Prise d'otages de Beslan

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La prise d'otages de Beslan commence le 1er septembre 2004 lorsque des terroristes séparatistes tchétchènes armés prennent des centaines d'enfants et d'adultes en otage dans l'école numéro 1 de Beslan en Ossétie du Nord (fédération de Russie).

Le 3 septembre après trois jours de siège, les forces spéciales russes donnent l'assaut. Celui-ci fut sanglant : selon le bilan officiel, il y aurait eu 344 civils tués, dont 186 enfants[1].

Les preneurs d'otages étaient des Tchétchènes inspirés par Chamil Bassaïev et commandés par l'Ingouche Magomet Ievloïev.

Sommaire

[modifier] Le 1er septembre

Un premier septembre typique
Un premier septembre typique

En Russie, le premier septembre est une fête très populaire dans toutes les écoles. Chaque enfant accompagné de ses parents et des membres de sa famille célèbre le « jour de la connaissance ». Après avoir écouté les discours du corps professoral, les plus grands reçoivent des fleurs des plus petits. Cette tradition fut délibérément utilisée par les terroristes pour prendre le maximum de personnes en otage.

[modifier] Déroulement de la crise

[modifier] Jour 1

A 9h30 heure locale (GMT+3) le 1er septembre 2004, un groupe d'environ 30 hommes et femmes envahit l'école numéro 1 de Beslan, où se trouvaient des élèves âgés de sept à dix-huit ans. La plupart des assaillants portaient des cagoules noires et quelques uns étaient munis de ceintures d'explosifs. Après un bref échange de coups de feu avec la police au cours duquel cinq policiers et un assaillant sont tués, les terroristes pénètrent dans le bâtiment. Plus de 1300 personnes se retrouvent alors pris en otage. Une cinquantaine réussissent à s'échapper dans la confusion du début.

Plan de l'école montrant la position  initiale des forces russes
Plan de l'école montrant la position initiale des forces russes

Au départ il y a une incertitude sur le nombre d'otages réels, les autorités russes disent 350, alors que d'autres sources citent le chiffre de 1000. Des coups de feu sont entendus peu de temps après, on apprendra par la suite que les assaillants avaient tués une vingtaine d'adultes afin d'intimider les forces de sécurité. Un cordon de sécurité est établi autour de l'école, composé de membres de la police russe et des forces spéciales dont les Spetsnaz.

Les assaillants réunissent alors les otages dans le gymnase, minant les autres bâtiments. Afin d'entretenir un climat de terreur ils menacent de tuer 50 otages pour chaque preneur d'otage tué par la police et 20 otages pour chaque blessé. Ils menacent aussi de faire sauter l'école à la moindre tentative d'action des forces spéciales.

Au départ le gouvernement russe tente de négocier, il envoie le pédiatre Leonid Roshal qui avait déjà participé aux pourparlers de la prise d'otage du théâtre de Moscou en 2002.

Une réunion spéciale du conseil de sécurité des Nations unies est organisé le soir du 1er septembre. Il y est demandé "la libération inconditionnelle des otages de Beslan".

[modifier] Jour 2

Le 2 septembre, 2004, les négociations entre Roshal et les preneurs d'otages s'avèrent infructueuses, ils refusent que l'on amène de la nourriture ou des médicaments et même que l'on enlève les corps des personnes mortes durant l'assaut. Beaucoup d'otages, spécialement les enfants sont obligés d'enlever leurs vêtements à cause de la chaleur étouffante à l'intérieur du gymnase. Une image qui choquera le monde entier.

Dans l'après midi, 26 mères et leurs enfants, sont libérés suite aux négociations avec l'ancien président ingouche Ruslan Aushev.

Vers 15h30 deux explosions se font entendre. On apprendra plus tard qu'il s'agit de deux grenades lancées par les terroristes afin d'empêcher une tentative d'infiltration des forces de sécurité.

