Rugby à XIII

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Le rugby à XIII est un sport d'équipe opposant durant quatre-vingts minutes deux formations de treize joueurs pouvant utiliser leurs mains pour porter un ballon ovale. Bien qu'il soit universellement connu comme l'un des deux codes principaux du rugby (« Rugby League » en anglais), il se vit contraint en France, pendant 4 décennies, de s'intituler « Jeu à XIII ».

Sommaire

[modifier] Repères historiques

Icône de détail Article détaillé : Chronologie du rugby à XIII.

Le rugby à XIII est né dans le nord de l'Angleterre en 1895 d'une sécession au sein de la Rugby Football Union. La base de la scission était la compensation des heures de travail perdues par les joueurs la plupart de condition ouvrière (entraînements, matchs, transport ferroviaire …) ce que les clubs du sud de l'Angleterre, et Londres en particulier, refusaient. Les clubs du nord de l'Angleterre sont à l'origine de cette évolution. Le lundi 29 juillet 1895, vingt clubs du Yorkshire et du Lancashire décident de payer le "manque à gagner" (six shillings) à leurs joueurs. Réunis le jeudi 29 août au George Hôtel de Huddersfield, ils font sécession et créent une fédération autonome, la Northern Rugby Football Union (qui deviendra en 1922, la Rugby Football League). Le samedi 7 septembre démarre une compétition à dix matchs. Le nombre de joueurs n'est cependant passé de 15 à 13 qu'en 1906.

Les Pionniers emmenés par Jean Galia.
Les Pionniers emmenés par Jean Galia.

Alors que le XV français banni par le « Board » anglo-saxon du Tournoi des V nations (de 1931 à 1947) pour « violence » et « amateurisme marron » (shamateurism selon les Britanniques), les treizistes d'outre-Manche estimèrent que la période était propice à l'envoi d'un "corps expéditionnaire" sur le continent. Avec l'appui de contacts locaux, dont des journalistes et d'éventuels sponsors réunis par Jean Galia (homme d'affaires en devenir et quinziste en rupture avec sa fédération), ils organisèrent un match-démonstration : Angleterre-Australie, le 31 décembre 1933 au stade Pershing à Paris. À la suite de cet événement fondateur, Jean Galia constitua une sélection de rugbymen français désireux de faire une tournée d'initiation en Angleterre. Cette formation fut appelée « les Pionniers » (ou Galia's Boys par les anglais).

La Ligue française de rugby à XIII naquit le 6 avril 1934. Dès septembre débutait le championnat initial comprenant dix équipes : SA Villeneuve-sur-Lot, RC Albi, Bordeaux XIII, SO Béziers, XIII Catalan (Perpignan), Côte Basque (Anglet-Bayonne), RC Roanne, US Lyon-Villeurbanne, Pau XIII et Paris XIII. Lors de l'immédiat avant-guerre, ce jeune sport connu un engouement particulier favorisé tant par la situation pénible du XV, la conversion d'une partie de la presse et de la classe politique que par son propre dynamisme. La sélection nationale remporta en 1939 la coupe d'Europe des nations devant l'Angleterre et le Pays de Galles.

Tant l'extrême violence de plusieurs rencontres de rugby à XV en France que la suppression des relations entre le rugby à XV britannique et français (dû à l'amateurisme marron existant dans de nombreux clubs quinzistes français) firent que la FFR XV vit ses effectifs diminuer très fortement : elle périclita de 784 clubs en 1930 à 663 en 1934 et 558 en 1939 ( de nombreux clubs quinzistes avaient arrêté purement et simplement le rugby et de nombreux autres rejoignirent le rugby à XIII. )

Le régime pétainiste de Vichy et les rancunes quinzistes interdiront le rugby à XIII pendant l'occupation allemande. Il faudra attendre la Libération d'une grande partie de la France et le 17 septembre 1944 pour que la Ligue Française de Rugby à XIII renaisse de ses cendres à Toulouse. Ralliée à l'amateurisme, c'est à son Congrès d'Arcachon des 2, 3, 4 juillet 1948, Paul Barrière à ses leviers de commande, qu'elle prend alors l'appellation de Fédération Française de Jeu à XIII (appellation définitivement abandonnée depuis 1993 : FFR XIII).

