Sumo

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Le sumo (相撲) est un sport de lutte japonais. Le combat sumo se caractérise par le gabarit des lutteurs ainsi que par les nombreux rites traditionnels qui entourent les combats. Ce sport reste très populaire au Japon, même si le base-ball et le football le détrone, notamment chez les jeunes.

Un combat de Sumo
Un combat de Sumo

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Les origines

Ukiyo-e de Kuniyoshi Utagawa
Ukiyo-e de Kuniyoshi Utagawa

Le sumo fut mentionné pour la première fois en 712 dans le Kojiki (Récit des Temps Anciens), premier livre d'écriture japonaise. Le Kojiki relate la victoire de Takemikazuchi contre Takeminakata, deux dieux anciens lors d'un combat de Sumo. C'est ainsi que le peuple mené par Takemikazuchi obtint la possession des îles japonaises et que fut fondée la famille impériale dont est issu l'actuel Empereur.

Mis à part cette légende, il semble que les combats sumo sont apparus il y a près de 1500 ans, sous forme de rituels religieux shinto: Des combats sumo ainsi que des danses et du théâtre étaient dédiés aux dieux en même temps que des prières pour obtenir de bonnes récoltes.

[modifier] Période Nara

Icône de détail Article détaillé : Période Nara.

Au VIIIe siècle, les combats sumo sont introduits dans les cérémonies de la Cour Impériale. Des tournois annuels sont organisés, accompagnés de musique et de danses auxquelles participent les combattants victorieux. Les combats de l'époque, qui mélangent boxe et lutte et qui autorisent presque tous les coups, restent très éloignés des combats sumo actuels. Cependant, sous l'influence de la Cour Impériale, des règles furent progressivement formulées, des techniques furent développées et le combat sumo devint proche de ce qu'il est actuellement.

[modifier] À partir de la Période Kamakura

Icône de détail Article détaillé : Période Kamakura.

L'établissement d'une dictature militaire à Kamakura en 1192 est suivie d'une longue période de guerres et d'instabilité. Le combat sumo est tout naturellement vu par les chefs sous l'angle militaire et est utilisé pour augmenter l'efficacité au combat des soldats.

L'unification du Japon sous le shogunat Tokugawa, en 1603, est suivi d'une période de paix et de prospérité, marquée par le développement d'une classe aisée de commerçants. Des groupes de sumo professionnels sont créés pour divertir la classe bourgeoise et le combat sumo prend sa forme actuelle, en tant que sport national du Japon.

[modifier] Les rikishi

Le sumo professionnel est un sport réservé aux hommes. Les lutteurs de sumo sont appelés rikishi (力士) ou sumotori (appellation utilisée pour les débutants). Lors des combats, ils ne sont vêtus que du mawashi, une bande de tissu serrée autour de la taille et de l'entrejambe, qui constitue la seule prise solide autorisée pendant le combat. Celle-ci fait réglementairement entre 9 et 14 mètres suivant la corpulence du rikishi. Ils sont coiffés selon le style chon mage : les cheveux, lissés avec de l'huile, sont maintenus par un chignon. Un rikishi garde ses cheveux longs pendant toute sa carrière active ; son départ à la retraite est marqué par une cérémonie (danpatsu-shiki) au cours de laquelle ce chon mage est coupé. Les rikishis des divisions supérieures sont coiffées en oicho-mage (le chignon a une forme une feuille de gingko) lorsqu'ils sont en tournoi ou en représentation.

Il n'y a pas de catégorie de poids pour les rikishi et il peut arriver que l'un des combattants ait plus du double du poids de l'autre (les poids de sumo pouvant aller de 70 à 280 kg !). Cependant, les sumos des meilleures divisions pèsent en moyenne environ 150 kg, poids semblant le plus à même d'assurer à la fois stabilité et souplesse.

La vie quotidienne du rikishi est très réglementée : réveil à 5 heures du matin, entraînement, repas de midi à base de chanko nabe, sieste et repas du soir à base de chanko nabe. Les entraînements suivent un certain nombre de rituels ancestraux et les lutteurs les mieux classés se font servir par les apprentis.

[modifier] Le combat

Dohyo au tournoi d'Ōsaka, 2006
Dohyo au tournoi d'Ōsaka, 2006

Avant l'affrontement, les lutteurs chassent les esprits en frappant le sol avec les pieds, après les avoir levés très haut : il s'agit du Shiko. En signe de purification, ils prennent une poignée de sel et la lancent sur le dohyo, la zone de combat délimitée par un cercle de 4,55 mètres de diamètre. Il y a également le rituel de "l'eau de force" que le rikishi boit puis recrache. Ce sont les trois gestes rituels les plus importants avant le début du combat proprement dit.

