Olympus Mons

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Olympus Mons, NASA, Mars Orbiter Camera, 1998
Olympus Mons, NASA, Mars Orbiter Camera, 1998

Olympus Mons (anciennement Nix Olympica, du nom latin du mont Olympe) est le plus haut relief connu de notre système solaire. C'est un volcan bouclier situé sur Mars, approximativement à 18° N de latitude et 227° E de longitude. Avant que les sondes spatiales ne révèlent sa nature montagneuse, Olympus Mons était connu des astronomes comme une particularité à fort albédo. Giovanni Schiaparelli avait d'abord appelé cette gigantesque formation Nix Olympica (« les neiges de l'Olympe », en référence à l'Odyssée).

Sommaire

[modifier] Description générale

Olympus Mons
Olympus Mons

Situé au nord-ouest de la bordure nord-ouest du dôme de Tharsis, l’édifice central grimpe à 27 km au-dessus de sa base (environ 3 fois la hauteur de l'Everest par rapport au niveau de la mer et 3 fois la hauteur du Mauna Loa par rapport à sa base) et à 25 km au-dessus du niveau moyen de la surface martienne. Le volcan se tient en effet dans une dépression de 2 km de profondeur. Large de 540 km et flanqué de falaises, il possède une caldeira de 85 km de long, 60 km de large et profonde de 3 km. Six autres cratères d’effondrement plus petits viennent chevaucher celle-ci. La caldeira est complexe et atteste d'une histoire mouvementée. Le premier effondrement a abaissé la surface d'un kilomètre. Il a laissé des failles d'extension circulaires tout autour de la caldeira, alors que le centre a été le siège d'une intense compression, sous l'effet du tassement de la masse effondrée. Un deuxième effondrement est ensuite intervenu, suivi par quatre autres. La bordure extérieure du volcan est constituée par un escarpement parfois haut de 6 km et unique chez les volcans martiens.

Olympus Mons est si imposant qu’une personne se tenant sur la surface de Mars ne pourrait voir son profil tout entier car la courbure de la planète en masquerait une partie. Le seul moyen d’observer la montagne d’un seul tenant est en orbite. De la même manière, une personne se tenant au sommet du volcan se rendrait compte que les pentes du volcan s’étendent jusqu’à l’horizon et au-delà.

Une erreur classique consiste à croire que le sommet d’Olympus Mons se situe au dessus de l’atmosphère martienne. La pression atmosphérique au sommet est à peu près 2 % de celle de la surface martienne. Par comparaison, la pression atmosphérique au sommet de l’Everest est à peu près 25 % de celle observée au niveau de la mer. Malgré cela, les poussières atmosphériques sont tout de même présentes et une couverture nuageuse de glace de CO2 est toujours envisageable au sommet d’Olympus Mons. Les nuages de glace d’eau ne peuvent en revanche pas s’y développer. Bien que la pression atmosphérique martienne moyenne représente moins de 1 % de la pression terrestre, la plus faible gravité locale permet à l’atmosphère de s’étendre beaucoup plus haut en altitude.

[modifier] Volcanisme

Caldeira d'Olympus Mons
Caldeira d'Olympus Mons

Olympus Mons est un bouclier volcanique, le résultat d’une lave très fluide surgissant des cheminées du volcan durant une longue période de temps. Il est ainsi beaucoup plus étendu que haut. L’inclinaison moyenne des pentes du volcan est très graduelle. Certaines pentes de 5° peuvent subitement faire place à des pentes plus marquées de 10°, voire plus. En 2004, la sonde Mars Express a pris en photo sur les flancs d’Olympus Mons des flots de lave datant de moins de 2 millions d’années. La jeunesse de ceux-ci à l’échelle géologique suggère que le volcan pourrait encore être en activité. Les îles hawaïennes offrent un exemple similaire de boucliers volcaniques à une échelle moindre (voir Mauna Loa). La taille extraordinaire d’Olympus Mons est probablement due au fait que Mars est dépourvue de plaques tectoniques. Ainsi, la croûte est restée fixe sur un point chaud et a continué de déverser de la lave jusqu’à atteindre cette hauteur exceptionnelle.