Commence alors une nouvelle période de gloire. En 1951, le XIII de France des Puig-Aubert, Brousse, Dop et Cantoni magistralement guidé par Robert Samatan, Jean Duhau et Antoine Blain atteint son zénith, lors de la première tournée en Australie. Les Australiens découvrent ce qu'ils considèrent aujourd'hui encore comme la plus grande équipe de tous les temps. À leur retour d'Australie, plus de 100 000 personnes les acclamèrent dans les rues de Marseille. Elle renouvela cet exploit lors des tournées 1955 et 1960. Mais malgré quelques sursauts (finaliste de la Coupe du monde 1968), le rugby à XIII déclina petit à petit, notamment à cause de mauvaises politiques fédérales.

En 1995, Jacques Fouroux (ancien capitaine et entraîneur du XV de France) lance une nouvelle compétition régionale conciliant rugby à XIII et show musical avec entrées gratuites appelée la France Rugby League. Celle-ci qui se déroula durant l'été 1995 eut un succès réel, tant populaire que médiatique. L'année suivante, une équipe française, le Paris Saint-Germain XIII fut invitée à rejoindre le championnat anglais de la Super League mais stoppa ses activités à la fin de la saison 1997 en dépit d'un bon succès populaire.

L'entrée d'une nouvelle équipe française en Super League, les Dragons Catalans donne au Rugby à XIII français une nouvelle visibilité. D'autant que cette équipe a réussi à se hisser, pour la première fois de son histoire, jusqu'à la finale de la Cup à Wembley, jouée devant 84600 spectateurs et perdue 30 à 8, contre St-Helens.Toutefois sa situation globale (structuration, encadrement, finances, pulvérulence réduite - moitié moins de clubs qu'en 1939 - désintérêt des médias dominants encore largement ignorants du sujet malgré un très léger frémissement…) demeure relativement incertaine.

[modifier] Règles et spécificités de jeu

[modifier] Aspects généraux du jeu

Le rugby à XIII utilise un ballon ovale.
Temps de jeu : 2 mi-temps de 40 minutes.

  • Le terrain
Marquage d'un terrain de Rugby à XIII
Marquage d'un terrain de Rugby à XIII

Le rugby à XIII se joue sur un terrain gazonné comprenant une aire de jeu rectangulaire dont les longueurs (de 100 m) sont les lignes de touche, et les largeurs (de 50 m) sont les lignes de but. Le terrain est coupé en deux parties égales par la ligne des 50 m.

Les lignes de touche sont en touche (extérieures à l'aire de jeu); les lignes d'en-but sont en touche d'en-but (extérieures à la surface de l'en-but); les lignes de but sont en but (intérieures de la ligne d'en-but); la ligne de ballon mort est en ballon mort (extérieure à la surface d'en-but).

  • But du jeu

Le but premier du rugby à XIII est de marquer un nombre de points supérieur à celui de l'adversaire. Les points sont obtenus :

soit en posant la balle sans la lâcher dans la surface de l'en-but, le joueur marque alors un essai (valeur 4 points). Si une faute ou une série de fautes manifestes ont empêché les attaquants d'aller dans l'en but, l'arbitre peut décider d'un essai de pénalité.
soit en faisant passer le ballon, grâce à un coup de pied entre les poteaux de but et au-dessus de la barre horizontale qui relie ces deux poteaux. Trois sortes de coups de pied permettent de marquer des points :
le coup de pied de transformation d'essai (valeur 2 points).
le coup de pied de pénalité (valeur 2 points).
le coup de pied tombé en drop-goal (valeur 1 point).

[modifier] Les règles essentielles

  • Le tenu :

le rugby à XIII se singularise par le fait qu'un joueur plaqué peut conserver le ballon en effectuant un tenu. L'équipe attaquante a, à défaut d'erreur de défense, droit à 5 tenus. Ce geste bref et précis consiste à glisser le ballon sous le talon pour le talonner à l'équipier positionné immédiatement derrière lui. Ce partenaire est ainsi chargé d'impulser une nouvelle phase de jeu. Tout tenu mal effectué ou volontairement ralenti est sanctionné. La suite limitée des 5 tenus (6 si l'on prend en compte celui, initial, dit de transition) contraint, entre chacun d'entre-eux, l'équipe attaquante à tendre à une expansion maximale :

vers la ligne d'essai (pour marquer avant de devoir rendre le ballon)
sur la largeur de champ (pour s'octroyer plusieurs possibilités de contournement)
parfois vers l'arrière (afin - souvent en fin de série - de risquer un drop ou un coup de pied tactique par dessus la défense).
  • L'en-avant :

L'en-avant est une faute de jeu. Un en-avant a lieu lorsque la balle touchée, passée ou lancée par un joueur, prend la direction de la ligne adverse. Cette faute intervient généralement lors d'une passe ou bien lorsque un joueur laisse échapper le ballon au sol devant lui.

