Trinquer

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Hip, hip, hourra ! Fête d'artistes à Skagen du peintre danois P. S. Krøyer (1888, musée des beaux arts de Göteborg)
Hip, hip, hourra ! Fête d'artistes à Skagen du peintre danois P. S. Krøyer (1888, musée des beaux arts de Göteborg)

L'action de trinquer est le fait d'entrechoquer son verre à celui d'une personne avec laquelle on s'apprête à boire. Le mot trinquer vient de l'allemand trinken, qui veut dire boire. Certains trinquent au moment de formuler un vœu, un souhait ou un engagement. On peut aussi appeler cette pratique porter un toast. C'est une très ancienne tradition datant du Moyen Âge, voire plus ancienne selon certains. La superstition veut que l'on regarde la personne avec qui l'on trinque dans les yeux.

Cette pratique existe dans presque tous les pays du monde. Certaines personnes sont parfois même méfiantes envers celui qui n'a pas respecté la tradition, comportement qui peut être expliqué par l'origine de cette pratique.

En Europe, on trinque généralement avec un verre d'alcool (bière, vin, cidre, vodka, etc.), cependant on peut faire de même avec un verre non alcoolisé. Dans les pays musulmans, une pratique de ce type est très courante lorsque l'on boit le thé ou le café.

Sommaire

[modifier] Origine

Au Moyen Âge, l'empoisonnement était une pratique relativement courante lors des banquets entre seigneurs concurrents, nobles et autres notables. Certains voleurs se servaient aussi de poisons pour tuer et dérober la fortune des gens aisés.

Pour parer ce danger, l’habitude fut prise par les maîtres des lieux de verser une petite quantité de leur boisson dans le verre de leurs interlocuteurs et réciproquement. Chacun devait ensuite boire une première gorgée en regardant l'autre dans les yeux. De cette manière chacun prouvait qu'il n'avait pas de mauvaise intention. Par la suite, on se contenta simplement de cogner les verres (remplis à ras bord) afin qu'un peu de liquide s'échange entre les verres. C'est d'ailleurs ce double cognement de verre qui serait à l'origine de l'expression Tchin! Tchin!.

On remarquera que de nos jours, celui qui ne trinque pas devient soudain suspect de vouloir s’écarter du groupe. Symboliquement, il refuse le partage. Comme l’aurait peut-être fait l’un de ses ancêtres du Moyen Âge en s’abstenant de mélanger son breuvage à celui, empoisonné, de ses convives [1].

[modifier] Autre origine possible

Certains contestent l'origine décrite plus haut et défendent l'idée que le fait de trinquer est simplement un moyen d'utiliser tout nos sens au moment de boire avec un ami. En effet, quand on boit, on fait appel à quatre de nos sens, la vue en regardant le verre, le toucher en tenant le verre, l'odorat en sentant le verre et enfin le goût en buvant le verre. Le fait de trinquer nous permet tout simplement de faire travailler notre cinquième sens : l'ouïe.

[modifier] Citations

"En examinant plus attentivement la séduisante virago, il me sembla vaguement que je la reconnaissais pour l'avoir vue trinquant avec quelques drôles de ma connaissance."

Charles Baudelaire, Poèmes prose, 1867, p. 104.

"J'ai été fâché de ne pas trinquer ensemble avant mon départ, d'autant plus que je t'avais donné la veille une assez pitoyable idée de moi, en ne buvant pas et en ne mangeant pas."

Gustave Flaubert, Correspondance, 1841, p. 86.


[modifier] Santé ! dans toutes les langues...

Comment dire Santé ! ou Tchin ! Tchin ! dans toutes les langues (ordre alphabétique)
prononciation en français écriture dans la langue d'origine
afrikaan (Afrique du Sud) Gesonoheid
albanais Gezuar
allemand Prost! (ou Prosit!)
alsacien Gsunt heit
amharic Desta (ou letenachen)
anglais Cheers!
arabe Belsalamati
arabe (Égypte) Fee Sihetak
arabe (Maroc) Be Seha (Bi Saha Wa'l Afia) بالصحة ( بالصحة و العافية )
arabe (Syrie) Saha
armenien Genatzi (ou genatset)
asturien Gayola
azerbaidjan Aiyaet oslun
balouchi (Iran) Vashi!
basque Topa! (ou Osasuna!)
bengali Joy
bosniaque Živjeli
breton Dermat (ou Irmat) Yec'hed mad
bulgare Nazdrave Наздраве
birmanien Ang Bar See
catalan Salut
chinois Zhu nin jiankang! ou Wen Lei! ou Ganbei! 祝您健康 ou 乾杯 ou 干杯
chinois (cantonais) Gom bui!
chinois (mandarin) Ganbei! 乾杯 ou 干杯
chinois (Singapour) Kvam Suk Siam Yam Seng
coréen Kong Gang Ul Wi Ha Yo 건강위하요
croate Jivyéli (ou na zdravlyé) Živjeli! (ou na zdravlje!)
danois Skol Skål
écossais slainte mhath
espagnol ¡Salud!
esperanto Je via Sano
estonien Terviseks
éthiopien Letenatchie
finnois Kippis
flamand Op Uw Gezonheid
français Santé!
galicien Saúde!
gallois Iechyd Da
grec Yamas
grec (ancien) Stin ygia sou (ou Iss Ighian)
groënlandais Kasugta
hawaïen Kamau (ou Okele Maluna)
hébreux Li Jaïm
hongrois Egueusheugueudreu Egészségedre!
indien Aananda
indonésien Selamat
iranien Salaamati
irlandais Salonge (ou Slainte)
islandais Santaka Na
italien Salute!
japonais Kampaï 乾杯 ou 乾盃
latin Sanitas bona (ou bene tibi)
letton Prieka! (ou Uz veselibu!)
libanais Vesar! (ou Kesak!)
lituanien I Sveikata
luxembourgeois Gesondhét !
malaisien Yam Send
malte Sacha!
māori de Nouvelle-Zélande Kia ora
néerlandais Proost
nigérian Mogba!
norvégien Skoäl
ourdou Zanda Bashi
penjabi Kamjab raho
persan Salam ati!
philippin Mabhuhay
polonais Na zdrowie (ou Zdrovka ou Sto lat)
portugais A sua saude
portugais (Brésil) Saude (ou Viva ou Tim-tim!)
roumain Noroc
russe Na zdorovie! (Santé !); Za mir! (A la paix !); Za droujbou! (A l'amitié !) На здоровье! За мир! За дружбу!
serbe jivyéli Živjeli!
somalien Auguryo!
suédois Skol Skål
swahili Sabatuk Fy Sudan Furah
tahitien Manuia
thailandais Chai-YO! (ou Chokdee!) ไชโย (โชคดี)
tchèque Nazdraví
tibétain Phun Tsun Tsok (ou Tashidelek)
turque Sherefé
ukrainien Boovatje Zdorovi
vietnamien Chia (ou Can Chen ou Can Ly)
wolof Jaraama
yiddish Mazel tov!
yougoslave Ziveli
zoulou Oogy Wa Wa (ou Poo zim pee la)

[modifier] Références

  1. Commentaire tiré du livre de Daniel Lacotte Le Pourquoi du Comment 2. Éditions Albin Michel 2006

[modifier] Voir aussi