Loïe Fuller

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Loïe Fuller

Mary Louise Fuller, dite Loïe Fuller, est une danseuse américaine, célèbre pour les voiles qu'elle faisait tournoyer dans ses chorégraphies. Elle est née à Fullersburg (Illinois) le 15 janvier 1862 et morte à Paris le 1er janvier 1928.

Selon une des versions de sa légendaire ascension vers la gloire, c’est en tant que comédienne de revue qu’elle aurait découvert sa vocation à New York en 1889, grâce à un costume trop grand : soucieuse de ne pas trébucher sur sa longue chemise de soie blanche, elle improvise de grands mouvements et le public réagit spontanément en s’écriant « Un papillon !... Une orchidée !... ». Sa première chorégraphie, la Danse serpentine, créée à Paris en 1892, connut un succès tel que de nombreuses imitatrices se l’approprièrent aussitôt. Bon nombre des premières séquences d’images filmées les présentent.

Dès ses débuts parisiens aux Folies Bergère, elle devient l’une des artistes les plus importantes et les mieux payées dans le monde du spectacle. Par sa liberté d’invention, elle est la première à réaliser des scénographies d’un genre dont les grands théoriciens de la scène moderne, Edouard Gordon Craig et Adolphe Appia, avaient rêvé, qui considéraient la lumière comme un élément fondamental de la représentation. L’avènement de l’éclairage électrique et l'imagination créatrice de Fuller suscitent une révolution dans les arts de la scène.

Loïe Fuller (1901). Photo BNF Gallica
Loïe Fuller (1901). Photo BNF Gallica

Tournoyant sur un carré de verre éclairé par-dessous, sculptée par les faisceaux de dizaines de projecteurs latéraux, noyée dans des flots (parfois des centaines de mètres) de tissu léger, Fuller, métamorphosée par la couleur, emplit l’espace scénique de ses formes lumineuses en mouvement. Dans certaines de ses pièces, des miroirs stratégiquement placés et des jeux d’éclairages savamment étudiés démultiplient son image à l'infini.

L'avant-garde artistique, les symbolistes, Mallarmé qui la considère comme l’incarnation même de l’utopie symboliste, résume ainsi l’impression que sa danse lui fit : « ivresse d’art et, simultané, accomplissement industriel ». Elle réussit à susciter l’admiration de tous les publics par son art démocratique, comptant entre autres Rodin, Lautrec, Jules Chéret, Rupert Carabin, l’astronome Camille Flammarion (elle fut membre de la société d'astronomie), Hector Guimard et les Curie parmi ses amis et admirateurs.

Seules de rares artistes dont Jane Avril avaient osé le solo dansé sans corset, jouant presque exclusivement de ses bras (à l'opposé de la danse académique où tout part des pieds). Par ses mouvements amples, sinueux et continus, elle inaugure une ère nouvelle.

Elle déposa un total de dix brevets et copyright, principalement reliés à ses accessoires (sels chimiques) et dispositifs d’éclairage.

Son succès ne fut pas éphémère, mais en tant que danseuse elle fut éclipsée en 1902 par Isadora Duncan, sa compatriote, qu’elle contribua à faire connaître en Europe. Malgré une longue et impressionnante carrière, elle fut pratiquement oubliée après sa mort.

Elle a publié ses Mémoires en 1908, qui ont été réédités en 2002 sous le titre Ma Vie et la danse (Paris, éditions L'Œil d'Or).

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Article audio

Dans le film de Claude Pinoteau Les Palmes de M. Schutz (1997), Suzanne Andrews interprète Loïe Fuller qui danse 30 secondes une « danse de la science » au cours d'un dîner chez Pierre et Marie Curie.