Otage

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Un otage est une personne innocente, retenue prisonnière par un preneur d'otage, et dont la vie sauve et la libération dépendent d'une exigence à remplir par une tierce partie. Les armées en guerre ont souvent, par le passé, recouru à cette pratique en territoire ennemi pour assurer la sécurité de leurs troupes ou réprimer des actes hostiles. Ce fut notamment le cas durant les deux Guerres mondiales.

Quand le motif de l'enlèvement est apolitique et ne vise qu'à l'obtention d'une rançon, on parle de kidnapping ou de rapt. Dans d'autres cas, il s'agit d'une forme de terrorisme visant à la libération de prisonniers, à la livraison d'armes, à l'impunité des ravisseurs.

Dans l'Antiquité, des otages étaient parfois offerts à un autre État pour garantir un traité. Trop impopulaire, cette pratique ne semble pas s'être maintenue.

Sommaire

[modifier] Exemples

  • En décembre 1920, la révolution russe est confrontée à une forte résistance, la guerre civile est partout. Le gouvernement des soviets annonce dans la Pravda et les Izvestia qu'il considère ses prisonniers de la Garde blanche et des groupes Savinkov et Wrangel comme des otages : en cas d'attaque contre les chefs des soviets, ils seront « exterminés sans merci ». Lisant cela, Pierre Kropotkine, l'anarchiste, s'adresse aussitôt à Lénine : « Respecté Vladimir Iltich, n'y a-t-il personne autour de vous pour rappeler à vos camarades que de telles mesures sont un retour aux pires périodes du Moyen Âge? Quiconque se soucie de l'avenir du communisme ne peut y recourir. Personne n'a-t-il expliqué ce qu'est réellement un otage ? Un otage est détenu non pas en punition de quelque crime mais pour exercer un chantage sur l'ennemi avec sa mort. Vos camarades ne comprennent-ils pas que pour les otages et leurs familles, cela équivaut à une restauration de la torture? N'y verra-t-on pas le signe que vous considérez votre expérience communiste comme un échec et que ce n'est plus tant ce système qui vous est si cher que vous essayez de sauver mais votre propre peau? »

[modifier] Otages étrangers au Liban (1982-1991)

Durant la guerre du Liban, les enlèvements étaient nombreux touchant la population locale et les étrangers.

[modifier] Otages français

[modifier] Otages américains

  • David Dodge, vice-président de l'Université américaine de Beyrouth (AUB) (19 juillet 1982 – libéré le 20 juillet 1983)
  • Frank Reiger, professeur à l'AUB (11 février 1984 – libéré le 16 avril 1984).
  • Jeremy Levin, journaliste, chef du bureau de CNN (7 mars 1984 – a réussi à s'évader le 18 février 1985).
  • William Buckley, chef du bureau de la CIA au Liban (16 mars 1984 – mort probablement en 1985, sous la torture. Ses restes ont été retrouvé le 27 décembre 1991 dans la banlieue sud de Beyrouth).
  • Benjamin Weir, pasteur protestant (8 mai 1984 – libéré le 19 septembre 1985).
  • Peter Kilburn, bibliothécaire à l'AUB (3 décembre 1984 - assassiné le 18 avril 1986).
  • Lawrence Martin Jenco, prêtre catholique, directeur du Catholic Relief Services (9 janvier 1985 – libéré le 24 juillet 1986).
  • Terry Anderson, journaliste, chef du bureau Moyen-Orient de l'Associated Press (16 mars 1985 – libéré le 4 décembre 1991).
  • David Jacobsen, directeur de l'Hôpital Américain de Beyrouth (28 mai 1985 - libéré le 2 novembre 1986)
  • Thomas Sutherland, doyen de la Faculté d'agronomie de l'AUB (9 juin 1985 – libéré le 18 novembre 1991)
  • Frank Reed, directeur de la Lebanese International School (9 septembre 1986 – libéré le 1er mai 1990)
  • Joseph Cicippio, comptable à l'AUB, enlevé sur le campus (12 septembre 1986 – libéré le 2 décembre 1991)
  • Edward Tracy, écrivain (21 octobre 1986 - libéré le 11 août 1991).
  • Alann Steen, professeur au Beirut University College (24 janvier 1987 – libéré le 3 décembre 1991).
  • Robert Polhill, professeur au Beirut University College (24 janvier 1987 – libéré le 22 avril 1990).
  • Jesse Turner, professeur au Beirut University College (24 janvier 1987 – libéré le 21 octobre 1991).
  • William Higgins, lieutenant-colonel de la marine américaine, commandant en chef adjoint de l'ONUST, l'Organisation des Nations unies pour la supervision de la trêve (17 février 1988 – sa mort, probablement sous la torture, a été annoncée le 6 juillet 1990. Son corps a été retrouvé le 24 décembre 1991).

