Première guerre de Tchétchénie

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Entre 1991 et 1994, les nationalistes tchétchènes chassent plusieurs dizaines de milliers de résidents d'origine russe, arménienne, juive et d'autres minorités non-musulmanes de Tchétchénie, notamment de Grozny où les deux tiers de la population étaient russophones. Plusieurs furent pris en otages ou même assassinés[1]. L'industrie et la vie économique de la Tchetchenie se criminalisèrent progressivement avec comme phénomène de fond le détournement des ressources monétaires fédérales et pétrolières. Le kidnapping massif d'hommes contre rançon se développa rapidement.

Char russe hors de combat lors du premier conflit tchétchène.Photo prise par Mikhail Evstafiev.
Char russe hors de combat lors du premier conflit tchétchène.
Photo prise par Mikhail Evstafiev.

L’attaque surprise de l’armée russe en 1994 sous le commandement de Boris Eltsine, le premier président de la Russie post-soviétique, devient, avec plus de 20 000 soldats, la plus grande opération militaire organisée par Moscou depuis son intervention en Afghanistan en 1979. Les batailles entre les troupes russes et les Tchétchènes furent particulièrement cruelles : exactions massives par les troupes fédérales d'un côté, et exécutions d’otages russes ou occidentaux par les Tchétchènes, de l'autre. Grozny est tantôt sous le contrôle des Russes tantôt sous celui des indépendantistes tchétchènes.

Eltsine avait besoin d'une guerre fulgurante et victorieuse pour prouver à son peuple que la Russie était encore une superpuissance et asseoir ainsi son autorité comme commandant en vue des élections présidentielles. Mais au lieu d’une blitzkrieg spectaculaire, la guerre s'avéra un échec militaire et humanitaire pour la Russie qui rencontra une résistance féroce de combattants de nationalités différentes, possédant des armes lourdes dernier cri. Malgré un arsenal spectaculaire et une parfaite connaissance du terrain (car il s'agissait de son propre pays cartographié en détail), la guerre s'embourba vite, provoquant d’énormes pertes humaines et matérielles.

Ainsi, en juin 1995, Chamil Bassaiev conduit une offensive qui le mène à 120 km hors des frontières de la Tchétchénie, à Boudionnovsk (ville de 100 000 habitants), avec une centaine d’hommes.

N'étant plus capable de continuer des opérations militaires d'une telle complexité, la Russie accepta de jeter l'éponge. Un accord de paix fut signé le 31 août 1996 à Khassaviourt. Cet accord conduisit à un statu quo laissant à la Tchétchénie (rebaptisée "République Islamique d’Itchkérie") une autonomie gouvernementale de facto en échange d'une promesse du report des pourparlers sur l'indépendance (les négociations furent repoussées jusqu'en 2001) et de l’arrêt des opérations d'enlèvements d'hommes. La charia fut également décrétée. La nouvelle situation permit par la suite à une minorité de prendre les rênes de l’économie, mais changea à peine le quotidien des habitants.

Sommaire

[modifier] Points de vue alternatifs

Pour le Réseau Voltaire, la première guerre de Tchétchénie est due à l'ambition personnelle d'anciens généraux de l'Armée rouge, qui ont agi contre l'avis de la population en déclarant l'indépendance, bientôt relayés par des chefs de guerre terroristes agissant sans légitimité[2].

[modifier] Liens internes

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[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Source : (ru) http://www.izvestia.ru/russia/article1092129 Izvestia du 31-I-2005
  2. La première guerre de Tchétchénie, un éclairage particulier du conflit par Paul Labarique du Réseau Voltaire