Karabane

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12° 32′ 16″ N 16° 42′ 03″ W / 12.5378, -16.7008

Île de Karabane
Carabane
Carte de localisation de l'île de Karabane.
Pays Sénégal Sénégal
Province Casamance
Archipel aucun
Principale ville Village de Karabane
Localisation Estuaire du fleuve Casamance (océan Atlantique)
Latitude 12° 32' 16N
Longitude 16° 42' 03W
Superficie 57 km²
Point culminant non nommé
2 m
Géologie Île deltaïque (sables et alluvions)
Population 396 hab. (2003)
Densité 7 hab./km²

Karabane, également appelé Carabane, est à la fois une île et un village situés à l'extrême sud-ouest du Sénégal, dans l'embouchure du fleuve Casamance. Site paradisiaque, doté d'un climat agréable et d'une luxuriante végétation, c'est aussi du point de vue historique le premier comptoir colonial français en Casamance.

Associant d'indéniables atouts naturels et culturels, l'île aurait pu devenir une sorte de « Gorée de la Casamance », mais de multiples difficultés ont jusqu'ici freiné cette ambition. Karabane n'a pas rallié le réseau prometteur des campements villageois – nouvelle forme de tourisme rural intégré – aménagés dans la région au cours des années 1970. Les troubles politiques qui ont meurtri la Casamance au cours des décennies suivantes ont porté un coup sévère à un tourisme en plein développement. Enfin, en 2002, le naufrage du Joola, qui assurait la liaison Dakar-Ziguinchor en faisant escale à Karabane, a scellé l'enclavement de l'île pour plusieurs années. En 2008, dans l'attente de nouvelles infrastructures, travailleurs, étudiants et touristes ne peuvent plus compter que sur les pirogues pour quitter ou rejoindre le village.

Sommaire

[modifier] Toponymie

L'étymologie de Karabane reste à élucider. Elle pourrait être rattachée au mot wolof, karabané, signifiant « qui parle beaucoup », ou peut-être au portugais (casa : maison ; kaban : finir). Dans cette hypothèse le toponyme désignerait le lieu « où les maisons sont finies », une possible allusion au fait que ce village fut la première capitale française en Basse-Casamance[1]. Selon d'autres sources[2], il viendrait de karam akam, qui signifie « de l'autre côté de la rivière ». Ces incertitudes permettent aussi de comprendre l'instabilité dans la graphie : Karabane avec un K initial se réclamant plutôt du diola ou du wolof, et Carabane avec un C plaidant pour une origine latine, probablement portugaise, ou une francisation délibérée[3], .

[modifier] Géographie

[modifier] Situation et climat

Localisation dans l'embouchure du fleuve
Localisation dans l'embouchure du fleuve

Principale et dernière île dans l'embouchure du fleuve Casamance, située par 12° 32' de latitude Nord et par 16° 43 de longitude Ouest, Karabane se trouve – via Elinkine – à près de 60 km de Ziguinchor, la capitale régionale, et à un peu plus de 500 km de Dakar.

À vol d'oiseau, les localités les plus proches sont Ouloum, Kafar, Dimassane, Guilafaguene, Oussinguene, Itou, Samatit, Kagnout, Efrane Elinkine et Elinkine[4].

On n'accède à Karabane qu'en pirogue à moteur, principalement au départ d'Elinkine – un trajet de trente minutes environ[5] –, de Cachouane ou même de Ziguinchor en près de deux heures. Une piste peut être empruntée au départ de Cap Skirring, mais la traversée du bolong reste incontournable. La pirogue permet aussi d'atteindre les îles voisines, comme Djogué ou Hitou, ainsi que le village de Kachouane.

Sable fin et cocotiers : une plage de l'île de Karabane.
Sable fin et cocotiers : une plage de l'île de Karabane.

La superficie totale de Karabane est de 57 km2. La population vit surtout dans le village du même nom, implanté sur une petite péninsule au nord-est de l'île.

En Basse-Casamance le climat est de type tropical[6]. Il se caractérise par une saison sèche et une saison humide, qui commence habituellement en juin et se termine en octobre. En mai et juin la température de l'air est de l'ordre de 28°. En janvier et février – les mois les plus froids – elle avoisine 24°. Des températures inférieures à 18° sont tout à fait exceptionnelles. En raison de la proximité de l'océan, le degré hygrométrique de l'air reste toujours supérieur à 40% et contribue à la luxuriance de la végétation. Grâce aux alizés marins, l'île bénéficie d'un climat agréable toute l'année[7].

[modifier] Géologie

De formation géologique récente[8], l'île est constituée d'un banc de sable et d'alluvions. Comme l'ont souligné les premiers observateurs français, les sols de la région sont généralement composés de sable fin et d'argile, selon différentes combinaisons et superpositions, en fonction des facteurs naturels et de l'action humaine. À Karabane en revanche « le sable paraît exister presque seul »[9]. La pénurie d'argile explique que les cases sont plus souvent faites de paille sur une armature en bois, plutôt qu'en banco comme à Mlomp ou Séléki par exemple.

