Rosa Parks

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Rosa Parks vers 1955 avec Martin Luther King
Rosa Parks vers 1955 avec Martin Luther King

Rosa Louise McCauley Parks, (4 février 1913, Tuskegee, Alabama États-Unis - 24 octobre 2005, Détroit, Michigan), était une couturière noire qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui valut le surnom de mère du mouvement des droits civiques de la part du Congrès américain.

Parks est devenue célèbre parce que le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama), elle refusa de céder sa place à un passager blanc dans un bus. Arrêtée par la police, elle se vit infliger une amende de 10 dollars (plus 4 dollars de frais de justice) le 5 décembre; elle fit appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir inconnu de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lança alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême cassa les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.

Sommaire

[modifier] Jeunesse et premiers engagements politiques

Rosa Parks est née à Tuskegee, Alabama, fille aînée d'une famille de deux enfants avec pour parents James et Leona McCauley, respectivement charpentier et institutrice. Dans son enfance, elle eut des problèmes de santé, dont une angine chronique. Après le divorce de ses parents, elle a grandi dans une ferme avec sa mère, ses grand-parents méthodistes et son frère Sylvester. Très attachée à ce que sa fille reçut une bonne éducation malgré les entraves à la scolarité des Noirs, sa mère Leona éduqua Rosa à la maison jusqu'à ses onze ans, puis elle fut envoyée à l'Industrial School for Girls, fondée par des familles blanches du Nord pour les enfants Noirs, à Montgomery où habitait sa tante. Ensuite, Rosa commença ses études secondaires à l'Alabama State Teachers College for Negroes mais elle ne put les suivre jusqu'à leur terme, car elle dut s'occuper de sa grand-mère puis de sa mère, qui tombèrent malades.

Le Ku Klux Klan défilant sur Pennsylvania Avenue à Washington en 1928
Le Ku Klux Klan défilant sur Pennsylvania Avenue à Washington en 1928

Elle se souvient que son grand-père montait la garde la nuit devant la ferme contre les actions du Ku Klux Klan. Sa jeunesse lui fait vite subir les affronts du racisme. Le KKK a d'ailleurs brûlé à deux reprises l'école qu'elle fréquentait, la Montgomery Industrial School for Girls. Bien que Rosa Parks ait raconté dans son autobiographie n'avoir pas eu une mauvaise impression des Blancs, elle a raconté des détails du racisme au quotidien (si vif dans le Sud des États-Unis) qui l'ont marquée, telles ces fontaines publiques réservées aux Blancs ou aux Noirs ("Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs").

Les autobus étaient un bon exemple de cette ségrégation au quotidien. Il n'y avait certes pas de bus ou de trains différents, mais des sections réservées aux Blancs et aux Noirs. Rosa Parks se souvenait cependant que les transports scolaires étaient interdits aux enfants jaunes et noirs. Pour aller à l'école de Pine Level, les enfants blancs prenaient le bus alors que les autres y allaient à pied : “Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs.”

En 1932, elle se marie avec Raymond Parks, un barbier activiste de la cause des droits civiques, membre du NAACP. Il collectait aussi de l'argent pour soutenir un groupe de jeunes Noirs, les "Scottboro Boys", qui étaient faussement accusés de viols sur deux femmes blanches. Il l'encourage à finir ses études secondaires, qu'elle achève malgré les charges familiales en 1934, à une époque où seulement 7% des Noirs obtiennent ce niveau d'étude. En 1940, les époux Parks deviennent membres de la ligue des électeurs (Voters' League).

Rosa a travaillé en tant que couturière de 1930 à 1955, mais elle eut aussi divers autres métiers telles qu'aide soignante. En décembre 1943, Parks devient membre du mouvement pour les droits civiques (American Civil Rights Movement) et travaille en tant que secrétaire à Montgomery pour la section de l'Alabama de l'association pour l'avancement des gens de couleur (National Association for the Advancement of Colored People, NAACP), présidée par Edgar Nixon. Sur son rôle dans l'association, elle déclara: "J'étais la seule femme là-bas, et ils avaient besoin d'une secrétaire, et j'étais trop timide pour dire non". Elle tint cette fonction jusqu'en 1957 lorsqu'elle quitte la ville de Montgomery. Début 1945, elle tint brièvement un emploi à la base aérienne de Maxwell, une zone fédérale où la ségrégation n'était pas en vigueur: "On peut dire que [la situation] à Maxwell m'a ouvert les yeux". Elle fut aussi femme de ménage pour un couple libéral, Clifford et Virginia Durr, qui sympathisèrent avec elle et l'encouragèrent à suivre une formation sur les droits des travailleurs et l'égalité raciale à la Highlander Folk School, à Monteagle (Tennessee), six mois avant son arrestation.

