Ligue arabe

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Ligue arabe

(Drapeau de la Ligue arabe)
carte
Création 22 mars 1945 (Protocole d'Alexandrie)
Langue officielle Arabe
États membres
depuis le 20 novembre 1993
Algérie, Bahreïn, Comores, Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Mauritanie, Maroc, Oman, Palestine, Qatar, Arabie saoudite, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen.
Conseil Secrétariat général : Le Caire (Tunis de 1979 à 1990)
Présidence rotative : Syrie
Parlement Siège : Damas
Président : Nabih Berri

La Ligue des États arabes (جامعة الدول العربية), couramment appelée Ligue arabe, est une organisation régionale à statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations unies. Elle fut fondée le 22 mars 1945, à Alexandrie, par sept pays et compte aujourd'hui vingt-deux États membres. L'organisation de la Ligue arabe repose sur quatre organismes principaux: le Sommet des chefs d'État, le Conseil des ministres, les Comités permanents et le Secrétariat général dirigé par Amr Moussa depuis 2001. De plus, divers organismes ont été créés en application de traités qui complètent le Pacte de 1945 et plusieurs agences spécialisées travaillent en étroite collaboration avec elle.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le 22 mars 1945 au Caire, l'Égypte, alors opposée au projet des Britanniques de fédération des États arabes sous leur contrôle, propose un contre-projet : la Ligue arabe. La Ligue des États arabes a été fondée par l'Arabie saoudite, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Syrie et le Yémen du Nord. L'association veut affirmer l'union de la nation arabe et l'indépendance de chacun de ses membres.

Dès sa genèse, la ligue se divise en deux camps aux visées politiques opposés. Il y avait d'un côté l'entente égypto-saoudienne - soutenant les projets d'indépendance - et de l'autre un axe hachémite jordano-irakien, plus favorable à une coopération avec la puissance britannique, encore maîtresse de nombreux protectorats et mandats (Soudan, Palestine, Emirats, etc.)

L'action de la Ligue est alors dirigée contre l'ingérence des puissances coloniales européennes dans la région, alors la France et l'Angleterre. A partir de 1948, le récent État d'Israël sera également considéré comme une entité exogène au monde arabe et donc à la présence illégitime. Un grand nombre de sommets de la Ligue Arabe ont été tenus suite à des évènements spécifiques du conflit israélo-palestinien et arabe. On peut d'ailleurs noter que les résolutions considérées comme les plus importantes de l'institution concernent la Palestine.

Après la crise du canal de Suez, le royaume hachémite d'Irak tombe, entrainant le reflux de l'influence de hachémite. L'Égypte forte de son succès représente avec la Syrie l'axe nationaliste de la ligue arabe, elle s'opposait à l'axe monarchique et pro-occidental mené principalement par l'Arabie saoudite et la Jordanie.

Le 17 septembre 1978, l'Égypte signe les accords de Camp David avec Israël. Les ministres de la ligue arabe se réunissent en 1979 à Bagdad pour décider des sanctions diplomatiques et économiques à infliger à l'Égypte. L'Irak, contrairement à ses voisins arabes, demande à ce que les sanctions économiques ne touchent pas le peuple égyptien, et présentent surtout un aspect symbolique. C'est ainsi que le transfert du siège de la ligue passe du Caire à Tunis. Cela prive la ligue de sa nation la plus puissante dont la capitale accueillait le siège et qui fournissait une part importante du personnel ce qui entraîne la baisse de son influence. Le 10 septembre 1990, 12 des 21 membres de la Ligue arabe décident un transfert rapide du siège de la Ligue de Tunis au Caire. Malgré les protestations des neuf absents, le changement a lieu le 31 octobre 1990. Un accord est conclu le 26 novembre 1997, entre la France et la Ligue, qui consiste à accorder le statut diplomatique au Bureau que la Ligue arabe a installé à Paris depuis 1974 et régit ses privilèges et immunités sur le territoire français [1]

A cause de la prévalence de la souveraineté étatique sur l'intérêt panarabe, la ligue n'a pas fait ses preuves. Près de soixante ans après sa création, la question de la périodicité des sommets arabes n'a toujours pas été tranchée ainsi que celles de la procédure des votes, du caractère contraignant des décisions ou du recouvrement des cotisations.

