Nichiren

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Nichiren
Nichiren

Zennichi-maro (善日麿) dit Nichiren (日蓮) est le fondateur du bouddhisme Nichiren appellé aussi parfois "école du lotus".

Sommaire

[modifier] Biographie

Né le 16 février 1222 dans le village de pêcheurs de Kominato, dans l'actuelle préfecture de Chiba au Japon, à l'âge de 12 ans, il entre au temple bouddhiste Seichôji pour y étudier sous la direction du maître Dosen-bo. Ordonné moine Tendaï à l'âge de 16 ans, il prend le nom de Zesho-bo Renchô. Son vœu d'alors est de devenir la personne la plus sage du Japon.

En 1239, il part pour Kamakura la capitale politique de l'époque. Il y reste trois ans puis se rend dans tous les sanctuaires bouddhiques les plus importants dont le temple principal Enryaku-ji de l'école Tendai - situé sur le mont Hiei et fondé par le grand maître Dengyô (ou Saichō) (767-822) - mais aussi aux temples Onjoji, Kongobuji, Shitennôji, etc.

Etudiant la masse des sûtras existants, il reprit l'idée de Zhiyi de l'école Tien taï lequel les considérait comme des enseignements du bouddha Sakyamuni fait à différentes époques de sa prédication, la période finale ou la plus aboutie étant celle ou il enseignait le Sūtra du Lotus.

Le 28 avril 1253, au temple Seicho-ji, Nichiren déclare que Nam Myoho Renge Kyo (titre du sutra du Lotus) est le seul enseignement qui permette à tous les êtres humains, à l'époque des Derniers Jours de la Loi, de parvenir à l'Eveil en cette vie. C'est à ce moment là qu'il prend le nom de Nichiren ("Lotus du soleil"), et c'est cette date qui est retenue comme point de départ de sa mission.

Dans un texte célèbre, le Rissho Ankoku Ron ou "Traité sur la pacification du pays par l'établissement de la Loi correcte" (1260), il attribue les différents désastres naturels survenus au Japon, tremblements de terre, famines, aux bouddhistes dont la pratique n’est pas centrée sur le sutra du lotus, mais sur d’autres cultes, comme celui d’Amida, une des principales cible de cette critique étant Honen accusé d’entraîner ses concitoyens dans de fausses voies. Moine encore peu connu, issu de l'école Tendai, Nichiren envoie des remontrances au pouvoir militaire (Bafuku), en la personne du régent (Hojo) Tokiyori, lui demandant d'abandonner ces doctrines qu'il juge erronées, la Terre pure, ou amidisme, le Zen, et le Shingon, pour revenir à une pratique du sutra du Lotus. Ce traité, qui condamnait la Terre pure et les autres enseignements bouddhistes comme hérétiques, lui attira beaucoup d'inimitiés de la part des moines bouddhistes et des laics ayant embrassé ces doctrines.

Le 1er septembre 1271, après plusieurs autres persécutions,le gouvernement de Kamakura fait arrêter Nichiren comme ennemi de l'Etat. Il est mené sur le champ au lieu d'exécution, sur la plage de Tatsunokuchi. Au moment où il allait être décapité, un objet lumineux traverse le ciel, illuminant la nuit comme en plein jour. L'exécution est annulée et Nichiren déporté dans l'île lointaine de Sado, où il reste jusqu'en 1274. De ce moment date la conviction de Nichiren d'être, selon la Nichiren Shoshu et la Soka Gakkai, le bouddha fondamental des Derniers Jours de la Loi, ou, selon la Nichiren Shu, le grand boddhisattva Jogyo.

