Opération Daguet

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Opération Daguet

AMX-30 de la 6e division légère blindée près de As Salman.
Informations générales
Date 23 septembre 1990 à 1991
Lieu Sud de l'Irak
Changements territoriaux libération du Koweït
Issue Réussite
Belligérants
France (et les forces de la coalition internationale) Irak
Commandants
Général Michel Roquejeoffre -
Forces en présence
Importantes -
Pertes
9 tués dont 2 durant l'offensive, 33 blessés durant l'offensive Importantes
Tempête du désert,
Guerre du Golfe (1990-1991)
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L’opération Daguet est le nom donné à la participation (commandée par le général Michel Roquejeoffre) de l'armée française à la coalition internationale formée suite à l'invasion du Koweït par l'Irak dans la guerre du Golfe (1990-1991).

Sommaire

[modifier] Historique

Elle succède à partir du 23 septembre 1990 à l'opération Salamandre où des forces françaises sont déployées pour la protection des pays du golfe Persique.

Celle-ci avait commencé le 10 août 1990 avec l'annonce une journée auparavant par le président de la République française François Mitterrand de l'envoi du porte-avions Clemenceau transportant le 5e régiment d'hélicoptères de combat vers l'Arabie saoudite (30 Gazelle et 12 AS 530B Puma) et de plusieurs autres navires de la Marine nationale dans la région, ainsi que d'un escadron d'investigation du 1er régiment de hussards parachutistes aux Emirats Arabes Unis (opération Busiris), après l'invasion du Koweït le 2 août.

[modifier] L'offensive terrestre

La mission des 12 000 combattants de l'armée de terre placés à l'extrémité du dispositif allié lors de l'offensive Tempête du désert qui débuta le dimanche 24 février 1991 (début de l'offensive à 7 heures du matin pour les Français) fut la prise du nœud routier d'As Salman et de sa base aérienne à quelque 150 km à l'intérieur du territoire irakien en passant par deux objectifs intermédiaires nommé Rochambeau et Chambord.

Cette mission fut accomplie en quarante-huit heures en écrasant la 45e division d'infanterie de l'armée irakienne qui disposait en théorie de 9 bataillons soit 11 000 hommes dont au moins de 3 à 4 bataillons d’infanterie organisés en points d’appui, 1 bataillon d’au moins 50 chars T-54 et de plus de 50 canons d’artillerie de calibre 122 et 132 mm, avec des armes antiaériennes (quadritubes ZPU-4, canons ZU-23-2 bitubes 23 mm) [1]. avec l'aide d'unités de la 82e et 101e division aéroportée américaines.

L'aéroport fut pris dans l'après-midi du 25 février et le village d'As Salman le 26 au matin, sans combats.

Mouvement des unités dans l'opération Desert Storm, la division Daguet était en flanc garde de l'offensive
Mouvement des unités dans l'opération Desert Storm, la division Daguet était en flanc garde de l'offensive

[modifier] Bilan de l'opération

En quatre jours d'offensive terrestre, le bilan fut de 2 956 prisonniers de guerre irakiens, 20 T-55 et T-62 détruits, 2 T-72 capturés, 17 blindés légers détruits, 114 camions détruits et 7 capturés, 26 pièces d'artillerie (obusiers, canon antiaériens) détruites et 40 récupérées, 70 mortiers de 82 et 120mm capturés par les forces françaises.

Les AMX-30B2 ont tiré 270 obus de 105mm, les AMX 10 RC 290 obus de 105mm, les pièces de TRF1 1 190 obus de 155mm. L'infanterie a envoyé 22 missiles Milan et 560 obus de mortiers de 120mm. Enfin, les hélicoptères Gazelle de l'ALAT ont tiré 328 missiles Euromissile HOT.