En 2002, la Ligue Arabe, d'après une proposition du prince d'Arabie Saoudite Abdullah bin Abdul-Aziz, la Ligue Arabe élabore l'Initiative de paix arabe, qui est construite autour de l'idée de l'instauration d'une paix globale au Moyen-Orient : en échange d'une normalisation des relations entre Israël et chacun des pays de la Ligue Arabe, Israël se retirerait de Cisjordanie, de la bande de Gaza et du plateau du Golan.[2] En 2007, au Sommet de Ryad, cette proposition est relancée par une résolution nommée "Réactivation de l'initiative de paix arabe." Israël a jusqu'ici refusé de négocier cette initiative.[3]

[modifier] Appellation

L'actuelle ligue Arabe aurait pu s'appeler « la Coalition arabe » suivant la proposition de la Syrie ou encore «l'Union Arabe » comme le souhaitait l'Irak, la délégation Égyptienne a quant à elle proposé l'appellation de «ligue Arabe », selon elle le concept est plus approprié aussi bien sur le plan linguistique que politique.

Les participants ont fini par trouver un terrain d'entente et l'ont appelé «la ligue des États Arabes ».

[modifier] L'Adhésion à la ligue

L'article 01 de la charte de la ligue dispose que chaque pays arabe indépendant a le droit d'adhérer à l'organisation. Le pays candidat doit pour cela déposer une demande au niveau du secrétariat général permanent, la demande sera étudiée par le conseil. Il y a donc deux sortes de membres ; ceux qui ont entériné la charte de la ligue, ils sont au nombre de 7 et ceux qui demandent leur adhésion. Ces derniers doivent réunir certaines conditions (le pays candidat doit être Arabe et indépendant). L'adhésion de la Somalie et de Djibouti à la ligue avait suscité une polémique au sein de l'organisation du fait que l'Arabe n'est pas la langue officielle des deux nouveaux adhérents. Toutefois le conseil de la ligue a fini par accepter leurs candidatures eu égard à « leurs origines arabes ». L'Irak s'est opposé en 1961 à l'adhésion du Koweït sous prétexte que ce pays faisait partie de ses territoires, le délégué Irakien a même quitté le conseil pour manifester son refus. La candidature du Koweït a finalement été acceptée par le conseil qui ne pouvait faire autrement, puisque l'article 07 de la charte stipule que les décisions adoptées à l'unanimité doivent être appliquées par les pays membres.

[modifier] La perte de qualité de membre

Chaque pays membre de la ligue a le droit de se retirer à condition de déposer un préavis d'un an. Le conseil n'exige pas des pays qui se retirent des explications toutefois il tente de comprendre les raisons qui les ont amenés à se retirer pour les convaincre de revenir sur leur décisions. Si la ligue venait à amender sa charte, un pays membre peut se retirer s'il n'approuve pas les nouveaux amendements. La charte de la ligue prévoit l'exclusion de tout pays membre qui ne respecterait pas ses engagements, toutefois l'exclusion doit être prononcée à l'unanimité et elle n'est pas irréversible puisque le membre exclu peut présenter une seconde candidature. Un État peut perdre sa qualité de membre s'il perd son identité juridique, comme cela s'est produit en 1958 lorsque l'Égypte et la Syrie ont décidé d'unir leurs États respectifs pour devenir «  la République Arabe Unie», et en 1990 avec l'union du sud et du nord du Yémen ; une union qui a donné naissance à la République arabe yéménite Unie. Cependant un pays qui perd sa souveraineté reste membre à part entière. Lorsque le Koweït a été envahi en 1990 par l'Irak, cela ne l'a pas empêché d'être représenté au sein de la ligue.

[modifier] Composition

Aujourd’hui composée de 22 membres, elle était constituée de sept membres fondateurs :

À ceux-ci se sont ajoutés :

Les 20 pays membres de la ligue arabe sont également membres de l’organisation de la conférence islamique.

Ils représentent une population de 338 583 248 habitants et un PIB de 1148,171 milliards de dollars US.

[modifier] Secrétaires généraux

[modifier] Siège

[modifier] Les instances

  • Le Conseil de défense (ministres des Affaires étrangères et de la Défense)
  • Le Conseil économique (ministres de l'Économie)
  • Des comités permanents spécialisés (économie, culture, politique…)
  • Agences spécialisées et autonomes crée en 1964 (l'Organisation arabe du travail, l'Union postale, l'Union des télécommunications…)

[modifier] Sommets

29 sommets ont été organisé entre 1946 et 2006 dont 11 urgents :





Source: [1]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. http://www.assemblee-nationale.fr/11/rapports/r2191.asp ASSEMBLÉE NATIONALE. Rapport (no 2191)
  2. http://www.humanite.fr/journal/2007-03-28/2007-03-28-848550 Relance de l’initiative de paix arabe à Riyad
  3. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/proche_moyenorient/20070329.OBS9513/la_resolution_du_sommet_de_ryad.html La résolution du sommet de Ryad

[modifier] Liens externes