L'Union européenne comme puissance émergente

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Pour des informations complémentaires sur ce sujet, voir les articles Puissance émergente et Superpuissance


L'Union européenne est composée de plusieurs anciennes puissances impériales à l'image de la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne, ou encore le Royaume-Uni. Elle est composée de 27 pays membres.

L'UE est en 2006 :

  • la première puissance économique et commerciale mondiale,
  • la première puissance sportive de la planète,
  • la première puissance nucléaire civile,
  • la deuxième puissance spatiale du monde,
  • la deuxième puissance technologique du monde,
  • la troisième puissance démographique du monde,
  • la troisième puissance nucléaire militaire.

Sommaire

[modifier] Facteurs d'unité

[modifier] La puissance démographique

  • La démographie - En 2007, l'UE regroupe 492 millions de personnes, soit 7,8% de la population mondiale, en troisième position derrière la Chine et l'Inde (Eurostat :[1].)Beaucoup de pays de l'UE ont un seuil de renouvellement négatif (voir Taux de fécondité) ainsi qu'une immigration faible, et cela reste vrai pour tous les candidats à l'adhésion. Cependant, cela ne prend pas en compte les futurs élargissements possibles dont le plus important, la Turquie, ferait grimper la population européenne avec un apport de 70 millions de personnes à elle seule. En 2050, avec les taux de croissance actuels, les États-Unis d'Amérique comme l'Indonésie dépasseraient la communauté européenne des 27 en population.
  • Indice de développement humain élevé - Globalement, l'UE a une forte espérance de vie de 78,1 ans et un Indice de Développement Humain (IDH) élevé, supérieur à celui des États-Unis et à ceux de toute autre superpuissance émergente.

[modifier] La puissance politique

  • Des gouvernements stables - En matière de politique, les nations membres de l'UE possèdent certains des systèmes politiques les plus stables du monde. Cela tient en partie au fait qu'un gouvernement stable est une condition préalable à toute adhésion à l'UE. De nouveaux adhérents, en particulier situés en Europe centrale, ont néanmoins des problèmes de corruption. L'UE a également développé une sphère d'influence sur les nations proches géographiquement.[2]
  • Le Conseil de sécurité des Nations unies - La France et le Royaume-Uni sont des membres permanents du conseil et l'Allemagne fait partie du Groupe des quatre se faisant concurrence pour obtenir un siège permanent. L'UE inclut également plusieurs membres non-permanents et il est actuellement possible que cinq des quinze sièges du Conseil de sécurité puissent être occupés par des membres de l'UE. Un mouvement voulait supprimer les sièges de la France et du Royaume-Uni au profit d'un siège européen unique. Les États membres s'y opposeraient vraisemblablement. (voir Euroscepticisme)

[modifier] La puissance géographique

Pays candidats
Pays candidats
Une zone large et en développement

L'Union européenne s'étend sur une large zone d'environ 4 millions de kilomètres carré, la septième plus importante au monde.

Les ressources naturelles

L'Union européenne possède de grandes réserves de pétrole (c'est le huitième producteur de pétrole au monde), de charbon, d'uranium, de minerai de fer, etc. Toutefois, elle importe actuellement de nombreuses ressources : elle est largement dépendante en matière d'énergie notamment vis-à-vis de la Russie. En outre, l'UE est à la tête du développement des énergies renouvelables (elle contribue à 75% de la production d'énergie éolienne mondiale) et se donne des objectifs ambitieux : satisfaire 12% de la consommation énergétique européenne en 2010 et 20% en 2020 par le biais des énergies renouvelables. Le kosovo n'est pas indiqué sur la carte mais est candidat à l'adhésion.

[modifier] La puissance économique

  • Le revenu intérieur brut - L'UE est la première puissance économique mondiale avec 29,89% du PIB mondial en 2006 (World Bank) soit 14 420 milliards de dollars. Le revenu par habitant moyen oscille entre 27 000 et 30 000$ avec de fortes variations entre Etats.
  • Le commerce - L'UE a ainsi pu faire valoir sa puissance sur de nombreuses autres nations, ouvrant récemment des discussions avec la Chine sur les exportations de textile ou avec les États-Unis sur les subventions présumées d'Airbus et Boeing.
  • La monnaie - L'UE dispose de deux des monnaies les plus largement acceptées dans le monde : L'euro et la livre sterling au Royaume-Uni.
  • L'exploration spatiale - Plusieurs États membres sont à l'origine de la Station spatiale internationale et dirigent ensemble un programme spatial commun, l'Agence spatiale européenne, bien que cette organisation ne soit pas parrainée par l'UE. Elle a développé avec succès sa propre série de fusées, Ariane, et possède sa propre station de lancement à Kourou en Guyane française. Néanmoins aucune nation européenne ne prit part à la "Conquête de l'espace" (à l'exception des pays de l'ancien bloc soviétique), préférant plutôt acheter une place dans un vol américain ou russe. L'Agence spatiale européenne a également envoyé plusieurs sondes sur d'autres planètes comme Vénus, Mars ou la lune de Saturne, Titan. L'UE met aussi en place son propre réseau de positionnement par satellite : Galileo pour rivaliser avec le système américain GPS, et le système russe GLONASS.

