Ver à soie

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Bombyx du mûrier
Bombyx du mûrier au stade de chenille
Bombyx du mûrier au stade de chenille
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Lepidoptera
Sous-ordre Macrolepidoptera
Super-famille Bombycoidea
Famille Bombycidae
Genre
Bombyx
Linnaeus, 1758
Nom binominal
Bombyx mori
Linnaeus, 1758
Cocon de Bombyx mori
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Le ver à soie sous sa forme chenille, ou bombyx du mûrier sous sa forme papillon. Le Bombyx mori est un Lépidoptère originaire du Nord de la Chine. Il est considéré comme domestique et est élevé pour produire la soie.

Bombyx mori est la seule espèce du genre Bombyx.

Sommaire

[modifier] Introduction et présentation

C'est au stade de chenille que la Bombyx mori produit la précieuse fibre, elle sécrète une bave abondante qui, en durcissant, se transforme en un fil unique de soie brute avec lequel elle fabrique son cocon, ce fil mesure entre 300 et 1 500 mètres de long. Il est produit par des glandes spécialisées, dites séricigènes.

[modifier] Histoire

En Chine, on attribue la découverte du ver à soie à une ancienne Impératrice nommée Xi Ling-Shi (mandarin : 嫘祖, pinyin : Léi Zǔ). On raconte qu'elle buvait du thé sous un mûrier lorsqu'un cocon tomba dans sa tasse. En voulant récupérer ce cocon, un fil de soie douce s'en détacha ! Plus elle tirait, et plus le fil s'allongeait. Elle l'enroulait autour de son doigt pour pouvoir tirer encore, et ressentit une chaleur agréable. Elle comprit immédiatement que c'était ce cocon qui produisait ce qui s'est appelé par la suite, la soie. L'Impératrice en parla autour d'elle, et cette découverte se propagea, la sériciculture était née. Cette légende, la plus connue, n'est que l'une des nombreuses pour expliquer la découverte de la soie. Actuellement, afin de rentabiliser sa sériciculture, la Chine a développé toute la filière industrielle. La Chine ne néglige pas les artifices de l'Occident pour faire entrer des devises.

Depuis 1850, à cause de son importance économique et de sa longue histoire, le ver à soie sert de modèle biologique aux chercheurs. Le génome du ver à soie a été l'objet de nombreuses études et expérimentations. Aujourd'hui, il peut être modifié génétiquement grâce aux travaux de scientifiques français, japonais et américains, dans l'espoir de produire un fil aux qualités nouvelles et étonnantes. Pour réussir cette modification, on intègre au patrimoine génétique du ver à soie une protéine naturellement fluorescente.

[modifier] Taxonomie

D'autres papillons portent en français le nom de bombyx sans pour autant appartenir au genre scientifique Bombyx, c'est le cas du bombyx de l'ailante (Samia cynthia (Drury, 1773)) ou celui du chêne (Lasiocampa quercus (Linnaeus, 1758)).

Il serait relativement proche du Bombyx mandarina avec lequel il est capable de s'hybrider[1] et qui est originaire du nord de l'Inde, du nord de la Chine, de Corée et du Japon.

[modifier] Description

Comme tous les lépidoptères, le Bombyx présente au cours de son développement une alternance entre le stade larvaire sous forme de chenille et le stade adulte ou imago. Toutefois il présente une particularité singulière en ce qui concerne la diapause ou arrêt du développement pour passer la saison froide. Cette diapause s'effectue sous la forme œuf et non pas sous la forme chrysalide comme la plus part des cas pour les papillons.Nous étudierons d'abord la chenille puis le papillon.

[modifier] La chenille

La chenille du ver à soie se compose de 12 segments présentant sur chacun de leurs cotés une rangée de stomates. Les trois premiers segments portent chacun une paire de pattes articulées qui seront celles de l'insecte parfait; les 6e, 7e, 8e, et 9e sont pourvus de pattes membraneuses armées d'éperons permettant à la larve de s'accrocher aux feuilles. L'avant-dernier segment présente sur sa face supérieure un éperon dont la pointe est dirigée vers l'arrière.

La feuille de mûrier blanc est la seule nourriture qui convienne au ver de soie avec celle du mûrier noir; tous les autres végétaux expérimentés tels que Cudrania triloba ou simplement la laitue ont donné des résultats médiocres.

[modifier] Croissance

Quand le ver à soie sort de l'œuf il est long de 2 mm. environ et couvert de poils. Il va subir quatre mues, puis, après avoir tissé son cocon il se transformera en chrysalide à l'intérieur du cocon. Sa croissance est considérable et peut se résumer dans le tableau suivant:

Chenilles âgées de 21 jours
Chenilles âgées de 21 jours
Croissance de la chenille
Longueur
de la larve
en mm.
Poids
en mg.
éclosion 3 0,5
sortie 1ere mue 8 15
sortie 2e mue 15 45
sortie 3e mue 28 400
sortie 4e mue 40 1600
à la plus grande taille 80 9500

Ces chiffres peuvent varier en fonction des races, des conditions d'élevage etc.

