Tourisme en Corée du Nord

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La tour du Juché à Pyongyang
La tour du Juché à Pyongyang

Le tourisme en Corée du Nord est très encadré par l'État et ne peut se réaliser qu'en passant par la Direction nationale du tourisme. La libre circulation sur le territoire est interdite.

Le pays est membre de l'Organisation mondiale du tourisme depuis 1987. En 1999, on compte 60 hôtels pour un total de 7 500 lits exclusivement réservés aux touristes. En 1998, dernière année où des chiffres sont disponibles, 130 000 personnes avaient visité le pays [1].

Le site touristique le plus mis en avant par le gouvernement sont les Monts Kumgang dans la région autour de Kumgangsan, proche de la frontière sud-coréenne.

Sommaire

[modifier] Accès au pays

Il n'y a officiellement aucune restriction d'accès à la Corée du Nord, sous condition d'obtenir un visa. Les journalistes de leur côté doivent disposer d'un visa spécifique. Ainsi, des touristes disposant d'un passeport américain sont entrés en Corée du Nord en 1995, 2002 et 2005 [réf. nécessaire].

Cependant, les citoyens sud-coréens doivent obtenir une autorisation des deux gouvernements coréens pour entrer en Corée du Nord : plusieurs Sud-Coréens qui s'étaient rendus en Corée du Nord ont été emprisonnés à leur retour chez eux, pour violation de la loi sud-coréenne sur la "sécurité nationale", qui interdit les contacts avec le Nord[2].

[modifier] Conditions de séjour

Plusieurs agences de voyage se sont spécialisées dans l'organisation de circuits touristiques en Corée du Nord, les voyages effectués à titre individuel étant interdits aux étrangers (à l'exception notable des Chinois).

Les groupes étrangers doivent tous être accompagnés par un guide, un interprète et chauffeur dans l'ensemble de leurs déplacements, ce qui limite fortement les contacts avec la population :

« Il serait en effet imprudent de laisser un guide seul avec des étrangers. Tout est calculé au millimètre. Tout est fait pour diminuer autant que possible les contacts avec la population. (...) Lors des repas, les touristes demeurent isolés. Ils mangent soit dans leurs immenses hôtels de luxe déserts, soit dans une petite pièce, à l'écart de la population. Il est vrai qu'ils jouissent de copieux banquets, difficiles à imaginer sur les autres tables nord-coréennes[3]. »

Des témoignages plus récents font état d'un assouplissement des conditions de séjour en Corée du Nord et de la possibilité de contacts accrus entre les Coréens et les étrangers : ayant recueilli des témoignages de Nord-Coréens à Pyongyang et à la frontière chinoise, la journaliste Juliette Morillot précise, que « tous [les] entretiens ont été menés en coréen, directement, sans intermédiaire »[4]. Pour leur part, les membres de l'association coréano-belge "Korea is one" partisane du régime, lors de leur voyage en Corée en août 2005, ont pu discuter avec les fermiers de la ferme d'Ontchon[5].

[modifier] Lieux touristiques

Selon Philippe Pons, journaliste du quotidien Le Monde : « bien que l'idéologie et la vénération des dirigeants accaparent l'attention du visiteur, la Corée du Nord possède des biens culturels dignes d'intérêt et de splendides paysages naturels. C'est le cas du massif Myohyang, une des cinq montagnes sacrées de la péninsule, hérissée de pics entre lesquels s'ouvrent des vallées encaissées [6]. »

Les principales richesses touristiques de la Corée du Nord sont ses paysages naturels (notamment ceux du Kumgangsan et du Mont Paektu) ainsi qu'un important passé historique : plusieurs États de la Corée ancienne, notamment les royaumes de Koguryŏ et de Koryŏ, avaient leurs principaux centres dans le nord de la péninsule. Près de Kaesong se trouve le tombeau du roi Kongmin, trente-et-unième roi de la dynastie Koryŏ (1352-1374). Les tombes royales du Koguryŏ sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.

Les voyageurs peuvent également découvrir les réalisations du régime socialiste, en particulier, dans la capitale Pyongyang, des fresques et des monuments révolutionnaires. Les circuits touristiques comprennent aussi des visites dans la zone démilitarisée, dernier endroit au monde où est palpable l'atmosphère de la Guerre froide.

Si on visite le pays entre la mi-août et la mi-octobre, on peut assister à une représentation du spectacle d'Arirang.

[modifier] Monts Kumgang

En 2002, la région autour de Kumgangsan, proche de la frontière sud-coréenne, a été désignée comme une région destinée au tourisme où les Sud-Coréens n'ont pas besoin de permissions spéciales. Des tours opérateurs privés y amènent des milliers de Sud-Coréens chaque année. En 2005, plus d'un million de Sud-Coréens avaient ainsi visité les "monts Kumgang" au Nord depuis l'ouverture de ce circuit sept ans plus tôt.

En juillet 2005, la compagnie sud-coréenne Hyundai a obtenu l'accord du gouvernement nord-coréen pour ouvrir plus de régions (telle que le Mont Paektu et Kaesong) au tourisme.

[modifier] Référence

  1. (en) Library of Congress - Federal Research Division - Country Profil : North Korea (may 2005)
  2. L'interdiction des contacts avec des Nord-Coréens sans autorisation préalable résulte de l'interprétation constante des dispositions de la loi relatives à la lutte contre les activités supposées subversives qui mettraient en cause la sécurité de l'Etat Voir le texte complet de la Loi de sécurité nationale en anglais (traduction non officielle).
  3. Ilaria Maria Sala, « Regard filtré sur la Corée du Nord » dans Le Monde diplomatique, novembre 1999, p. 14
  4. "Evadés de Corée du Nord" (op. cit., p. 15)
  5. (fr) La ferme du 3 mars à Ontchon : ferme d’amitié avec Korea is One
  6. (fr) Corée du Nord : idéologie et nature, article de Philippe Pons paru le 12 octobre 2005