Madame Bovary

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Madame Bovary

Illustration de Madame Bovary

Auteur Gustave Flaubert
Genre Roman
Pays d’origine France France
Lieu de parution Paris
Éditeur Charpentier
Date de parution 1857
Pour les articles homonymes, voir Madame Bovary (homonymie).

Madame Bovary est un roman de Gustave Flaubert paru en 1857. Le titre original était Madame Bovary, mœurs de province. Au début, Flaubert ne voulait pas qu'on illustre son roman avec un portrait de femme pour laisser libre cours à l'imagination du lecteur.

Sommaire

[modifier] La genèse

Flaubert commence le roman en 1851 et y travaille pendant 5 ans, jusqu’en 1856. À partir d’octobre, le texte est publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton jusqu’au 15 décembre suivant. En février 1857, le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Défendu par l’avocat Maître Jules Sénard, Gustave Flaubert sera finalement acquitté[1]. Le roman connaîtra un important succès en librairie.

Honoré de Balzac avait déjà abordé le même sujet dans la Femme de trente ans en 1831 sous forme de nouvelle-roman qui parut en 1842 dans l’édition Furne de la Comédie humaine, sans toutefois faire scandale.

[modifier] L’histoire

Le mariage d’Emma et de Charles.
Le mariage d’Emma et de Charles.

Long récit que l'on rangera dans le genre "réaliste" fondé sur un fait divers réel.

Charles Bovary, après avoir suivi ses études dans un lycée de province, s'établit comme officier de santé et se marie à une riche veuve. A la mort de celle-ci, Charles épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la ferme avec son père -un riche fermier, patient du jeune médecin. Emma se laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques, elle rêve d’une nouvelle vie, en compagnie de son nouveau mari. En réalité, sa vie est étroite et sans relief, son mari ne répond pas à ses attentes d'une vie pleine de péripéties et rythmée par la passion. Un bal qui a lieu chez un vicomte, à la Vaubyessard, et où Emma est invitée avec son mari marque un tournant dans sa vie en lui faisant croire à l'existence du monde luxueux, faste et mouvementé dont elle rêve depuis son plus jeune âge. Cette soirée nourrira son imagination de chimères extravagantes tout au long de sa vie. Désabusée par le retour brutal à la réalité, celle d'une vie étouffante et ennuyeuse qu'elle mène avec son mari, Emma tombe malade (maladie nerveuse plus psychologique que physique). Pour qu'elle se rétablisse, qu'elle change d'air, Charles décide de déménager avec elle dans un bourg plus grand: Yonville-l'Abbaye. Si elle se rétablit, Emma n'en reste pas moins écœurée par son mari qui répond de moins en moins à ses attentes et qui ne s'en rend pas compte. Elle va penser trouver son bonheur avec un amant. Ainsi elle a une aventure avec un riche propriétaire d’un domaine agricole, Rodolphe Boulanger, qui s'en lassera vite, effrayé par l'engouement de la jeune femme. Puis, après avoir cherché en vain du réconfort dans la religion, elle a une deuxième aventure avec un clerc de notaire : Léon Dupuis, dont elle était tombée amoureuse lorsqu'elle était encore fidèle à son mari et qu'elle avait ensuite perdu de vue. Après avoir fait d'énormes dépenses pour ses deux amants et pour elle, Emma se retrouve criblée de dettes. Ne trouvant d'aide ni auprès des ses anciens amants ni auprès de ses voisins et ne voulant pas que son mari apprenne ses aventures passées, Emma se suicide à l’arsenic emprunté chez le pharmacien du bourg, Homais. Son mari, en découvrant les lettres échangées avec ses amants, meurt de chagrin, la scène est pathétique, sa fille Berthe, croyant le voir endormi sur un banc, le pousse et se rend compte, lorsqu'il tombe par terre, qu'il est mort. La dernière page du roman explique que ce seul enfant qu'eut le couple est envoyé, après la mort de ses parents, chez sa grand-mère paternelle. A la mort de cette dernière, elle s’en va chez une tante pauvre qui la fait travailler dans une filature de coton pour gagner sa vie...