[modifier] Jour 3

Le matin du 3 septembre, les preneurs d'otages autorisent les services médicaux à venir évacuer les corps des 21 otages abattus car, la chaleur et l’humidité aidant, ils commencent à se décomposer. L'équipe, composée d'hommes du FSB, commence à s'approcher de l'école, mais à 13h04, les terroristes ouvrent le feu et deux grosses explosions se font entendre. Deux membres de l'équipe médicale meurent et une trentaine d'otages tentent de s'enfuir par la brèche ouverte par l'explosion. Mais ils se retrouvent sous le feu croisé de l'armée russe et des preneurs d'otages.

L'enchaînement des faits entre la fusillade et les explosions est sujet à débat. Plusieurs hypothèses s'affrontent :

  • Une explosion accidentelle due à une bombe mal sécurisée.
  • L'arrivée du camion de l'équipe médicale qui déclenche le déluge de feu.
  • Un déclenchement des bombes due aux femmes kamikazes, suite aux coups de feu
  • Enfin la version soutenue par la population locale: un tireur des forces spéciales qui tire sur un terroriste assis sur un détonateur. Ce tireur semble avoir obéi aux ordres des autorités soucieuses d'en finir au plus vite avec cette crise.

L’explosion fut le signal d'une bataille chaotique entre les forces spéciales, l'armée régulière, les troupes du ministère de l'intérieur et les terroristes. De gros moyens sont mis en œuvre, des hélicoptères, des tanks et beaucoup de civils armés se joignent aux combats.

Des explosions sont déclenchées par les terroristes et le gymnase est totalement détruit vers 15h, soit deux heures après le début des combats. Les troupes russes déclarent avoir le contrôle de la situation même si des combats sporadiques se poursuivent : ainsi, au sous-sol, trois preneurs d'otages se sont réfugiés avec des otages, ils sont tués ainsi que leurs otages; une maison, où se sont réfugiés des terroristes, située à une quarantaine de mètres du gymnase, est détruite vers 23h au lance-flammes et avec l'aide de tanks.

Obsèques d'Irina et Alina
Obsèques d'Irina et Alina

Bilan de l'attaque :

  • 31 des 32 preneurs d'otages sont morts.
  • 331 civils sont décédés
  • 11 soldats des forces spéciales sont morts, 30 sont blessés.
  • 8 policiers et au moins un civil ayant pris part au combat sont morts.

[modifier] Jour 6 et 7

Le président russe Vladimir Poutine ordonne deux jours de deuil national le 6 septembre, 2004 et le 7 septembre, 2004. 135000 personnes se rassemblent sur la Place Rouge à Moscou.

[modifier] Identités des preneurs d'otages

Les responsables principaux de cette prise d'otage semblent être Chamil Bassaïev et Magomet Yevloyev. En effet le 17 septembre, Bassaïev revendique cette action dans une lettre publiée sur internet[2].

Au départ pourtant, l'identité des assaillants n'est pas très claire. On suppose rapidement qu'il s'agit de rebelles tchétchènes, mais Aslambek Aslakhanov dément cette information : « Ils ne sont pas tchétchènes, lorsque j'ai commencé à parler avec eux en tchétchène, ils m'ont répondu : Nous ne te comprenons pas, parle russe ». Le leader séparatiste tchétchène Aslan Maskhadov nie aussi toute implication dans cette affaire et condamne toutes les attaques contre des civils.

Cette affaire est néanmoins similaire aux attaques de l'hôpital de Boudionnovsk en 1995 et du théâtre de Moscou en 2002 qui avaient impliqués les rebelles tchétchènes.

Le gouvernement russe suppose pour sa part qu'il s'agit d'un groupe international comprenant des Kazaks, des Tchétchènes, des Arabes, des Tatars, des Ouzbeks et même des Russes.

