Samuel de Champlain

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Portrait factice de Champlain, d'après une gravure de Moncornet.Voir la section Portrait.
Portrait factice de Champlain, d'après une gravure de Moncornet.
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Samuel de Champlain, Saintongeais né vers 1580[1], « fils de feu Anthoine de [2] Champlain, [de son] vivant capitaine de la Marine, et de dame Marguerite Le Roy », était un navigateur, soldat, explorateur, ethnologue, diplomate, géographe, cartographe, dessinateur, écrivain français et fondateur de la ville de Québec, le 3 juillet 1608, dont il fut aussi l'administrateur local jusqu'à son décès, à Québec le 25 décembre 1635.

Si Champlain devint gouverneur de la Nouvelle-France, ce ne fut toujours que d'office, jamais en titre : n'étant pas issu de la noblesse, n'ayant nul fief, nul revenu tiré d'un fief, il agissait seulement comme subalterne et « lieutenant » (représentant) d'un noble désigné comme vice-roi pour la Nouvelle-France mais resté en France, tel Pierre Dugua de Mons. C'est son successeur, le noble Charles Jacques Huault de Montmagny, qui aura été le premier gouverneur en titre de la Nouvelle-France, dès 1636. Malgré cela, Champlain ne se gênait pas, à Québec, de se prévaloir de privilèges réservés aux nobles, tels : porter l'épée, tenir un pigeonnier, porter la particule...

L'acharnement du roturier Champlain à réussir l'implantation d'une colonie française en Amérique lui vaut le titre de « Père de la Nouvelle-France ». Et de 1608 à son décès, sur 28 ans, il traversa dix-neuf fois l'Atlantique pour accomplir ce dessein. Bien sûr, il eut l'aide indéfectible de deux généreux amis, qui peuvent être considérés avec lui, chacun co-fondateur de l'Acadie (en 1604) et de Québec (en 1608) : Pierre Dugua de Mons et François Gravé-Dupont. Nous devons aussi en donner crédit aux Amérindiens les ayant bien accueillis : d'abord, les Micmacs (en Acadie), dont Membertou, et les Innus-MontagnaisTadoussac et à Québec), dont Anadabijou.[3]

Ce n'est qu'à partir des étés 1634 et 1635, dans les 18 derniers mois de sa vie, que Champlain a pu voir son rêve de colonisation commencer à se réaliser, par l'arrivée et l'établissement d'une quinzaine de familles de colons, notamment à Beauport, grâce au recruteur et premier seigneur, le chirurgien Robert Giffard, du Perche. Des forbans anglais (les frères Kirke) avaient d'ailleurs fait rater en 1628 la première tentative de colonisation entreprise par Giffard. Avant 1634, la plupart des résidants de Québec étaient logés dans l'un des deux forts (le premier, sur la rive du fleuve, et le second, depuis une décennie, sur le cap) et deux seules familles avaient bâti maison en Nouvelle-France : celle de Louis Hébert, arrivée en 1617, et celle de son gendre Guillaume Couillard qui, arrivé en 1613, avait pris Guillemette Hébert pour épouse en 1621. Outre les interprètes réfugiés chez leurs amis autochtones, les membres de ces deux familles auront été les seuls Français à demeurer en Nouvelle-France, à Québec, durant les 4 années de l'occupation des Kirke, de l'été 1629 à l'été 1633. C'est à compter de 1634 et 1635 que Québec et Trois-Rivières deviennent vraiment des colonies, cessant de n'être que surtout des comptoirs de traite des fourrures.

Sommaire

[modifier] Sa jeunesse, sa formation, son rêve

Hormis son lieu d'origine déclaré (de naissance ou d'habitat durant son jeune âge), Brouage en Saintonge (Charente-Maritime), nous n'en savons guère plus sur la jeunesse de Champlain. Nous devons cependant admettre qu'il a reçu une bonne formation de navigateur et de cartographe, et qu'il a lu avec grand intérêt les récits de Jacques Cartier et autres explorateurs.

Tout ceci nous est peu à peu révélé dans les livres qu'il a lui-même écrits et fait publier à Paris (en 1603, 1613, 1619 et 1632), à l'intention des lettrés susceptibles de favoriser la réussite de son projet, qui s'inscrit dans le sillage de Jacques Cartier : que des fils et filles du royaume de France fassent bientôt souche permanente en Amérique, comme l'ont fait ou le feront bientôt ceux des royaumes rivaux (Espagnols, Portugais, Anglais, Hollandais, ...).

[modifier] Son premier emploi d'importance : dans l'armée du roi, en Bretagne

Dès le début du Brief discours des choses plus remarquables que Samuel Champlain de Brouage a reconnues aux Indes Occidentales [...][4], qui lui serait attribuable[5], il est écrit qu'il a

été employé en l'armée du Roi qui était en Bretagne sous messieurs le Maréchal d'Aumont, de St Luc, & Maréchal de Brissac, en qualité de Maréchal des logis [6] de la dite armée durant quelques années, & jusques à ce que Sa Majesté eût en l'année 1598 réduit en son obéissance ledit pays de Bretagne et licencié son armée [...].

Du très bon accomplissement de cet emploi, débute à la cour la bonne réputation du jeune Champlain : il a ainsi commencé à faire valoir ses grandes habiletés et son grand zèle à servir les nobles (ces « cousins-germains du roi »), les commandants, qui se succédèrent au-dessus de lui. Et Champlain touchera du bon roi Henri, pour trois années de bons services dans son armée de Bretagne, une petite rente viagère !

États de service de Samuel Champlain, dans l'armée du roi à Blavet [7], en Bretagne (pour y chasser l'Espagnol)
Années son âge présumé son titre ses commandants successifs
1595 15 ans fourrier[8],[9] Jean d'Aumont, né en 1522 et créé « maréchal » en 1579 par le roi Henri; mort des suites d'une mousquetade le 19 août 1595.
1596-1597 16-17 ans   idem François I d'Espinay de Saint-Luc, né en 1554, Baron de Crèvecoeur, d'Arvert et de Gaillefontaine, gouverneur de Brouage, beau-frère du maréchal d'Aumont, à qui il succède en Bretagne, nommé en 1596 « grand-maître de l'artillerie de France »; fut tué d'un boulet de canon le 8 septembre 1597.
1597-1598 17-18 ans maréchal des logis[8] Charles de Cossé-Brissac (1562-1621), second du nom, « maréchal de France », auquel Louis XIII donna le titre de « duc de Brissac » (premier de ce titre) en 1612 et qu'il déclarera pair de France en 1620.

[modifier] Ses premières explorations

[modifier] Dans le Golfe du Mexique (1599-1601)

En 1599, après ces quelques années dans les troupes, il eut l'occasion, grâce à Guillaume Allène, son oncle maternel par alliance, dit le « capitaine provençal », de s'embarquer pour l'Espagne et d'être chargé de la sécurité du Saint-Julien, un navire de l'oncle, dans son expédition aux Indes occidentales (aux Antilles et dans le Golfe du Mexique). Ce voyage d'une durée de deux ans est relaté dans « Brief discours des choses plus remarquables que Samuel Champlain de Brouage a reconneues aux Indes Occidentales » [10]. Informé ou conseillé par des Espagnols, Champlain se serait rendu en exploration jusqu'à Mexico et jusqu'à ce qui est aujourd'hui le Panamá, dont il aurait reconnu lui-même, à son tour, l'étroitesse de l'isthme et la pertinence d'y construire un jour un canal !

Trois manuscrits différents du Brief Discours existent, de mains inconnues : l'un, provenant de Dieppe, à la John Carter Brown Library (at Brown University) de Providence (Rhode Island), un autre à l'Université de Bologne, un troisième aux Archives d'État de Turin. Aucun des trois ne semble être le manuscrit original, mais les trois s'avèrent des copies plus ou moins fidèles à l'original non encore retrouvé. Le manuscrit de Dieppe-Providence est le plus complet, y compris pour ce qui est des illustrations; il est d'ailleurs le seul à les présenter en couleur; c'est le manuscrit que Laverdière a retenu et publié en 1870. Les recherches se poursuivent encore, jusque dans les archives espagnoles, au sujet de ce voyage de Champlain aux Indes occidentales[11]

[modifier] Sur les bords du fleuve Saint-Laurent (1603)

Son premier voyage vers l'Amérique du Nord commença en 1603 au sein d'une expédition de traite des fourrures au Canada, pilotée par François Gravé (dit sieur du Pont ou Pont-Gravé, Gravé-Dupont, le Pont). Il partit le 15 mars 1603 de Honfleur (Calvados), à bord de La Bonne Renommée. Deux autres navires les accompagnèrent, dont La Françoise. Désireux de se faire valoir auprès du roi qui lui versait déjà une petite rente (et de briller sur les traces de Jacques Cartier), Champlain avait reçu d'Henri IV l'assentiment qu'il avait sollicité, sous offre et promesse de lui faire rapport de ses « découvertures » (découvertes, résultats d'explorations). Il explora donc une partie du pays, en compagnie de François Gravé-Dupont qui, chaque été depuis au moins 3 ou 4 ans, avait l'habitude de remonter le fleuve en barque [12],[13] jusqu'aux Trois-Rivières. Champlain n'eût pas d'autre assignation officielle pour ce voyage et il put esquisser, avec une grande précision, une carte de « la Grande Rivière de Canadas », de son embouchure jusqu'au Grand Sault infranchissable que Jacques Cartier avait atteint en 1535. À son retour en France le 20 septembre, Champlain fit rapport au roi puis fit publier un compte-rendu de ses voyages intitulé « Des sauvages... » [14] (relation de son séjour dans un campement estival de Montagnais à Tadoussac, en plus du récit de ses explorations, de dessins et de cartes).

[modifier] En Acadie et jusqu'au-delà du futur Boston (1604-1607)

À nouveau chargé par Henri IV de lui faire rapport de ses découvertes, Champlain participa à une autre expédition en Nouvelle-France au printemps 1604, menée celle-là par Pierre Dugua de Mons et toujours pilotée par François Gravé-Dupont. Appareillant du Havre-de-Grâce, l'expédition compte deux navires, la Bonne Renommée et le Don de Dieu. Champlain aida à la fondation de l'habitation de l'Île Sainte-Croix, le premier établissement français du Nouveau Monde, qui fut abandonné l'hiver suivant. Ensuite, l'expédition établit la colonie à Port-Royal, avec la recommandation et l'aide de Champlain, qui s'adonna ensuite au jardinage avec un nouveau venu qui lui deviendra un grand ami : l'apothicaire parisien Louis Hébert.

Champlain vécut à Port-Royal en Acadie, durant les années suivantes. Il explora et cartographia le littoral de l'Atlantique, de l'Île du Cap-Breton jusqu'au sud du Cap Blanc (Cap Cod, dans le Massachusetts). Puis il y fonda l'Ordre du Bon-Temps pour y passer l'hiver « fort joyeusement », entre hommes car il n'y avait ni femme ni enfant dans cette longue expédition. Au mois de mai 1607, Port-Royal fut abandonné quand les privilèges de commerce de Pierre Dugua de Mons furent révoqués et toute l'expédition retourna en France.

[modifier] À Québec (1608-1609)

L'arrivée de Samuel de Champlain à Québec selon George Agnew Reid, 1909.
L'arrivée de Samuel de Champlain à Québec selon George Agnew Reid, 1909.

Champlain ne resta pas très longtemps en France. Le 18 avril 1608, il repartit pour la Nouvelle-France à bord du Don de Dieu, comme lieutenant de ce même Pierre Dugua de Mons (qui ne revint plus en Amérique), avec mission d'y établir une colonie permanente en un lieu favorable le long de la Grande Rivière de Canada.

Le 3 juillet, Champlain accosta à Tadoussac et, avec ses ouvriers, gagna en barque la « pointe de Québec » où il fit ériger trois bâtiments principaux, d'une hauteur de deux étages, entourés d'un fossé de 4,6 mètres de large et d'une palissade de pieux. Cet emplacement allait devenir la ville de Québec.

Le premier hiver fut difficile pour ces hivernants, tous des ouvriers. Des 25 hommes qui étaient restés, seulement huit ont survécu, la plupart étant décédés du scorbut. L'été revenu, Champlain prit soin d'établir d'excellentes relations avec les Amérindiens des environs. Comme à Tadoussac, six ans auparavant, il renoua des alliances avec les Montagnais et les Algonquins (qui vivaient au nord du Fleuve Saint-Laurent), en acquiesçant à leur demande persistante de les aider (de leurs armes à feu [15]) dans la guerre contre leurs ennemis Iroquois (qui vivaient au sud du fleuve).

[modifier] Au Lac Champlain (1609)

Champlain partit avec neuf soldats français et 300 Amérindiens pour explorer la Rivière des Iroquois (aujourd'hui le Richelieu) et découvrit le lac auquel il donne aussitôt son propre nom (le lac Champlain dans l'actuel Vermont. N'ayant fait, jusque là, aucune rencontre avec les Iroquois, plusieurs des hommes rebroussèrent chemin, laissant Champlain avec seulement deux Français et 60 Amérindiens.

Au 19 juillet, à l'emplacement du futur Fort Carillon (aujourd'hui Crown Point), Champlain et son équipe rencontrèrent enfin un groupe d'Iroquois. La bataille commencera le lendemain. Deux cents Iroquois avancent sur la position de Champlain tandis qu'un guide indigène pointe les trois chefs iroquois. Champlain tire un coup d'arquebuse et tue d'un seul coup deux d'entre eux. Les Iroquois font aussitôt demi-tour, déguerpissant. Cela allait donner le ton aux relations franco-iroquoises pour près d'un siècle.

[modifier] Allers-retours France-Québec (1609, puis 1610)

Victorieux, Champlain retourne en France faire rapport à de Mons et tenter avec lui de renouveler leur monopole du commerce de la fourrure. Ils y échouent mais ils réussissent à former une société avec quelques marchands de Rouen, pour lesquels une section de l'unique habitation de Québec peut devenir un entrepôt exclusif pour leur commerce de la fourrure. En retour de quoi, les marchands de Rouen promettent de soutenir la colonie. Champlain retourne à Québec le 8 avril 1610.

À son retour, ses alliés amérindiens lui demandent assistance dans un autre épisode de la guerre contre les Iroquois. Durant la bataille, à l'embouchure de la rivière Richelieu, Champlain reçut une flèche qui lui « coupa le bout de [l'] oreille et perça [le] cou ». Encore victorieux, il retourne à Québec pour constater que la traite de la fourrure a été désastreuse pour les marchands qui le soutiennent et pour apprendre la nouvelle de l'assassinat d'Henri IV. Il retourne donc en France, laissant 16 hommes à Québec. Il en profite, à la toute fin de décembre 1610, pour épouser à Paris une très jeune fille, nommée Hélène Boullé, puis il revient à Québec pour l'été 1611...

[modifier] En 1603, Samuel de Champlain au Sault-au-Récollet

Samuel de Champlain rappelle Jacques Cartier - Dans l’introduction de son 5e volume, Champlain nous informe que :

« le dit Cartier alla jusqu'à un lieu qui s’apppelait de son temps Ochelaga, et qui maintenant s’appelle Grand Sault saint Louis, lesquels lieux estoient habitez de Sauvages, qui estans sedentaires, cultivoient les terres. Ce qu’ils ne font à present, à cause des guerres qui les ont fait retirer dans le profond des terres » […]

Puis Champlain continue :

« le dit Cartier ayan recognu, selon son rapport, la difficulté de pouvoir passer les Sauts, et comme estant impossible, s'en retourna où estoient ses vaisseaux… hyverner en la riviere Sainte Croix, où maintenant les Pères Jésuites ont leur demeure » […] [16]

[modifier] Première entente avec les Autochtones

Au printemps 1603, François Gravé, sieur du Pont, débarque en Nouvelle-France accompagné du géographe Samuel de Champlain et sous mandat de Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe et titulaire du monopole commercial de la Nouvelle-France (le sieur Chauvin de Normandie était décédé quelque temps auparavant). Ils viennent en observateur sur volonté royale. De Chaste avait demandé à Pont-Gravé de recevoir Champlain (alors connu comme géographe) en son vaisseau et lui faire connaître ces lieux. Ils parviennent à Tadoussac le 24 mai 1603, où ils ancrent le navire. Le 27 mai, ils traversent en barque l'embouchure du Saguenay et descendent à la Pointe aux Alouettes. Non loin de là se trouve la cabane du grand chef Montagnais Anadabijou. Ils lui rendent visite. Ce dernier est alors en plein festin, au milieu d'une centaine de guerriers. Il accueille les nouveaux arrivants. Un conseil amérindien se réunit aussitôt. Champlain dévisage curieusement ces autochtones qu'il découvre. L'un des Amérindiens qui accompagne Champlain et qui revient de France, se lève et parle amplement du pays qu'il a visité. Il raconte l'entrevue qu'il a eue avec Henri IV, roi de France. Il explique que le roi leur voulait du bien à eux tous et désirait peupler leur terre. Pendant ce temps, le calumet de paix circule. Champlain et Pont-Gravé aspirent à leur tour de grandes bouffées de fumée d'herbes. Le conseil se termine. Mais ni Champlain, ni Pont-Gravé ne se doutent que la politique qui vient de s'élaborer dominera tout le siècle qui s'ouvre. C'est ici que les guerres iroquoises viennent de se décider. Elles séviront jusqu'à la Grande Paix de Montréal en 1701. La rencontre fatidique faite, le 18 juin 1603 ils quittent pour le Grand Sault Saint-Louis.

[modifier] La rivière des Prairies, voie d’entrée de Samuel de Champlain

Samuel de Champlain fit plusieurs visites à Montréal qu’il appela alors “le Sault” ou encore “Le Sault Saint-Louis” et encore parfois la “Mission Saint-Louis”. Il visita une première fois l’île en 1603 à titre de géographe assistant de François Gravé, sieur du Pont, chef d’expédition. Bien que sa description générale de la configuration des lieux laisse à désirer, son arrivée au Sault est surprenante et nous permet de reconnaître l’endroit où alors il se trouvait. Il nous en informe ainsi :

« nous arrivasmes cedict jour à l'entrée du sault…et rencontrâmes une isle qui est presque au milieu de laditte entrée… d'un quart de lieuë de long… où il n'y a que trois à quatre ou cinq pieds d'eau, et aucunes fois [parfois] une brasse ou deux… et tout à coup n'en trouvions que trois ou quatre pieds… Du commencement de la dite isle qui est au milieu de laditte entrée, l'eau commence à venir en grande force. » [17]

Cette description nous permet d’entrevoir où Champlain se trouvait alors: à l’Île de la Visitation. Puis, approchant le Sault Saint-Louis que Jacques Cartier n’avait pu franchir, le 2 octobre 1535, il nous informe que:

« Venant à approcher dudict Sault avec notre petit esquif et le canot, je vous assure que jamais je n’ai vu un torrent d’eau desborder avec une telle impétuosité … n’étant que d’une brasse ou de deux, et au plus de trois » …(OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 103 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Remarquons ici que Jacques Cartier dans son récit nous informe que trois saults s’échelonnaient d’une distance de quelques 6 lieues. Samuel de Champlain pour sa part nous informe dans son reportage d'une longueur de trois ou quatre lieues.

« Nous fumes par terre dans les bois, pour en veoir la fin, …où l’on ne voit plus de rochers, ny de saults…. et ce courant contient quelques trois ou quatre lieuës »…. (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 104 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Ce disant, Samuel de Champlain confirmait ce que les visiteurs précédents, dont Jacques Cartier, son neveu Jacques Noël et d’autres, avaient confirmé.

Notons ici que, compte tenu de l’époque durant laquelle ces découvertes furent faites, une époque où la notion de distance n’avait pas de valeur précise (bien que plusieurs auteurs attribuent une longueur de 3 milles à un lieue), les distances mentionnées sont d’un même ordre de grandeur. Ajoutons de plus que les caractéristiques topographiques d'un site peuvent grandement changer avec le temps, en particulier celles d'une rivière.

[modifier] Exploration de l'île du Mont Royal

[modifier] Recherche d’un site pour une colonie à la rivière des Prairies

Tout comme à Québec où Samuel de Champlain avait fait construire une habitation, il désirait devoir éventuellement en faire autant en quelque part le long de la rivière des Prairies. Soit près de l'un ou l'autre des saults qu'il mentionne dans ses écrits: le SAULT, LE SAUT SAINT-LOUIS, LE GRAND SAULT. Aussi sans nous dire précisément son intention lorsqu'il quitta Québec pour Montréal, l'on peut deviner qu'un de ses projets était d'identifier quelque part sur l'île du Mont Royal un site propre à la construction d'une habitation et/ou d'une colonie. Arrivant à la rivière des Prairies le 28 mai 1611, il nous informe:

« Ce mesme jour je partis de Quebecq, et arrivay audit grand saut le vingthuitiesme de May, où je ne trouvay aucune des sauvages ….après avoir visité d'un costé et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d'une habitation, et y preparer une place pour bastir, je fis quelques huit lieues par terre cottoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusques à une lac où nostre sauvage me mena; où je consideray fort particulierement le pays »… (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Samuel de Champlain termine finalement son récit de recherche d'un site sis soit le long de la rivière des Prairies, soit ailleurs en nous informant qu'après avoir parcouru quelques huit lieues, il aboutit au fleuve Saint-Laurent où il trouva à l'embouchure d'une petite rivière (i.e.la rivière Saint-Pierre aujourd'hui disparue) un site propre à des habitations, un site qu'il nomma Place Royale.

[modifier] Grande traversée de l’île du Mont Royal

L’un des mandats dont Samuel de Champlain devait s’acquitter était de celui de trouver dans la région de Montréal, peut-être au Sault Saint-Louis ou à quelque autre endroit sis sur cette rivière des Prairies, le site d’une future colonie. Il nous informe qu’il visita divers lieux le long de cette rivière, ce jusqu’au moment il entreprit en 1611 de traverser l’île et de marcher quelques 18 milles pour finalement aboutir dans ce qui est aujourd’hui le Vieux-Montréal.

« Après avoir visité d’un costé et d’autre, tant dans les bois, que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d’une habitation, et y preparer une place pour y bastir, je cheminay 8. lieuës par terre costoyant le grand sault par les bois qui sont assez clairs, et je fus jusques à un lac, où notre sauvage me mena »… (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838 , abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

Champlain venait d’identifier le site d’une nouvelle habitation, d’une nouvelle colonie à laquelle son supérieur, le duc de Ventadour, vice-roi de la Nouvelle-France (et également dirigeant de la société secrète, la Compagnie du Saint-Sacrement de l’Autel) portait grande attention. Là son attention fut retenue par la présence d’un petit endroit à l’entrée d’une rivière, une rivière connue par la suite sous le nom de rivière Saint-Pierre. Il nomma cette place, PLACE ROYALE.

« Mais en tout ce que je veis, ne ne trouvay point de lieu plus propre qu’un petit endroit, qui est jusques où les barques et chaloupes peuvent monter aisément,…. avons nommé la Place royale, à une lieuë du Mont Royal »… (OEUVRE DE CHAMPLAIN - p. 838-839, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

C'est à cet endroit que sera trente ans plus tard construite la colonie de Ville-Marie..

[modifier] En 1610, mariage avec Hélène Boullé et retour au Québec

Durant son séjour en France, il épousa Hélène Boullé, une fillette de seulement douze ans. À cause de l'âge de celle-ci, le contrat de mariage ne pouvait prendre effet que deux ans plus tard, mais Champlain reçut 4 500 livres comme dot, ce qui était une contribution significative à ses efforts à Québec.

[modifier] Hélène Boullé

Les fiançailles ont lieu le 29 décembre 1610 à Saint-Germain-l'Auxerrois en France. Hélène Boullé a douze ans et Champlain en a environ trente.

Ce n'est que dix ans plus tard, soit en 1620, qu'il l'emmène avec lui à Québec. Commencent pour Hélène Boullé quatre ans de vie difficile. Manquant souvent de nourriture, attaquée régulièrement par les Iroquois, la petite colonie doit tout faire par elle-même, car, loin de la France, personne ne peut les aider. Hélène Boullé apprend à parler algonquin et s'occupe des Amérindiens et des malades. Elle est tellement belle et patiente que les Amérindiens l'adorent comme une divinité.

Mais cette vie ne plaît pas du tout à la femme de Champlain. Très croyante, elle n'a qu'un désir : devenir religieuse. En 1624, elle retourne en France et ne reviendra plus. À compter de 1633 Champlain demeure à Québec, jusqu'à sa mort. Ils ne se verront plus.

Champlain meurt en 1635 et, dix ans plus tard, Hélène Boullé accomplit son rêve : elle entre au couvent des Ursulines de Paris et prend le voile sous le nom d'Hélène de Saint-Augustin. Comme elle est riche, elle donne tout son argent à la communauté pour bâtir un nouveau couvent à Meaux, où elle s'installe avec quatre religieuses. Hélène Boullé ne vivra que six années dans son couvent. Elle meurt le 20 décembre 1654, à l'âge de cinquante-six ans.

[modifier] Retour à Québec

Champlain retourna au poste de Québec le 21 mai 1611. Durant l'été, il voyagea dans le secteur de l'actuelle Montréal où il défricha la terre et y fit construire un mur « pour voir s'il résisterait à l'hiver ». Puis, afin d'augmenter son prestige auprès des indigènes, il descendit les rapides de Lachine avec eux, un exploit qui avait été réalisé une seule fois par un Européen.

Carte de la Nouvelle France dressée par Samuel de Champlain - 1611
Carte de la Nouvelle France dressée par Samuel de Champlain - 1611

Cet automne-là, il retourna une fois de plus en France pour assurer l'avenir de sa quête dans le Nouveau Monde. Ayant perdu le soutien des marchands, il écrivit des rapports et dessina une carte (laquelle est la plus ancienne qui existe encore aujourd'hui) et demanda au nouveau roi, Louis XIII, d'intervenir. Le 8 octobre 1612, Louis XIII nomma Charles de Bourbon, Comte de Soissons (qui allait bientôt devenir le Prince de Condé) lieutenant-général en Nouvelle-France. Champlain reçut le titre de lieutenant et le pouvoir d'exercer le commandement au nom du lieutenant-général, pour nommer capitaines et lieutenants, de mandater des officiers pour l'administration de la justice et la maintenance de l'autorité policière, des règlements et ordonnances, de faire des traités et d'effectuer des guerres avec les indigènes et de retenir les marchands qui ne font pas partie de la société. Ses fonctions incluaient la tâche de trouver la voie la plus simple vers la Chine et les Indes occidentales, et les moyens de découvrir et d'exploiter des mines de métaux précieux dans le secteur.

Au début de l'année, il publia un compte-rendu de sa vie entre 1604 et 1612 intitulé « Voyages [...] » et le 29 mars 1613, il arriva de nouveau en Nouvelle-France et proclama son nouveau mandat. Plusieurs indigènes furent dégoûtés par les tactiques des marchands non autorisés et la traite de la fourrure, une fois de plus, rapporta peu de bénéfices. Champlain partit le 27 mai pour continuer son exploration de la contrée des Hurons et en espérant trouver la « mer du nord » dont il avait entendu parler (probablement la baie d'Hudson). Il navigua sur la rivière des Outaouais, donnant la première description du secteur. Ce fut en juin qu'il fit une rencontre avec Tessouat, le chef algonquin de l'Île aux Allumettes et offrit de leur construire un fort s'ils avaient à se déplacer du secteur qu'ils occupaient avec son sol pauvre aux rapides de Lachine.

[modifier] En 1613 et 1615 et 1616, Samuel de Champlain aux Indes occidentales

[modifier] Première exploration (1613)

Premier voyage de Samuel de Champlain dans les Pays d'en Haut - En mai 1613, Champlain entreprend l'exploration de la rivière des Outaouais. Un interprète (ou "truchement") Nicolas de Vignau, a convaincu l'explorateur qu'il connaît le chemin qui conduit à la « mer du Nord » (la baie d'Hudson). Mais lisons plutôt le départ de Champlain :

« Le 13, je partis de Québec pour aller au Sault Saint Louys où j’arrivay le 21. Or n’ayant que deux canaux, je ne pouvois menier avec moy que 4. hommes entre lesquels estoit un nommé Nicolas de Vigneau, le plus impudent menteur qui se soit veu de long temps, comme la suite de ce discours le fera voir, …il me rapporta à son retour de Paris en l’année 1612. qu’il avoit veu la mer du nort… Ainsi nos canots chargez de quelques vivres, de nos armes & marchandises pour faire présents aux Sauvages, je partis le Lundi 27. Mai de l'isle Saincte-Heleine, avec quatre François et un Sauvage. » ... (Œuvres de Champlain - p. 857, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

À l'instigation de Nicolas de Vignau, Champlain remonte alors la rivière des Outaouais vers le pays des Hurons. Il s'arrête à un campement d’une tribu algonquine, les Kichesipirinis, sur l'île aux Allumettes. Pour conserver le rôle des Kichesipirinis comme intermédiaires entre les Français et les autres tribus amérindiennes, le chef Tessouat contredit Vignau à propos de la route vers la baie d'Hudson. Il se montre également très réticent devant l'intention de Champlain de poursuivre son voyage vers le lac Nipissing. Après quelques cadeaux et échanges diplomatiques, l'explorateur rebrousse chemin et rentre à Québec. En cours de route Champlain perd son astrolabe qui ne sera retrouvé qu’au XIXe siècle. Cet instrument est unique. Il s'agit du plus petit des 35 astrolabes nautiques de cette période qui soient parvenus jusqu'à nous, et le seul de cette époque qui provienne de France. Cet astrolabe pouvait également être utilisé horizontalement comme instrument d'arpentage.

[modifier] Première messe dite sur l'île de Montréal (1615)

LA PREMIÈRE MESSE SUR L'ÎLE DE MONTRÉAL - 24 JUIN 1615. La première messe célébrée sur l'île de Montréal eut lieu le 24 juin 1615 à la rivière des Prairies, par le père Denis Jamet assisté du père Joseph Le Caron, Récollets. En commémoration de cette première messe, la ville de Montréal fit ériger en 1915 au milieu du parc Nicolas Viel une stèle en granit surmontée d'une croix. L'une des faces de cette stèle rappelle cette première messe célébrée à Montréal le 24 juin 1615, sur la rive de la rivière des Prairies, par le Père Denis Jamet. L'autre face rappelle le souvenir du père Viel et de son protégé, Ahuntsic. Cette stèle du sculpteur J.-C. Picher fut l'œuvre de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. De plus, le visiteur pourra prendre connaissance de la magnifique toile du peintre Georges Delfosse à la cathédrale Marie-Reine du Monde, rue René-Lévesque à Montréal dont l'illustration est tirée.

Au sujet de cette première messe dite sur l'île du Mont Royal, Samuel de Champlain déclare :

« …et le jour suivant, je party de là pour retourner à la rivière des Prairies, où estant avec deux canaux de Sauvages, je fis rencontre du père Joseph [Le Caron], qui retournoit à notre habitation, avec quelques ornements d'Église pour celebrer le saintc Sacrifice de la messe, qui fut chantee sur le bord de ladite riviere avec toute devotion, par le Reverend Pere Denis [Jamet], et Pere Joseph [Le Caron], devant tous ces peuples qui estoient en admiration, de voir les ceremonies dont on fait et des ornements qui leur sembloient si beaux, comme chose qu'ils n'avoient jamais veuë: car c'estoient les premiers qui ont celebré la Saincte Messe. » ...(OEUVRES DE CHAMPLAIN - p. 504, abbé C.-H. Laverdière, M. A.)

[modifier] Seconde exploration à la Mer Douce (1615-1616)

Second voyage de Samuel de Champlain dans les Pays d'en Haut et expédition guerrière. Le 9 juillet 1615, Champlain quitte Québec et atteint la baie Georgienne en compagnie de deux Français. L'un est probablement Étienne Brûlé. Utilisant la grande route de la traite (rivière des Outaouais, rivière Mattawa, lac Nipissing, rivière des Français et baie Georgienne) Champlain accède alors au cœur du pays des Hurons. Il explore le pays maintenant son allégeance aux alliés autochtones, les Algonquins et les Hurons-Ouendats. Il voyage de village en village jusqu'à Cahiagué, situé sur les rives du lac Simcoe et lieu de rendez-vous militaire. Là un groupe de guerriers autochtones auquel se trouve Étienne Brûlé, part en direction du sud pour susciter la participation des Andastes au combat contre les Iroquois. Il décide alors de poursuivre la guerre contre les Iroquois.

Avec un important contingent de guerriers hurons, Champlain accompagné des quelques Français se dirige vers l'est puis traverse l'extrémité orientale de l'actuel lac Ontario. Ils cachent les canots et poursuivent leur route à pied longeant la rivière Onneiout (Oneida). Parvenus à un fort iroquois situé entre les lacs Oneida et Onondaga, ils livrent bataille sans grand succès. Champlain est blessé.

[modifier] Un hivernement forcé (1615-1616)

Champlain désire alors revenir au Saut-Saint-Louis. Mais les Autochtones en décident autrement. Les Hurons refusent d'accompagner Champlain avant le printemps suivant, ce qui force ce dernier à hiverner en Huronie.

Il profite de son séjour dans la région pour explorer le sud-ouest, les Pétuns et les Cheveux-Relevés (sud de la Huronie et de la péninsule Bruce). Lors d'une grande chasse en compagnie de Hurons, Champlain se perd en forêt, erre pendant trois jours dans les bois avant de retrouver ses compagnons. Il prend aussi le temps de rédiger une description détaillée du pays, des mœurs, des coutumes et de la façon de vivre des Autochtones. Il s'émerveille devant la beauté du paysage et la fertilité des lieux. Il ne tire cependant que des renseignements limités sur l'Ouest mystérieux, car en raison des guerres qui sévissent entre les diverses nations, les Autochtones ont peu voyagé dans cette direction. Fin juin 1616, il est de retour au Saut-Saint-Louis.

[modifier] Constitution de sociétés

Statue de Samuel de Champlain à Ottawa (Ontario)
Statue de Samuel de Champlain à Ottawa (Ontario)

Le 26 août, Champlain était de retour à Saint-Malo. Il y écrivit un compte-rendu du voyage en amont de la rivière des Outaouais et publia une autre carte de la Nouvelle-France. En 1614 il forma la « Compagnie des Marchands de Rouen et de Saint-Malo » et la « Compagnie de Champlain », laquelle limitait les marchands de Rouen et Saint-Malo depuis onze ans. Il retourna en Nouvelle-France au printemps 1615, cette fois-ci avec quatre Récollets afin de promouvoir la vie religieuse dans la nouvelle colonie. Champlain s’embarque à Honfleur sur le Saint-Étienne, le Don de Dieu et le Loyal.

Champlain continua de travailler pour améliorer les relations avec les indigènes, promettant de les aider dans leur luttes contre les Iroquois. Avec ses guides indigènes, il explora plus loin la rivière des Outaouais et aboutit au lac Nipissing. Il suivit ensuite la rivière French jusqu'à ce qu'il atteigne la mer d'eau douce qu'il nomma lac Attigouautau (aujourd'hui le lac Huron).

Le 1er septembre, à Cahiagué (au lac Simcoe), débuta une expédition militaire. Ils passèrent le Lac Ontario à sa pointe orientale où ils cachèrent leurs canots et continuèrent leur voyage sur terre. Ils suivirent la rivière Oneida jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à un fort iroquois. Les Hurons faisant pression pour attaquer prématurément, l'assaut échoua. Champlain fut blessé deux fois aux jambes par des flèches, dont une dans le genou. L'attaque dura environ trois heures jusqu'à ce qu'ils soient forcés de fuir.

Bien qu'il ne le voulait pas, les Hurons insistèrent pour que Champlain passe l'hiver avec eux. Durant son séjour, il les accompagna dans leur grande chasse au cerf, durant laquelle il se perdit et fut obligé d'errer trois jours, dormant sous les arbres jusqu'à ce qu'il fasse par chance une rencontre avec une des Amérindiens. Il passa le reste de l'hiver apprenant « leur pays, leurs façons, leurs coutumes, leur mode de vie ». Le 22 mai 1616, il quitta la contrée des Hurons et était de retour à Québec le 11 juillet. Il passa quelque temps à agrandir le fort qu'il nommait Habitation et repartit pour la France le 20 juillet.

En France, Champlain apprit que le Prince de Condé avait été arrêté. Le maréchal de Thémines fut promu au bureau de vice-roi. Champlain, ayant perdu sa position de lieutenant, écrivit un rapport au roi de France et à la Chambre de Commerce afin d'augmenter le soutien de ses efforts en Nouvelle-France. Il écrivit ceci, en chemin vers la Nouvelle-France :

« On a pu facilement atteindre le Royaume de Chine et les Indes Occidentales, d'où l'on peut tirer profit de grandes richesses » et les droits de service, lesquels peuvent être collectés des échanges résultants, « peuvent surpasser en valeur au moins dix fois tous ceux prélevés en France. »

Il énonça que la France contrôlait un pays « de presque dix-huit cents lieues en longueur, arrosé par les plus loyales rivières du monde » et que des âmes innombrables pourraient être converties au christianisme. Pour atteindre ces buts, Champlain suggéra qu'« une ville aussi large que Saint-Denis, laquelle devrait être nommée, s'il vous plaît Dieu et le Roi, Ludovica » soit fondée. Il demanda que la France envoie 15 Récollets, 300 familles de quatre personnes et 300 soldats. Concernant le commerce, Champlain estima que la colonie produirait un revenu annuel d'approximativement 5 400 000 livres, principalement de la pêche, des mines, des fourrures et des profits comme résultat à la « plus courte route vers la Chine ». La Chambre de Commerce a été convaincue immédiatement et Champlain regagna son monopole sur la traite de la fourrure. Le Roi chargea ses associés de « poursuivre tout le travail qu'il sera jugé nécessaire pour établir les colonies qui voudront se retrouver dans le-dit pays ».

Champlain repartit en Nouvelle-France au printemps de 1618 pour y arriver seulement le 28 août. Les Britanniques étaient parvenus à obtenir la liberté des échanges. Aussi ses associés refusaient-ils d'assurer la population de la colonie, craignant de ne pouvoir obtenir des fourrures que des colons. Champlain fut dérangé, écrivant « Ils pensaient ... ils installaient une sorte de république là selon leurs propres notions. » Il a assuré son droit de commander Québec faisant signer à ses associés un contrat assurant qu'ils maintiendraient 80 personnes dans la ville de Québec. Son voyage de retour planifié en Nouvelle-France fut annulé quand les associés refusèrent à nouveau de reconnaître ses droits, et il fut forcé de rester en France. Durant son séjour, il écrivit un compte-rendu de ses voyages entre 1615 à 1618. En octobre 1619, le Prince de Condé fut libéré et a reporté ses droits comme vice-roi au duc de Montmorency, amiral de France.

Le duc de Montmorency confirma Champlain dans sa fonction et, le 7 mai 1620, Louis XIII lui demanda de maintenir le pays de Nouvelle-France « en obéissance à moi, faisant vivre le peuple qui est là-bas en aussi proche conformité avec les lois de mon royaume que vous le pouvez. » Champlain retourna immédiatement en Nouvelle-France à bord du Saint Étienne et allait y passer le reste de sa vie, se concentrant sur l'administration du pays plutôt que sur l'exploration.

Champlain passa l'hiver à construire le Fort Saint-Louis au haut du Cap Diamant. À la mi-mai, il apprit que la traite de fourrure avait été prise en main par une autre compagnie dirigée par les frères Caën. Après quelques négociations tendues, il se décida à fusionner les deux compagnies sous la direction des Caën. Champlain continua son travail sur les relations avec les Amérindiens et parvint à leur imposer un chef de son choix. Il parvint également à signer un traité de paix avec les tribus iroquoises.

Champlain continuait à travailler sur l'amélioration de son Habitation, posant la première pierre le 6 mai 1624. Le 15 août, il retourna une fois de plus en France où il fut encouragé à continuer son travail aussi bien qu'à continuer la recherche d'un passage vers la Chine. Le 5 juillet, il revint à Québec et continua à travailler à l'expansion de la ville.

En 1627, le cardinal de Richelieu prit de l'intérêt pour Québec en créant la Compagnie des cent-associés dont Champlain fut membre. Ce nouveau régime conduisit Champlain à devenir, le 21 mars 1629 le lieutenant et représentant de Richelieu en Nouvelle-France.

[modifier] Chute de Québec

Les choses n'allaient pas se maintenir pour Champlain et son petit village. Les approvisionnements étaient au plus bas durant l'été de 1628 et les marchands anglais avaient pillé la ferme de Cap Tourmente au début de juillet. Le 10 juillet, Champlain reçut une sommation de quelques marchands anglais, Gervase Kirke et ses fils Lewis, Thomas et David Kirke. Il refusa de faire affaire avec eux, mais en réponse les Anglais firent le blocus de la ville avec leurs trois navires. Au printemps de 1629, les vivres étaient à un niveau extrêmement bas et Champlain fut forcé d'envoyer des gens à Gaspé pour conserver les rations. Le 19 juillet, les frères Kirke arrivèrent et Champlain fut forcé de négocier les termes de la capitulation de la ville, le 14 septembre 1629. Au 29 octobre, Champlain se retrouvait à Londres.

Durant les années suivantes, Champlain écrivit Voyages de la Nouvelle France [...] dédicacé à Richelieu avec son Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier. Il fut absent du Québec jusqu'au traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632, quand il revint en France et le 1er mars 1633, Champlain réclama son poste de gouverneur de la Nouvelle-France au nom de Richelieu.

Champlain partit de Dieppe (ou de Rouen, selon les sources) le 23 mars 1633 pour Québec, qu'il atteignit le 22 mai, après une absence de quatre ans. Plus de 200 personnes l'accompagnaient, à bord de trois navires : le Saint Pierre, le Saint Jean et le Don de Dieu (la devise de la ville de Québec est « Don de Dieu ferai valoir »). Le 18 août 1634, il envoya un rapport à Richelieu disant qu'il avait rebâti sur les ruines de Québec, élargi ses fortifications, construit une autre Habitation à quinze lieux en amont, aussi bien qu'une autre à Trois-Rivières. Il a aussi commencé une offensive contre les Iroquois annonçant qu'il voulait les éliminer ou les « ramener à la raison ».

Au mois d'octobre 1635, Champlain fut frappé de paralysie. Il mourut le 25 décembre 1635 sans enfant. Il a été enterré temporairement dans une tombe sans nom, tandis que la construction était finie sur la chapelle de Monsieur le Gouverneur. En tant que tel, et malgré de nombreuses fouilles, l'emplacement exact du tombeau de Champlain reste inconnu...

[modifier] Portrait

Portrait factice de Champlain par E. Ronjat.
Portrait factice de Champlain par E. Ronjat.[18]

Il n'existe pas de portrait authentique de Champlain. Toutes les représentations que l'on en donne sont des faux ou des interprétations. La seule image originale est une gravure d'une bataille au lac Champlain en 1609, mais les caractéristiques faciales sont trop vagues pour en avoir une bonne idée.

Il est aujourd'hui admis par les historiens que le portrait que l'on a cru longtemps être celui de Samuel de Champlain serait en fait celui d'un contrôleur des finances nommé Particelli d'Emery. Il est toutefois de coutume, faute de mieux, de représenter Champlain sous ces traits.

Mais selon une théorie de l'historien Marcel Trudel, sur des cartes géographiques de l'Amérique du Nord dessinées par Samuel de Champlain en 1612 et 1632, figurent au centre des roses des vents, l'autoportrait de Champlain.

L'autoportrait d'un géographe était chose courante au XVII siècle.

Si la théorie de l'historien québecois Marcel Trudel est exacte, nous avons les représentations authentiques du visage de Samuel de Champlain.

[modifier] Notes et références

  1. Aucun document ne fut jusqu'ici retrouvé qui attesterait du lieu ou de la date de naissance de Samuel Champlain. Dans ses publications, Champlain ne nous en donne que peu d'indications : dans le titre de ses publications, il déclare être originaire de Saintonge et avoir vécu à Brouage (dont les archives antérieures à 1690 furent perdues dans un incendie); il écrit, concernant les évènements de 1619, au sujet de François Gravé, sieur Du Pont : « son âge me le ferait respecter comme mon père ».
    In Samuel de Champlain, Les voyages de la Nouvelle-France occidentale, dite Canada [...] depuis l'an 1603 jusqu'en l'an 1629, Paris, Claude Collet, 1632, premier de 2 volumes; autres éditions en 1632, chez Pierre Le Mur et chez Louis Sevestre; in Tome V des « Oeuvres de Champlain », édition Laverdière, Québec, 1870 (copie disponible sur le site du projet Gutenberg, p. 980).
    Or, on sait maintenant que ce Gravé-Dupont fut baptisé à Saint-Malo le 27 novembre 1560 et donc né ce jour-là ou probablement peu avant : voir la fiche de François Gravé sur le Fichier Origine (de la Fédération québécoise des Sociétés de généalogie et de la Fédération française de généalogie).
    Champlain devait donc être environ 20 ans plus jeune que ce dernier et serait donc né vers 1580, plutôt que vers 1567 ou 1570.
    Avancer que Samuel Champlain serait né en 1567, cela provient d'une affirmation gratuite de l'abbé Pierre-Damien Rainguet, en 1851, dans sa Biographie Saintongeaise (ou Dictionnaire historique de tous les personnages qui se sont illustrés […] : voir pp. 140-141, soit pp. 148-149 de la numérisation). L'abbé Charles-Honoré Laverdière, dans la Notice biographique des Œuvres de Champlain (1870), tome 1, pages ix à xj, tente de justifier cette date de l'abbé Rainguet, qui vieillit Samuel Champlain de plus de 10 ans. À cette fin, Laverdière n'accorde qu'une différence d'âges de 10 ou 12 ans entre Samuel Champlain et François Gravé, et fait naître ce Gravé vers 1554, à la suite de l'estimation faite de visu en 1623 par le frère récollet Gabriel Sagard. En 1867, Léopold Delayant, membre, secrétaire puis président de l'Académie des belles-lettres, sciences et arts de La Rochelle, avait pourtant remis en question cette année 1567 proposée sans preuve ni autre indication par Rainguet.
    En 1978, Jean Liebel dénonce, à son tour, la malhabile supputation : On a vieilli Champlain, écrit-il dans la Revue d'histoire de l'Amérique française (RHAF, numéro XXXII, pages 229 à 237), après de minutieuses confrontations de documents originaux. Alors qu'à l'époque de Champlain l'on devenait majeur à l'âge de 25 ans, il est en effet peu vraisemblable que Samuel Champlain eût passé son temps à nettoyer des écuries à l'âge de 28 ans plutôt qu'à 15 ans (il était fourrier dans l'armée en 1595), qu'il n'était qu'un observateur à 36-37 ans plutôt qu'à 23-24 ans (à Tadoussac en 1603, en Acadie en 1604), qu'il aurait attendu d'avoir 43 ans plutôt que 30 ans pour toucher une dot (par son mariage en 1610)… Ensuite, la plupart de nos historiens contemporains jugèrent plausible que Champlain soit né vers 1580. Tels : Marcel Trudel [1] et, dans Champlain, la naissance de l'Amérique française (Les éditions du Septentrion, 2004; voir dans la section Bibliographie), Étienne Taillemite (p. 19), Nathalie Fiquet (p. 38), Éric Thierry (p. 121)…
  2. La particule « de » devant le patronyme n'apparaît, pour cette famille Champlain, qu'à partir du contrat de mariage de notre Samuel, devant les notaires Nicolas CHOCQUILLOT et Loys [Louis] ARRAGON et déposé au Châtelet à Paris le 27 décembre1610, préparé sous l'influence de Pierre Dugua de Mons, l'un des signataires. - À noter que pour la première publication et notre personnage (tome II de l'éd. Laverdière, op. cit.), en 1603, avait pour auteur « Samuel Champlain », sans ladite particule « de », de même que les copies du manuscrit « Brief discours » (tome I de l'éd. Laverdière, op. cit.). - Le nom des parents de Samuel nous est révélé à cedit contrat de mariage, inclus en annexe aux « Oeuvres de Champlain » : pièce XXXI, pages 33-35/1445-1447 du projet Gutenberg, soit Édition Laverdière (Québec 1870), tome V, pp. 33-35 et Éditions du Jour (reproduction photographique de l'Éd. Laverdière, avec ajout de la pagination cumulative; Montréal 1973), pp. (cumulatives) 1445-1447.
  3. Selon Mathieu d'Avignon, historien, la fondation de Québec n'aurait pas été possible sans la contribution d'Henry IV, de Pierre Dugua de Mons, de Francois Gravé, sieur du Pont, et du grand chef montagnais, Anadabijou. Sa thèse s'intitule: Champlain et les historiens francophones du Québec : les figures du père et le mythe de la fondation (13-02-2006), Université Laval, Québec. — Publication : Champlain et les fondateurs oubliés. Les figures du père et le mythe de la fondation, 558 pages, 2008, Presses de l'Université Laval, ISBN 978-2-7637-8644-5.
  4. Le Brief discours [...] est une des copies d'un manuscrit original non retrouvé. - Tome I, op. cit. - Nous avons transposé le titre et le texte cité ici suivant nos règles orthographiques actuelles, sauf pour le mot « Brief », forme archaïque de laquelle dérive l'adverbe « brièvement ».
  5. Gagnon, François-Marc, Le Brief Discours est-il de Champlain ?, pp. 83-92 de (sous la direction de) Raymonde Litalien et Denis Vaugeois, Champlain, La naissance de l'Amérique française, Septentrion et Nouveau monde éditions, 2004 — voir dans la section Bibliographie.
  6. Un maréchal des logis n'était-il pas encore en 1595-1598 un hallebardier (un jeune et dévoué page portant cette hache à long manche de l'actuelle garde suisse du Vatican) responsable aussi des écuries ?! - Au dictionaire de Nicot, Thresor de la langue française (1606), au mot mareschal, les Mareschaux des logis sont definis ainsi (en latin) : Mansionarij designatores, Designatores hospitiorum, Deductores comitatus, Epistathmi, Qui comitatum apud hospites collocant.
    Dans la première édition (1694) du Dictionnaire de l'Académie française), il est dit au même mot mareschal : Mareschal des Logis, Est celuy qui fait le departement [=la distribution, l'assignation, la répartition] des logis de ceux qui suivent la Cour ou des troupes de l'armée. Grand Mareschal des logis chez le Roy. Mareschal des logis par quartier. premier Mareschal des logis chez la Reine, chez les fils de France. Mareschal des logis General d'une armée. Mareschal des logis de cavalerie. Mareschal des logis d'une Compagnie de cavalerie.
    - Laverdière (1870, op. cit.) tenait pour acquis, comme d'autres avant lui, qu'il fallait être majeur (avoir 25 ans ou plus, à l'époque) pour obtenir un poste de maréchal des logis, confondant ce poste subalterne (de commis) avec ceux de maréchal de camp, maréchal de bataille ou maréchal [tout court]... qui étaient des postes de commandant, d'officier supérieur. Ensuite, il ne restait plus aux devins qu'à effectuer un petit calcul (année 1592 - 25 ans = année 1567 ) pour conclure que Champlain était né en l'an 1567 !! - Mais, d'où vient ce 1592 ?? et l'on sait que l'exigence d'avoir atteint l'âge de la majorité est exagérée, sauf à un poste de commande, ce qui n'était pas le cas !!
  7. Blavet : aujourd'hui la citadelle de Porzh Loeiz ou Port-Louis (Morbihan))
  8. ab Gagnon, op. cit., p. 86
  9. Le fourrier est un sous-officier de cavalerie chargé spécialement des écuries et des soins de base aux chevaux, à l'époque; le maréchal des logis est son supérieur, responsable des écuries.
  10. Ibidem (Tome I) - Champlain ne fit pas publier ce manuscrit, sans doute pour ne jamais passer pour traître, car les royaumes de France et d'Espagne n'étaient pas toujours ni longtemps en bonne entente, en ces temps de partage de l'Amérique. Mais, considérant son indéfectible habitude, dès 1602, de toujours chercher un mandat ou un aval du roi, et de lui faire ensuite rapport de ses expéditions, on peut supposer que Champlain en avait fourni une copie au roi Henri IV ou à l'un de ses influents courtisans.
  11. Voir : Raymonde Litalien, Denis Vaugeois (sous la direction de), Champlain, La naissance de l’Amérique française, Septentrion (Québec) et Nouveau Monde édition (Paris), 2004. — Voir dans la section Bibliographie. Dans cet ouvrage critique, une trentaine d'experts de différentes disciplines complémentaires analysent et décortiquent tous les aspects de la vie de Champlain, de son époque, de ses voyages, de ses contemporains, accompagnant leur propos d’une riche iconographie, de notes et de références.
  12. Même les grands peintres ne savent pas tous que, du temps de Gravé-Dupont (avant 1633), les navires des Français (de plus de 100 à 300 tonneaux) étaient ancrés au large dans la baie sablonneuse du Moulin-Baude, à une lieue à l'est (environ 5 kilomètres en aval) de Tadoussac, et qu'on n'utilisait que des barques ou autres très petits bateaux pour naviguer en amont sur le fleuve, jusqu'à Québec ou jusqu'au Sault Saint-Louis. Jacques Cartier, en 1535 et 1541, avait remonté le fleuve jusque dans la région de Québec avec ses navires, qui étaient plus petits (la Petite Hermine 60 tonneaux, la Grande Hermine 120 tonneaux, l'Émérillon 40 tonneaux !), mais personne ne les aurait surveillés à Tadoussac, où aucun poste n'était encore bâti (avant l'an 1600) et où aucun Européen ne résidait durant l'hiver. - En 1633, pour terminer ce qui aura été son ultime traversée, Champlain, sûr de lui, se rend jusqu'à Québec avec ses navires, pour la première fois et sans encombre.
  13. Moulin-Baude, dans l'historique de Tadoussac
  14. Le mot « Sauvage » n'avait pas de sens péjoratif : il signifiait « pouvant survivre en forêt » (du latin salvaticus, silvaticus; de silva : forêt).
  15. Aucun autochtone, des deux côtés, ne possédait encore d'armes à feu, ni n'en possédera avant plusieurs décennies.
  16. op. cit., p. 670
  17. op. cit., p. 101
  18. François Pierre Guillaume Guizot, A Popular History of France from the Earliest Times, vol. 6, chap. 53, (Boston: Dana Estes & Charles E. Lauriat (Imp.), 19th C., 190.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Œuvres écrites (sources premières)

[modifier] Bibliographie

[modifier] Français

  • Mathieu d'Avignon, Champlain et les fondateurs oubliés. Les figures du père et le mythe de la fondation, 2008, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 558 pages, ISBN 978-2-7637-8644-5.
  • Eric Thierry, La France de Henri IV en Amérique du Nord. De la création de l'Acadie à la fondation de Québec, Paris, Edit. Honoré Champion, 2008, 502 p.
  • Raymonde Litalien et Denis Vaugeois (dir.) Champlain : la naissance de l'Amérique française Sillery (Québec) : Septentrion ; Paris : Nouveau monde éd. ; La Rochelle : Conseil général de la Charente-Maritime, 2004. 397 p., 34 cm. ISBN 2-89448-388-0 puis ISBN 2-84736-079-4.
  • Émile Cappella, Champlain, le fondateur de Québec. Paris : Magellan & Cie, coll. « Traces & fragments », 2004. 125 p., 24 cm. ISBN 2-914330-49-9.
  • Caroline Montel-Glénisson. Champlain : la découverte du Canada, Paris : Nouveau Monde éditions, 2004, 188 pages
  • LA GROSSE AVENTURE des marins saintongeais dans les terres neuves et LE GRAND LIVRE des voyages de Champlain - Bernard Mounier, Patrick Henniquau, Ed. Bonne Anse, co-éd. avec la CDA, 2005
  • Yves Cazaux. Le rêve américain, de Champlain à Cavelier de La Salle, Albin Michel, 1988, 544 pages.
  • Rosario Bilodeau. Champlain, Montréal : Editions HMH limitée, 1961, 198 pages
  • Marcel Trudel. Champlain : texte, Montréal : Fides, 1956, 94 pages
  • Paul Bouchart d'Orval. "Le mystère du tombeau de Champlain", Montréal, Société nationale Samuel de Champlain, 3ième édition 1951, 125 pages;
  • Maurice Besson. Champlain, Paris : Éditions de l'Encyclopédie de l'empire français, 1946, 156 pages
  • Constantin-Weyer. Champlain, Paris : Plon, 1931, 241 pages
  • Étienne Micard. L'Effort persévérant de Champlain, Paris : Éditions Pierre Roger, 1929, 281 pages
  • Léon Le Clerc. Champlain célébré par les Normands et les Canadiens : mémorial des fêtes données à Honfleur les 13, 14 & 15 août 1905, Honfleur : Imprimerie R. Sescau, 1908, 128 pages
  • Abbé Silvio Corbeil. Chomedey de Maisonneuve : drame chrétien en trois actes ; Samuel de Champlain : pages oratoires ; trois auréoles!, Montréal : Cadieux & Derome, 1899, 115 pages
  • Henri-Raymond Casgrain. Champlain : sa vie et son caractère, Québec : Imprimerie de L.-J. Demers & frère, 1898, 60 pages
  • Champlain et son oeuvre : une page d'histoire, Québec : A.E. Talbot, éditeur, 1898, 107 pages.
  • Hubert Deschamps, Les voyages de Samuel Champlain, Paris, PUF, 1951.

[modifier] Anglais

  • Conrad Edmund Heidenreich. Champlain and the Champlain Society : an early expedition into documentary publishing, Toronto : The Champlain Society, 2006, 130 pages
  • Raymonde Litalien and Denis Vaugeois. Champlain : the birth of French America, Montreal : McGill-Queen's University Press ; Sillery : Septentrion, 2004, 397 pages (traduit du français par Käthe Roth)
  • Joe C.W. Armstrong. Champlain, Toronto : Macmillan of Canada, 1987, 318 pages
  • Conrad Edmund Heidenreich. Explorations and mapping of Samuel de Champlain, 1603-1632, Toronto : B. V. Gutsell : Department of Geography, York University, 1976, 140 pages
  • Samuel Eliot Morison. Samuel de Champlain: Father of New France (Little Brown, 1972) ISBN 0316583995
  • George MacBeath (ed.). Champlain and the St. John, 1604-1954, Saint John, N.B.] : New Brunswick Historical Society, 1954, 80 pages
  • Morris Bishop. Champlain : the life of fortitude, New York : Alfred A. Knopf, 1948, 364 pages
  • Louise Hall Tharp. Champlain Northwest voyager, Boston : Little Brown & CO., 1944, 250 pages
  • Henry Wayland Hill. The Champlain tercentenary : final report of the New York Lake Champlain Tercentenary Commission', Albany : Lyon Co., 1913, 325 pages
  • Narcisse-Eutrope Dionne, N.-E. Champlain, Toronto : Morang, 1905, 299 p. (dans la série The Makers of Canada ; v. 1)
  • John Murdoch Harper. Champlain : a drama in three acts ; with an introduction entitled Twenty years and after, Toronto ; Quebec : the Trade Publishing Company : T.J. Moore & Company, 1908, 296 p.
  • Edwin Asa Dix. Champlain, the founder of New France, New York : D. Appleton, 1903, 246 pages
  • Francis Parkman. Champlain and his associates : an account of early French adventure in North America, New York : Charles E. Merrill, 1890, 64 pages

[modifier] Filmographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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Précédé par Samuel de Champlain Suivi par
Émery de Caen Gouverneur de la Nouvelle-France

1626 - 1629
Émery de Caen


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