[modifier] Environs

Olympus Mons est situé dans le dôme de Tharsis, immense renflement de la surface martienne supportant nombre de volcans. Parmi eux, une chaîne de boucliers dont Arsia Mons, Pavonis Mons et Ascraeus Mons, qui n’apparaissent comme petits que comparés à Olympus Mons. Les environs immédiats d’Olympus Mons sont une dépression de 2 km de profondeur. Leur âge n'est connu avec exactitude, mais on peut avancer un âge de 700 millions d'années pour Arsia Mons, 300 millions d'années pour Pavonis Mons, entre 100 et 20 millions d'années pour Ascraeus Mons.

Le volcan est entouré par une région appelée l’Auréole d’Olympus Mons, avec des arêtes et blocs immenses s’étendant jusqu’à 1000 km du sommet. Ceci met en évidence le développement et la modification de la surface liés à l’activité glaciaire. L’escarpement et l’Auréole sont tous deux mal connus. En théorie cette base-falaise a été constituée par des glissements de terrain et l’Auréole est constituée de matériaux entassés au bas de ces glissements.

[modifier] Nix Olympica

Nix Olympica est le premier nom attribué à Olympus Mons par l'astronome Giovanni Schiaparelli et ses successeurs lorsqu'ils ont entrepris de cartographier la planète Mars à partir du XIXe siècle bien avant les expéditions martiennes du XXIe siècle telles que Mars Global Surveyor. Ils ont utilisé une nomenclature reposant sur l'albédo des éléments observés depuis la Terre.

Dans le cas d'Olympus Mons, le terme Nix Olympica fait référence à l'aspect enneigé de cette zone. Le mot « nix » signifie en effet « neige » en latin. On faisait ici référence aux neiges de l'Olympe. On sait aujourd'hui que c'est à cause des nuages qui s'accrochent à son (très haut) sommet mais à l'époque on ne savait pas avec certitude qu'il s'agissait d'une montagne.

Sur les images radar de la sonde Mariner 9, les astronomes ont d'abord vu une tache sombre qui a permis aux astronomes de l'identifier comme un des points les plus élevés de la planète. C'est en analysant sur ordinateur les images de cette zone qu'ils ont découvert les cratères imbriqués (caldeiras) et compris qu'ils avaient affaire à un ancien volcan. Le lien a été fait avec Nix Olympica qui est devenu le mont Olympe, Olympus Mons selon la terminologie officielle en latin.

Aujourd'hui, les deux noms Nix Olympica et Olympus Mons sont autorisés. Cependant, seul le second nom est utilisé dans les publications scientifiques.

[modifier] Fiction

Icône de détail Article détaillé : Mars en fiction.
  • Dans la série télévisée Exosquad, Olympus Mons est le siège d’une bataille entre le contingent Able et le héros de la série Phaeton, leader des Néosapiens.
  • Dans la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, Olympus Mons est le site d’un festival annuel. Dans son ouvrage Les Martiens, l’escarpement sert de scène à une escalade épique, dans la nouvelle intitulée Mars la verte (Green Mars). L'auteur, passionné de randonnées en montagne, pousse le sens du détail jusqu'à inclure des cartes et des illustrations très précises de cette ascension.
  • Dans Ilium et Olympos de Dan Simmons, Olympus Mons est le siège des divinités olympiennes. Dans la saga Hypérion du même auteur, c’est le siège de l’ECMO (École de commandement militaire d’Olympus), où sont formés les soldats de la FORCE (la puissante armée de l’Hégémonie ).
  • Le roman Mars aux ombres sœurs (A double shadow) publié en 1978 par le poète Frederick Turner raconte une mythologie martienne avec des dieux vivant au sommet du mont Olympe (appelé Nix Olympica) et intervenant dans les affaires humaines. Dans le roman de Turner, la rédaction de cette mythologie est la pénitence que s'inflige un poète embarqué à bord d'une expédition de terraformation de la planète Mars, après avoir provoqué un accident mortel.

[modifier] Voir aussi

Olympus Mons
Aonia Terra
Tempe Terra
Acidalia Planitia
Argyre Planitia
Deuteronilus Mensae
Arabia Terra
Syrtis Major Planitia
Tyrrhena Terra
Moeris Lacus
Promethei Terra
Terra Cimmeria

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[modifier] Lien externe

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