  • Le hors-jeu :

Il existe deux types de hors-jeu,

le hors-jeu en cours de jeu, lorsqu'un joueur se situe entre l'un de ses partenaires, passeur ou porteur du ballon, et la ligne de but adverse.
le hors-jeu sur phases de mises en jeu ou de remise en jeu :
pendant la réalisation d'un tenu, tout joueur, excepté les joueurs participants à la réalisation du tenu, se situant dans une zone de 10 mètres séparant les deux équipes au moment de la réalisation d'un tenu, est considéré en situation de hors-jeu.
pendant la réalisation d'une mêlée, tout joueur, excepté les joueurs participants à la mêlée et le demi de mêlée situé dans la zone séparant les deux équipes et délimitée par la position des pieds des joueurs de troisième ligne est considéré en situation de hors-jeu.
  • La pénalité :

Une pénalité est donnée par l'arbitre pour sanctionner une faute. Les principales fautes sanctionnées sont les hors-jeu et les brutalités. Cette sanction donnée à l'équipe fautive, peut-être exploitée par l'adversaire de différentes manières :

tentative de coup de pied pour marquer des points (valeur deux points).
rechercher un gain de terrain en tapant en touche.
jouer le ballon à la main à l'endroit où a été commise la faute.
  • La mêlée :

La mêlée est formée pour reprendre le jeu lorsque chaque fois qu'il n'est pas recommencé par un coup d'envoi ou de renvoi, un coup de pied de pénalité ou un tenu. Six joueurs au maximum de chaque équipe forment la mêlée en formation 3-2-1. Après formation du dispositif, le demi de mêlée de l'équipe bénéficiaire de l'introduction, projettera le ballon sous sa première ligne. Son talonneur, éventuellement imité par d'autres, tentera de le repousser des pieds vers l'arrière (talonnage) afin de permettre à un coéquipier extérieur à la mêlée ou s'en étant détaché de le récupérer et d'initier un autre lancement de jeu.

  • Règle des 40-20 :

La règle des 40-20 (lire quarante - vingt, en transposition du forty - twenty anglophone) dispose qu'au cas où, après avoir boté un ballon en-deça de sa ligne des 40 mètres, un joueur trouve une touche autre que directe au-delà de la ligne de 20 mètres du camp défenseur, son équipe se verra attribuer, à ce niveau précis, une mêlée et son introduction. Et conséquemment, si celle-ci devait lui être favorable, une nouvelle chaîne tactique.

  • La touche :

La touche, en fonction de l'action immédiatement précédente, est

soit une rapide passe destinée à un équipier s'étant placé à proximité du remiseur (lequel positionné sur une parallèle tracée à 10 mètres de la touche, aura saisi le ballon adressé depuis celle-ci par un joueur qui, buste en avant l'avait projeté d'un mouvement cloché en sa direction).
soit une mêlée.
  • Les coups de pied de renvoi :

Les coups de pied de renvoi se font :

depuis la ligne médiane (à l'"entame" d'une mi-temps ou, après un changement de marque, par l'équipe à l'encontre de laquelle les points auront été scoré).
depuis la ligne des vingt mètres en coup de pied placé.
depuis la ligne de but, en coup de pied tombé (dropé), par un renvoyeur placé sous les poteaux, et ce, notamment si le ballon franchit la ligne de touche d’en but après avoir été joué par un joueur de l’équipe défendante ou bien qu'un joueur de l'équipe défendante se fasse plaquer avec le ballon dans son en-but.

[modifier] Composition d'une équipe

La partie est jouée par deux équipes comprenant chacune treize joueurs au maximum. Les règles internationales prévoient que chaque équipe peut désigner quatre joueurs remplaçants, avant le début de la rencontre, et que pas plus de douze remplacements ne peuvent être effectués au moyen de ces quatre remplaçants. Des changements illimités peuvent être réalisés avec les 17 joueurs désignés.