Comme beaucoup d'autres Afro-Américains, elle fut choquée par le meurtre sauvage de Emmett Till en août 1955[1] . Le 27 novembre suivant (soit quatre jours avant qu'elle ne refuse son siège), elle assista à un grand meeting sur son cas à Montgomery, dont le principal orateur était T.R.M. Howard, un activiste des droits civiques du Mississippi, à la tête du Regional Council of Negro Leadership.

[modifier] Boycott des bus de Montgomery

[modifier] Les événements précurseurs

Icône de détail Article détaillé : Plessy v. Ferguson.

En 1944, le joueur de base-ball Jackie Robinson dut affronter un cas semblable quand confronté à un officier de l'Armée à Fort Hood au Texas, il refusa de se diriger vers l'arrière du bus. Robinson fut traduit devant une cour martiale, qui l'acquitta.[2] Le NAACP pris en charge d'autres cas, comme celui d'Irene Morgan dix ans plus tôt, qui fut victorieux devant la Cour suprême sur des aspects commerciaux. Toutefois, cette victoire, ne rendit pas caduque les lois ségrégatives que dans la mesure où elles s'appliquaient au commerce inter-étatique, comme les lignes de bus entre différents États. Des activistes noirs avaient commencé à préparer la défense contre l'arrestation d'une fille de 15 ans, Claudette Colvin, lycéenne au Booker T. Washington High School de Montgomery. Le 2 mars 1955, Colvin fut menottée, arrêtée et expulsée manu militari d'un bus public après qu'elle eut refusé de céder son siège à un homme blanc. Elle clama que ses droits constitutionnels avaient été violés. Colvin était alors un membre actif du groupe de jeunesse du NAACP, pour lequel Rosa Parks était une conseillère.

Diagramme du bus dans lequel s'est assise Rosa Parks.
Diagramme du bus dans lequel s'est assise Rosa Parks.

Colvin se souvient, "Mme Parks disait, « Faites ce qui est juste. »" Rosa Parks leva des fonds pour la défense de Colvin, mais quand E.D. Nixon apprit qu'elle était enceinte, il fut jugé qu'elle n'était pas une symbole convenable pour leur cause. Peu après son arrestation, elle tomba enceinte d'un homme marié plus âgé ; cette transgression morale scandalisa profondément la pieuse communauté noire. Ses stratèges pensèrent que la presse ségrégationniste blanche ferait valoir la grossesse de Colvin pour discréditer tout boycott. Le NAACP a également étudié mais rejeté d'autres cas antérieurs à celui de Rosa Parks, jugés insuffisants pour faire face aux pressions du contradictoire dans un affrontement légal avec les lois segrégationnistes. Colvin était aussi connue pour ses dérapages verbaux. La plupart des charges contre elle furent abandonnées. Les stratèges du NAACP continuèrent à rechercher un plaignant au-delà de tout reproche.[3]

De même, une autre femme, Mary Louise Smith, n'avait pas été défendue, la rumeur voulant que son père fût alcoolique. Au contraire, Rosa Parks était une des femmes les plus distinguées de la ville, dont l'éducation ne souffrait aucune remarque, et donc un meilleur étendard pour la cause noire.

[modifier] Le boycott à Montgomery

Le carton des empreintes de Rosa Parks.
Le carton des empreintes de Rosa Parks.

Rosa Parks devint célèbre lorsque, le 1er décembre 1955 dans la ville de Montgomery, elle refusa d'obéir au conducteur de bus James Blake qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus.

Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs étaient réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentaient 75% des utilisateurs, étaient préposés à l'arrière du bus. Ils pouvaient néanmoins s'asseoir dans la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils devaient alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Comble de l'humiliation : si ces places étaient occupées, les Noirs devaient bien acheter leur billet à l'avant, mais devaient ressortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour rejoindre les emplacements qui leur étaient destinés. Mme Parks n'était pas la première personne à violer ce règlement et d'autres personnes l'avaient payé durement, parfois de leur vie.[réf. nécessaire]

Rapport de police sur Rosa Parks du 1er décembre 1955, page 2.
Rapport de police sur Rosa Parks du 1er décembre 1955, page 2.

