Orhan Pamuk

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Orhan Pamuk
Orhan Pamuk

Orhan Pamuk (prononcez [Olanepamouke) est un écrivain turc, né le 7 juin 1952 à Istanbul. Ses romans ont un énorme succès dans son pays et sont traduits en plus de 20 langues. Il a remporté trois grands prix littéraires en Turquie, le prix France-Culture en 1995, le prix du meilleur livre étranger du New York Times en 2004, le prix des libraires allemands le 22 juin 2005 et le prix Médicis étranger pour Neige le 7 novembre 2005.

Le 12 octobre 2006, il a obtenu le Prix Nobel de Littérature.

Sommaire

[modifier] Biographie

Orhan Pamuk à son bureau
Orhan Pamuk à son bureau

L'écrivain Ferit Orhan Pamuk est né à Istanbul, le 7 juin 1952. Il vient d'un milieu relativement aisé. Il grandit dans le quartier de Nişantaşi, dans l'immeuble familial du même nom que sa famille. Il étudie trois années l'architecture dans une université stanbouliote, mais décide finalement de s'adonner à l'écriture. Il écrit tout d'abord des nouvelles ; la première sort en 1979.

Trois années plus tard, il se marie avec Aylin Turegenen. Ils auront un enfant. Ils se séparent en 2001. Pamuk a effectué de longs séjours aux États-Unis en qualité d'auteur invité, notamment à l'université de l'Iowa.

[modifier] Prix Nobel et autres prix

Beaucoup de ses livres ont obtenus des prix (voir plus bas la rubrique romans).

Outre cela, Le jeudi 12 octobre 2006, l'Académie suédoise a annoncé que le prix Nobel de littérature 2006 était décerné à Orhan Pamuk « qui, à la recherche de l'âme mélancolique de sa ville natale, a trouvé de nouvelles images spirituelles pour le combat et l'entrelacement des cultures » ainsi que le précise le communiqué du Secrétaire perpétuel de l'Académie.

Le 22 octobre 2005, à la Foire du livre de Francfort-sur-le-Main, le prestigieux Prix de la paix de l'Union des libraires allemands lui avait été décerné.

Le 4 mai 2007, Orhan Pamuk a reçu le titre de docteur honoris causa de la Freie Universität Berlin[1]. Il est considéré comme « un phénomène exceptionnel dans la littérature mondiale ». Orhan Pamuk avait dû reporter son voyage en Allemagne, en février 2007, suite aux menaces de nationalistes turcs consécutives à l'assassinat de Hrant Dink.

[modifier] Mise en examen et menaces

Au début 2005, Orhan Pamuk a fait l’objet de menaces sérieuses contre sa vie pour avoir admis dans une interview à un journal suisse, qu'entre 1915 et 1917, « un million d'Arméniens et 30 000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire ». Ces déclarations avaient provoqué de vives réactions dans l'opinion publique turque et avaient été jugées contraires à l'intérêt national. Le sous-préfet de Sütçüler, région d’Isparta, avait ordonné la destruction de tous les livres de l'écrivain — rien ne semble avoir été détruit... faute d’ouvrages présents dans les librairies et les bibliothèques de la région ; une chaîne de télévision locale lança même un appel pour retrouver une jeune étudiante qui avait déclaré avoir en sa possession un livre d’Orhan Pamuk. En octobre 2005, il a été mis en examen pour insulte délibérée à l'identité turque par une cour d'Istanbul. Il a maintenu cependant ses propos : « Mon but était de commencer une petite discussion sur ce tabou, parce qu'il est un obstacle pour notre entrée dans l'UE », a-t-il déclaré, en faisant allusion aux massacres d'Arméniens.

L'écrivain turc aurait dû comparaître en justice le 16 décembre 2005 (à l'occasion de l'audience, lors de l'audience préliminaire il a été frappé avec un dossier ainsi que victime d'œufs lancés sur sa voiture) pour « insulte délibérée à l'identité turque » en raison de propos tenus sur le génocide arménien. Il risquait quatre ans de prison[2]. Lors d'une conférence de presse, qui a montré qu'il bénéficiait du franc soutien du monde des lettres, Orhan Pamuk a plaidé pour la liberté d'opinion et pour le respect des droits de l'homme en Turquie. Il a également « souhaité de tout cœur que la Turquie fasse partie de l'Union européenne ». Ce procès reporté au 7 février 2006 est symbolique d'une liberté d'expression sévèrement encadrée. Le commissaire européen à l'élargissement, Olli Rehn, a averti que « ce n'est pas Orhan Pamuk qui est jugé mais la Turquie ».

Les accusations furent finalement rétractées le 22 janvier 2006.

Début février 2007, l'auteur aurait quitté la Turquie pour s'installer aux États-Unis après avoir renoncé à une importante tournée en Allemagne. Suite à l'assassinat de Hrant Dink, il a en effet reçu de nombreuses nouvelles menaces de la part des milieux nationalistes turcs[3].

[modifier] Citation

Voici quelques citations d'Orhan Pamuk, qui se retrouvent également sur Wikisource.

Turquie

par Orhan Pamuk.

« J'ai passé ma vie à Istanbul, sur la rive européenne, dans les maisons donnant sur l'autre rive, l'Asie. Demeurer auprès de l'eau, en regardant la rive d'en face, l'autre continent, me rappelait sans cesse ma place dans le monde, et c'était bien. Et puis un jour, ils ont construit un pont qui joignait les deux rives du Bosphore. Lorsque je suis monté sur ce pont et que j'ai regardé le paysage, j'ai compris que c'était encore mieux, encore plus beau de voir les deux rives en même temps. J'ai saisi que le mieux était d'être un pont entre deux rives. S'adresser aux deux rives sans appartenir totalement à l'une ni à l'autre dévoilait le plus beau des paysages. » (Version de l'auteur) »

Autre citation :

« Je n'ai pas une personnalité, j'en ai plusieurs. »

[modifier] Son œuvre littéraire

[modifier] Caractéristiques du style pamukien

[modifier] Romans

Orhan Pamuk a écrit principalement 7 romans traduits en Français, aux éditions Gallimard :

Le même ouvrage, 720 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Folio (No 2897) (1996), Gallimard -rom. ISBN 2070401197.

Le même ouvrage, 272 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Folio (No 3291) (1999), Gallimard -rom. ISBN 2070411060.

Le même ouvrage, 448 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Folio (No 3428) (2000), Gallimard -rom. ISBN 2070414787.

Le même ouvrage, 752 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Folio (No 3840) (2003), Gallimard -rom. ISBN 2070428176.

  • Neige [2005], trad. du turc par Jean-François Pérouse, Gallimard
  • Istambul, souvenirs d'une ville, [2003 ]trad. du turc par Jean-François Pérouse, Savas Demirel et Valérie Gay-Aksoy en [2007], Gallimard. ISBN 978-2-07-077627-6.

[modifier] Essais

  • Le voci di Istanbul (en italien), essais et entretiens, Datanews Editrice, 2007.

[modifier] En turc

Voici la liste de ses pruductions en langue turque :

  • Cevdet Bey ve Oğulları, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1982
  • Sessiz Ev, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1983
  • Beyaz Kale, roman, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1985
  • Kara Kitap, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1990
  • Gizli Yüz, scénario, İstanbul, Can Yayınları, 1992
  • Yeni Hayat, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 1995
  • Benim Adım Kırmızı, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 1998
  • Öteki Renkler, yazılarından ve söyleşilerinden seçmeler, 1999
  • Kar, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 2002
  • İstanbul: Hatıralar ve Şehir, essai, İstanbul, Yapı Kredi Yayınları (YKY), 2003

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. http://www.auswaertiges-amt.de/diplo/fr/WillkommeninD/D-Informationen/Nachrichten/070507-3.html
  2. Le Monde du 30 septembre 2005
  3. Courrier international, TURQUIE • L'écrivain Orhan Pamuk contraint de fuir son pays


Précédé de :
Harold Pinter
Prix Nobel de littérature
2006
Suivi de :
Doris Lessing


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