[modifier] Études

Flaubert disséquant Madame Bovary.Caricature d’A. Lemot parue dans La Parodie en 1869.
Flaubert disséquant Madame Bovary.
Caricature d’A. Lemot parue dans La Parodie en 1869.

L’ironie dont fait preuve l’auteur envers ses personnages est une des caractéristiques principales de l’écriture. Il a souvent été remarqué que la première personne n’était employée qu’au tout début du roman, comme si le narrateur était aussi un personnage de l’histoire. À noter que Gustave Flaubert écrit dans une préface que le projet d’écrire Madame Bovary était d’en finir avec sa période romantique. Dès lors, on peut voir dans Madame Bovary non pas une critique du romantisme, mais plutôt les excès que cela peut causer. D’ailleurs, les personnages sont très bien conçus psychologiquement. Certaines critiques jugent que le suicide serait dû à l’échec du mariage ou à l’incompréhension de Charles Bovary. C’est en tout cas un sublime et pessimiste traité de la condition humaine du XIXe siècle.

[modifier] Adaptations cinématographiques

Plusieurs adaptations ont eu lieu au cinéma :

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Michèle Breut, Le Haut & le bas : essai sur le grotesque dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, Amsterdam, Rodopi, 1994.
  • (en) Ion K. Collas, Madame Bovary, a Psychoanalytic Study, Genève, Droz, 1986.
  • (fr) Philippe Doumenc, Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary, Actes Sud, 186 p. (ISBN 13: 978-2742768202)
  • (fr) André Dubuc,L’âme de Rouen dans Madame Bovary, Yvetot, Imprimeries Bretteville, 1958.
  • (fr) René Dumesnil, Madame Bovary de Gustave Flaubert : étude et analyse, Paris, Mellottée, 1958.
  • (fr) Claudine Gothot-Mersch, La Genèse de Madame Bovary, Paris, Corti, 1966.
  • (fr) Claudine Gothot-Mersch, Madame Bovary, Paris, Garnier, 1971.
  • (en) Edward J. Gallagher, Textual Hauntings: Studies in Flaubert's Madame Bovary and Mauriac's Thérèse Desqueyroux, University Press of America, 2005.
  • (fr) René Herval, Les véritables origines de Madame Bovary, Paris, France, Nizet, 1958.
  • (fr) Jean-Claude Lafay, Le Réel et la critique dans Madame Bovary de Flaubert, Paris, Minard, 1987.
  • (fr) Alain de Lattre, La Bêtise d’Emma Bovary, Paris, Corti, 1981.
  • (fr) Mario Vargas Llosa, L’Orgie perpétuelle : Flaubert et Madame Bovary, Paris, Gallimard, 1978.
  • (en) Margaret Lowe, Toward the Real Flaubert: A Study of Madame Bovary, Oxford, Clarendon, 1984.
  • (fr) Matthew MacNamara, La Textualisation de Madame Bovary, Amsterdam, Rodopi, 2003.
  • (fr) Patricia Reynaud, Fiction et Faillite : économie et métaphores dans Madame Bovary, New York, Peter Lang, 1994.
  • (fr) Géraud Venzac, Au pays de Madame Bovary, Paris, Genève, La Palatine, 1957.
  • (fr) André Vial, Le Dictionnaire de Flaubert : le Rire d’Emma Bovary, Paris, Nizet, 1974.
  • (fr) Philippe Doumenc, Contre-enquête sur la mort d'Emma bovary, Actes Sud, 2007.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

s:

Madame Bovary est disponible sur Wikisource.

[modifier] Notes et références

  1. Procès intenté à M. Gustave Flaubert devant le tribunal correctionnel de Paris (6e Chambre) sous la présidence de M. Dubarle, audiences des 31 janvier et 7 février 1857 : réquisitoire et jugement