Une habitation de paille sur armature en bois
Une habitation de paille sur armature en bois

Sur un espace plat et marécageux, les branches et les racines des palétuviers forment une digue naturelle où s'accumulent des dépôts de coquilles d'huîtres qui se mêlent à la vase et aux détritus végétaux[10]. Cet enchevêtrement contribue à retenir les sols et gagnerait sans doute du terrain si la puissance des courants n'exerçait des effets contraires.

L'élévation ne dépassant guère 2 m, le sud de l'île est partiellement inondé pendant la saison des pluies et une submersion totale n'est pas à exclure certaines années[11]. À marée basse les vasières se découvrent, c'est pourquoi les embarcations à quille peuvent difficilement accoster.

Dès 1849 des signes d'érosion sont notés lorsqu'on constate que la maison du Résident – le représentant du Gouvernement sur l'île –, victime d'incendies à deux reprises, doit être reconstruite plus en retrait à chaque fois, alors que l'emplacement d'origine est désormais inondé, même à marée basse[12]. Les phénomènes d'érosion côtière et de salinisation qui touchent l'ouest du Sénégal sont une source de préoccupations ici également[13].

Grâce aux puits, l'eau douce reste pour le moment disponible à une profondeur raisonnable pour l'arrosage ou les besoins domestiques, mais jusqu'à l'installation d'une pompe en 2006, l'eau potable devait être acheminée en pirogue depuis Elinkine[14].

[modifier] Flore

Très présente, la mangrove à palétuviers
Très présente, la mangrove à palétuviers

Autrefois, certains jugeaient l'île aride, dotée d'une maigre végétation, « où les cocotiers seuls sont susceptibles d'une belle venue »[8] et « où l'on a grand'peine à faire venir quelques légumes »[15]. Sous ce climat de type tropical, la végétation est pourtant plus abondante que dans le nord du pays, surtout pendant l'hivernage, c'est-à-dire la saison des pluies.

La plus grande partie de l'île est couverte de mangrove à palétuviers formant un inextricable maquis que l'on ne peut franchir en-dehors de passages aménagés.

Pirogue taillée dans le tronc d'un fromager
Pirogue taillée dans le tronc d'un fromager

Les palmiers – de type cocotiers – bordent la plage et donnent à Karabane son aspect caractéristique de paysage de carte postale. Les noix de coco occupent une place privilégiée parmi les ressources de l'île. Pas nécessairement aussi spectaculaires que dans d'autres localités de Casamance, les fromagers sont néanmoins présents et leur bois grisé, très léger, trouve de multiples usages, de la construction de portes à la fabrication de pirogues. Parmi les arbres fruitiers, les manguiers et les orangers figurent en bonne place.

Soucieux d'attirer l'attention de l'administration coloniale qu'il juge insuffisamment impliquée dans le développement de la Casamance, le traitant Emmanuel Bertrand-Bocandé a rédigé un rapport argumenté, « Carabane et Sedhiou. Des ressources que présentent dans leur état actuel les comptoirs français établis sur les bords de la Casamance », dans lequel il recense de manière très détaillée les espèces végétales présentes sur l'île[16].

Aujourd'hui, au milieu de la verdure, figuiers de Barbarie, flamboyants et bougainvillées aux couleurs vives contribuent à mettre en valeur les hôtels et les campements. Revers de la médaille, les divers travaux entrepris ont parfois leur part de responsabilité dans la déforestation constatée dans l'île[17], une évolution d'autant plus préoccupante si l'on considère le caractère sacré[18] attaché aux bois dans cette région.

[modifier] Faune

Ce banc de sable abrite relativement peu de mammifères – si l'on excepte les animaux domestiques –, mais dès 1835 les premiers Français avaient remarqué les singes[19]. D'autres colons signalèrent en 1870, non sans effroi, que les indigènes mangeaient « assez souvent du singe et même des chiens »[20].

La présence de nombreux oiseaux avait également été commentée. Aujourd'hui, alors que le Parc national de la Basse-Casamance et la Réserve ornithologique de Kalissaye n'ont pas rouvert leurs portes depuis les années de conflit, Karabane constitue un territoire très propice à leur observation. Une étude ornithologique de 1998[21] a permis de constater la présence sur l'île des espèces suivantes : anhinga (Anhinga africana), héron goliath (Garza goliath), vautour palmiste (Gypohierax angolensis), barge à queue noire (Limosa limosa), courlis corlieu (Numenius phaeopus), courlis cendré (Numenius arquata), sterne caspienne (Sterna caspia), émerauldine à bec rouge (Turtur afer), tourterelle à collier (Streptopelia semitorquata), martinet cafre (Apus caffer), martin-pêcheur du Sénégal (Halcyon senegalensis), camaroptère à dos gris (Camaroptera brachyura), moucherolle à ventre roux (Terpsiphone rufiventer), corbeau pie (Corvus albus), bec-de-corail cendré (Estrilda troglodytres) et serin du Mozambique (Serinus mozambicus).

