Michael Ignatieff

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Michael Ignatieff

Michael Grant Ignatieff, B.A., M.A., Ph.D. (né le 12 mai 1947 à Toronto, en Ontario) est un homme politique canadien. Il est le député de Lakeshore—Etobicoke et chef-adjoint du Parti libéral du Canada.

Écrivain, journaliste et expert en matière de Droits de l'homme, il a à son actif seize ouvrages, dont plusieurs ont remportés de prestigieux prix.

Le 7 avril 2006, il a annoncé officiellement sa candidature à la course à la direction du Parti libéral du Canada. Il se classe premier après les premier et deuxième tours de scrutin. Par contre, au troisième tour, contre Bob Rae et Stéphane Dion, il termine deuxième. À ce tour, Rae est éliminé. Le quatrième tour consacre finalement sa défaite aux mains de M. Dion.

Sommaire

[modifier] Introduction

Ignatieff est le fils du diplomate canadien George Ignatieff et Alison Grant, et le petit-fils du Comte Paul Ignatieff, qui était le dernier ministre de l'éducation sous le Tsar de Russie, un des seuls individus à avoir réussi à fuir devant les bolchéviques. Ses antécédents canadiens incluent son grand-père maternel, George Monro Grant, qui fut président de l'Université Queen's. Son oncle est le philosophe politique George Grant (1918-1988). Son arrière grand-père est le comte Nikolay Pavlovich Ignatyev, le ministre de l'intérieur russe sous le Tsar Alexandre III. Dans son livre The Russian album, Ignatieff explore l'importance de la mémoire collective et l'obligation ancestrale dans le contexte de sa propre histoire familiale.

Ignatieff a étudié au Upper Canada College, une école privée prestigieuse à Toronto, pour ensuite étudier l'histoire au College Trinity de l'Université de Toronto. C'est à cette époque qu'Ignatieff rencontra son collègue (et futur Premier ministre de l'Ontario) Bob Rae. Les deux sont depuis des amis. De 1965 à 1968, Ignatieff travailla au journal The Globe and Mail de Toronto. Il poursuivit ses études jusqu'à obtenir un doctorat en histoire de l'Université Harvard en 1976. Il enseigna ensuite pendant deux ans à l'Université de la Colombie-Britannique, de 1976 à 1978. Il reçut par la suite un poste de recherche au King's College, à l'Université de Cambridge, de 1978 à 1984.

Ignatieff parle couramment plusieurs langues, dont le français, l'anglais et le russe. Jusqu'en 2005, il était professeur et directeur du Carr Center for Human Rights Policy à l'Université Harvard John F. Kennedy School of Government. Il a aussi sept doctorats honorifiques à son actif. Le 26 août 2005, il annonçait qu'il quittait Harvard pour diriger l'Université de Toronto en tant que chancelier des politiques de droits de la personne.

Michael Ignatieff est marié avec sa deuxième femme, Zsuzsanna Zsohar (d'origine hongroise). Il a également deux enfants, Théo et Sophie, de son premier mariage.

Le patronyme Ignatieff signifie ignatien en russe, et se rapporte à Ignace de Loyola, qui est reconnu dans l'Église orthodoxe russe [1].

[modifier] Reconnaissance internationale

Ignatieff est un expert reconnu sur les questions du Moyen-Orient et des Balkans et a conseillé plusieurs chefs d'États sur ces questions. Par contre, il est plus reconnu académiquement pour les droits de la personne, et il a rédigé plusieurs travaux concernant les conflits ethniques et le génocide. De plus, il a écrit beaucoup sur le concept de droits de la personne universel et des dangers du nationalisme dans la période après la guerre froide.

Ignatieff écrit aussi de la fiction, sa plus récente publication étant Charlie Johnson in the Flames. Il a aussi été choisi pour livrer les conférences Massey, en 2000.

[modifier] Controverse

Il a appuyé l'invasion de l'Irak en 2003. Dans une article de la New York Times, "The Burden" (le fardeau), il parle du poids qui pèse sur les États-Unis d’imposer par la force leur vision de la démocratie sur le reste du monde. Il est contre le Protocole de Kyoto. Ses propos sur la torture sont considerés ambigus. Ses propos sur le bombardement de Cana en juillet 2006 sont contradictoires.

[modifier] Sa carrière politique

En janvier 2005, le biographe et journaliste Peter Newman a suggéré qu'Ignatieff serait un candidat idéal à la chefferie du Parti libéral du Canada après que Paul Martin se retire comme chef, ce qu'il a fait après l'élection de 2006. Ignatieff s'est adressé à la convention biennale du parti à Ottawa, en mars 2005.

[modifier] Controverse sur sa nomination

Après plusieurs mois de rumeurs, Ignatief confirme en novembre 2005 qu'il sera candidat à l'investiture du Parti libéral du Canada en vue de l'élection fédérale de 2006. Après plusieurs jours de spéculation dans les médias de la région, il porte son choix sur la circonscription d'Etobicoke-Lakeshore, à Toronto, suite à l'annonce du retrait de la vie politique de la députée sortante Jean Augustine.

Certains membres de l'association libérale locale, d'origine ukrainienne, se sont opposés à sa candidature, contestant les positions d'Ignatieff sur l'indépendance de ce pays dans son ouvrage Blood and Belonging : Journeys into the New Nationalism, publié en 1993[1].

Dans son ouvrage l'auteur dit prendre l'Ukraine au sérieux, mais il ajoute :

"I have reasons to take the Ukraine seriously indeed. But, to be honest, I'm having trouble. Ukrainian independence conjures up images of peasant embroidered shirts, the nasal whine of ethnic instruments, phony Cossacks in cloaks and boots..."[2].

Bien que les partisans d'Ignatieff considèrent que ce commentaire a été cité hors-contexte et ajoutent que l'auteur dénonce justement ces stéréotypes dans le même chapitre que l'extrait cité, cette explication n'a pas satisfait une partie de la communauté ukrainienne de sa circonscription qui a bruyamment chahuté son investiture.

[modifier] Victoire

Malgré la controverse entourant sa nomination et l'opposition de certains libéraux à Etobicoke-Lakeshore, Michael Ignatieff a été capable de le remporter contre ses rivaux et obtint un siège à la Chambre des communes du Canada. Il gagna ses élections par une marge d'un peu plus de 5000 votes.

[modifier] Leadership

[modifier] Anecdote

Selon Jane Taber du quotidien the Globe and Mail:

Au printemps 2005, André Boisclair, ex chef du Parti québécois, a reçu son diplôme du Kennedy School of Government à Harvard, là où Michael Ignatieff enseignait. Quand M. Boisclair a reçu son diplôme, Ignatieff est allé lui serrer la main. "Alors, est-ce que vous retournez chez vous?", lui demanda Ignatieff (L'ancien chef du PQ, Bernard Landry, venait de surprendre tout le monde par sa démission). "Je pense que oui, est-ce que je vais vous voir là-bas?", le questionna Boisclair, qui avait servi comme ministre dans l'ancien gouvernement péquiste. "On verra", lui répondit alors le Dr. Ignatieff.

[modifier] Notes et références

  1. Toronto group opposes Ignatieff's election bid, CTV News 27 novembre 2005. Page consultée le 3 juin 2006.
  2. http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20051128.wignatief1128/BNStory/National/ Ignatieff blasts 'transparent' attempt to sow Liberal dissent], dans The Globe and Mail, 28 novembre, 2005. Page consultée le 3 juin 2006

Denis Smith, "Ignatieff's World", Lorimer, Septembre 2006 http://www.amazon.ca/

[modifier] Ouvrages

Michael Ignatieff, "The Burden," New York Times Magazine, January 5, 2003 http://faculty.washington.edu/nsingh/ignatieff.htm

Michael Ignatieff, "Bush's First Strike", New York Review of Books, Volume 48, Number 5, March 29, 2001 http://www.nybooks.com/articles/14113

[modifier] Liens externes

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