Peyo

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Pierre Culliford dit Peyo (né le 25 juin 1928 à Bruxelles et décédé le 24 décembre 1992 à Bruxelles) était un dessinateur et scénariste de bande dessinée belge.

Sommaire

[modifier] Un auteur essentiel

Le pseudonyme « Peyo » a été trouvé car le petit-neveu de l'auteur était incapable de prononcer correctement « Pierrot ». Il est notamment l'auteur des Schtroumpfs, série de bande dessinée, adaptée en dessin animé sous forme de série télévisée, produite par la société américaine Hanna Barbera, et en long métrage pour le cinéma. Ces personnages sont aujourd'hui connus dans le monde entier, et déclinés sous toutes les formes de produits dérivés connus.

Il est également l'auteur des séries de bande dessinée Johan et Pirlouit, Benoît Brisefer et Poussy, et a écrit des scénarios pour d'autres séries célèbres telles que Natacha et Jacky et Célestin.

Peyo est mondialement connu pour avoir donné naissance aux Schtroumpfs. Les origines de ces amusants lutins bleus sont à chercher du côté de Johan et Pirlouit, série médiévale que Peyo publiait dans les pages du Journal de Spirou des années 1950, soit l'âge d'or du magazine. La popularité des Schtroumpfs est telle qu'elle a donné lieu, entre autres, à un long-métrage d'animation, à une série télé produite par Hanna-Barbera, à un parc d'attractions et à une large gamme de produits dérivés.

Après des études à Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, Culliford entre dans un studio d'animation. Ce dernier ne tarde pas à faire faillite, mais Peyo a eu le temps d'y faire la connaissance de ses collègues et bientôt amis André Franquin, Morris et Eddy Paape. Tout en gagnant sa vie dans la publicité, il publie sa première bande dessinée dans La Dernière Heure : elle se nomme Johan. Une seconde série, Poussy, naît dans la foulée : elle paraît dans Le Soir, qui, dès 1950, publie également Johan, qu'accueillera Spirou deux années plus tard. C'est alors que la série trouve sa formule définitive : de blonde, la chevelure de Johan devient noire. Apport plus crucial : ce héros assez terne se voit adjoindre un comparse hilarant, Pirlouit. Johan et Pirlouit devient l'une des séries les plus populaires du journal.

Dans l'épisode intitulé La Flûte à six schtroumpfs (1958), les deux compères découvrent les Schtroumpfs, ces étranges lutins bleus. Une anecdote légendaire court quant au baptême de ces créatures. Peyo et Franquin dînaient dans un restaurant lorsque l'un d'eux demanda à l'autre de lui passer le sel. Mais il modifia la formule consacrée, « Passe-moi le sel ! », en « Passe-moi le schtroumpf ! » : ce mot imprononçable passera à la postérité ! Très vite, le rédacteur en chef de Spirou, Yvan Delporte, entrevoit le potentiel des Schtroumpfs et convainc Peyo de leur consacrer une série parallèle. Leurs premières aventures se présentent sous la forme de mini-albums, suppléments offerts dans Spirou dès 1959. Le succès est tel que Peyo redessine bientôt ces aventures afin qu'elles coïncident avec un format plus classique. La série se poursuit alors dans les pages « normales » de Spirou.

Bien qu'à la tête de deux séries très appréciées (Les Schtroumpfs plus encore que Johan et Pirlouit), Peyo en lance une nouvelle en 1960 : Benoît Brisefer. Les aventures de ce petit garçon à la force surnaturelle (force qui l'abandonne néanmoins au premier coup de froid) se hissent elles aussi au rang de classiques. Dans la foulée, Peyo relance sa série Poussy dans Spirou et imagine Jacky et Célestin pour Le Soir Illustré. Cette série sera partiellement dessinée par Roger Leloup, lequel reprendra une des intrigues et certains plans pour Aventures électroniques dans sa série Yoko Tsuno : L'araignée qui volait [1]. L'extension de ses activités et la popularité croissante des Schtroumpfs poussent Peyo à créer ses propres studios. Il y prodigue son enseignement à une génération de jeunes talents, qui tous parviendront à leur tour au succès : Walthéry, Derib, Gos, De Gieter, Benn ou Marc Wasterlain.

Dans les années 1970, Peyo délaisse une à une la plupart des séries dont il s'occupe pour consacrer son énergie aux seuls Schtroumpfs. Le succès international que rencontrent ces derniers au début des années 1980 rend en outre nécessaire une réorganisation des activités de l'auteur qui délègue les aspects commerciaux (produits dérivés, lancement d'un mensuel (Schtroumpf), mise en place d'une véritable société de gestion (Cartoon Création) à des membres de sa famille. Peyo reste à la tête de son empire jusqu'au moment où une crise cardiaque le terrasse en 1992. Ironie du sort, c'est la même année que de ses studios sortent pour la première fois de nouveaux épisodes de ses anciennes séries, Johan et Pirlouit et Benoît Brisefer.

[modifier] Curiosité

En 1976 Franquin travaillait auprès de Peyo sur l’album Les Schtroumpfs et le Cracoucass : le père de Gaston Lagaffe dessine le grand rapace agressif qui terrorise, tout au long de cette histoire, le village des petits héros bleus. Peu de temps auparavant Peyo était venu en aide à Franquin sur l’album Panade à Champignac, Franquin ayant du mal à faire tenir son scénario debout. Comme Franquin n'avait pas crédité Peyo pour son aide lors de la publication en album de Panade (un oubli, Franquin se définissait comme un éternel distrait), il refusa d'être identifié comme l'auteur de l'oiseau [2]; Peyo et Gos sont donc les seuls noms figurant sur l'album (encore que Peyo réussit à glisser Franquin dans les "remerciements" - à confirmer).

[modifier] Prix

[modifier] Notes et références

  1. in L'Astrologue de Bruges, supplément de l'album
  2. in Et Franquin créa la Gaffe, interviews de Franquin par Numa Sadoul

[modifier] Citations

  • "De tous les auteurs de bande dessinée que j'ai pu rencontrer, Peyo était le meilleur raconteur d'histoires." (Yvan Delporte)
  • "C'est la qualité d'un dessin de Peyo : tu mets sa planche au mur, tu recules de cinq mètres, tu vois très bien ce qui s'y passe : il sait dessiner clair !" (Franquin)

[modifier] Critiques

  • Les Studios TV Animation Dupuis, pour la 1re série de dessins animés des Schtroumpfs, dans Le Journal de Spirou n° 1255 et 1257 - 1962
  • Où vont-ils les chercher ? : présentation de l'équipe entourant Peyo (Matagne, Gos et Walthéry), dans Le Journal de Spirou n° 1671 - 1970
  • Schtroumpf - Les Cahiers de la Bande Dessinée n°12 - 1971 (dossier Peyo)
  • Bande dessinée et dessins animés : le Roman d'un dessin animé, pour le long métrage animé des Schtroumpfs, dans Le Journal de Spirou n° 1966 - 1975
  • Histoire de Spirou et des publications Dupuis, par Philippe Brun, éd. Glénat - 1975
  • Stripschrift n°81/82 - 1975 (dossier Peyo)
  • Peyo - bédésup n°13 - 1980 (dossier Schtroumpfs)
  • Schtroumpf - Les Cahiers de la Bande Dessinée n°54 - 1983 (édition refondue)
  • Incroyable mais Schtroumpf ! : Peyo nous raconte la fabuleuse aventure des Schtroumpfs !, dans Hello BD n°38 (France n°157) - 1992
  • Peyo l'enchanteur, de Hugues Dayez, éd. Niffle - 2003

[modifier] Documentaires télévisés

  • Les Copains d'alors, en novembre 1992 sur la RTBF : interview par Franck Baudonck
  • BD : Hommage au gentleman-dessinateur Peyo, en 1993 (25'), réalisateur Christophe Heili, producteurs Canal +/TVCF.

[modifier] Documentaires radiophoniques

  • Entretiens RTBF avec Hugues Dayez (cf. supra) : mars 1988, septembre 1989 et octobre 1990
  • Entretien RTBF avec Luc Beyer dans l'émission Rencontre en décembre 1992