Le combat débute au signal du gyoji (l'arbitre) qui présente alors l'autre face de son éventail. Après une phase d'observation, les lutteurs doivent toucher le sol avec leurs deux mains pour accepter le combat. La confrontation physique peut alors commencer (le début du combat où les deux lutteurs se jettent littéralement l'un sur l'autre est appelé taichiai), les deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre, le but étant d'éjecter l'adversaire hors du cercle de combat ou de lui faire toucher le sol par une autre partie du corps que la plante des pieds. Les combattants peuvent utiliser les prises parmi les 82 autorisées. Ces "prises gagnantes" sont appelées Kimarite.

Il y a six tournois par an : "Hatsu Basho" (Tôkyô, second dimanche de janvier ; hatsu signifie nouveau, ici nouvelle année), « Haru Basho » (Ōsaka, second dimanche de mars, haru signifie printemps) ; « Natsu Basho » (Tôkyô, second dimanche de mai, natsu signifie été), « Nagoya Basho » (Nagoya, second dimanche de juillet) ; « Aki Basho » (Tôkyô, second dimanche de septembre, aki signifie automne) et « Kyushu Basho » (Fukuoka, second dimanche de novembre, Kyushu est l'une des quatre principales îles de l'archipel). Il y a en plus des tournois régionaux qui ne comptent pas dans le classement des lutteurs : les jungyo. Les jungyo peuvent avoir lieu à l'étranger. La France a eu la chance d'en accueillir un en 1995 à Bercy.

[modifier] Le classement

Pendant le tournoi, l'objectif du rikishi est d'obtenir plus de victoires que de défaites sur un nombre maximal de 15 combats:

S'il parvient à 8 victoires, il est désigné kachi-koshi et peut alors gagner des rangs dans le classement des lutteurs.

S'il perd plus de 8 fois dans un tournoi, il est déclaré make-koshi et peut être déclassé.

Le tableau de classement est appelé banzuke. Le banzuke reprend le classement des lutteurs mais aussi des gyoji et même des yobidashi, les personnes qui déclament le nom des rikishi avant chaque combat.

Lorsqu'un lutteur excelle au tout premier rang, la fédération peut le désigner Yokozuna (Champion suprême). Il est généralement nécessaire pour cela de remporter deux tournois à la suite et d'être jugé moralement digne d'un tel rang (les Yokozunas sont considérés comme les rikishis les plus proches des dieux, voire parfois comme des demi-dieux). Le Yokozuna - qui ouvre les journées de combat par une cérémonie spéciale - conserve son titre à vie et ne pourra régresser dans les classements. Néanmoins, si ses résultats deviennent indignes d'un Yokozuna, l'usage lui imposera de se retirer du monde du sumo. Actuellement, il y a deux Yokozuna, tous deux d'origine mongole, nommés Asashôryû et Hakuhô.

Le sumo professionnel regroupe plusieurs centaines de lutteurs. Les rikishi les mieux classés (les 70 meilleurs) sont appelés sekitori et sont payés par l'association japonaise de sumo (NSK). Ce sont les seuls qui font 15 combats par bashô, les autres n'en font que 7. Chaque rikishi lutte contre des lutteurs de sa catégorie de niveau. Le trophée que remporte le vainqueur de chaque division s'appelle yûshô. En outre d'autre prix peuvent être attribués à l'issue d'un basho dans la catégorie la plus prestigieuse nommée les maku-uchi (les 42 meilleurs lutteurs). Ce sont les kin-boshi (étoile d'or) à celui parmi les 34 moins bien classés de cette division (les maegaeshira) qui aura réussi à gagner un combat contre le (ou les) yokozuna en titre et les sanshô. Les sanshô sont trois prix qui récompensent un lutteur qui s'est démarqué des autres soit par la qualité technique avec laquelle il a gagné ses combats (gino-sho), soit par une performance remarquable tout au long du basho (shukun-sho), soit encore par son courage (kanto-sho). Tous ces prix y compris le yusho, en plus de la prime occasionnée, octroient une augmentation du traitement du rikishi jusqu'à sa retraite.

Les tournois sont diffusés à travers tout le Japon et sont suivis fièvreusement par une grande partie de la population bien que la discipline soit victime de la désaffection du public depuis quelques années.

Les rangs de la première division (Makuuchi) sont les suivants, du plus élevé au moins élevé :

Suit la deuxième division, appelée Jûryô. Les lutteurs en Makuuchi et en Jûryô sont les sekitori. Les divisions inférieures, par ordre décroissant, sont : Makushita, Sandanme, Jonidan et Jonokuchi. Ces dernières divisions regroupent plus d'une centaine de lutteurs chacune, et seuls les meilleurs parviennent à s'en extraire.

[modifier] Littérature du sumo

  • Mémoires d'un lutteur de sumo, Kazuhiro Kirishima, autobiographie, Philippe Picquier, 2001.
  • Quand j'étais sumo, Philippe Blasband, nouvelle, Le Castor Astral, 2000.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Galerie

[modifier] Photos sur le Sumo

[modifier] Sumo dans l'art

[modifier] Liens externes

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