Radiodiffusion-télévision française

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Logo de Office de Radiodiffusion-Télévision Française
Repères historiques
Création : 9 février 1949
Dates clés : 9 février 1949 : Création

4 février 1959 : Transformation en EPIC

27 juin 1964 : Suppression

Disparition : 27 juin 1964
Personnages clés : Wladimir Porché
Gabriel Delaunay
Christian Chavanon
Raoul Ergman
Robert Bordaz
Fiche d’identité
Forme juridique : Société nationale jusqu'au 4 février 1959

Établissement public à caractère industriel et commercial

Siège social : France RTF

Avenue de Friedland
75008 Paris

Activité(s) : Audiovisuel
Filiale(s) : Stations de radio :
France I
France II
France III
France IV
France V

Chaînes de télévision :
La première chaîne
La deuxième chaîne

Consultez la documentation du modèle

La Radiodiffusion-Télévision Française (ou RTF) était une société nationale française en charge du service public de l’audiovisuel, créée le 9 février 1949 en remplacement de la Radiodiffusion française (RDF). La RTF devient un établissement public à caractère industriel et commercial le 4 février 1959 et est remplacée par l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) le 27 juin 1964 (loi n° 64-621).

Sommaire

[modifier] Organisation

La Radiodiffusion-Télévision Française (RTF) ne dispose d'aucune autonomie. Elle est placée sous le contrôle entier de l'État, conformément à l'ordonnance de 1945 sur le monopole d'État sur les ondes nationales. Le 31 décembre 1953, l'Assemblée nationale vote un plan de développement de cinq ans pour la télévision, dans lequel un amendement instaure le monopole de programmation et de production de la RTF. Le 21 décembre 1960, la loi de finances réaffirme le monopole "d'émission et d'exploitation" de la RTF.

"La RTF, c'est le gouvernement dans la salle à manger de tous les Français !" Alain Peyrefitte, ministre de l'Information, 1964.

[modifier] Direction

La RTF est placée sous l'autorité directe du ministre de l'Information et ne possède aucun organe délibérant. Directeurs généraux :

  • Wladimir Porché : 09/02/1949 - 01/02/1957
  • Gabriel Delaunay : 01/02/1957 - 24/07/1958
  • Christian Chavanon : 24/07/1958 - 21/03/1960
  • Raymond Janot  : 21/03/1960 - 24/02/1962
  • Robert Bordaz : 24 /02/1962 - 27/06/1964

Les directeurs de l'information et des programmes sont nommés directement en Conseil des ministres.

Directeurs des programmes (Télévision) :

  • Jean Luc : 04/1949 - 02/1951
  • Jean Arnaud : 02/1951 - 06/1952
  • Jean d'Arcy : 06/1952 - 10/1959
  • Albert Ollivier : 10/1959 - 18/07/1964. Albert Ollivier est décédé le 18 juillet 1964

Directeurs de l'information :

  • Louis Terrenoire : 07/07/1958 - 11/1958
  • Albert Ollivier : 11/1958 - 10/1959
  • André-Marie Gérard : 06/1961 - 04/1963

En avril 1963 sont créées deux directions de l'information distinctes (radio et télévision) :

  • Raymond Marcillac : 04/1963 (télévision)

Directeurs du service des Sports :

  • Raymond Marcillac : 12/09/1958

[modifier] Budget et ressources

Le budget de la RTF est directement versé par le Ministère de l'Information dont elle dépend entièrement. Les dépenses sont contrôlés, à priori, par un contrôleur financier représentant le ministre des Finances. Pas un contrat, une promotion ou l'acquisition d'un nouveau matériel n'est possible sans l'acceptation du ministre des Finances. Le nouveau statut d'établissement public à caractère industriel et commercial accordé en 1959 lui permet tout de même de disposer d'un budget autonome.

Le 30 juillet 1949, une loi est votée par le Parlement taxant les récepteurs de télévision (3 000 anciens francs).

Le 24 mai 1951, la publicité sans marque ou "propagande collective d'intérêt général" est autorisée à la radio publique (elle sera introduite à la télévision en 1959).

[modifier] Sièges

Le siège de la RTF était situé avenue de Friedland, dans le 8e arrondissement de Paris. Les studios, régies et locaux techniques de la télévision étaient répartis entre le 13-15 rue Cognac-Jay et les Buttes-Chaumont, où de vastes studios modernes construits en 1954 à la place des anciens studios Gaumont produisaient la quasi-totalité des programmes diffusés.

La RTF ne profitera qu'à peine six mois de sa nouvelle "Maison", nouveau siège ultra moderne de 25 000 m² inauguré le 14 décembre 1963 par le président de la République, Charles de Gaulle, au 116 avenue du Président-Kennedy, dans le 16e arrondissement de Paris, avant qu'elle ne devienne la Maison de l'ORTF.

[modifier] Antennes de diffusion

La RTF était composée de cinq chaînes de radio et deux chaînes de télévision.

La réforme Dhordain du 8 décembre 1963 rebaptise les chaînes de radio de la RTF après un référendum auprès des auditeurs.