Au 12 septembre 2005, le procureur a annoncé que seulement 22 des 30 corps ont été identifiés. La liste ci-dessous est donc sujette à caution.[3]

Identités supposées des 32 preneurs d'otage (dont 5 femmes) :

  • Polkovnik Ruslan Tagirovich Khochubarov (leader, identité contesté)
  • Vladimir Khodov - surnommé 'Abdullah', de Elkhotovo recherché pour un attentat à la bombe sur la place du marché de cette ville. (leader)
  • Magomed Yevloyev - surnommé 'Magas', un Ingouche impliqué également dans l'attaque de Nazran avec Chamil Bassaïev (leader)
  • Doku Umarov - 40 ans, le seul à ne pas porter de cagoule, impliqué également dans l'attaque de Nazran avec Chamil Bassaïev (leader)
  • Ali Taziyev - ex-policier, identité contesté
  • Khaula Nazirov - 45 ans membre des Veuves noires, son mari avait été torturé à mort par les russes cinq ans auparavant. (peut être un leader)
    son fils de 18 ans -
    sa fille de 16 ans - leurs cousins furent tués un an auparavant par un bombe russe sur une école en Tchétchènie.
  • Khizir-Ali Akhmedov
  • Magomed Aushev
  • Sultan Kamurzaev
  • Magomet Khochubarov
  • Iznaur Kodzoyev
  • Nur-Pashi Kulayev - le seul survivant, ancien garde du corps de Chamil Bassaïev
  • Hanpashi Kulayev - son frère ancien garde du corps lui aussi, surnommé Khan
  • Adam Kushtov - 17 ans
  • Abdul-Azim Labazanov - 31 ans, né au Kazakhstan, ancien membre des forces russes
  • Arsen Merzhoyev - 25 ans
  • Mairbek Shainekkhanov - arrété juste avant l'attaque de l'école
  • Buran Tetradze - 31 ans de Géorgie
  • Issa Torshkhoev - 26 ans de Malgobek - cinq de ses amis furent tués en mars 2004.
  • Musa Tsechoyev - 35 ans de Sagopshi
  • Bei-Alla Tsechoyev - 31 ans, frère du précédent, surnommé Bay.
  • Un slave surnommé Fantomas.
  • Un mercenaire noir
  • Un mercenaire coréen

La Russie affirme qu'un responsable d'Al-Qaida, Abu Omar as-Seif a apporté sa contribution financière à cette attaque. Cette information est à prendre avec circonspection, le gouvernement russe tentant de relier la guerre en Tchétchénie avec la « guerre au terrorisme » afin de justifier sa politique dans le Caucase.

[modifier] L'enquête

Le seul preneur d'otage capturé, Nur-Pashi Kulayev, 24 ans, est identifié par les otages. Durant son interrogatoire, il affirme que le groupe était commandé par un Tchétchène nommé « Polkovnik » (le Colonel) et par Khodov, 28 ans, un suspect dans l'affaire de la bombe du train Moscou-Vladikavkaz du 15 mai 2004.

Kulayev aurait identifié un corps petit et trapu avec une barbe rousse comme étant celui de Polvonik. Les autorités ont identifiés le nommé Polvonik comme étant Ruslan Tagirovich Khochubarov né dans le village de Galashki en République tchétchène en 1972.

Cependant cette version officielle est réfutée dans un message attribué à Basayev. Dans ce message, il est dit que Polvonik serait en fait un colonel des forces indépendantistes tchétchènes, nommé Orstkhoyev. Le message laisse entendre que la déposition de Kulayev aurait été biaisé par les interrogateurs.

Les autorités ont identifié un des corps comme étant celui de Magomet Yevloyev dit Magas. Magas est un Ingoushe de Grozny qui avec le chef de guerre Chamil Basayev, ont préparé l'attaque du 22 juin 2004 en Ingoushie dans laquelle 98 personnes furent tuées.

À la conférence de presse du 7 septembre 2004, Vladimir Poutine rejette l'idée d'une enquête publique, préférant une enquête parlementaire diligentée par la Douma.