[modifier] Otages britanniques

  • Geoffrey Nash, chercheur (14 mars 1985 – libéré le 28 mars 1985).
  • Brian Levick (15 mars 1985 – libéré le 30 mars 1985).
  • Alec Collett, journaliste et fonctionnaire à l'UNRWA (25 mars 1985 – son corps a été retrouvé le 18 avril 1986).
  • Brian Keenan, anglo-irlandais, professeur à l'AUB, enlevé sur le campus de l'université (11 avril 1986 – libéré le 24 août 1990)
  • John McCarthy, journaliste (17 avril 1986 – libéré le 8 août 1991).
  • Terry Waite, envoyé spécial de l'archevêque de Canterbury, chef de l'Eglise anglicane, pour négocier la libération de John McCarthy. En dépit des interventions de son Église auprès des autorités iraniennes, il sera l'un des derniers otages à être libérés par le Hezbollah (20 janvier 1987 – 18 novembre 1991).
  • Jackie Mann, 77 ans, britannique (12 mai 1989 – libéré le 23 septembre 1991).

[modifier] Autres nationalités

  • Alberto Molinari, cadre commercial italien, (11 septembre 1985 – son corps n'a jamais été retrouvé).
  • Rudolf Cordes, Allemand (17 janvier 1987 - libéré le 12 septembre 1988).
  • Alfred Schmidt, Allemand (20 janvier 1987 - libéré le 7 septembre 1987).
  • Mitheleshvara Singh, Indien, professeur à l'AUB (24 janvier 1987 – libéré le 3 octobre 1988).

[modifier] Otages étrangers en Iraq

Depuis la capitulation du régime de Saddam Hussein en Iraq, et sous l'occupation américaine, un très grand nombre d'otages sont pris par diverses factions politiques en guerrilla ou plus souvent encore à des fins crapuleuses. Quelques-uns ont malheureusement été exécutés.

[modifier] Otages français

  • Le 20 août 2004, deux journalistes français Christian Chesnot, Georges Malbrunot et leur chauffeur iraquien, sont enlevés par l’Armée islamique en Irak, au sud de Bagdad. Une campagne internationale se développe en faveur de la libération des otages : Les représentants des musulmans de France, Le comité des oulémas musulmans (sunnites), Yasser Arafat demandent la libération des deux journalistes français. Une manifestation de soutien a eu lieu le 30 août à Paris. Le 15 septembre 2004, des dizaines de personnes ont manifesté dans les rues de la capitale irakienne pour exiger la libération des deux journalistes français pris en otages.

Les ravisseurs réclament l’abrogation de la loi sur la laïcité à l’école qualifiée d’«injustice et une agression contre l'islam et la liberté personnelle dans le pays de la liberté présumée». Ils sont finalement libérés le 21 décembre 2004.

  • Florence Aubenas et son guide Hussein Hanoun, enlevés le 5 janvier et libérés le 11 juin 2005.
  • Bernard Planche, qui travaille pour l'ONG AACCESS dans le secteur économique et social a été enlevé le 5 décembre 2005 par des inconnus armés dans le quartier résidentiel de Mansour, à l'ouest de Bagdad, alors qu'il sortait de chez lui pour aller travailler.

[modifier] Otages américains

  • Nick Berg, homme d'affaires, enlevé en avril 2004, le 11 mai une vidéo montre sa décapitation.
  • Sgt. Keith Maupin, enlevé le 9 avril 2004, présumé mort en juin, considéré comme disparu par l'armée.
  • Tom Fox, pacifiste, enlevé le 26 novembre 2005 et retrouvé mort le 9 mars 2006.

