Louis-Alexandre Berthier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Berthier.
Louis-Alexandre Berthier
Naissance : 20 novembre 1753
Versailles, France
Décès : 1er juin 1815 61 ans)
Bamberg, Allemagne
Origine : Français
Allégeance : Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Royaume des français
Drapeau français République française
Empire français
Royaume de France
Arme : Grande Armée
Grade : Maréchal d'Empire
Service : 1764 - 1815
Conflits : Guerre d'indépendance américaine
Guerres de la Révolution
Guerres napoléonniennes
Faits d'armes : Campagne d'Italie (1796-1797)
Campagne d'Égypte

Bataille de Marengo
Bataille d'Austerlitz
Bataille d'Iéna
Bataille de Wagram
Bataille de Brienne
Distinctions : Grand' Croix de la Légion d'honneur
commandeur de Saint-Louis
Pair de France
Prince de Neuchâtel et Valangin
Autres fonctions : ministre de la Guerre

Louis-Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel et Valangin, (né à Versailles, le 20 novembre 1753, † Bamberg, le 1er juin 1815), est un maréchal de France.

Sommaire

[modifier] Origine

Son père Jean-Baptiste Berthier (né en 1721 à Tonnerre, décédé en 1804 à Paris), était ingénieur-géographe de l'armée, lieutenant-colonel et avait été anobli par Louis XV pour services rendus. Sa mère était Marie-Françoise Lhuillier de la Serre, femme de chambre de Monsieur (futur roi Louis XVIII) (née vers 1731, décédée le 29 mars 1783 à Versailles). En 1809, il épousa Élisabeth en Bavière (1784-1849), fille du duc Guillaume en Bavière (l'arrière-grand-père d'Élisabeth de Wittelsbach). Son frère César Berthier fut lui aussi général.

[modifier] Pendant la Monarchie

Destiné à l'état militaire, il reçut une éducation soignée. Louis Alexandre est reçu à l’École royale du génie de Mézières en 1764. Le 1er janvier 1766, il est nommé ingénieur-géographe à treize ans et fait la Guerre d'indépendance américaine sous les ordres de Lafayette y gagnant son grade de colonel en 1778. La chronologie ci-dessous montre son parcours dans l’armée.

[modifier] La Révolution française

Au début de la révolution française, comme major général de la garde nationale à Versailles, il facilite l’émigration de diverses personnalités dont le comte d’Artois, les Polignac et les deux tantes du roi. Lors du ravage du palais de Bellevue par les manifestants, il rétablit durement l’ordre ce qui lui valut l’opposition des patriotes et le renvoi de l’armée.

Il fut employé par Rochambeau, puis par Lafayette ensuite comme chef d'état-major par Luckner. Quand la royauté fut abolie, il fut destitué.

En mai 1793, Berthier fut rappelé et nommé chef d’état major du ci-devant duc de Biron en Vendée pour être révoqué trois semaines plus tard.

Le 2 mars 1796, il fut nommé chef d’état major de l’armée d'Italie sous les ordres de Napoléon Bonaparte.[1]

En 1797, avec Monge, il remit au Directoire le traité de Campo-Formio. Lorsque Bonaparte partit pour le Congrès de Rastadt, le commandement de l’armée lui fut confié ce qu’il tenta de refuser. Il occupa Rome (10 février 1798) et prit possession du Château Saint-Ange, renversa le gouvernement papal et proclama la république romaine.[2]

Bonaparte l’amena en Égypte où il rendit de très précieux services toujours comme chef d’état major[3] et revint en France avec le chef pour préparer le coup d'État du 18 brumaire.

Dès le Consulat, Bonaparte le désigne comme ministre de la Guerre.

[modifier] L'Empire

Sous l’Empire, il fait partie de la promotion de maréchaux de 1804 et Grand veneur, fut comblé de faveurs dont la principauté de Neuchâtel (1806)[4], il devient vice-connétable de l'Empire en 1807 et enfin prince de Wagram (1809).

Napoléon le maria avec Marie Élisabeth en Bavière, fille du prince Guillaume de Bavière, beau-frère et cousin du roi de Wurtemberg, (9 mars 1808) dont il eut trois enfants. Sa descendance est prestigieuse car alliée à diverses familles européennes royales ou ducales : Murat, Lambertini, Durfort Civrac, Beauvau-Craon, La Rochefoucauld, La Tour d'Auvergne, Broglie, Lannes (duc de Montebello, prince de Sievers), Caumont La Force, Noailles, Hachette (éditions), Polignac ...

Berthier fit toutes les campagnes de Napoléon comme major général de l'armée[5].

Pendant les campagnes de Marengo, d'Austerlitz et d'Iéna, Berthier remplit avec le plus grand zèle les importantes fonctions de chef d'état-major.[6]

En 1809, il contribua puissamment à la victoire de Wagram.

Il représente Napoléon, à Vienne, au mariage avec Marie-Louise.

Durant la campagne de Russie, il tente de convaincre Napoléon de ne pas poursuivre vers Moscou. Il donna même sa démission et fut disgracié. Au combat de Brienne, le 24 février 1814, il reçut un coup de lance sur la tête.

[modifier] La Restauration

Le 11 avril 1814, il adhéra au décret du sénat qui excluait Napoléon du trône. À la Première Restauration, Louis XVIII l’accueille au souvenir de son attitude passée à Versailles ; il fut capitaine de l'une des compagnies des gardes du corps et pair de France le 4 juin 1814.

