Sinaï

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Péninsule du Sinaï
Péninsule du Sinaï
Carte du Sinaï avec la localisation des principales villes

Le Sinaï est une péninsule égyptienne d'environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l'ouest et la frontière israélo-égyptienne au nord-est. La limite orientale de la péninsule est marquée par une faille tectonique qui écarte, année après année, la mer Rouge. Du pétrole, du fer et du manganèse sont exploités dans le Nord et dans le centre sud. D'anciennes mines existent depuis des millénaires.

Cette région désertique est aujourd'hui habitée par plus de 400 000 Égyptiens, principalement au nord le long de la frontière israélienne et de la bande de Gaza. Les villes les plus connues sont : Charm el-Cheikh et Taba, qui sont des destinations touristiques importantes.

Le point le plus élevé qui se situe au sud de la péninsule est le mont Sainte-Catherine culminant à 2 642 m[1] et qui est aussi le sommet le plus haut d'Égypte. Le mont Sinaï (2 285 m) [1], voisin, est d'après la Bible le lieu où Moïse aurait reçu les Dix Commandements. Toutefois, les historiens et les archéologues rejettent généralement l'idée que le site marquerait l'emplacement du mont décrit dans la Bible. Entre les deux sommets se trouve le monastère Sainte-Catherine, fondé au Ve siècle et la plus ancienne architecture byzantine préservée jusqu'à aujourd'hui[1].

Sommaire

[modifier] Le Sinaï et l’histoire moderne

Au début du XXe siècle, le Sinaï appartenait à l'empire ottoman puis à l'empire britannique jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La frontière orientale de la péninsule fut tirée en ligne droite entre Rafah sur la Méditerranée et Taba sur la mer Rouge. Cette ligne est aujourd'hui la frontière israélo-égyptienne.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, des conflits ont opposé l'Égypte et Israël pour le contrôle de la région. Depuis la guerre israélo-arabe de 1948, le Sinaï a toujours été le théâtre de combats opposant les armées israélienne et égyptienne :

  • En 1948, les Britanniques et les Américains stoppèrent les Israéliens dès qu'ils entrèrent dans le nord-est de la péninsule. L'armistice de 1949 laissa le Sinaï et la bande de Gaza sous contrôle égyptien.
  • En 1956, Tsahal envahit en quelques jours la péninsule (avec les soutiens français et britanniques) pour mettre un terme au blocus égyptien sur le port israélien d'Eilat sur la mer Rouge et répondre à la nationalisation par Nasser du canal de Suez. Voir l'article détaillé. Les pressions américaines et soviétiques obligèrent les Israéliens à se retirer et l'ONU déploya des forces pour démilitariser la péninsule.
  • En 1967, l'Égypte ordonna le retrait des forces onusiennes, reprit son blocus du détroit et opéra militairement dans le Sinaï. L'offensive israélienne défit en six jours l'armée égyptienne et Israël choisit de garder le contrôle complet de la péninsule pour en faire une zone tampon.
  • En 1973, au cours de l'attaque-surprise des armées arabes le jour du Yom Kippour, les Égyptiens forcèrent la ligne Bar-Lev supposée imprenable qui avait été construite le long de la frontière entre le Sinaï et l'Égypte. Toutefois, les Israéliens repoussèrent finalement l'attaque et passèrent même le canal de Suez.
  • En 1979, le Sinaï fut échangé par les Israéliens contre un traité de paix avec l'Égypte. Le retrait israélien sur la péninsule entraîna la destruction de colonies de peuplement comme la ville de Yamit, au nord-est.
  • Depuis 1982, la Force multinationale et observateurs au Sinaï surveille la frontiére.
  • Depuis, la frontière du Sinaï est paisible, à l'exception des trafics d'armes qui transitent vers la bande de Gaza par des tunnels clandestins.
  • La ville de Charm el-Cheikh est désormais la « vitrine moderne » de l'Égypte qui y organise régulièrement des sommets internationaux. La ville fut prise pour cible lors d'attaques terroristes d'Al Qaïda.

[modifier] Environnement

Accumulations de déchets sur le bord des chemins, dans la réserve naturelle de Nabq
Accumulations de déchets sur le bord des chemins, dans la réserve naturelle de Nabq

L'environnement s'est fortement dégradé depuis le début du XXe siècle, suite au manque d'eau et à la pression touristique notamment. Toutes les laisses de mer sont polluées par de nombreux déchets, de nombreuses bouteilles de plastiques emportées par le vent depuis la mer s'accumulent dans le désert et sur les bords des chemins et routes. L'eau est polluée jusque dans les réserves naturelles.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. abc Référence : UNESCO : évaluation du site de la Zone Sainte-Catherine.