[modifier] La planète treiziste

Officiellement, le rugby à XIII est pratiqué dans 38 pays[1]. Mais il est réellement un sport de masse que dans quatre pays : Australie, Angleterre, Nouvelle-Zélande et Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les dirigeants australiens et anglais, trop longtemps protectionnistes, commencent à prendre conscience de l'importance de l'expansion du Rugby à XIII à travers le monde, avec la création d'organes internationaux comme la RLIF (Fédération Internationale de Rugby à XIII) et la RLEF (Fédération Européenne de Rugby à XIII) qui ont pour fonction d'aider les pays émergents et d'organiser les échanges entre les divers pays [2].

Article détaillé : Rugby à XIII dans le monde

[modifier] Les grandes nations treizistes

En Australie, le rugby à XIII est le sport national hivernal avec le football australien[3]. Il se pose comme le sport le plus populaire dans les États de la côte est, c’est-à-dire dans le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud et l'Australia Capital Territory. En 2006, le nombre de pratiquants était de 371 557, soit une augmentation de 11,2% par rapport à 2005[4]. À la télévision, le rugby à XIII se classe régulièrement parmi les meilleures audiences annuelles. En 2007, la finale de la NRL a réalisé le meilleur score d'audience de l'année.[5] Avec neuf clubs professionnels et plusieurs dizaines de milliers de pratiquants, Sydney est considérée comme étant la « capitale mondiale du rugby à XIII »[6].

En Angleterre, le rugby à XIII est un des cinq sports majeurs avec le cricket, le football, le rugby à XV et le tennis. Il est principalement joué dans les comtés nordistes du Yorkshire et du Lancastre, territoire où il naquit en 1895. Un nombre important de clubs existe néanmoins en Cumbrie ou à Londres. En 2004, la Rugby Football League annonce 62 463 licenciés. Le principal championnat anglais, la Super League, a atteint en 2007, la barre des 10 000 spectateurs de moyenne par match[7].

En Nouvelle-Zélande, le rugby à XIII est un sport populaire, mais loin derrière des sports comme le rugby à XV, le cricket ou le football[8]. Le XIII est surtout pratiqué par la population māori[9] et par les immigrés venus des îles du Pacifique[10]. Les New Zealand Warriors, seul club professionnel du pays jouant en NRL, jouissent d'une bonne popularité[11],[12].

En France, le rugby à XIII est un sport mineur qui comptait environ 9300 licenciés en 2004[13]. Il est essentiellement pratiqué dans quelques départements du sud, à savoir l'Aude, le Tarn, la Haute-Garonne, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales et le Vaucluse. Bien qu'aujourd'hui sport confidentiel, le rugby à XIII fut un sport de masse dans les années 1950, atteignant son zénith en juillet 1951, lorsque que l'équipe de France battit par trois fois l'Australie, devenant par ce fait officieusement championne du monde. Le retour à Marseille de la délégation fut acclamé par plus de 100 000 supporters[14].

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est le seul État ayant le rugby à XIII pour sport national exclusif[15]. Cet intérêt pour le rugby à XIII viendrait du fait qu'il se substitue aux guerres tribales[16]. Les Papous se passionnent pour le championnat australien et le State of Origin, au point que certains joueurs australiens sont de véritables stars en Papouasie[17].

[modifier] Autres nations pratiquant le XIII

Le Pays de Galles a eu une longue tradition treiziste. Durant plusieurs années, de nombreux joueurs gallois, notamment des quinzistes (Jonathan Davies, Scott Quinnell ou Scott Gibbs), sont allés tenter leur chance dans les clubs du nord de l'Angleterre. L'équipe nationale a souvent rivalisé avec les meilleurs, parvenant deux fois en demi-finale de la Coupe du Monde. Plusieurs tentatives d'installation d'un club professionnel gallois dans le championnat anglais ont échoué. Dernièrement, les Celtic Crusaders sont pressentis pour intégrer la league anglaise[18].

L'Irlande et l'Écosse ont des équipes nationales, généralement constituées de joueurs résidant en Angleterre, leurs championnats sont amateurs et d'un niveau peu élevé.

Divers archipels polynésiens ou mélanésiens (Fidji, Niue, Iles Cook, Tonga, Samoa) affichent une culture treiziste. Très originalement, il n'est pas rare que selon l'avancée des saisons, les joueurs pratiquent le XIII, le XV ou le VII. Le haut niveau ne s'y conçoit cependant que dans l'exil en Nouvelle-Zélande, en Australie ou en Angleterre.

