Religion en Belgique

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[modifier] Pratique actuelle

Selon le Baromètre du religieux 2008, étude réalisée en Communauté française par le bureau d'étude Sonecom pour le compte de la Libre Belgique, de Dimanche paroissial, de la Radio-Télévision belge de la Communauté française, de Lumen Vitae et de l'Université catholique de Louvain, 43 % des Belges francophones se disent catholiques, 17 % se disent athées, 12 % musulmans, 10 % agnostiques et 0,8 % déclarent se reconnaître dans la laïcité organisée. En Région de Bruxelles-Capitale, les musulmans représentent un tiers de la population. Toujours selon cette étude, 80 % des sondés répondent qu'ils sont attachés aux traditions religieuses et 68 % qu'ils sont croyants. 42 % affirment qu'ils sont croyants non pratiquants et plus de 25 % qu'ils sont pratiquants. 23 % des Belges francophones déclarent avoir assisté à au moins dix offices religieux au cours des douze derniers mois, 8 % déclarent assister à au moins un office par semaine, 33 % déclarent ne pas avoir pénétré dans un lieu de culte[1].

[modifier] Reconnaissance officielle

À l'origine, la bourgeoisie belge tant libérale que catholique s'unit contre l'autoritarisme de Guillaume d'Orange (Union des oppositions, 1828) et conclut un accord sur les rapports entre l'Église et l'État, dont les grands principes avaient été émis en France par le prêtre Félicité de Lamennais, mais ces principes ne furent appliqués qu'en Belgique. Il s'agit d'une laïcité pluraliste : l'État ne reconnaît aucune religion comme officielle mais les reconnaît toutes selon les principes qui viennent d'être rappelés. Il n'y a d'ailleurs par exemple pas de concordat entre la Belgique et le Vatican et la Constitution belge dès 1830 ne mentionnne nulle part le mot Dieu, même si, pourtant, le pays était à plus de 90 % catholique et si le clergé y était très influent.

En 1830, cette voie mennaisienne, bien que contradictoire de la doctrine officielle de Rome, n'y fut pas critiquée. Elle permit un type d'entente politique entre laïques et catholiques que l'on baptisa unionisme. La devise de la Belgique « L'union fait la force » fut adoptée en 1828 par les libéraux et catholiques dans cet esprit de tolérance, de pluralisme et de séparation du civil et du religieux. Dans les grandes lignes, les principes mennaisiens ont continué à inspirer les rapports entre le religieux et le civil, de même que la manière dont les catholiques à travers une série d'organisations (syndicats, partis, écoles, etc.), entendaient étendre leur influence, non pas à l'ombre d'un pouvoir civil favorable (doctrine de Rome), mais en jouant le jeu du libéralisme et de la démocratie comme le voulait Lammennais. Depuis, la situation a fortement évolué avec la déchristianisation et la reconnaissance d'autres religions que le catholicisme qui n'était concurrencé en 1830 que le judaïsme et le protestantisme.

Aujourd'hui, les cultes peuvent recevoir une reconnaissance officielle. Les critères de sont les suivants : regrouper un nombre significatif de fidèles ; disposer d’un organe qui représente le culte concerné dans ses rapports avec les autorités ; être établi dans le pays depuis plusieurs décennies ; avoir une utilité sociale ; ne développer aucune activité contraire à l’ordre social.

C'est le ministre de la Justice qui examine les demandes de reconnaissance. Le 26 août 2005, l'Église Erzdiözese, c'est-à-dire l'Église syriaque orthodoxe d'Antioche, a introduit une telle demande de reconnaissance. L'Union bouddhique belge a également pris des contacts avec le cabinet de Laurette Onkelinx et une délégation a été reçue pour la première fois le 10 février 2006[2]. L'UBB a introduit le 20 mars 2006 une demande de reconnaissance officielle du bouddhisme, en vertu de la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, comme philosophie non confessionnelle. Le Gouvernement fédéral a entamé le processus de reconnaissance le 30 mars 2007[3].

[modifier] Sources

  1. Christian Laporte, «  La Belgique terre religieuse » dans La Libre Belgique, 11 mars 2008 [lire en ligne].
  2. Peter Vanvelthoven, ministre de l'Emploi, en réponse à une question orale de Clotilde Nyssens (Centre démocrate humaniste), sur « Les demandes de reconnaissance de cultes », Sénat de Belgique, 9 février 2006.
  3. Communiqué de presse du ministère de la Justice du 30 mars 2007 : Laurette Onkelinx initie la reconnaissance du bouddhisme en Belgique.
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