[modifier] La puissance militaire

Il est difficile de dire que la puissance militaire de l'UE soit par définition un facteur d'unité, mais cela est peut-être en train de changer (voir Eufor). Ce sujet est activement débattu, et certains membres de l'UE considèrent la neutralité défensive comme un point essentiel. C'est également parfois un sujet qui touche à la constitution des États.

Beaucoup d'États membres ont un gouvernement qui refuse d'avoir un large recours à la force militaire et plusieurs, dont l'Autriche et l'Irlande, ont une politique officielle de neutralité. Ce facteur peut réduire l'envergure de toute expansion future concernant le pouvoir militaire de l'UE, hormis l'incorporation de forces nationales en provenance des nouveaux États membres. Cependant, l'armée européenne est assez forte pour résister à n'importe quel ennemi potentiel dans un avenir proche.

  • La taille et les dépenses - Les dépenses de la défense des États membres de l'Union européenne s'élèvent à 193 milliards de dollars, celles des États-Unis étant de 390 milliards de dollars. Mais ils sont tout de même, en supposant que les dépenses des États membres soient regroupées pour la pertinence de la comparaison, loin devant le pays les talonnant, la Chine, dont les dépenses sont estimées entre 35,4 (selon le SIPRI) et 90 milliards de dollars (selon le Département de la Défense américaine). Le total des dépenses européennes peut également inclure des dépenses pour la sécurité nationale dans certains États comme l'Italie.
  • La technologie - Certains États membres ont des armées parmi les plus disciplinées au monde et leur niveau de technologie est similaire à celui des États-Unis. En effet, ils partagent des informations sur le plan de la technologie, de l'intelligence, de la tactique et de la stratégie. Toutefois, les nouveaux membres, plus petits et autrefois signataires du Pacte de Varsovie sont considérablement moins bien équipés et entraînés.
  • La force nucléaire - Deux États membres, la France et le Royaume-Uni, possèdent un arsenal nucléaire important avec approximativement 550 ogives. Alors que ces arsenaux sont plus petits que ceux des États-Unis ou de la Russie, ils sont suffisants pour dévaster n'importe quel ennemi et sont par conséquent des armes de dissuasion crédibles. D'autres États membres sont fortement opposés à la force nucléaire, c'est le cas de l'Allemagne dont l'opinion publique dénonce le recours aux armes nucléaires.
  • La force de déploiement - Parmi les armées des pays membres, seules celles de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni peuvent être considérées comme étant capables de se déployer. Comme l'UE n'est pas une entité cohérente et comme les plupart des États membres sont trop pauvres pour subventionner des forces armées, l'UE a très peu de porte-avions et peu de gros porteurs aériens en comparaison avec les États-Unis. Cependant, sa localisation géographique lui permet de se déployer plus rapidement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

[modifier] Anciennes puissances et puissances actuelles au sein de l'Union européenne

Une grande partie de la puissance au sein de l'Europe (en particulier dans ce que l'on nomme le soft power) provient des nombreuses puissances mondiales qui ont laissé leur trace sur le continent. Cela inclut les anciennes puissances mondiales aussi bien que les puissances actuelles.

Anciennes puissances mondiales au sein, ou partiellement au sein, de l'Union européenne
Puissances actuelles au sein de l'Union européenne

[modifier] Une intégration plus poussée à l'Union européenne

L'Union européenne est une organisation en évolution constante. Certains pays européens réfléchissent actuellement à une intégration plus poussée, qui fournirait en particulier à l'Union européenne les caractéristiques encore plus marquées d'une superpuissance.