[modifier] Pertes françaises

Au total, neuf militaires français ont été tués dans le cadre de cette opération dont 2 avant même le debut du conflit. :

  • un soldat a été tué dans un accident de voiture en Arabie saoudite en novembre 1990 (le Capitaine Carpentier) ;
  • un mois plus tard, un pilote trouva la mort dans le crash de son Mirage F1, lors d'une mission de reconnaissance en Arabie saoudite ;
  • durant le conflit, deux soldats des CRAP du 1er RPIMa (le sergent Schmitt et le caporal-chef Éric Cordier) ont été tués lors d'opérations de déminage par des sous-munitions de l'aviation américaine non explosé au fort d'As Salman le mardi 26 février 1991 à 16 heures (heure UTC).

Par ailleurs, 33 autres militaires ont été blessés, dont 22 légèrement.

Après le conflit, 8 soldats du 1er RI ont été blessés (dont 3 grièvement) le 12 mars 1991, en longeant la route Texas, près d'As Salman. Deux autres du 6e REG ont été tués en mars et en avril à Koweït-City, et trois sont morts en mai au Koweït, dont 2 dans des accidents de voiture.

L'armée de l'air française a perdu au total 2 appareils accidentellement.

[modifier] Commandement

  • Coordination de l'opération : général Michel Roquejeoffre
    • Commandement de la division Daguet :
      • Général Jean-Charles Mouscardès (22 septembre 1990- rapatrié sanitaire le 8 février 1991)
      • Général Bernard Janvier à partir de cette date
    • Commandement des forces aériennes : général Solanet
    • Commandement des forces navales (mission Artimon) : contre-amiral Bonnot

[modifier] Composition

[modifier] La division Daguet

Icône de détail Article détaillé : Division Daguet.

La division crée pour la circonstance, placée sous le commandement du général Roquejeoffre, fut constituée par différentes unités de l'armée de terre française :

La division ainsi composée, dans son articulation de combat, aligne au total 2500 matériels majeurs parmi lesquels 132 hélicoptères de toutes catégories de l'ALAT dont 60 Gazelle Hot et 500 véhicules blindés dont 214 véhicules de l'avant blindé, 96 AMX-10 RC, 44 chars de combat AMX-30, 13 ERC 90 et 18 canons tractés de 155 mm TRF1.

La doctrine d'emploi de la division fut basée sur le concept d'engagement de la Force d'action rapide, alliant puissance de feu antichar et mobilité.

Une brigade d'infanterie de la 82e division aéroportée américaine et la 12e brigade d'artillerie américaine seront mises sous contrôle opérationnel français. Ces unités renforceront principalement la composante artillerie la division Daguet qui compte finalement près de 17 000 hommes (12 500 Français et 4 500 Américains) tandis qu'elle est intégrée dans le XVIIIe corps aéroporté américain.

[modifier] Logistique

Elément primordial dans les guerres de haute intensité, la faiblesse de cette composante s'est progressivement révélée au cours de l'opération.

Le nombre des unités dites « de combat » a été accru au détriment des unités logistiques, à tel point qu'au début du déploiement, il n'y a aucune unité logistique structurée. Les conséquences sont multiples : par exemple, le 1er REC passera cinq mois dans le désert avec deux douches de campagne pour 800 hommes.

La division Daguet aligne une brigade logistique forte de 4 600 hommes (35% de la force) : 1 600 hommes du régiment de commandement et de soutien (février 1991), 2 500 hommes du « Groupement de soutien logistique » (1 000 hommes du service de santé des armées, 1 500 hommes répartis dans les autres services en particulier le train routier), 500 hommes appartenant à la « Base opérationnelle mobile aéroportée » de la 11e division parachutiste, responsables du contrôle aérien et de la gestion du fret aérien.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources et références

  1. (fr) Dossier: L'action de la Division Daguet, B. Janvier
  • Erwan Bergot, Opération Daguet. Les Français dans la guerre du Golfe, Presse de la Cité, Paris, 1991.
  • Raids, n°56, Histoire & Collection, janvier 1991.
  • Batailles & Blindés, Hors-série n°2, 2006.

[modifier] Liens externes

[modifier] Vidéo

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