En 1279, Gyochi, supérieur adjoint du temple tendai Ryusen-ji, à Atsuhara, voyant d’un mauvais œil la conversion de moines et de paysans des environs à la nouvelle doctrine, fit arrêter vingt paysans, avec l'appui du seigneur local, sous l'accusation de vol de céréales. Les vingt prisonniers subirent des sévices, mais pas un ne renia sa foi. Finalement, trois d’entre eux, trois frères, furent exécutés, et les autres libérés. Cette persécution d'Atsuhara bouleversa Nichiren, qui écrivit alors à un de ses plus proches disciples une lettre intitulée "Les persécutions subies par le Bouddha", dans laquelle il considérait toutes les persécutions subies comme la confirmation de sa mission, conformément aux commentaires que le Maitre de l'école Tendai avait fait du sutra du Lotus. La Nichiren Shoshu, et à sa suite la Soka Gakkai, placent à ce moment là l'inscription par lui, sur un grand support en bois, du Dai Gohonzon ("grand Honzon", ou objet de culte), une représentation en grand format du mandala de Nichiren, constitué par la mention écrite des noms de bouddhas, boddhisattvas et divinités protectrices, avec, en son centre, verticalement, la phrase Nam Myoho Renge Kyo (Daimoku), expression de la Loi essentielle. Elles y voient l'accomplissement du but de la venue de Nichiren en ce monde et font de l'inscription de ce Gohonzon l'une des "Trois Grandes Lois ésotériques" (les deux autres étant la récitation du Daimoku et l'érection d'un Grand Sanctuaire). Les autres écoles issues de Nichiren contestent les fondements historiques de cette affirmation. Le Dai Gohonzon est conservé au Taisekiji, temple principal de la Nichiren Shoshu.


Nichiren meurt en 1282 à Ikegami, aujourd'hui un quartier de Tokyo. Le temple Honmonji, situé à cet endroit, commémore cette mort, mais les cendres, selon son voeu, furent aussitôt transférées par ses disciples au temple Kuonji de Minobu, où Nichiren avait passé la dernière partie de sa vie.

[modifier] Son enseignement

La loi (dharma en sanskrit) s'enseigne en fonction de l'époque et en accord avec les capacités des auditeurs. Renchô estima qu'en cette période de Mappo (décadence), la vénération du Sūtra du Lotus était l'enseignement adapté à la période moderne. Il préconisa la seule pratique invocatoire du titre du Sūtra du Lotus, le Daimoku "Nam myôhô renge kyô", sur le modèle de l'amidisme qui répète le nom du Bouddha Amida inlassablement. Dans le meme temps, il créa un objet de vénération, le Gohonzon, mandala créé sur le modèle de l'ésotérisme.

Une tradition contestée lui attribue l'une des premières parties de go jouées au Japon[1].

Selon le président actuel de la Sōka Gakkai, la plus influente et la plus riche des organisations qui se réclament du bouddhisme Nichiren, le langage sectaire et brutal de Nichiren ne peut être compris qu'avec une connaissance du contexte de son époque, et dans le cadre de conflits entre bouddhistes; il ne devrait pas être pris pour modèle par les adeptes occidentaux pour leur relation avec les croyants d'autres religions[2]. Son langage véhément est celui d'un réformateur religieux, sans armes ni armées, face à des adversaires tout aussi résolus.

  • Gaston Renondeau, La doctrine de Nichiren, 1953, PUF
  • Gaston Renondeau, Le bouddhisme japonais, textes fondamentaux de quatre grands moines de Kamakura, 1965, Albin Michel
  • Lettres et traités de Nichiren Daishonin, 7 volumes, 1992-2000, ACEP

[modifier] Travaux de chercheurs en ligne

Ruben L.F. Habito et Jacqueline I. Stone, "Réinterpréter Nichiren", 1999

[modifier] Liens externes

  1. De l'illusion spirituelle à l'éveil du Bouddha en ce corps
  2. Soleil Lotus, page personnelle sur Nichiren et la Soka Gakkai
  3. Unite Nichiren
  4. Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren
  5. Nichiren Etudes
  6. Nichiren Shu Europa

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Richard Bozulich, The Go Player's Almanac 2001, page 65, Kiseido Publishing Company
  2. Troisième Civilisation (revue mensuelle de la Sōka Gakkaï), numéro de février 2008.