également son secrétaire particulier, ce qui laisse à penser qu'il s'engagera à son tour plus tard dans une carrière politique[31].

Sa soeur Masako (福田 和子, Fukuda Masako?) a sinon épousé Michio Ochi (越智 通雄, Ochi Michio?) qui a lui-aussi été élu à la Chambre des représentants du Japon pour le 6e district électoral de Tōkyō de 1974 à 1996 ainsi que secrétaire à la planification économique de juin à août 1989 et de décembre 1990 à novembre 1991 et enfin président de la Commission de reconstruction financière d'octobre 1999 à février 2000. Leur fils aîné, Takao Ochi (越智 隆雄, Ochi Takao?), est l'actuel membre de la Chambre des représentants pour le 6e district électoral de Tōkyō depuis 2005.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Yasuo Fukuda.

[modifier] Notes

  1. (ja)(en)« Japan's Fukuda to Run For Prime Minister », dépêche Reuters pour le New York Times, 13/09/2007
  2. (en)« Nuclear Weapons Program », rapport sur l'éventuel développement d'armes nucléaires au Japon sur le site www.globalsecurity.org
  3. (en)« Japan minister quits over scandal », BBC News, 07/05/2004
  4. (en)[http://www.atimes.com/atimes/Japan/HF09Dh01.html H. Masaki, «  A two-horse race to succeed Koizumi », Asia Times, 09/06/2006]
  5. « Japon: le conservateur modéré Yasuo Fukuda devient Premier ministre », AFP, 25 septembre 2007.
  6. ab « Fukuda prend les rênes du Japon », Le Figaro, 25 septembre 2007.
  7. (en)N. Martig, « Japan's Ruling Party Chooses New Leader », VOA News, 23/09/2007
  8. (en)N. Onishi, « Yasuo Fukuda, a moderate, is chosen to lead Japan », International Herald Tribune, 23/09/2007
  9. « Japon: les députés approuvent Yasuo Fukuda comme Premier ministre », Dépêche AFP, 24/09/2007
  10. S. Yi, « Le Japon et la Corée du Sud font voeu de resserrer leurs liens », CCTV, 22/04/2008
  11. « Pékin et Tokyo enfin amis? », 20 Minutes, 07/05/2008
  12. « Le Tibet est un "problème international" », Sport.fr, 18/04/2008
  13. «  Le Chine rejette les conseils du Japon sur le Tibet, "une affaire interne" », dépêche AFP, Romandie, 17/04/2008
  14. « JO: Le PM japonais à la cérémonie? », JDD, 02/05/2008
  15. « La Russie prête à discuter d'un traité de paix avec le Japon », Xinhuannet, 27/04/2008
  16. abcde P. Pons, « Japon : les « petits pas » de Yasuo Fukuda », Le Monde, 15/02/2008, repris par le site www.europe-solidaire.org
  17. « Des objectifs "contraignants" pour lutter contre le réchauffement », Enviro2B, 23/04/2008
  18. « Japon: Vers un marché des émissions de CO2 », JDD, 22/05/2008
  19. « Climat: "l'approche sectorielle" du Japon accueillie avec scepticisme au G8 », dépêche AFP in 20 minutes, 25/05/2008
  20. « Economie : Japon - Afrique : Le Japon doublera son aide officielle en faveur du continent noir », Dépêche Xinhua, Casafree, 20/05/2008
  21. « Remise du rapport définitif du Conseil pour une refonte du système éducatif  », Foreign Press Center, Ambassade du Japon en France, 06/02/2008
  22. « Un cinquième de la population japonaise a plus de 65 ans », La Presse Canadienne, 20/05/2008
  23. abc L.Sieg, traduit en français par H-P.André, « L'opposition censure le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda », dépêche Reuters dans L'Express, 11/06/2008
  24. ab R.Arnaud, « Paralysie politique au pays du Soleil-Levant », Le Figaro, 27/03/2008
  25. « Accident naval au Japon: le ministre de la Défense évoque une démission », Dépêche AFP reprise par Aujourd'hui le Japon, 03/03/2008
  26. « Japon : le DPJ introduit une motion de censure contre Fukuda », Xinhua, 05/06/2008
  27. « Japon : la chambre basse vote la confiance à Yasuo Fukuda », Xinhua, 12/06/2008
  28. ab « Yasuo Fukuda, un modéré favorable au rapprochement avec Pékin », Le Monde, 25 septembre 2007.
  29. La Chine, par l'intermédiaire de Jiang Yu, félicitera le nouveau premier ministre, déclarant : « Comme il l'a fait dans le passé, le gouvernement chinois va maintenir une politique amicale envers le Japon. » « La Chine félicite le nouveau Premier ministre japonais », Aujourd'hui la Chine, 25/07/2007.
  30. (en)« Fukuda's wife, Kiyoko, known for sociable personality », Kyodo, 25/09/2007
  31. R. Arnaud, « Fukuda prend les rênes du Japon », Le Figaro, 14/10/2007
Précédé par Yasuo Fukuda Suivi par
Shinzō Abe
Premier ministre
25 septembre 2007 -
-
Hidenao Nakagawa
Secrétaire général du Cabinet
27 octobre 2000 - 7 mai 2004
Hiroyuki Hosoda
Précédé par Yasuo Fukuda Suivi par
Angela Merkel
Allemagne
Président du G8
2008
Silvio Berlusconi
Italie