Korhogo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Korhogo
Korhogo : l'entrée
de la ville.
Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Gentilé
Région Région des savanes
Gouverneur
Langue Sénoufo, Français, Malinké
Superficie km²
Population estimée 142 000 hab.
(?)
Densité  ? hab./km²
Maire Amadou Gon Coulibaly
Administration
Localisation
Villes de Côte d'Ivoire - Régions de la Côte d'Ivoire

Korhogo est une ville du nord de la Côte d'Ivoire en Afrique de l'ouest.


Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Histoire pré-coloniale

Jusqu'au XVe siècle, on ne connait pas de témoignage écrit du peuplement de la Côte d'Ivoire, contrairement aux royaumes situés plus au nord qui ont été décrits par les colonisateurs almoravides musulmans. Les spécialistes estiment toutefois que les Sénoufos, partis du delta interne du Niger, depuis la ville de Mopti au Mali, à la recherche de bonnes terres, arrivèrent au premier millénaire dans la région où ils résident actuellement. Korhogo, protégée des incursions guerrières par le Bandama Blanc devint alors la capitale et le siège de la plus importante chefferie sénoufo[1].

[modifier] XIXe siècle

À la fin du XIXe siècle, la région sera sous la domination des troupes de l'Almamy Samory Touré, fondateur de l'empire du Wassoulou[2].

La Côte d'Ivoire n'a été réellement colonisée[3] que tardivement, au regard des autres états de l'Afrique de l'ouest. Jusqu'aux expéditions de Louis-Gustave Binger, Marchand (1887-1899), la zone forestière du centre était inconnue et le nord ne sera occupé qu'après la défaite de Samory Touré face à Gouraud, en 1898.

[modifier] Histoire récente

  • Le 19 septembre 2002, Korhogo a été capturée par les rebelles s'opposant au président Laurent Gbagbo. Malgré les appels au cessez-le-feu de 2003 , Korhogo est restée instable, soumise aux actions des factions rivales.
  • En juin 2004, les forces loyales au chef rebelle, Guillaume Soro, ont prétendu que leurs opposants, fidèles du chef rebelle Ibrahim Coulibaly complotaient pour assassiner Soro. Ces allégations ont conduit à des hostilités au cours desquelles 22 personnes sont mortes.
  • En août 2004, les militaires de l'ONU en Côte d'Ivoire, ont découvert trois charniers d'au moins 99 cadavres dans la ville.

[modifier] Administration

Une loi de 1978[4] institua 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.

Après les évènements de 2002, la ville, comme toutes les localités du nord du pays, a été placée sous l'administration du MPCI puis des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire[5].


Liste des maires successifs
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
1980 PDCI-RDA Homme politique élu
1985 PDCI-RDA Homme politique élu
1990 Lanciné Gon Coulibaly PDCI-RDA Homme politique élu
1995 PDCI-RDA Homme politique élu
2001 Amadou Gon Coulibaly RDR Homme politique élu

Le département comporte les communes : Dikodougou, Guiembé, Karakoro, Koumborodougou, Korhogo, M'Bengué, Napié, Niofoin, Sinématiali, Sirasso, Tioroniaradougou.

Le département compte 7 sous-préfectures : M’bengué, Niofoin, Sinématiali, Tioroniaradougou, Napié, Komboro et il comprend 846 localités rurales.

[modifier] Société

[modifier] Démographie

La ville compte environ environ 140 000 habitants. La population de Korhogo, constituée principalemnt de sénoufos et de malinkés est à 95 % animistes.

Il est prévu d'organiser un nouveau recensement de la population du pays en 2008 [6].

Évolution démographique
1920 1946 1970 Récencement 1978 Recencement 1998 Estimation 2007
109655 142039 173882
Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles comptes

[modifier] Éducation

On dénombre, dans tout le département , 265 écoles primaires, 15 établissements secondaires et 1 établissement d'enseignement supérieur.

Enseignement supérieur
Public

Enseignement primaire
Public

  • Ecole primaire Publique Centre

Enseignement secondaire
Lycée Public

Lycée privé

  • Lycée Les flamboyants
  • Lycée des frères salèsiens

Collège public

  • Collège La Bagoué

Collège privé

  • College Sainte-Elisabeth
  • Collège Nallo Bamba
  • Collège Ruth Fidèle

[modifier] Santé

Le département compte 1 centre hospitalier régional, 1 hôpital, 65 centres de santé, 1 centre de transfusion sanguine, 1 centre antituberculeux, des dispensaires et 6 pharmacies.

[modifier] Économie

[modifier] Transports

L'aéroport de Korhogo (code AITA : HGO, code OIAC DIKO). dispose d'une piste bitumée de 2 100 m et reçoit des vols intérieurs de la compagnie Air Ivoire. Il met Abidjan à 2h30 de vol. Des autocars de différentes compagnies assurent le voyage régulier aller-retour de Korhogo vers les autres villes ivoirennes et vers les villes du Burkina-Faso. Les villes voisines sont aussi reliées à Korhogo à l'aide de taxis brousse.

[modifier] Secteur primaire

Les habitants de la région sont soit agriculteurs[8] soit éleveurs[9] s'ils ne sont ni commerçants ni artisans ni fonctionnaires.

Le sous-sol de la région est riche de fer, d' or et de diamant.

[modifier] Secteur tertiaire

La position de carrefour de la ville de Korhogo renforce son activité commerciale matérialisée par un marché important.

[modifier] Culture

La ville comporte un musée, le musée Péléféro Gon COULIBALY. Dans les années 1980, il était organisé à Korhogo un festival culturel, le Katana Festival dont la première édition a eu lieu en janvier 1983 avec, parmi les invités étrangers, le Ballet national de Guinée .

[modifier] Sport

Icône de détail Article connexe : Stade Municipal de Korhogo.

La ville comporte un club de football, le Club omnisports de Korhogo, qui évolue en MTN Ligue 2 et qui dispute ses matchs au Stade Municipal de Korhogo.

[modifier] La région

[modifier] Flore

La région et la ville regorgent de flamboyants et d'hibiscus et la savane abrite des fromagers, des baobabs séculaires ainsi que des anacardiers, des nérés et des karités, « arbres miracle » dont le fruit peut se manger tel quel ou se transformer en « beurre » qui remplace l'huile et toutes les matières grasses dans les régions de savane et qui est aussi utilisé comme produit cosmétique.

[modifier] Faune

Babouins de la région de Korhogo
Babouins de la région de Korhogo


Dans la région vivent les calaos qui sont des animaux fétiches pour les sénoufos. On y croise aussi de nombreux babouins, des phacochères, des potamochères, des perdrix et des francolins ainsi que des antilopes, essentiellement des cobes de Buffon et des guib harnachés. On y trouve également beaucoup d'agoutis dont la chair est très appréciée et les margouillats pullulent.


[modifier] Traditions

Les danses traditionnelles, présentes à chacune des cérémonies de la région, sont le N'Goron[10], danse sacrée, et le Boloye, également appelée danse des hommes panthères car l'habit du danseur imite fidèlement le pelage de ces félins, et qui est exécutée pour clore les rites initiatiques.

[modifier] Villages

  • Katia : Village de tisserands.
  • Waraniéné est le village de tisserands le plus proche de la ville.
  • Natio : Fabrication du beurre de karité, utilisé pour ses propriétés tant culinaires que cosmétiques.
  • Koni : Village de forgerons, avec les hauts-fourneaux traditionnels pour le travail du fer, très abondant dans la région.
  • Fakaha : Le village est célèbre pour ses toiles peintes faites de motifs sénoufos sur une étoffe de coton. Elles sont réputées avoir été la source d' inspiration de Pablo Picasso dans les années 1930, lors de son discret séjour dans la région.
  • A 100 km au sud , Tortya est une ancienne mine de diamants abandonnée par les grandes compagnies il y a une trentaine d' années mais qui fait toujours l' objet d' une exploitation "non officielle" par les chercheurs de diamants.


[modifier] Carte de la région

[modifier] Personnalités liées à la région

[modifier] Citation

« Bien qu'ayant vécu dans plusieurs pays, mon plus grand dépaysement aura été de voyager dans mon propre pays, en allant dans le nord, vers Korhogo, où les gens sont différents, l'habillement est différent, le climat est différent, la nature est différente ....  »

(Véronique Tadjo, écrivaine ivoirienne, Télévision française, le 22 mars 2006)

[modifier] Notes et références

  1. SENOUFO.GOV
  2. A la fin du siècle dernier quand le grand conquérant mandingue Samory Touré menaçait le pays sénoufo, le chef coutumier de Korhogo déclara : « Nous ne sommes pas des guerriers, mais des cultivateurs »
  3. Citation du gouverneur, Gabriel Louis Angoulvant : Je désire qu'il n'y ait désormais aucune hésitation sur la ligne politique à suivre. Cette ligne de conduite doit être uniforme pour toute la Colonie. Nous avons deux moyens de les mettre en pratique : ou attendre que notre influence et notre exemple agissent sur les populations qui nous sont confiées ; ou vouloir que la civilisation marche à grands pas, au prix d'une action... J'ai choisi le second procédé
  4. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
  5. Le site officiel des Forces Nouvelles de Côte d'Ivoire
  6. Recensement de la population ivoirienne
  7. Site de l' URES-KORHOGO
  8. Dans la région, le machinisme agricole n'en est qu' à ses débuts. L'essentiel du travail se fait soit à la main soit au moyen de la « culture attelée ».
  9. Les paysans de cette région, à la différence de ce que l' on constate en Europe, ne sont jamais à la fois cultivateurs et éleveurs. Ce sont des populations différentes qui cultivent la terre ou qui élèvent les animaux. En particulier, ce sont les peuls qui s'occupent des troupeaux de zébus.
  10. Les jeunes étaient initiés par le cercle des anciens « Poro » durant 7 ans dans un bois sacré. A la fin de cette période, les jeunes dansent le N'Goron et l'apprennent aux jeunes filles de leur génération qui l'utilisent comme une danse d'accueil ou de réjouissance.
  11. Biographie sur Abidjan.net

[modifier] Bibliographie

  • Yers Keller, Carnets de route de Bassam à Korhogo, Editions ASA
  • Sinali Coulibaly , Le paysan Sénoufo, Nouvelle editions africaines, 1978.
  • Pierre Frégeac, Carnaval sous les manguiers, paru en 1998 aux Editions Hagège
  • B. Holas, Les Sénoufo (Y Compris Les Minianka), Presses Universitaires de France, 1957.
  • Lanciné Gon Coulibaly, Cote d'Ivoire : Au cœur du bois sacré, Éditions L'harmattan, 2005 (ISBN 2747578143).
  • R. Borremans, Le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d'Ivoire, Nouvelles éditions africaines, 1987 (ISBN 272360733).
  • Socio-Économie des villes africaines - Bobo et Korhogo dans les défis de la décentralisation , paru en 2002 aux Editions Karthala
  • Alain-Gérard Beaudou, Étude pédologique de la région de Boundiali-Korhogo - Méthodologie et typologie détaillée, morphologie et caractères analytiques, Editions de l'ORSTOM.
  • Marie Miran, Islam, histoire et modernité en Côte d'Ivoire, Editions Karthala, 2006

[modifier] Villes voisines

[modifier] Liens externes


9° 53′ N 6° 49′ W / 9.89, -6.82

Autres langues