Pendant des années, la communauté noire se plaignit de la situation et Mme Parks ne faisait pas exception : « Ma résistance à ces mauvais traitements dans le bus n'ont pas commencé avec cette arrestation. J'ai fait beaucoup de marche à pied à Montgomery. » Parks en fit une expérience publique un jour pluvieux de 1943 quand le chauffeur de bus James Blake, lui demanda de descendre du bus et d'y rentrer de nouveau par la porte arrière. Alors qu'elle se dirigeait vers la porte avant, elle laissa tomber son porte-monnaie ; elle s'assit un instant sur un siège réservé aux passagers blancs pour le récupérer. Furieux, le chauffeur de bus lui laissa à peine le temps de descendre du bus, qu'il accéléra. Rosa Parks marcha plus de cinq miles sous la pluie. Ironie du sort, c'était déjà le même chauffeur que le 1er décembre 1955.

Ce jour de 1955, elle n'avait semble-t-il pas planifié son geste, mais une fois décidée, elle l'assuma totalement. Elle fut arrêtée, jugée et inculpée de désordre public ainsi que de violation des lois locales. Elle joignit l'avocat Edgar Nixon, membre du chapitre de Montgomery du NAACP. Bien que furieux du traitement réservé à Madame Parks, il vit toutefois de suite l'intérêt symbolique du combat à mener. Il appela un avocat blanc, Clifford Durr, qui accepta de contester la loi sur la ségrégation dont Rosa Parks était la victime.

La nuit suivante, cinquante dirigeants de la communauté afro-américaine, emmenés par un jeune pasteur peu connu à l'époque Dr. Martin Luther King, Jr, se réunirent à l'église baptiste de la Dexter Avenue pour discuter des actions à mener à la suite de l'arrestation de Rosa Parks. Ils y fondent le Montgomery Improvement Association, dont ils élisent King comme président. Il y popularisera les théories de la non-violence et de la désobéissance civile. Le mouvement a trois revendications immédiates :

  1. que les Blancs et les Noirs puissent s'asseoir où ils veulent dans l'autobus ;
  2. que les chauffeurs soient plus courtois à l'égard de toutes les personnes ;
  3. que des chauffeurs noirs soient engagés.
Le bus dans lequel Rosa Parks est montée le 1er décembre 1955 est maintenant exposé au Musée Henry Ford (Dearborn, Michigan).
Le bus dans lequel Rosa Parks est montée le 1er décembre 1955 est maintenant exposé au Musée Henry Ford (Dearborn, Michigan).

La veille du procès, 35 000 tracts sont distribués pour inviter les Noirs à ne plus emprunter les bus le lundi 5 décembre. Le mot d'ordre fut repris le lundi par The Montgomery Advertiser, le journal noir local. Le mot d'ordre fut reconduit après une réunion à l'église. C'est le début du boycott des bus de Montgomery ; il se prolongera 381 jours. Des douzaines de bus publics sont restés au dépôt pendant des mois jusqu'à ce que la loi sur la ségrégation dans les bus publics fût levée. La plupart marchèrent à pied ; des taxis conduits par des Noirs firent des trajets au tarif du bus (10 cents). Quelques Blancs les rejoignirent, parfois par idéologie, parfois simplement parce qu'ils avaient besoin que leurs employés noirs viennent travailler. Peu à peu, grâce en partie à l'écho international qu'eut le mouvement, des fonds ont commencé à arriver, permettant de mettre en place un service d'autobus parallèle, ou plus modestement l'achat de paires de chaussures. Des actes violents furent perpétrés, y compris le dynamitage des domiciles de Martin Luther King et de l'avocat Edgar Nixon, et de nombreuses vexations furent recensées contre les Noirs. Fidèle à sa stratégie, King demande de ne pas répondre à ces actes. Ce mouvement provoqua beaucoup d'autres protestations contre la ségrégation menée aux États-Unis.