[modifier] Otages italiens

  • Fabrizio Quattrocchi, abattu d'une balle dans la tête le 14 avril 2004. Premier otage occidental assassiné. Ses 3 autres compagnons sont libérés le 8 juin 2004.
  • Enzo Baldoni, journaliste, exécuté par l'Armée islamique en Irak le 27 août 2004.
  • Simona Toretta et Simona Pari, âgées toutes deux de 29 ans, ont été enlevées le 7 septembre 2004 à Bagdad dans les bureaux de leur ONG, un pont pour Bagdad. Elles ont été libérées le 28 septembre.
  • Salvatore Santoro, homme d'affaires exécuté le 16 décembre 2004 par le Mouvement islamique des moudjahidin irakiens.
  • Giuliana Sgrena, journaliste à "Il Manifesto", enlevée le 4 février 2005 à Bagdad, à la sortie d'une mosquée où elle était allée interviewer des habitants de Falloujah. Le 16 février, la journaliste demande en larmes le retrait des troupes italiennes dans une vidéo. Elle est libéré le 4 mars, alors que Nicola Calipari, membre des services secrets italiens, est tué par des balles américaines à l'approche de l'aéroport de Bagdad à hauteur d'un barrage américain.

[modifier] Otages d'autres nationalités

  • Suzanne Osthoff, 43 ans, archéologue allemande et son chauffeur. Ils ont été enlevés le 25 novembre 2005 dans la région de Ninive, dans le nord-ouest du pays. Dans leur message vidéo, les ravisseurs demandent à l'Allemagne de cesser toute collaboration avec le gouvernement irakien et menacent de tuer leurs deux otages. Ils ont été libérés par les ravisseurs le 18 décembre 2005.

[modifier] Otages en Colombie

On recense environ 3000 otages en Colombie, que l'on peut classer en deux groupes: « les otages « financiers » – aux mains de divers groupes et libérables contre rançon –, en majorité écrasante et les otages « politiques » – aux mains des FARC et libérables contre un échange de prisonniers. »[1]

[modifier] Otages colombiens

  • Fernando Araújo (4 décembre 2000 - 31 décembre 2006); après sa libération, a été nommé ministre des Affaires étrangères
  • Clara Rojas a été enlevée le 23 février 2002, en compagnie d'Ingrid Betancourt, elle devait être candidate à la vice-présidence de la république. Elle a décidé de rester en compagnie d'Ingrid quand les FARC ont proposé de la relâcher. Elle fut libérée le 10 janvier 2008.

[modifier] Otages français

  • Aïda Duvaltier: franco-colombienne enlevée en mars 2001 par le groupuscule EPL (Ejército Popular de Liberacion), à l'âge de 67 ans; elle avait insisté pour être enlevée à la place de son mari, malade.[2] Malgré le paiement d'une rançon, elle est retrouvée morte en février 2006 [3]
  • Íngrid Betancourt, femme politique franco-colombienne, candidate à la présidence de la république, prise en otage par l'organisation de guerrilla FARC depuis le 23 février 2002.

Gilad Shalit: franco-israëlien Guilad, âgé de 21 ans, est le fils de Noam et Aviva. Il a un frère et une sœur. Né à Naharia, il a vécu depuis l’âge de deux ans à Mitzpe Hilla, une petite localité du nord d’Israël. Il a terminé ses études secondaires avec mention « excellent » en option scientifique. Il aime particulièrement les mathématiques et le sport. Á la fin de juillet 2005, Guilad a commencé son service militaire dans les blindés, prenant la suite de son frère aîné, libéré un an plus tôt. Guilad est un jeune homme souriant, calme et réservé, toujours prêt à aider les autres. Depuis son enlèvement, le dimanche 25 juin 2006, Guilad est détenu par le Hamas dans la bande de Gaza.

[modifier] Otages célèbres

[modifier] Politiques

[modifier] « Crapuleux »

[modifier] Economie

Afin de garantir le "retour au pays" des travailleuses immigrées, le gouvernement des pays d'accueil impose parfois la présence d'enfant laissés au pays de départ[4].

[modifier] Etymologie

En germanique "ghil"ou "ghisil", signifie "otage" ou "héritier". Il a donné les prénoms Gilbert, Gilles, Gisèle, Ghislain.

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « otage » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. | Amnesty International en Belgique
  2. Aida Duvaltier : otage franco colombienne retouvée morte
  3. Condoléances des Affaires Etrangères
  4. Capital, Dimanche 25/12/2007