La Nouvelle-Calédonie a participé dans les championnats internationaux de Rugby a XIII avec sa propre équipe nationale depuis 2003. La Nouvelle-Calédonie a participé dans le Coupe Pacifique de rugby à XII pour la première fois en 2004.

L'Italie[19], la Grèce[20] et Malte[21] ne sélectionnent presque que des joueurs titulaires de la double nationalité, nés en Australasie. Par contre, dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, la Serbie ou le Liban, existent de petits championnats joués par les locaux.

Durant les années 1960 et 1990, plusieurs tentatives d'introduction du rugby à XIII en Afrique du Sud ont échoué. Aujourd'hui, il subsiste un petit championnat mais l'équipe nationale est en gestation[22].

Il n'existe qu'un embryon de fédération au Maroc[23], celui-ci pourrait notamment bénéficier de l'expérience de quelques-uns des dizaines de joueurs ou responsables d'ascendance marocaine résidant en France.

En Russie, il existe un championnat semi-professionnel, financé par quelques mécènes locaux[24].

Aux États-Unis, malgré l'inexistence de moyens et de reconnaissance, perdure autour d'une dizaine de clubs, un noyau de passionnés. Ceux-ci ont, fin 2004, opposé bonne résistance (défaite 34 à 24) à l'équipe des Kangourous australiens venant de remporter le Tri-Nations[25]. En Jamaïque, par l'intermédiaire d'Anglais originaires des Caraïbes, un championnat et une équipe nationale viennent d'être créés.

[modifier] Les compétitions

[modifier] Internationale

L'équipe nationale australienne surnommée les Kangourous règne en maître sur le rugby à XIII international depuis plus de trois décennies, d'où un désamour du public pour les compétitions internationales. Mais grâce à la victoire des Néo-Zélandais lors du Tri-Nations de rugby à XIII 2005, un regain d'intérêt semble se profiler pour le jeu international qui a connu son heure de gloire durant les années 1950 [26].

[modifier] Intranationale

[modifier] Australie

  • State of Origin : série annuelle de trois matchs entre Queensland Maroons et les New South Wales Blues, le grand évènement treiziste de l'année.
  • City vs Country : confrontation annuelle entre une sélection de joueurs natifs de Sydney (City) contre une autre dont les joueurs sont natifs de ses alentours (Country). Ce match permet d'évaluer les joueurs susceptibles d'être sélectionnés pour les Blues de la Nouvelle-Galles du Sud.

[modifier] Nationale de clubs

Les deux principales compétitions de clubs dans le rugby à XIII sont la National Rugby League (Australie) et la Super League de rugby (Angleterre). Ces deux championnats sont les seuls à être entièrement professionnels dans le monde du rugby à XIII. Les vainqueurs de ces deux compétitions se rencontrent chaque année lors du World Club Challenge pour désigner le champion du monde des clubs.

[modifier] Australie

[modifier] Angleterre

  • Super League de rugby : championnat professionnel anglais auquel participent 11 équipes anglaises et, depuis 2006, une équipe française, les Dragons Catalans.
  • Coupe d'Angleterre de rugby à XIII : la plus vieille compétition treiziste, créée en 1896, qui regroupe les clubs amateurs et professionnel anglais. Depuis peu, des clubs français et russes sont engagés.

[modifier] France

[modifier] Nouvelle-Zélande

[modifier] Spécificités sociologiques traditionnelles du Rugby à XIII

Le rugby à XIII prend grandement sa source dans la césure sociologique distinguant à la fin du XIXe siècle les clubs huppés d'Angleterre méridionale de ceux à recrutement plus prolétaire du Nord du pays.

C'est en effet tant l'opposition des notables dirigeant alors le rugby que celle des joueurs du Sud majoritairement issus des milieux estudiantins qui interdit aux équipes des comtés du Yorkshire et du Lancashire d'autoriser non pas la rémunération de leurs rugbymen mais les simples compensations des heures non travaillées et remboursement des frais engagés dans le transport ferroviaire par ces hommes demeurés souvent ouvriers, mineurs ou petits employés.

Le rugby à XIII va devenir un ascenseur social pour la classe ouvrière, comme le raconte le livre et le film This Sporting Life où le personnage principal, Arthur Machin, mineur dans le nord de l'Angleterre, sort de sa condition sociale en jouant pour un club professionnel [27]. Cette rupture entre les 2 rugbys exprime l'antagonisme entre classes sociales et de ce fait l'opposition régionale entre le nord et le sud.

