Malaface

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LATE-258 Malaface
Fonction Missile porte-torpille ASM
Constructeur Groupe Latécoère
Coût à l'unité
Déploiement essais de 1954 à 1959
Caractérisques
Moteur Propulsion à poudre + 1, 2 ou 4 propulseur(s) d’accélération à poudre
Masse au lancement 1 430 kg
Longueur 6,4 m
Diamètre
Envergure
Vitesse 0,8 mach
Portée 40 km
Altitude de croisière 25-35 m
Charge 700 kg
Guidage Radioguidage
Précision
Détonation Caméra de télévision
Plateforme de lancement navires de surface

Le LATE-258 ou Malaface est une étude de missile mer-mer subsonique (désigné aussi comme une torpille aéroportée) développé par le groupe Latécoère à partir de 1951, elle fut conduite avec d’autres ingénieurs de la Marine nationale française d’où « MArine LAtécoère surFACE ».

Seulement 15 exemplaires de ce premier modèle de missile anti-navire français furent construits et tirés.

Sommaire

[modifier] Mode de fonctionnement

Le Malaface s’apparente davantage à un avion sans pilote comme le V1 qu’à un missile.

Arrivé à 500 m du navire ennemi, l’engin pique et large une bombe de forme cylindro-conique de 700 kg munie de 4 ailettes de stabilisation à l’arrière. Une petite caméra de télévision dans le nez permet de préciser le tir.

L’engin est propulsé par un moteur de fusée à liquide et lancé dans sa première version par 4 accélérateurs à poudre.

[modifier] Historique

Les premiers tirs d’essais commencent au début de 1954. Ils sont décevants, au point de suspendre pendant 2 ans les expérimentations. En janvier 1956, nouvelles déceptions, une partie des archives ayant disparue, nous ne nous pouvons préciser la cause de ces échecs.

En revanche, les échecs de 1957 et 1958 sont mieux connus : les Malaface ont rencontré des problèmes de guidage, mais aussi des complications faute de dispositifs électroniques et électromécaniques adaptés.

Le 16 juin 1958, le « Malaface-10 » réalise enfin un tir correct : il atteint la distance de 16 km. Toutefois, son emploi demeure délicat.

Même si le tir du « Malaface-15 » de mars 1959 se déroule correctement, l’État-major de la marine décide de l’abandonner en février 1960.

Les raisons de l’abandon sont multiples, l’ambition technologique est sous-estimée. La qualification de tels engins nécessite la maîtrise de nombreuses technologies dont certaines font cruellement défaut au début, comme la télémesure.

Le retard industriel ne favorise pas les défis. Par exemple, pour monter les circuits électriques, les ingénieurs sont parfois contraints de récupérer des éléments sur des épaves d’avions allemands de la Seconde Guerre mondiale.

Le Malaface souffre en autre d’un manque d’intérêts de la part des stratèges qui, impatients, espéraient obtenir assez vite un missile opérationnel. Au final, ceux-ci préfèrent l’avion embarqué, plus efficace et plus pratique à employer pour lutter contre les navires.

Le programme a servi de remarquable banc d’études révélant les nouvelles capacités techniques nationales et démontrant l’intérêt de ce genre de systèmes d’armes, même si leur déploiement se montrait difficile.

La réussite du missile Exocet dépend en partie des leçons tirées de ce précurseur.

[modifier] Versions

  • LATE-258-H : version expérimentale tirée depuis un sous-marin.
  • LATE-259 : version améliorée d’attaque d’objectifs au sol d’une portée de 250 km, n’a jamais été réalisée.

[modifier] Sources

  • Mamsaca et Malaface, deux missiles d'études de la Marine française de l'après-guerre, Phillipe Varnoteaux, Histoire de la Marine n°3, hiver 2005/06
  • Le Malaface, histoire d'une occasion manquée, Estival B., Cols Bleus n°187, 7 mai 1988