Au retour de l’Île d'Elbe, il suit le roi à Gand[7]

Il se réfugie dans son château à Bamberg en Bavière près de son beau-père où il meurt, le 1er juin 1815 peu après son arrivée, avant Waterloo, tombant de la fenêtre du troisième étage pendant un accès de fièvre chaude ; selon d'autres par suicide ou encore assassiné par des hommes masqués qui restèrent inconnus.[8] Il décéda avant la bataille de Waterloo où l'absence de cet excellent chef d'état-major se fit cruellement sentir[9].

[modifier] L'organisateur

Comme organisateur, on lui doit : la formation de la garde des consuls (décembre 1799); l'institution des armes d'honneur (1799) ; la création de la Légion d'honneur (20 mai 1802) ; la réunion à Metz des écoles d'application de l'artillerie et du génie (1802); l'école militaire spéciale de Fontainebleau (janvier 1803) ; une loi qui accorde des propriétés territoriales aux vétérans, dans les 20e et 27e divisions militaires (avril 1803) ; la création de dix-huit maréchaux d'Empire (19 mai 1804), etc.

En résumé, il avait les qualités de chef d'état-major mais était incapable de diriger seul l'armée comme l'a démontré le catastrophique début de campagne de 1809 avant que Napoléon n'arrive. Choyé par Napoléon, il use de son pouvoir contre les autres maréchaux comme André Masséna ou encore le général Jomini qui préfèrera passer aux Russes en 1813.

Un fils : Napoléon Alexandre Berthier. Berthier était plus propre à exécuter les ordres d'un autre qu'à commander en chef.

Il a donné des relations de la Campagne d'Égypte, 1800, de la Bataille de Marengo, 1804, et a laissé des Mémoires, publiés en 1826.

[modifier] Chronologie

Plaque commémorative à la mémoire de Berthier apposée sur le ministère de la Marine, rue de l'Indépendance Américaine à Versailles
Plaque commémorative à la mémoire de Berthier apposée sur le ministère de la Marine, rue de l'Indépendance Américaine à Versailles
Précédé par Louis-Alexandre Berthier Suivi par
Edmond Louis Alexis Dubois de Crancé
Ministre français de la Guerre
1799-1800
Lazare Nicolas Marguerite Carnot
Lazare Nicolas Marguerite Carnot
Ministre français de la Guerre
1800-1807
Henri Jacques Guillaume Clarke

[modifier] Notes et références

  1. Leur collaboration fut fructueuse par son abnégation complète, tenant toujours sa réserve au deuxième rang; sa modestie, sa discrétion captivèrent Bonaparte qui l’utilisa comme agenda vivant pour diriger son bureau, comme technicien des cartes capable de traduire les conceptions du chef. Cependant, il fut toujours incapable de rédiger les ordres du jour et les proclamations pompeuses.
  2. Berthier tomba amoureux de la Visconti. Ne supportant pas les protestations de l’opinion publique pour les exactions françaises, il remit son commandement à Masséna et rejoignit la femme de ses rêves.
  3. Berthier était en Égypte à la tête de ceux qu'on appelait la faction des amoureux. Quand le général en chef fut sur le point d'appareiller de Toulon, Berthier accourut de Paris en poste, jour et nuit, pour lui dire qu'il était malade et qu'il ne pouvait le suivre, bien qu'il fût son chef d'état-major. Le général en chef n'y fit seulement pas attention. Berthier n'était plus aux pieds de celle qui l'avait dépêché avec excuse: aussi s'embarqua-t-il ; mais, arrivé en Egypte, ses souvenirs lui revinrent. Il demanda et obtint de retourner en France ; il prit congé de Napoléon, lui fit ses adieux; mais il revint bientôt après, fondant en larmes, disant qu'il ne voulait pas, après tout, se déshonorer, ni séparer sa vie de celle de son général...
  4. où il ne mettra jamais les pieds bien qu'il anoblit à ce titre les banquiers Neuflize et Malet
  5. « Berthier avait une grande activité et il était d'un caractère indécis, peu propre à commander en chef, mais possédant toutes les qualités d'un bon chef d'état-major. Il connaissait bien la carte, était rompu à présenter avec simplicité les mouvements les plus composés d'une armée » (Montholon, tome III.)
  6. À Sainte-Hélène, Napoléon fut dur pour Berthier. Citons le Mémorial : Note du jeudi 16 novembre 1815 :
    « c’est que Berthier, après tout, n’était pas sans talents, mais ses talents, son mérite, étaient spéciaux et techniques (…) l’Empereur ; je suis loin de renier sa personne et mes sentiments; mais ses talents, son mérite, étaient spéciaux et techniques, et hors de là sans nul esprit quelconque, et puis si faible. »
    mais, plus loin :
    « Voilà quel était le mérite de spécial de Berthier ; il était des plus grands et des plus précieux pour moi, observait l’Empereur ; nul autre n’eût pu le remplacer. »
    L'Empereur , dans ses campagnes , avait Berthier dans sa voiture. C'était pendant la route, que l'Empereur, parcourant les livres d'ordres et les états de situation, arrêtait ses plans et ordonnait ses manœuvres. Berthier exécutait les ordres et les différents détails avec une régularité, une précision et une promptitude admirables. (Las Cases, tome Ier)
  7. Contrairement à d’autres maréchaux, ce dernier, après le retour de l’île d’Elbe, resta auprès de Louis XVIII.
  8. C. Mullié affirme qu'il avait persécuté les sociétés secrètes, dans sa petite principauté de Neufchâtel. Elles s'en vengèrent, comme se vengent les sociétés secrètes.
  9. (Napoléon : Si j’avais eu Berthier, je n’aurais pas eu ce malheur)

[modifier] Sources partielles

[modifier] Liens externes