En Australie, le rugby à XIII est devenu rapidement le sport de la working-class et a été clairement soutenu par le parti travailliste lors de son implantation en 1908 [28]. Le XIII est pratiqué en masse à l'école publique, alors que son homologue quinziste, est le rugby des écoles privés [29]. Il est aussi le sport de la minorité aborigène [30], avec leur porte drapeau, le club de South Sydney, situé à Redfern, quartier défavorisé de Sydney [31].

En France, on constate que cet antagonisme existe puisque le XIII a particulièrement bien grandi dans des terres rebelles, tel l'ancien pays cathare [32]. Le XIII a toujours attiré des joueurs issus de l'immigration, d'abord des fils de militants de la CNT, ensuite des joueurs issus de l'immigration maghrébine [33].

En Afrique du Sud, de nombreux joueurs noirs de rugby à XV se sont expatriés dans le nord de l'Angleterre pour échapper à l'apartheid [34].

Si cet ancrage du rugby à XIII dans le monde ouvrier est toujours d'actualité, depuis que le rugby à XV est devenu professionnel en 1995, quelques changements commencent à survenir, notamment du côté de l'Angletterre, où le rugby à XIII est maintenant pratiqué dans les prestigieuses universités du sud.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Bonnery Louis, Le Rugby à XIII, le plus français du monde, Limoux, Cano & Franck, 1996
  • (fr) Garcia Henri, Rugby - Champagne, Paris, La Table Ronde, 1961
  • (fr) Passamar André, L'encyclopédie de Treize Magazine, Toulouse, Treize Magazine, 1984
  • (fr) Pratviel Bernard, Immortel Pipette, Portet-sur-Garonne, Edition Empreintes, 2004 (ISBN 2-913319-33-5)
  • (oc) Roch Alan, 13 coma Rugbi, IEO Descobèrtas, 2000
  • (fr) Rylance Mike, Le rugby interdit, Limoux, Cano & Franck, 2006 (ISBN 0-9553670-0-X)

[modifier] Références

  1. RLIF Member Nations
  2. (en)International Rugby League, sur rleague.com
  3. (fr)Cadre de vie en Australie, sur la Maison des Français de l'Etranger
  4. (en)ARL Report Participation, sur NRL.com
  5. (en) [pdf]Meilleures audiences TV 2007, en Australie
  6. (en)Dave Woods' unseen Tri-Nations, sur BBC.co.uk
  7. (en) engage Super League XII breaks records
  8. (en)Participation in sport, sur Sport & Recreation New Zealand
  9. (en) [pdf]Participation - Maori adults, sur Sport & Recreation New Zealand
  10. (en) [pdf]Participation - NZs Other cultures, sur Sport & Recreation New Zealand
  11. (en)Warriors turn Kiwis' heads
  12. (en)Bono the Warrior rocks Auckland with U2 , sur stuff.co.nz
  13. (fr) [pdf] Licences ATP 2004, sur jeunesse-sports.gouv.fr
  14. [image]Photo de la Canebière à Marseille en 1951, lors du retour du XIII de France
  15. (en)Lam looking to fleece Wales, sur BBC.co.uk
  16. (en)Wild Times at the Footy!
  17. (en)Speech at the Australian High Commissioner's reception, sur png.embassy.gov.au
  18. (en)History of Wales rugby League, sur cymrurl.com
  19. (en)Italia Rugby League
  20. (en)Greek Rugby League
  21. (en)Maltese Rugby League
  22. (en)South African Rugby League: History
  23. (fr)Club Sportif Marocain de Rugby à XIII
  24. (en)Russian Rugby League Federation
  25. (en)Kangaroos survive US scare, sur ABC Sport
  26. (en)Kiwis crush Kangaroos, sur abc.net.au
  27. (en)This Sporting Life (1963), sur Screenonline
  28. (en)Australia's 'Rugby League' Prime Ministers, sur RL1908
  29. (en)Rugby Union in Brisbane, sur ourbrisbane.com
  30. (en) [pdf]Aborigines in sport
  31. (en)Rabbitohs and NASCA Form New Alliance, sur souths.com.au
  32. (fr)Le sport des cathares, sur l'Humanité
  33. (fr)Rugby à 13 : l’empreinte marocaine, sur menara.ma
  34. (en)Research Reflections, sur Leeds Metropolitan University

[modifier] Liens externes