Le 28 janvier 2005, la commission parlementaire révèle que des officiels russes et de Beslan sont impliqués dans l'affaire.

Le 26 décembre 2005 les procureurs russes en charge de l'affaire déclarent que les autorités n'ont fait aucune erreur dans le traitement de la crise, infirmant par la même les conclusions de la commission parlementaire.[4]

[modifier] Le procès

Le 17 mai 2005, le seul preneur d'otages survivant, Nourpachi Koulaïev, est traduit devant la cour de la république d'Ossétie du Nord à Vladikavkaz. Aucun avocat ne veut le défendre, et Albert Pliev est commis d'office. Les habitants de Beslan réclament le lynchage ou la peine de mort. 1343 personnes sont partie civile dans ce procès. Kulayev est accusé de meurtre, terrorisme, kidnapping et d'autres crimes, il plaide non coupable aux huit chefs d'accusation prononcés contre lui. Le 26 mai 2006, le tribunal le condamne à la peine de mort. Compte-tenu du moratoire sur la peine de mort, cette sentence a été commuée en prison à perpétuité[5].

[modifier] La controverse

Le 28 août 2006, le député russe du parti nationaliste Rodina Iouri Saveliev, par ailleurs spécialiste en balistique et en explosifs ainsi que membre de la commission d'enquête parlementaire officielle, publie un rapport personnel de 700 pages[6] incriminant les autorités russes. Il avance que les explosions survenues peu après 13h00, précédant l'intervention des forces gouvernementales, ont été causés par les tirs de deux roquettes (dont une incendiaire) tirées depuis un toit voisin par les forces de l'ordre[7]. D'autre part il avance que la police de Beslan aurait été prévenue trois heures avant le début de la prise d'otages sans en avertir quiconque. De plus, les hommes de Bassaïev auraient été au moins 60 et non 32 comme le rapportait la "version officielle" jusque là.[8]

Le président de la commission officielle, Stanislav Kesayev, affirme qu'il a confiance en les conclusions de Saveliev du fait qu'il dispose de plus de ressources que la commission et qu'il est spécialisé en balistique, tandis qu'un autre membre de la commission, Arkady Baskayev, rejette ses conclusions. Selon lui, les trajectoires des explosifs ne sont pas convaincantes.[9] D'autres membres parlent de "falsification des faits" et de "spéculation", accusant Saveliev de faire de la politique politicienne.[10]

Cependant, la commission ad-hoc de la Douma russe[11], fondée le 21 septembre 2004 et présidée par le sénateur et juriste Alexandre Torchine, a présenté en décembre 2006 un rapport d'experts qui a établi que « l'explosion dans l'école s'était produite par la faute des terroristes, et non pas à cause des actions des unités spéciales. » « L'acte terroriste a été rendu possible en raison de l'absence de contrôle de l'exécution des consignes du ministère de l'Intérieur au niveau local. Les mesures de protection de l'ordre public et de sécurité des citoyens le Jour du savoir, le 1er septembre, étaient purement formelles », lit-on dans le rapport[12].

En juillet 2007, le Comité des mères de Beslan a publié sur internet une vidéo des évènements du 7 septembre remettant en cause la version officielle. L'association a reçu cette vidéo anonymement, par la poste. Des parents des victimes ont déposé plainte à la Cour européenne des droits de l'homme, accusant la justice russe de ne pas avoir mené l'enquête correctement[13].

[modifier] Conséquences sur la politique russe

Cette prise d’otages met en avant les difficultés de la politique de Vladimir Poutine au Caucase du Nord, et les risques d’extension du conflit tchétchène vers les régions voisines.