On ne sait si cela sera accepté par les États-nations. Les points de la politique d'intégration qui forceraient l'UE à accroître davantage ses caractéristiques de superpuissance, de manière discutable et peut-être controversée, incluent :

[modifier] Arguments à l'encontre du développement d'une superpuissance européenne

Intégration et unité européennes

Des progrès concernant l'Intégration européenne et la fédéralisation, si cela devait être la politique choisie par l'UE dans son ensemble, semblent nécessaire pour que l'UE accède au statut de superpuissance. Le rejet de la nouvelle constitution européenne par les citoyens des pays fondateurs de l'UE et ceux considérés comme étant largement favorables à l'intégration, la France et les Pays-Bas, en 2005, a ralenti la marche vers une intégration plus poussée. Après les commentaires faites par la présidence autrichienne, la constitution va peut être remise au goût du jour, bien qu'elle soit l'objet d'un débat ininterrompu quant à sa faisabilité. Le gouvernement néerlandais a indiqué son refus de toute proposition ayant un contenu similaire à la première constitution. L'ancien gouvernement allemand veut que la constitution européenne soit soumise à la France jusqu'à ce que celle-ci dise "oui", ce qui est considéré comme antidémocratique par certains. La Pologne est tout particulièrement opposée à la constitution européenne car elle limiterait les décisions nationales en matières de politique étrangère et de défense ; de plus, tout changement affaiblirait le rôle de l'OTAN ou celui des États-Unis, soutiens importants du gouvernement polonais. Mais, un échec éventuel de la constitution ne pourra empêcher certains pays d'avancer (formant une Europe à plusieurs vitesses). C'est d'ailleurs déjà le cas avec l'euro ou les accords de Schengen.

L'euroscepticisme

L'euroscepticisme est important en Grande-Bretagne et en Scandinavie. L'élargissement de l'UE à l'Europe de l'Est créa un large débat en Europe de l'Ouest Un débat encore plus fort a lieu concernant l'entrée de la Turquie.

Le vieillissement de la population

Démographiquement, la population de l'UE vieillit rapidement. Au même rythme que celle du Japon, elle n'est cependant pas aussi importante que celles de la Russie et de l'Ukraine. Pourtant l'UE devra faire face à un manque de main-d'œuvre, une croissance économique en baisse et des dépenses sociales élevées.

Aucune armée unifiée

L'UE ne remplit pas tous les critères pour être nommée superpuissance car elle n'a pas de d'armée unifiée, parmi d'autres raisons importantes. Par exemple, les forces du Royaume-Uni, de l'Espagne et de l'Italie ont participé à l'invasion et/ou à l'occupation de l'Irak au début de l'année 2003. Les gouvernements français et allemand ont condamné cette invasion. Le problème d'unité est dû au fait qu'il n'y a pas de politique étrangère et de défense commune sans unanimité entre les pays membres, et la possibilité de déployer des forces à l'étranger reste sous le contrôle des États membres. Que de telles forces militaires soient prises en charge ou non par l'UE et retirées aux États membres est sujet à de nombreuses altercations. Il n'y a en effet aucune proposition officielle actuellement sur ce sujet bien que bien des gens aspirent depuis longtemps à voir l'UE dotée de tels pouvoirs. La fragmentation politique et militaire est la plus grande limite à la reconnaissance de l'UE comme superpuissance.

La croissance économique'

Bien que l'UE est actuellement une économie aussi importante que celle des États-Unis, son taux de croissance économique annuel n'est que de 1,7%, alors que celui des États-Unis est de 3,5%. Mais ils sont virtuellement similaires avec une base par capital (en comparaison la Chine grandit à 9,2% et l'Inde à 7,1%). Le revenu intérieur brut n'est qu'une statistique et doit être interprété avec précaution(Comparaison économie EU/USA et Comparaison économie EU/USA de federalunion.org), son usage n'est d'ailleurs pas sans controverse. Il existe deux analyses opposées de l'économie européenne : les Européens ont plus de loisirs ou les Européens sont assommés par les taxes et une réglementation excessive. Les élargissements et les réformes futurs rendent très difficile toute prédiction sur le dynamisme de l'UE.

[modifier] Références et sources

[modifier] Articles en ligne

[modifier] Autres documents

  • The United States Of Europe: The New Superpower and the End of American Supremacy, T.R. Reid (4 novembre 2004)
  • The Next Superpower? : The Rise of Europe and Its Challenge to the United States par Rockwell, A. Schnabel, Francis X. Rocca (septembre 2005)
  • Europe and the superpowers;: Perceptions of European international politics, Robert S Jordan
  • Europe: Superstate or Superpower? Un article issu du World Policy Journal [HTML] par Martin Walker (22 décembre 2000)
  • Superpower Struggles : Mighty America, Faltering Europe, Rising Asia, John Redwood (29 novembre 2005)
  • From Civilian Power to Superpower: The International Identity of the European Union, Richard G. Whitman (juin 1998)
  • The European Dream, Jeremy Rifkin (19 août 2004)
  • Allies at Odds : The United States and the European Union, Thomas Mowle (29 octobre 2004)
  • The European Dream: How Europe's Vision of the Future Is Quietly Eclipsing the American Dream, Jeremy Rifkin (Jeremy P. Tarcher, 2004)
  • Perpetual Power: Why Europe Will Run the 21st Century, Mark Leonard

[modifier] Voir aussi

Autres langues