Révolution tranquille

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La locution Révolution tranquille désigne une période importante de l'histoire du Québec moderne. Chez tous les auteurs, historiens, sociologues et politicologues qui ont écrit sur la Révolution tranquille, le maître-mot pour la décrire est modernisation. Ces débuts peuvent remonter en 1949 lors de la grève de l'amiante, mais elle prend sûrement son envol dans les années 1960. Cette appellation est la francisation de l'expression Quiet revolution dont l'auteur est un journaliste du Globe and Mail, un quotidien torontois, dans les années 1960, bien qu'aucune des sources consultées ne donne de datation officielle pour la naissance de l'expression[réf. nécessaire]. C'est d'ailleurs une des caractéristiques des mythes de fondation de laisser dans le flou les circonstances de leur genèse.

Cette expression est vite reprise comme fer de lance par l'élite politique et intellectuelle québécoise. La « révolution » consiste en fait en un grand nombre de transformations tant sur le plan social que politique, économique et religieux qui se sont déroulées très rapidement durant la décennie 1960, surtout entre l'élection du Parti libéral du Québec (dirigé par Jean Lesage), en juin 1960 jusqu'à 1966.

La Révolution tranquille est généralement considérée comme un vaste mouvement de libéralisation des mœurs, globalement comparable au phénomène de « Counterculture » aux États-Unis ou au phénomène de mai 1968 en France. La Révolution tranquille et ses politiques économiques keynésiennes sont généralement assimilées à un « âge d'or » par la mouvance politique de gauche du Québec, et considérée par certains [réf. nécessaire] comme le fondement du « modèle québécois ».[réf. nécessaire]

Sommaire

[modifier] Politique

C'est une époque de modernisation de la structure de l'État québécois qui correspond aux transformations connues en France sous le nom des trente glorieuses. Le gouvernement libéral crée des institutions publiques telle que la Régie des rentes du Québec (gestion des retraites) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (gestion des sommes venant de la capitalisation des différents régimes de retraite et autre programme d'assurances administrés par l'État).

[modifier] Éducation

Le rapport Parent, publié en 1963 et 1964, est à la base des changements intervenus dans le domaine de l'éducation durant la Révolution tranquille. L'éducation, jusqu'alors gérée par le clergé catholique (principalement francophone) et protestant (principalement anglophone) québécois, est retirée du contrôle ecclésiastique tout en restant confessionnelle, avec des commissions scolaires catholiques et d'autres protestantes. (Les écoles juives du Québec étaient entièrement privées.) Suite au rapport, le ministère de l'éducation est créé, ainsi que les polyvalentes, les commissions scolaires régionales et plusieurs autres changements arrivent par la suite.

L'État québécois prend en charge son administration complète par le biais du ministère de l'Éducation et du Conseil supérieur de l'éducation. Les parents sont également libres de choisir des écoles privées, financées par l'État à 40% (comparativement à 100% pour les écoles publiques), bien que plafonnées aux mêmes dépenses que les écoles publiques.

Les écoles polyvalentes sont créées pour intégrer dans un même établissement l'enseignement secondaire, que ce soit la formation générale ou l'apprentissage des métiers. De même, le réseau des CEGEP est mis sur pied pour assurer la formation pré-universitaire autant que l'enseignement des techniques.

[modifier] Économie

Un des grands acteurs de cette période est René Lévesque qui, à titre de ministre des Richesses Naturelles, nationalise l'ensemble des sociétés privées de production et de distribution d'électricité, faisant de la société Hydro-Québec un acteur économique et industriel essentiel. L'élection de 1962 se fait essentiellement sur cette question. Le gouvernement crée aussi des sociétés d'État dans divers domaines économiques : forêts, mines, recherche pétrolière.

[modifier] Nationalisme

La révolution tranquille, par la confiance nouvelle qu'elle donne aux francophones québécois, est caractérisée par une montée fulgurante du nationalisme québécois. Après la crise d'octobre de 1970, la poussée nationaliste mène à l'arrivée au pouvoir du Parti québécois (indépendantiste) en 1976. Les référendums de 1980 et de 1995 sur la question nationale indiqueront respectivement 40 % et 49.4 % d'appui à la souveraineté, mais ne permettront pas de résoudre le statut du Québec dans le Canada.

[modifier] Société

Le Code civil est amendé. Pour la première fois, une femme est élue députée à l'Assemblée nationale. Les dispositions légales faisant de la femme mariée une mineure sous la tutelle de son mari sont peu à peu supprimées. Le gouvernement du Canada amende la loi et permet le divorce...

[modifier] Religion

Société catholique « tricotée serrée », la majorité francophone se sécularise et délaisse la pratique religieuse. Les hôpitaux et les écoles, tenus par les communautés religieuses, sont transformés et le personnel de direction devient de plus en plus laïque. L'influence de l'Église catholique dans la vie des familles s'estompe. Le nombre d'enfants par famille diminue, les divorces augmentent et la révolution sexuelle fait son chemin au grand dam de l'institution catholique qui constate que son interdiction de faire usage de la pilule contraceptive est peu respectée par certains.

[modifier] Culture

Le gouvernement du Québec crée en 1961 le ministère des Affaires culturelles dont le premier titulaire est Georges-Émile Lapalme. Les arts, les lettres, le théâtre, la chanson, le cinéma, et l'ensemble de la culture québécoise intègrent des formes nouvelles[réf. nécessaire].

[modifier] Littérature

Durant la Révolution tranquille, les écrivains québécois adoptent un style d'écriture engagé et militant qui dépeignent les Québécois de façon qui se veut plus réaliste. On parle alors d'anti-héros. En effet, on parle des problèmes individuels, soit pour les Québécois de souche ou pour les immigrants qui ont de la difficulté à intégrer la société. Le tout se déroule dans une quête où les personnages tentent de s'assumer[réf. nécessaire].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes