Paléoanthropologie

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Crânes d'un Homo sapiens, d'un chimpanzé, d'un orang-outan et d'un macaque.

La paléoanthropologie est la branche de l'anthropologie physique qui étudie l'évolution humaine. L'évolution humaine désigne les différentes étapes qui ont permis d'aboutir à l'homme moderne, Homo sapiens, à partir de ses ancêtres primates. Elle ne se limite pas à l'étude du genre Homo mais inclut plus généralement tous les membres de la famille des hominines (y compris donc les australopithèques qui ne sont pas, à proprement parler, nos ancêtres).

Elle travaille essentiellement à partir de l'étude des fossiles, mais recourt également à d'autres approches, comme celle de la primatologie.

Il convient de noter que cette science ne dispose que d'un matériel fossile fragmentaire et peu abondant, et que les travaux des chercheurs conduisent à émettre de nombreuses et diverses hypothèses qui ne font pas toujours l'unanimité au sein de communauté des paléoanthropologues.

Sommaire

[modifier] Cadre scientifique

La paléoanthropologie se fonde sur la théorie de l'évolution et utilise des connaissances issues de multiples disciplines pour compenser la difficulté liée au faible nombre[réf. nécessaire] de fossiles humains disponibles :

[modifier] Outils employés

[modifier] Collecte des fossiles

[modifier] Études du développement dentaire

[modifier] Paléomagnétisme

[modifier] Découvertes

Depuis les années quatre-vingt, les découvertes de gisements de fossiles se sont multipliées, et avec elles, le nombre d'espèces ou de sous-espèces du genre Homo.
Du même coup, l'histoire évolutionnaire de l'homme est passée d'un arbre linéaire à un arbre à plusieurs branches, et des espèces que nous pensions être nos ancêtres il y a encore peu sont brusquement devenues nos défunts cousins.
Cet article se propose donc de présenter l'état des théories actuellement admises, ainsi que quelques théories alternatives.

[modifier] Évolution des hominines

Jusqu'au début des années 1980, l'état de la recherche permettait de représenter l'évolution des hommes au Pliocène et au Pléistocène comme suit :


Les découvertes de l'époque laissaient à penser que l'arbre évolutif des genres Australopithecus et Homo était linéaire et que les espèces se succédaient dans un processus continu et régulier, chaque espèce étant l'ancêtre de l'autre. Cette hypothèse a connu son apogée dans les années 1960-1970, époque de forte influence de la Théorie Synthétique de l'Évolution (TSE) dans les différentes disciplines de la Paléoanthropologie. Certains chercheurs défendaient même avec force la théorie de l'espèce unique: à une époque donnée ne pouvait exister qu'une seule espèce d'hominidé. L'arbre évolutif de l'homme était alors perçu comme « un gros tronc avec très peu de branches ».
Cette théorie simpliste est parfois encore enseignée de nos jours bien qu'elle n'intègre pas les découvertes de ces dernières années. On sait par exemple qu'il y a environ 2 millions d'années vivaient dans les mêmes régions d'Afrique de l'Est des Paranthropus, des Homo rudolfensis et des Homo habilis.

De nos jours, les nombreux fossiles découverts sur tous les continents ont complètement transformé notre arbre évolutif en un « buisson » très fourni. Plusieurs modèles ont été proposés et l'un des plus complexes est le suivant :

Échelle en milliers d'années
Les âges des espèces marquées * sont estimées. - Les traits verticaux symbolisent les possibles lignées (hypothèse "splitter", dite de l'origine unique)
(1) ou Homo sapiens archaïque ancien
Sources : [1] - [2] - [3] - [4]
v · d · m


Ce tableau prend en compte les hypothèses suivantes :

  • Homo rudolfensis serait une espèce à part entière et non une sous-espèce de Homo habilis.
  • Homo antecessor serait l'ancêtre commun de Homo heidelbergensis et de Homo rhodesiensis. Ses dates d'apparition et d'extinction sont pour le moment indicatives car cette espèce n'a été définie qu'à partir d'un seul gisement et n'est pas reconnue par l'ensemble des paléoanthropologues.
  • Homo floresiensis descendrait directement de Homo erectus, et ses ancêtres seraient arrivés sur l'île de Flores il y a environ 800 000 ans, mais n'auraient constitué une nouvelle espèce à part entière que bien plus tard.
  • Les hommes de Néandertal appartiendraient à l'espèce Homo neanderthalensis, distincte de Homo sapiens.

De plus, il existe deux tendances chez les paléoanthropologues. Certains sont partisans de regrouper les spécimens fossiles au sein du plus petit nombre d'espèces et d'autres préfèrent classer ces individus parmi le plus grand nombre d'espèces fossiles.

[modifier] Carte des migrations

Le berceau de l'humanité semble être l'Afrique. Yves Coppens a émis l'hypothèse (East Side Story) que l'Afrique de l'Est a vu naître les premiers hominidés. Mais la découverte d'Hominidés au Tchad amène à repenser ce schéma. De plus l'Afrique de l'Ouest ne donne pas les conditions nécessaires à la préservation de fossiles pour ces périodes anciennes. Par la suite s'opèrent deux sorties d'Afrique. La première se situe autour de -800 000 ans. Elle voit des hominidés que l'on dénomme Homo erectus sensus lato se répandre tout d'abord en Asie puis en Europe. La seconde concerne notre espèce et s'est déroulée vers -100 000 ans. Là encore l'Asie est colonisée la première (Australie -60 000 ans), l'Europe vers -30 000 ans et enfin les Amériques voient ses premiers hominidés vers -12 000 ans.

Les différentes populations humaines sur la terre partagent toutes les mêmes gènes et les mêmes allèles : il y a interfécondité. Si on regarde la fréquence allélique de certains gènes, on peut en déduire qu'aucune répartition d'allèles ne coïncide avec celle des caractères phénotypiques. (Exemple : la couleur de la peau).

Différentes méthodes permettent de caractériser génétiquement une population et de calculer son éloignement. Exemple : le facteur groupe Rhésus. On calcule le pourcentage de rhésus négatif dans les populations. Anglais : 16 %. Basque : 25 %. Il y a donc 9 % d’écart. Entre les Anglais et les Asiatiques, il y a 16 % d’écart. Les Anglais sont donc plus proches génétiquement des Basques que des Asiatiques. La séparation entre les Basques et les Asiatiques est postérieure à la séparation entre les Anglais et les Asiatiques.

On peut calculer la distance génétique de populations. Si on compare la distance génétique et la distance géographique, on constate qu'il y a superposition des deux résultats. La migration des populations a engendré une multitude d'allèles : il y a donc une population ancestrale.

Il y a donc une divergence au fur et à mesure de la colonisation de la planète.

En effet la variabilité génétique des populations humaines concernant le gène gouvernant les groupes sanguins ABO montre que l'Afrique contient une variabilité très homogène des trois groupes contrairement aux autres endroits du globe où la variabilité est très marquée, un Ouest très dominé par l'allèle O, et une Europe dominée par l'allèle A. D'autres études génétiques ont conduit à reconstituer les étapes de la colonisation du monde par l'homme moderne qui commencerait par l'Afrique. Cette hypothèse est très défendue par les généticiens qui pensent que tous les hommes modernes sont des "africains", mais reste un des nombreux modèle pour décrire l'origine des différentes populations d'hommes modernes.

[modifier] Évolution technique et sociale

[modifier] Quelques paléoanthropologues célèbres

[modifier] Bibliographie

  • Les origines de l'homme, Pascal Picq (2005, dernière édition)

[modifier] Voir aussi