Religion aztèque

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La religion chez les Aztèques est principalement astrale et se caractérise par un polythéisme illimité. Il s'agit en effet d'une religion strictement fonctionnaliste c’est-à-dire que les dieux, voués à la conservation du monde, sont affectés à des tâches précises d'assistance aux hommes. Cela dit, il existe un culte dominant, celui du dieu Soleil, Huitzilopochtli. Les Aztèques se considèrent en effet comme le peuple élu du Soleil chargé d'en assurer la marche en le nourrissant. Ce sentiment est renforcé par la réforme sociale et religieuse de Tlacaelel sous le règne des empereurs Itzcoatl, Moctezuma Ier et Axayacatl au milieu du XVe siècle. Le mythe de la création du monde chez les Aztèques éclaire cette idée.

Calendrier aztèque réprésentant des éléments de la création du monde aztèque (cosmogonie)
Calendrier aztèque réprésentant des éléments de la création du monde aztèque (cosmogonie)

Sommaire

[modifier] Cosmogonie aztèque

Selon ce mythe, au commencement du monde, tout était noir, sans vie, mort. Les dieux se réunirent à Teotihuacan en se posant la question de qui aurait la charge d'éclairer le monde. Deux dieux proposent leur candidature puis l'un d'eux, appelé Tecciztecatl (celui de la conche), recule devant le brasier où il était nécessaire de se jeter : il devint la Lune. Le second, un petit dieu humble et pauvre appelé Nanahuatl (Le bubonneux), sans doute faut-il y voir une métaphore du peuple aztèque à ses débuts, se jette sans hésiter dans le brasier et devient le Soleil. Mais les deux astres restent inertes dans le ciel il est indispensable de les nourrir. Alors les autres dieux décident de se sacrifier et de donner l'« eau précieuse » (chalchiuatl) qui est nécessaire, à savoir le sang. Les hommes sont contraints par conséquent de réitérer éternellement le sacrifice divin originel.


[modifier] Dieux Aztèques

  • Atlaua : dieu primitif des mexicains
  • Centeotl : dieu du mais
  • Chalchihuitlicue : compagne de Tlaloc, déesse des fleuves, lacs et rivières
  • Chantico : déesse associée au seigneur des morts, ainsi qu'au dieu du feu Chicomecoatl
  • Chihuacoatl : déesse de la terre
  • Coatlicue : Mère des Dieux, déesse de la Terre
  • Coyolxauhqui : déesse de la lune et de la nuit
  • Ehecatl : dieu du vent
  • Huitzilopochtli : dieu de la guerre et du soleil
  • Quetzalcoatl : dieu de l'homme civilisé et du savoir
  • Macuilxochtl : dieu de l'adolescence
  • Mayavel : dieu de l'agave
  • Mictecacihuatl : déesse des Enfers (le Mictlan), épouse de Mictlantecuhtli
  • Mictlantecuhtli : dieu seigneur des Enfers (le Mictlan)
  • Ometeotl : père des hommes
  • Tezcatlipoca : dieu de la nuit et de la guerre
  • Tititl : dieu des jours courts
  • Tlaloc : dieu de la pluie
  • Tlazolteotl : déesse qui remettait les pêchés des hommes mourants
  • Tonatiuh : dieu du soleil
  • Uixtocihualtiuh : déesse du sel
  • Xilonen : déesse de l'adolescence
  • Xipe Totec : dieu de la végétation
  • Xochipilli : dieu de la beauté, de l'amour,des fleurs des fêtes et de la musique
  • Xochiquetzal : déesse de l'amour et des fleurs
  • Xolotl : jumeau de Quetzalcoatl
  • Xutexulte : dieu de la pêche
  • Yacatecuhtli : dieu du commerce

[modifier] Sacrifices

Sacrifice aztèque, Codex Mendoza
Sacrifice aztèque, Codex Mendoza

Ce sang, ce sont essentiellement des prisonniers de guerre qui le fournissent, parfois en grande quantité comme pour l'avènement d'Ahuitzotl où sans doute plusieurs milliers de prisonniers sont sacrifiés[1]. Cela explique les guerres perpétuelles des souverains successifs, l'impressionnant «fleuve de sang» dans lequel baignent les populations soumises aux Aztèques. Les formes de sacrifices sont variées — pendaisons, crémation — mais la forme la plus fréquente est l'arrachement du cœur sur une victime encore vivante sur la pierre du sacrifice (Une pierre de 2,5 mètres de diamètre sur 70 cm d'épaisseur avec une dépression en son milieu à l'endroit où étaient placés les cœurs humains). Le plus surprenant est que de nombreux Aztèques sont aussi volontaires car selon leur croyance la vie qui les attend dans l'autre monde dépend non de leurs actions sur terre mais de leur trépas et les deux morts les plus glorieuses sont le sacrifice ou la mort au combat. Les Dieux étaient représentés, lors des cérémonies religieuses, par un quelconque reptile qui recevra les offrandes lui-même.

Sacrifice humain décrite par un Aztèque [réf. souhaitée]:

« L'Indien prenait sa petite charge des cadeaux qu'emmenaient les chevaliers du soleil, ainsi que le bâton et le bouclier, et commençait à monter pas à pas vers le haut du temple, ce qui représentait la course du soleil d'est en ouest. Quand il atteignait le sommet et se dressait au centre de la grande pierre solaire, qui était là pour indiquer midi, les sacrificateurs arrivaient et l'y sacrifiaient, en lui ouvrant la poitrine par le milieu avec un couteau de silex. On lui sortait le cœur et on l'offrait au soleil, en jetant le sang vers lui. Après, pour représenter la descente du soleil vers l'ouest, ils laissaient rouler le cadavre au bas des marches. »

[modifier] Assimilation de dieux étrangers

Huitzilopochtli (Codex Telleriano-Remensis)
Huitzilopochtli (Codex Telleriano-Remensis)

Les formes de sacrifices multiples correspondent à différents dieux, dont le plus puissant et le plus assoiffé de sang est Huitzilopochtli. En effet la religion aztèque assimile tous les dieux des peuples vaincus qui entrent dans le panthéon des vainqueurs. Soit sa personnalité est en concordance et coïncide avec celle de l'un de leurs dieux soit ils lui rendent un culte dans un temple réservé à ces dieux étrangers.

[modifier] Le clergé

Les prêtres, qui exerçaient l'autorité quand les Aztèques étaient un peuple migrant, voient celle-ci s'amenuiser au profit de l'aristocratie guerrière mais ils restent dispensés d'impôts. De plus leur nombre à tendance à s'accroître dans les dernières années de l'empire. À la tête du clergé l'on trouve les prêtres des deux dieux, Huitzilopochtli, le dieu tribal des Aztèques et Tlaloc, le dieu de la pluie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. 3 à 4000 par an selon le conquistador Cortès, lire Charles C. Mann, Marina Boraso (trad.), 1491. Nouvelles révélations sur les Amériques avant Christophe Colomb, Albin Michel, 2007, (ISBN 9782226175922), p.144

[modifier] Bibliographie

  • Karl Taube, Mythes aztèques et mayas, Seuil, collection sagesse, Paris, 1995, 157 pages, ISBN 2-02-022047-4
  • Michel Graulich, Le Sacrifice humain chez les Aztèques, éd. Fayard, Paris, 2005, ISBN 2-213-62234-5

[modifier] Articles connexes

Religions précolombiennes de Mésoamérique

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les dieux aztèques.