À travers son rôle initiateur du boycott, Rosa Parks aida à la prise de conscience des Américains dans la lutte pour les droits civiques. King écrit dans son livre paru en 1958, Stride Toward Freedom, « L'arrestation de Mme Parks fut l'élément déclencheur plutôt que la cause des protestations... »

Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis statua par l'arrêt Browdler v. Gayle que la ségrégation dans les bus était anticonstitutionnelle. La nouvelle ne parvint à Montgomery que le 20 novembre. Le boycott cessa le lendemain.

Toutefois, la violence continua avec des tirs contre les bus et le domicile de Luther King et des explosions visant les églises fréquentées par les Noirs. Et si la ségrégation avait été abolie dans les bus de l'état, ce n'était pas encore le cas pour les liaisons inter-étatiques. Un groupe de jeunes fonda le Freedom Ride, mais après quelques jours, un de ces bus est stoppé par le KKK ; ses occupants sont battus et le car brûlé. Ce n'est qu'en 1964 que les lois ségrégationnistes Jim Crow sont abrogées par le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, puis en 1965 par le Voting Rights Act qui supprime les tests et les taxes pour devenir électeur.

[modifier] Son travail pour les droits civiques

Par la suite, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement des droits civiques. Ne trouvant pas de travail à Montgomery et sous la pression de ses proches inquiets pour sa sécurité, mais aussi en raison de quelques désaccords avec les leaders Noirs de la ville, elle se rendit en 1957 dans le Nord, à Hampton en Virginie puis à Detroit dans le Michigan.

Elle y travailla en tant que couturière, jusqu'à ce qu'elle se joigne à l'équipe du représentant démocrate du Michigan, l'Afro-américain John Conyers à la Chambre des Représentants des États-Unis pour lequel elle travailla de 1965, jusqu'à sa retraite le 30 septembre 1988.

Ce combat contre les discriminations déboucha en 1964 avec le Civil Rights Act, loi qui interdit toute forme de discrimination dans les lieux publics et en 1965 avec le Voting Rights Act qui supprima les tests et autres taxes pour devenir électeur aux États-Unis.

Le Rosa and Raymond Parks Institute for Self Development est fondé en février 1987 conjointement par Rosa Parks et Elaine Eason Steele en l'honneur du mari de Rosa, Raymond Parks (décédé en 1977). L'institut organise des visites en bus pour les jeunes générations en leur montrant les sites importants du mouvement pour les droits civiques. Lors d'une visite en 1997, le bus tomba dans une rivière et tua Adisa Foluke, que tout le monde considérait comme son petit fils adoptif, et en blessa beaucoup d'autres.

En octobre 1995, elle avait participé à la "Million Man March", qui rassembla plus d'un million de Noirs à Washington.

Ses dernières années furent difficiles. Elle fut notamment hospitalisée après un hold-up commis 30 août 1994 par un jeune homme de 28 ans, Joseph Skipper, qui lui vola 53 dollars. Il fut condamné le 8 août 1995 à 15 ans de prison. Rosa Parks lui pardonna partiellement, puisqu'elle souhaita qu'il puisse se racheter et non aller en prison. Elle eut à la fin de ses jours des difficultés à payer son loyer et dut faire appel à l'aide de son Église, pour que son propriétaire arrête les poursuites judiciaires.

[modifier] Décès et funérailles

Rosa Parks résida à Detroit jusqu'à sa mort le 24 octobre 2005. Depuis 2004, elle souffrait de démence dégénérative.

Après son décès, la classe politique dans son ensemble lui a rendu hommage. Le président George W. Bush a honoré sa mémoire dans une allocution télévisée et sa dépouille est restée exposée deux jours dans la rotonde du Capitole pour un hommage public. Privilège réservé d'habitude aux hommes politiques et aux soldats, Rosa Parks est la 31e personne après l'ancien président Ronald Reagan en juin 2004 et la première femme à recevoir cet honneur. Elle est également la deuxième personnalité noire (la première fut Jacob J. Chestnut) et la seconde personne ne faisant pas partie du gouvernement (la première était le français Pierre L'Enfant en 1909) à recevoir un tel hommage de la part du gouvernement fédéral.

Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles en l'église Greater Grace Temple à Detroit le 2 novembre. Une estimation fait état de 60 000 américains à lui avoir rendu hommage dans les premiers jours qui suivirent son inhumation dans son État natal de l'Alabama et à Washington. De nombreuses personnalités y ont assisté, l'ancien président Bill Clinton, la sénatrice de New York Hillary Clinton, le pasteur noir Jesse Jackson, des élus noirs du Congrès, des dirigeants du mouvement des droits civiques et d'autres dignitaires. La chanteuse Aretha Franklin a également chanté pour l'occasion. Le président américain avait également décrété que tous les drapeaux soient mis en berne le jour de son enterrement. Le corbillard lui-même fut suivi d'un bus des années 1950 recouvert d'un linceul noir.

Suite à son décès, le bus dans lequel s'est déroulée l'arrestation de Rosa Parks a été drapé d'un linceul rouge et noir jusqu'aux obsèques officielles. Enfin, les premières places des bus de Montgomery sont restées vacantes jusqu'au jour de son enterrement. Elles furent recouvertes d'une photo de Rosa Parks entourée d’un ruban noir portant l'inscription suivante : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »

[modifier] Compléments

[modifier] Hommages

  • Elle assise pour que nous puissions nous lever. (...) Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté. Révérend Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
  • Elle a souvent été décrite par les médias comme un genre de femme simple qui serait rentrée dans l'histoire un peu par hasard. Ce n'est pas vrai. C'était une femme très courageuse qui a consciemment risqué sa vie et la prison pour briser le système de l'apartheid. Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
  • Il y a très peu de personnes qui peuvent dire que leurs actions et leur conduite ont changé la face de la nation, et Rosa Parks est l'un de ces individus. Le représentant John Conyers.
  • Si je suis ici, c'est uniquement grâce à elle. Kwame Kilpatrick, maire noir de Detroit, rendant hommage à Rosa Parks, le 25 octobre 2005.
  • Elle fut une pionnière des droits civils [...] qui a inspiré une génération entière de gens à lutter pour leur liberté. Condoleeza Rice, première femme noire secrétaire d'État, originaire de l'Alabama.
  • Une authentique héroïne américaine [...] Elle était très humble et très mesurée dans ses paroles. Mais au-dedans d’elle-même, elle avait une détermination farouche [...] Par son courage et son exemple, elle a jeté les bases qui ont permis au pays de vivre en accord avec ses convictions. Le démocrate Barack Obama, seul sénateur Noir.
  • Le courage de Rosa Parks témoigne que chacun d'entre nous a la capacité de contribuer à édifier un monde meilleur et plus juste. Cette femme restera, pour tous les antiracistes, un bel exemple de simplicité, de ténacité et de fraternité. SOS Racisme, le 25 octobre 2005.
  • Rosa Parks était une héroïne, non seulement aux yeux des communautés minoritaires du Sud américain et des femmes, mais de l’humanité tout entière. Paul Martin, premier ministre du Canada du 12 décembre 2003 au 6 février 2006.
  • Rosa Parks a prouvé au monde qu'une action directe, et non-violente avec un but précis peut porter fruit et changer le cours de l'histoire [...] Son engagement, son courage et sa lutte pour les droits civiques, et contre le racisme sont des exemples pour tous les activistes du monde entier. Le parti vert allemand.
  • Je crois fermement que Dieu place différentes personnes à différentes périodes de l'histoire pour que de grandes choses se passent, Je crois que Rosa Parks est l'une de ces personnes".Bob Riley, gouverneur de l'Alabama.
  • Mark Camphouse, compositeur, écrivit la pièce A Movement for Rosa en l'hommage de Rosa Parks.
  • Le groupe américain Outkast lui a dédié une chanson à son nom dans l'album Big Boy and Dre present... en 2001.
  • En 2006, le chanteur français Pascal Obispo lui a dédié une chanson Rosa, dans son album Les Fleurs du bien.

[modifier] Honneurs pour Rosa Parks

La médaille d'or du Congrès pour Rosa Parks porte la légende "Mother of the Modern Day Civil Rights Movement"
La médaille d'or du Congrès pour Rosa Parks porte la légende "Mother of the Modern Day Civil Rights Movement"

En 1979, le NAACP la décora de la Spingarn medal, sa plus haute distinction, et elle reçut l'année suivante le Martin Luther King Sr. Award. Elle fut nommée au Michigan's Women Hall of Fame en 1983 pour son action en faveur des droits civiques. En 1990, le "Centre Kennedy" de Washington, lors de son soixante-dix-septième anniversaire lui a décerné un prix. Elle reçut le Prix de la Paix Rosa Parks en 1994 à Stockholm en Suède, puis la Médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction décernée par l'exécutif américain en 1996, des mains de Bill Clinton.

Rosa Parks et le président américain Bill Clinton.
Rosa Parks et le président américain Bill Clinton.

En 1998, elle devint la première récipiendaire du Freedom Conductor Award décerné par le National Underground Railroad Freedom Center. L'année suivante, elle reçut la Médaille d'or du Congrès (Congressional Gold Medal), la plus haute distinction décernée par l'organe législatif américain, puis le Detroit-Windsor International Freedom Festival Freedom Award. En septembre 1999, elle a reçu les honneurs de l'"Alabama Academy of Honor", une organisation qui récompense les citoyens méritants de l’Alabama.

En 1999, le magazine Time nomma Rosa Parks une des vingt plus importantes figures du XXe siècle. En 2000, son État natal lui remit l'Alabama Academy of Honor ainsi que la première Governor's Medal of Honor for Extraordinary Courage. En décembre de la même année, la Troy State University de Montgomery a donné son nom à un musée et une bibliothèque. Une rue et une école portent aussi son nom à Detroit[4]. Elle a également reçu des récompenses de doctor honoris causa de deux douzaines d'universités de par le monde et a été fait membre honoraire de la sororité Alpha Kappa Alpha.

En 1992, elle a publié un livre pour enfants, Rosa Parks: My Story, une chronologie expliquant sa vie jusqu'au jour où elle refusa de céder son siège. Ce livre fut suivi par ses mémoires Quiet Strength. La Bibliothèque et musée Rosa Parks (Rosa Parks Library and Museum) à Montgomery, fut inaugurée en novembre 2001. L'objet le plus populaire du musée est une sculpture de Rosa Parks assise sur le banc d'un bus. Le documentaire "Mighty Times: The Legacy of Rosa Parks" a été nominé en 2002 aux Academy Award for Documentary Short Subject. Cette année là, elle a également collaboré à un téléfilm racontant sa vie, son rôle étant joué par Angela Bassett.

En septembre 2006, un Lycée Rosa Parks a ouvert ses portes à Neuville-sur-Saône (Rhône).

En 2006, le chanteur français Pascal Obispo rendait hommage à Rosa Parks au travers de sa chanson Rosa. Lors de sa tournée 2007, Rosa est un très grand moment plein d'émotions pendant le concert. Le clip plein de sens illustrant cette chanson était projeté pendant le concert.

Le 10 mai 2007, Pascal Beaudet, maire d'Aubervilliers, inaugure la place Rosa-Parks, sur l'esplanade du marché du centre-ville.

[modifier] Citations de Rosa Parks

À propos du Martin Luther King Day, jour férié fêtant le jour anniversaire de la naissance du leader noir, Rosa Parks s'inquiéta de l'affadissement de son image et du risque que l'on ne se souvienne de lui, que comme un rêveur (dreamer). Elle déclara: Dans mon souvenir, il était plus qu'un rêveur. Il était un activiste dans l'action, autant qu'un orateur contre l'oppression.

Nous devons redoubler d’efforts pour essayer d’inspirer notre jeunesse et les inciter à vouloir étudier notre héritage ainsi qu’à savoir ce que cela signifie être noir dans l’Amérique d’aujourd’hui. Citation de 1988.

"Jusqu'à présent, je crois que nous sommes sur la planète Terre pour vivre, nous épanouir et faire notre possible pour rendre ce monde meilleur afin que tout le monde puisse jouir de la liberté."

[modifier] Références

  1. Justice department to investigate 1955 Emmett Till murder, United States Department of Justice, mai 2004, site visité le 27 mai 2007. In the document, R. Alexander Acosta, Assistant Attorney General for the Civil Rights Division, states, "This brutal murder and grotesque miscarriage of justice outraged a nation and helped galvanize support for the modern American civil rights movement."
  2. "Jackie Robinson sur www.about.com,
  3. "Is Barbershop Right About Rosa Parks?", Slate, September 27 2005
  4. Article du Time.

[modifier] Liens externes

[modifier] Officiels

[modifier] Multimédia et interviews

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[modifier] Divers