A la suite de cette affaire Vladimir Poutine tend à raffermir et à centraliser ses pouvoirs, justifiant ses positions, entre autres, par la lutte anti-terroriste. Cette soudaine remise en question des acquis démocratiques suscite l'inquiétude au niveau international. Une opération militaire de représailles contre les Tchétchènes a d'ailleurs été envisagée un temps par Vladimir Poutine dans un discours (où il a fait allusion à la mise en place de camps de concentration et même parlé d'extermination). La Douma a ainsi adopté un texte "sur la sécurité nationale face au terrorisme international" qui prévoit notamment de revoir la législation "sur la liberté de mouvement des citoyens et le choix du lieu de résidence" et évoque des "mesures spéciales" pour la délivrance des passeports et visas.

Le 13 septembre 2004, les gouverneurs régionaux, élus jusqu'ici au suffrage universel, seront nommés par le Kremlin, avant d'être avalisés par les parlements locaux. Les députés, dont une partie concourait dans des circonscriptions, seront maintenant tous élus sur des listes à la proportionnelle.

A l'intérieur du pays, les médias tirent la sonnette d'alarme et les intellectuels ne semblent pas rassurés, critiquant la gestion "déplorable" de la prise d'otage de Beslan et l'impuissance du pouvoir russe en Tchétchénie.

[modifier] L'effort humanitaire

Selon les autorités russes, 1200 personnes à Beslan ont besoin d'une aide psychologique directe à la suite de la prise d'otages qui a fait de nombreuses victimes. Mais, d'après la Croix-Rouge russe, des milliers d'autres nécessiteront un soutien psychologique à long terme, notamment les familles et amis des ex-otages.

Ce sera dans tous les cas un travail de longue haleine qui devra perdurer durant de longues années.

[modifier] Notes

  1. Le Monde du 26/05/2006 (« Peine de mort commuée en prison à vie pour l'unique accusé de la prise d'otages de Beslan ») annonce le bilan de 331 morts, dont 186 enfants [lire en ligne]
  2. Prise d'otage de Beslan renvendiquée, AFP, 17/09/2004
  3. Russian Prosecutor Says International Terrorists Planned Beslan, MosNews, 12/09/2005
  4. 'No mistakes', Beslan report says, BBC, 26 décembre 2005
  5. « Peine de mort commuée en prison à vie pour l'unique accusé de la prise d'otages de Beslan » dans Le Monde du 26/05/2006 [lire en ligne]
  6. (ru) Le rapport de Iouri Saveliev
  7. « Un député russe accuse l'armée fédérale d'avoir tué la plupart des 332 otages morts à Beslan » dans Le Monde du 01/09/2006 [lire en ligne]
  8. Oksana Yablokova, Paper: Detainee Told Police About Beslan, Moscow Times, 29 août 2006
  9. Grenades 'caused Beslan tragedy', BBC, 29 août 2006
  10. Eurasian Secret Services Daily Review
  11. http://www.torshin.ru/pk/index.php Commission Trochine
  12. http://fr.rian.ru/society/20061225/57771158.html Conclusions de l'enquête parlementaire Trochine
  13. « Une vidéo de la prise d'otages de Beslan conterdit la version officielle », dans Le Monde (ISSN 0395-2037), 30 Juillet 2007 [résumé]

[modifier] Voir aussi

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Prise d'otages de Beslan.

[modifier] Films

  • Children of Beslan (2005). Produit et dirigé par Ewa Ewart et Leslie Woodhead. Un documentaire de la HBO et de la BBC.
  • Three Days in September (2006). Dirigé par Joe Halderman avec la voix de Julia Roberts.
  • The School (2006) de Brian Grazer d'après l'ouvre de C.J. Chivers, correspondant au New York Times. En développement.
  • Beslan (2006). Produit par Matthew Hobbs. En développement.

[modifier] Livres

  • Jamais je n'oublierai Beslan : Chronique d'une correspondante à Moscou de Florence Schaal (ISBN 2709627299)
  • Requiem pour Beslan de Yulia Yuzik (ISBN 2742762809)

[modifier] Liens externes