[modifier] Radio

[modifier] Télévision

[modifier] La télévision régionale

Jusque-là expérimentation parisienne, la télévision française, en retard de développement vis à vis des États-Unis et de l’Angleterre, voit sa zone d'émission s'étendre dès 1950, avec la décision du gouvernement de créer les premières stations régionales de télévision, afin de permettre aux régions urbanisées et industrielles, à proximité des frontières, de capter les signaux de télévision :

10 avril 1950 : Mise en service de l'émetteur de télévision régionale à Lille. Télé-Lille, première télévision régionale française, émettant pendant environ deux heures en fin de journée, et dotée de son propre journal télévisé régional "Images du Nord". Le journal national est acheminé chaque jour en train et diffusé sur la région le lendemain en différé. Télé-Lille arrose une grande partie de la Belgique de Gand à Tournai et compte alors cinq fois plus de téléspectateurs belges que français.

Février 1952 : Premier faisceau hertzien de télévision entre Lille et Paris, permettant à l'émetteur lillois de devenir le premier relais de l'émetteur parisien de la Tour Eiffel et de relayer le programme national de la RTF.

15 octobre 1953 : Mise en service de l'émetteur de télévision régionale de Strasbourg. Télé Strasbourg diffuse ses premières émissions.

A la rentrée de 1954, les décrochages régionaux se mettent en place de 19h00 à 20h30 sur la première chaîne.

20 septembre 1954 : Inauguration de la station marseillaise de télévision de la RTF, Télé Marseille.

8 novembre 1954 : Inauguration de la station régionale de Lyon, Télé Lyon.

24 décembre 1954 : Création de la station régionale d'Alger, Télévision d'Algérie, qui à la suite de l'indépendance deviendra la Radiodiffusion-télévision algérienne (RTA), le 28 octobre 1962.

Août 1961 : Naissance de la station régionale de Toulouse.

25 janvier 1962 : Création du centre de télévision régionale de la RTF à Bordeaux.

Février 1963 : Création de la station régionale de Rennes.

Octobre-décembre 1963 : Le ministre de l’information, Alain Peyrefitte, décide une régionalisation de la RTF autour de Centres d’Actualités Télévisés (CAT) et la mise en place de journaux télévisés régionaux pour toutes les régions. Le ministre inaugure lui-même toutes ces nouvelles éditions régionales en commençant par Lille, le 15 novembre 1963. A partir de cet instant, l’information occupe une place prépondérante dans les programmes régionaux par rapport à la production artistique.

12 décembre 1963 : Le centre de production télévisé de Lorraine Champagne-Ardenne s'installe dans les locaux de la radio à Nancy, et inaugure Télé Lorraine-Champagne.

Février 1964 : La région de Nice reçoit son premier journal local depuis le centre de la Brague à Antibes, en décrochage de la station marseillaise.

26 juin 1964 : la région RTF de Nantes (Loire-Atlantique, Ouest du Maine-et-Loire, Nord de la Vendée) reçoit Télé Loire Océan depuis le centre émetteur de Haute-Goulaine. OF Nantes lancement JT régional.gifOuest-France 1964)

30 novembre 1964: Télé-Normandie voit le jour depuis le studio de Rouen, la station couvre les cinq départements normands (Seine-Maritime, Eure, Calvados, Manche et Orne). Début 1966, la deuxième station normande installée à Caen diffuse son premier journal destiné aux téléspectateurs du Calvados, de la Manche et de l'Orne.

A partir du 1er avril 1964, la deuxième chaîne relaie les programmes régionaux sur la plupart de ses émetteurs UHF, afin que les éditions régionales soient distribuées au mieux du découpage des circonscriptions administratives régionales (les futures régions). Les vastes zones de réception VHF de chaque émetteur de la première chaîne sont souvent reçues par plusieurs régions différentes, le réseau ayant été initialement conçu pour couvrir un maximum de population avec un minimum de fréquences. Les réseaux UHF, complétés par des "émetteurs intercalaires" (Parthenay, Alençon, Amiens St-Just, Chaumont, Alès Mt Bouquet, St Flour...) ont des zones de diffusion qui "cadrent" bien mieux avec le découpage des régions créées en 1972.

Ainsi, l'émetteur de Niort diffuse "Poitou-Charentes" sur la première chaîne, mais relaie Nantes sur la deuxième chaîne, à l'intention des téléspectateurs du Sud-Vendée qui sont administrativement rattachés aux Pays de Loire. De même pour le Pic du Midi qui se partage entre Bordeaux et Toulouse, ou Aurillac entre l'Auvergne et le Midi-Pyrénées (avec toutefois une édition locale, la toute première de France). Par contre, Paris et certaines régions proposeront pendant longtemps des émissions pour enfants sur la deuxième chaîne, créant ainsi une disparité de traitement due uniquement à des raisons techniques.

[modifier] Logos

La RTF a eu droit à deux logos. Le deuxième servira de base pour créer celui de l'ORTF :

[modifier] Bibliographie

  • Patrick Mahé : La Télévision autrefois, éd. Hoëbeke, 167 pages. La saga de la télévision fançaise depuis ses débuts.

[modifier] Voir aussi


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