[modifier] Appareil digestif et circulatoire

L'appareil digestif est constitué par un long canal cylindrique comportant œsophage, estomac et intestin. La circulation du sang est assurée par un vaisseau dorsal présentant plusieurs renflements. Le sang circule d'arrière en avant.

[modifier] Glandes séricigènes

Le long du canal intestinal et de chaque coté du corps de la chenille se trouve l'appareil producteur de la soie. Ce sont deux glandes en tube composées de trois parties bien distinctes: La première est constituée par un tube capillaire très enroulé mesurant 15 à 25 cm. de longueur et de 1 mm. de diamètre; c'est dans son intérieur que la matière soyeuse est élaborée. Ce tube débouche dans une sorte de sac allongé servant de réservoir et dans lequel la matière soyeuse est versée: à ce stade la substance est gélatineuse. De l'extrémité antérieure de chaque réservoir nait un second tube capillaire qui se réunit à son congénère pour ne former qu'un seul conduit de faible longueur: c'est la filière.

Dans son parcours le fil de soie de chacune des deux glandes prend de plus en plus de consistance. Les deux fils se soudent dans la filière et sont recouverts d'un vernis les préservant de l'humidité et leur donnant son brillant.

A partir de ces glandes séricigènes était préparé le crin de Florence. Lorsque les vers sont sur le point de fabriquer leur cocon, ils sont trempés dans un bain acidulé, les glandes sont extraites puis étirées légèrement pour fabriquer un fil de 30 à 40cm. de long. Ce fil connu sous le nom de crin de Florence était utilisé en chirurgie comme fil de suture et servait à confectionner des lignes pour la pêche.

[modifier] Le papillon

Le Bombyx mori est inconnu à l'état sauvage. C'est un produit tout à fait artificiel de sélection par élevage appelé sériciculture, avec une grande variété de lignées et de races qui diffèrent par la couleur et la qualité de la soie, la dimension et la forme du cocon, le nombre de générations annuelles. Certains cocons modernes issus de la recherche génétique sont si grands et si durs que les papillons ne peuvent s'en échapper s'ils ne sont pas aidés.

A l'état domestique où il a été réduit, le papillon du ver à soie ne vole pas. La femelle apparait avec des ailes blanches, des antennes peu développées et un abdomen volumineux. Le mâle est plus petit avec des ailes grises qu'il agite continuellement, des antennes très développées qui lui servent à déceler l'odeur émise par la femelle et favoriser ainsi l'accouplement. La femelle attend l'approche du mâle qui seul peut se déplacer. Trois jours après la fécondation, elle pond de 300 à 700 œufs (ou graines).

Les papillons du ver à soie ne prennent aucune nourriture ni ne boivent à l'état adulte. Les œufs sont entièrement développés quand la femelle est au stade de la chrysalide et ils sont prêts à être émis en une ponte unique et abondante au moment où l'adulte sort de la chrysalide.

[modifier] Maladies du ver à soie

Louis Pasteur, éminent microbiologiste français, fit des recherches sur plusieurs maladies du ver à soie, qui menaçaient la production de soie en Europe à cette époque.

Parmi les maladies des vers à soie, citons : la muscardine, la pébrine, la flacherie.

  • Le mal de segno : un champignon Beauveria bassiana provoque une muscardine blanche du ver à soie tandis que Beauveria effusa en provoque une rouge.
  • La pébrine doit son nom au fait que les vers atteints étaient parsemés de petits points noirs ressemblant à des grains de poivre (pebre = poivre en provençal).
  • La maladie morts-flats ou flacherie doit son nom au fait que les vers morts deviennent mous, flasques (flacs ou flats = flasques en provençal).

[modifier] Utilisation

[modifier] Production de la soie

Icône de détail Articles détaillés : Soie, Histoire de la soie et Sériciculture.

[modifier] Utilisations médicales

Le ver à soie donne un élément de la médecine traditionnelle chinoise, le "bombyx batryticatus" ou "ver à soie raide" (chinois simplifié : 僵蚕, chinois traditionnel : 僵蠶, pinyin : jiāngcán). C'est le corps séché du 45e stade larvaire, qui est mort infecté par le champignon Beauveria bassiana. Les médecins traditionnels l'utilisent pour dissiper le vent, dissoudre la pituite et soulager les spasmes.

[modifier] Utilisation alimentaire

[modifier] Notes

  1. Goldsmith et al., 2004

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe