Téléski
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Un téléski ou un remonte-pente ou familièrement un tire-fesses, est une remontée mécanique pour skieurs. Le principe consiste à passer entre les jambes un agrès (perche ou enrouleur) généralement terminée par une rondelle. La perche est tractée par un câble et tire le skieur, ce dernier glissant sur la neige le long du terrain. Ce type d'installation nécessite donc l'entretien d'une piste.
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[modifier] Histoire
Les traces connues du premier téléski remontent à 1908 en Forêt Noire (Allemagne). Robert Winterhalder, patron de l’établissement thermal de Schollach, au nord de Titisee-Neustadt, y contruit un remonte-pente d'abord destiné à remonter les sacs de céréales, qu'il mettra très vite à disposition des lugeurs et skieurs (l'appareil pouvant tracter les deux). L'appareil est long de 280 mètres, dispose de 5 pylônes en bois et offre une dénivelée de 28 mètres[1].
En France c'est à partir de la fin des années 1920 que vont commencer à germer les premiers téléskis. Plusieurs sources telles Aménagement et Montagnes, SkiStory, ou encore des références plus locales, évoquent la remontée de la « Jasserie du Pilat » dans la Loire comme étant le doyen de ces appareils[2]. Constuit par la famille Masson en 1928, la remontée est située plein nord à 1300 mètres d'altitude, sur les prés à proximité de la ferme-auberge. Elle possède une longueur de ligne de 300 mètres et est mue par un moteur essence situé en gare amont. Subsistent encore aujourd'hui les gares de départs et d'arrivée montées sur leur pilier béton.
Il faudra cependant attendre 1934 et la construction d'un téléski par Monsieur Rossat au col de Porte au lieu-dit « La Prairie » pour voir apparaître les premiers agrès débrayables.
En 1936, Jean Pomagalski, ingénieur et entrepreneur d'origine polonaise, se lance à son tour dans l'installation d'un remonte-pente à attaches fixes sur les pentes de l'Éclose, juste devant les hôtels de la station de L'Alpe d'Huez, en France.
Le système fonctionnait à l'aide d'un pont de camion, d'un câble de chanvre tendu entre des pylônes en bois mû par un moteur électrique et de perches télescopiques accrochées au câble par des attaches fixes en noisetier. Il fut au départ l'objet de critiques des puristes qui continuaient à monter à l'aide de peaux de phoque. Ils surnommèrent par exemple le couloir du téléski «la piste des idiots». Malgré ces critiques,le succès survint tout de même rapidement. Au bout d'un an, les commandes affluèrent des Alpes, du Massif central et des Pyrénées. L'entreprise Pomagalski va alors, durant des décennies, largement contribuer au développement du téléski en installant des centaines d'exemplaires, d'abord en France, puis ensuite à l'étranger, notamment aux USA, où un téléski est aujourd'hui communément appelé un Pomalift!
Si le succès ne va jamais se démentir, c'est que Jean Pomagalski va s'attacher durant plusieurs années à améliorer le téléski, d'abord en inventant le démarrage progressif en incluant un amortisseur dans la partie haute de la perche, puis, avec son ami Pierre Montaz, en reprenant et améliorant l'idée de l'attache débrayage du père Rossat qu'il testera de façon expérimentale dès 1944.
Si, en France, la perche débrayable remporte tous les suffrages, à l'étranger c'est le système à enrouleurs de Constam qui a la préférence des exploitants. Cet ingénieur Suisse dépose dès 1935 un premier brevet et réalise dans la foulée ses premières installations. Ce système à l'avantage de permettre des gares de départ plus compactes, à la mécanique moins complèxe du fait de l'absence de débrayage.
Les grandes stations de ski ont aujourd'hui tendance à remplacer leurs téléskis par des télésièges, plus appréciés par une majorité de skieurs. À l'exception des installations pour débutants situées sur le front de neige ou des équipements sur glaciers, certaines stations se passent désormais de téléskis.
[modifier] Principe de fonctionnement d'un téléski débrayable
Les stations sont très fréquemment équipées de téléski débrayables, ayant l'avantage d'une moindre consommation en période creuse (les perches ne tournent pas pour rien) une remontée plus rapide, donc souvent plus longue (plusieurs kilomètres) et une facilité au démarrage par rapport aux téléskis simples (il n'est pas besoin d'attraper la perche en vol, simplement de la prendre à côté de soi et d'attendre qu'elle embraye). Par contre un téléski débrayable est d'un fonctionnement bien plus complexe qu'un téléski simple (en effet il ne suffit pas de faire tourner un câble dont les perches sont solidaires).
Comment fonctionne donc le système de débrayage du téléski ?
Commençons par la perche en elle même. Elle est constituée d'une rondelle (le « repose fesses ») liée à un tige en acier légèrement courbée pour s'adapter à la forme du corps humain. Cette tige est elle même liée à un bras télescopique constitué d'une seconde tige en acier coulissant dans un ressort à spires jointives ou un tube de caoutchouc selon les modèles, bras amortissant les secousses au démarrage du téléski principalement (ce bras est également présent sur un téléski simple, il est souvent de plus grande ampleur mais constitué cette fois-ci d'une ficelle et d'un enrouleur). Cet ensemble est relié à l'anneau qui le relie au fil de traction par un mécanisme complexe. En effet, c'est dans cette zone que sont installées les éléments permettant le débrayage du téléski et l'évitement des poteaux guidant le câble tout le long de la remontée. La partie haute est donc composée d'un anneau entourant le fil et d'une barre déportant la tension. L'évitement des poteaux est lui rendu possible par la souplesse du bras télescopique. Contrairement au télésiège, l'anneau du téléski est un tube dans lequel passe le fil. On ne peut donc pas le sortir du fil. Cet anneau est donc un tube, dont le rayon est un peu plus large que le fil. Ainsi quand l'axe de cet anneau est parallèle à l'axe du fil, ce dernier glisse librement à l'intérieur, la perche n'avance pas. En revanche, quand il est incliné, il accroche alors le câble, la perche avance. Le principe du téléski débrayable repose donc sur cet anneau un peu trop grand…
Pour utiliser ce principe, la perche est reliée à l'anneau par un petite barre (un quinzaine de centimètres) placée parallèlement à l'axe de l'anneau. Cette barre est soudée d'un côté à l'anneau, de l'autre au bras télescopique et une petite tige dont nous verrons l'utilité postérieurement. Ainsi la perche lourde tire sur la barre, ce qui a pour effet d'incliner l'anneau, qui accroche donc le câble. La perche se comporte maintenant comme sur un téléski simple.
Au point de départ du téléski (station basse), les perches sont rangées en attente d'un skieur (voir image en haut). Pour y rester, il faut qu'elles soient débrayées, c’est-à-dire que l'anneau ne touche pas le câble. La station est constituée d'un "rail" qui retient les perches l'une derrière l'autre, évitant qu'elles ne se croisent et s'emmêlent (ça arrive parfois). Ce rail est légèrement incliné vers l'avant du téléski de façon à ce que les perches glissent toutes seules vers l'endroit où le skieur attrape les cannes (elles sont débrayées, et donc ne profitent plus de la traction du câble). Comment les débraye-t'on alors ? Rappelez-vous la petite tige dont nous avons parlé au paragraphe précédent. Quand la tige arrive au niveau du rail, la tige est soulevée, et le poids de la perche est alors porté par cette tige. La barre est alors maintenue en position horizontale, l'axe de l'anneau est alors parallèle au câble, la perche est débrayée.
 Détails de la machinerie |
 Le magasin de perches |
 La noix accrochée au cable |
 Détails d'un poteau de soutient du câble |
 Poteau spécial lorsque la piste tourne |
 L'arrivée et le retour des perches |
 Un skieur remontant la pente |
[modifier] Variantes
Il existe une variante à deux places du téléski à enrouleur appelée pioche (en France surtout) ou arbalète (en Suisse et au Québec) et également désigné par l'anglicisme T-bar au Québec, qui pourrait se traduire en « barre en forme de T ». Elle doit son nom à sa forme, chacun des deux skieurs se tenant d'un côté de la perche. Son débit peut atteindre le double d'un téléski à rondelle. Certains skieurs n'aiment pas utiliser ce type d'installation, qui peut s'avérer peu confortable si les deux skieurs n'ont pas la même taille.
Il existe également des téléskis à câble bas, souvent destinés aux enfants et aux débutants.
