Surpopulation

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Scénarii prospectifs régionaux et scenario global, produit à partir des tendances estimées (ONU)
Scénarii prospectifs régionaux et scenario global, produit à partir des tendances estimées (ONU)
La densité de population est facteur de promiscuité (ici à Taipei) qui peut augmenter le risque épidémique
La densité de population est facteur de promiscuité (ici à Taipei) qui peut augmenter le risque épidémique

On parle de surpopulation lorsque les ressources disponibles pour une population vivant sur un territoire (ou planète) limité deviennent insuffisantes pour durablement assurer la pérénnité de cette population ou de sa descendance.

Dans le cas des populations humaines, la notion de surpopulation est relative, car ;

  • Le seuil de surpopulation dépend de la consommation individuelle de ressources qui ne sont pas, peu, difficilement, lentement ou coûteusement renouvelables (empreinte écologique).
  • Un seuil de surpopulation peut varier selon le type de territoire considéré ;
- désert, montagnes souvent enneigées ou zone à faible bioproductivité,
- territoire urbain, forestier ou agricole,
- territoire soumis à des aléas plus ou moins imprévisibles tels que cyclones, tsunamis, inondations, etc,
- territoire dégradé (salinisation, désertification, dégradation des sols, zone polluée ou rendu inhabitable suite à un accident majeur.)
  • Les techniques utilisées par cette population (et donc l'époque considérée) influent sur l'efficience dans l'usage des ressources.
  • Une population peut via le commerce, la contractualisation, la domination (colonialisme) ou le pillage mobiliser des biens communs ou les ressources (énergétiques, minérales, agricoles, en service..) produites d'autres territoires..
  • L'accessibilité, le partage et l'utilisation de ressources fossiles permettent - un certain temps - à une population d'outrepasser la capacité bioproductive de son environnement : une population disposant de moyens techniques abondants et de ressources fossiles peut encore très facilement répondre à ses propres besoins, mais en compromettant ceux des générations futures


Sommaire

[modifier] Exemple de la France

Ainsi, en France, on estime que les hommes préhistorique vivant de chasse et de cueillette étaient en état de surpopulation à partir de 3 à 4 habitants en moyenne au km², mais avec des déséquilibres manifestes n'apparaissant probablement qu'à un seuil de 8 à 10 hab./km². Une surpopulation locale se résolvaient par l'émigration ou une surmortalité temporaire (famine et/ou maladie) et peut-être parfois des conflits armés.
L'agriculture sur brûlis permet une première hausse de population (à environ 10 hab/km²), mais ce système induit rapidement une crise auto-entretenue (cercle vicieux par la dégradation des meilleurs sols et la lenteur de la reconstitution du couvert forestier).
L'invention et la diffusion de l'assolement permet d'atteindre un nouveau seuil, d'environ 20 hab. au km² en France dans l'Antiquité grâce à l'assolement biennal, puis 35 à 40 au Moyen Âge grâce notamment au développement de la jachère, des systèmes de polyculture-élevage d'agrosylviculture et à l'introduction de la charrue (qui permet un désherbage éliminant la compétition par les adventices, mais dégrade rapidement l'humus et produit une semelle de labour). L'assolement triennal sur les sols très riches de la moitié nord de la France et l'invention du bocage de haies vives en Bretagne et Normandie ont encore augmenté les rendements, permettant à un maximum de 20 millions d'habitants de vivre de la production du sol et de la pêche. Il semble qu'une limite fut atteinte au cours du XIIIe siècle ; la croissance diminua avec celle de la qualité des sols cultivés ; les populations furent fragilisées, d'où la virulence prise par la Grande Peste de 1346, qui fit passer de vie à trépas un tiers de la population européenne.

Ce seuil de 20 millions d'habitants fut à nouveau atteint à la fin du XVIe siècle. Cependant, la reproduction à l'identique du système agraire féodal produit les mêmes effets : nouvelle baisse de la population de 20 millions en 1560 à 16 millions en 1590 (c'est en France l'époque des guerres de religion). Sous Louis XIV, le chiffre de 20 millions est à nouveau atteint, puis dépassé grâce aux progrès de l'agriculture au XVIIIe siècle (28 millions d'habitants à la Révolution) et surtout au XIXe siècle : nouvelles cultures (pomme de terre), amélioration de l'alimentation (sucre notamment), amélioration des techniques et des outils (engrais), utilisation (tant qu'il y en a) d'énergies fossiles.

[modifier] Autres systèmes

La "révolution verte" s'est surtout traduite par la culture industrielle du riz (ici en Malaisie, au détriment de la forêt tropicale et des milieux naturels), avec usage croissant d'engrais et pesticides
La "révolution verte" s'est surtout traduite par la culture industrielle du riz (ici en Malaisie, au détriment de la forêt tropicale et des milieux naturels), avec usage croissant d'engrais et pesticides

En Asie, la riziculture a permis d'atteindre très tôt des rendements très élevés avec plusieurs récoltes par an, qui a permis des densités très élevées dans certaines campagnes (plus de 1000 hab. au km²) et delta (Bengladesh), mais depuis les années 1990, partout dans le monde les rendements agricoles stagnent, malgré une augmentation des intrants et des moyens techniques, souvent à cause de la dégradation humique des sols, du manque d'eau ou de la salinisation. La "révolution verte" notamment basée sur le développement de la culture de variétés plus productives de riz, un usage plus rationnel de l'eau et l'usage croissant d'engrais et de pesticides a permis un doublement de la population asiatique qui a augmentée de manière plus modérée qu'on ne l'avait prévu au début du XXème siècle grâce à une politique nataliste très poussée de la Chine. La valorisation des sédiments du Nil, et la mise en culture de son delta a permis à une population dense de vivre dans un environnement par ailleurs aride ou désertique.

En ville, la densité dépend des ressources disponibles sur les territoires avoisinants (ou le monde pour les villes modernes : Singapour ou Monaco), mais aussi des ressources informelles telles que les services, et bien évidemment des techniques de construction.

Thomas Malthus compare ainsi le développement des ressources alimentaires, qui dans le meilleur des cas est arithmétique (pour des intervalles de temps, il augmente de deux en deux : deux en n, 4 en n + 1, 6 en n + 2, 8 en n + 3, etc.), à celui de la population, qui peut connaître une progression géométrique (doublement dans les mêmes intervalles de temps : deux en n + 0, 4 en n + 1, 8 n + 2, 16 en n + 3). Devant l'écart entre les ressources et les besoins, il préconise une limitation des naissances : le malthusianisme.

[modifier] Surpopulation animale

"L'élite intellectuelle dans les pays développés trouve parfaitement normal de s'inquiéter de la surpopulation dans le monde, mais elle oublie toujours un fait. La vraie surpopulation, c'est celle du bétail."[1]

En effet, avec 1,4 milliard de vaches, notre planète croule en effet littéralement sous le bétail : le poids cumulé de tous ces ruminants est supérieur à celui de toute la population humaine avec ses 6 milliards d'habitants ! Et c'est de pire en pire. La production de viande a été multipliée par cinq depuis les années 1950, pour passer à 265 millions de tonnes. Et devrait encore doubler entre 2008 et 2030.

Aujourd'hui, le bétail consomme 60% de la production mondiale de céréales, soit 670 millions de tonnes ! Un volume qui suffirait amplement à nourrir les 850 millions d'êtres humains souffrant de malnutrition.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Littérature

Le thème de la surpopulation et de ses conséquences sociales et humaines a été traité par la littérature de science-fiction, notamment dans :