Malais du Cap

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Les Malais du Cap sont un groupe ethnique sud-africain descendant d'esclaves amenés d'Indonésie en Afrique du Sud à partir de 1667, mais aussi de déportés politiques venus d'Indonésie et de Malaisie, comme Sheikh Abdurahman Matebe Shah, le dernier sultan de Malacca. L'Indonésie et la colonie du Cap étaient à cette date sous contrôle des Pays-Bas, plus exactement sous le contrôle de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, ou VOC.

Malgré l'esclavage, les Malais du Cap ont maintenu leur foi musulmane, ce qui est une exception dans l'histoire de l'esclavage.

Les Malais du Cap sont en fait une population métisse, où les ancêtres noirs, khoïsan, voire européens sont très nombreux. Un type physique rappelant les origines asiatiques reste cependant sensible chez beaucoup de membres de la communauté.

Outre l'islam, les Malais ont introduit certains éléments de leur culture en Afrique du Sud. Ils parlent principalement l'afrikaans, avec un accent particulier. On trouve encore utilisées certaines expressions ou mots d'origine indonésienne.

Leur influence est toujours perceptible de nos jours au sein de la société sud-africaine. Les plats "malais" comme le bredie, le bobotie, et les sosaties sont communs dans de nombreux foyers sud-africains.

Maisons colorées typiques du quartier malais de Bo-Kaap au Cap
Maisons colorées typiques du quartier malais de Bo-Kaap au Cap

Sous le gouvernement de l'apartheid, les Malais du Cap étaient juridiquement considérés comme des métis ("coloured"), une des 4 subdivisions ethniques officielles de la population.

On estime à 166 000 la population malaise au Cap et 10 000 à Johannesburg.

Le quartier malais du Cap se situe à Signal Hill, et est appelé Bo-Kaap.

Avant la démolition du District Six, de nombreux Malais y habitaient. Ils furent alors forcés d'emménager dans un township métis.

Aujourd'hui, certains "Malais" tendent à se redéfinir comme "musulmans", et ne recourent plus à l'autodéfinition en tant que "Malais". Cette évolution (minoritaire) est à la fois liée à la volonté de mettre en avant le fait religieux, et à la conscience du caractère artificiel du terme "malais" pour une population largement métissée et de langue afrikaan.

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