Quant aux reptiles, la même étude mentionne le gros lézard nommé Agama agama. D'autres observateurs évoquent la présence de varans[22].

Dauphins dans le fleuve
Dauphins dans le fleuve

Les eaux sont poissonneuses et les principales espèces rencontrées sont les carangues (Carangidae), les capitaines (Polydactylus quadrifilis), les barracudas (Sphyraena barracuda) ou les carpes rouges. De même que les crevettes, les huîtres (Crassostrea gasar) de palétuviers sont surtout ramassées par les femmes. Elles sont généralement transformées – fumées ou séchées – avant d'être vendues.

De grands dauphins (Tursiops truncates) sont couramment aperçus au large de l'île[23]. En revanche l'existence de lamantins (Trichechus) n'est attestée que par les sites promotionnels.

Sur une île baptisée Ilha dos Mosquitos par les Portugais[24], les Karabanais et leurs visiteurs continuent de se protéger à la saison des pluies par le moustiquaire ou le karité. Il doivent aussi affronter parfois des insectes plus petits, mais non moins redoutables, les moutmouts[25] – une appellation locale qui désigne les simulies (Simulium).

[modifier] Histoire

Si les plus anciens habitants de la Casamance[26] sont les Baïnouks, la rive gauche de l'embouchure du fleuve était surtout peuplée de Floups (ou Feloupes), c'est-à-dire de Diolas. Arrivés sur les côtes ouest-africaines au XVe siècle, les Portugais parcourent activement la région depuis le XVIe siècle, surtout à la recherche de cire, d'ivoire et d'esclaves. Ils ne s'attardent pas à l'« Île aux Moustiques », et c'est à Ziguinchor qu'ils fondent le premier comptoir en 1645[27].

Vers 1820, un négociant goréen mulâtre, Pierre Baudin, s'installe à Karabane, y plante du riz et produit de la chaux à partir des coquilles d'huîtres de palétuviers, broyées et cuites dans des fours[28]. Humide et marécageuse, l'île avait alors une réputation d'insalubrité. L'économie locale reposait essentiellement sur la culture du riz vendu à Ziguinchor ou aux traitants britanniques de Gambie. La famille Baudin employait des esclaves et, malgré son abolition en 1848, l'esclavage se maintiendra dans l'île jusqu'au début du XXe siècle[29].

L'administration coloniale souhaitait étendre son influence autour du fleuve[30], notamment sous la pression des Goréens – menacés de perdre une partie de leurs ressources avec l'imminente disparition de la traite négrière – et leurs rivaux, les Saint-Louisiens. Le 9 janvier 1836 le lieutenant de vaisseau Malavois, commandant particulier de Gorée, part en Casamance à la recherche d'un site propice pour le futur comptoir. La pointe de Diogué, sur la rive nord, est d'abord envisagée mais devant le refus des Diolas, c'est sur l'autre rive que la transaction aboutit.

[modifier] Colonisation francaise

Le 22 janvier 1836, l'île est cédée à la France par le chef de village de Kagnout au prix d'une rente annuelle de 39 barres, c'est-à-dire 196 francs[31]. Cependant, un autre traité fait de Sédhiou le principal comptoir de Casamance et l'exploitation de Karabane reste encore quelques temps aux mains de la famille Baudin, Pierre d'abord puis son frère Jean. Ils portent, successivement, le titre de « Résident ». Avec ce statut officiel mais imprécis, ils bénéficient d'une délégation d'autorité et doivent rédiger régulièrement des rapports, mais peuvent continuer à se livrer au commerce[32].

Animisme à Karabane : imprécations contre les fétiches lorsqu'il ne pleut pas (gravure de 1893)
Animisme à Karabane : imprécations contre les fétiches lorsqu'il ne pleut pas (gravure de 1893)

Lorsque Jean Baudin tombe en disgrâce à la suite d'un grave incident de traite impliquant un bateau anglais, il est remplacé en octobre 1849 par un nouveau Résident, Emmanuel Bertrand-Bocandé[33]. Cet homme d'affaires nantais, entreprenant, polyglotte et passionné d'entomologie, transforme « son » île et provoque un regain d'activité commerciale et politique. En 1852 la population s'élève à plus de 1 000 habitants. Un plan cadastral en damier attribue des lots de trente mètres de côté aux négociants et traitants. D'autres, avec quinze mètres de côté, sont destinés aux habitations. Des concessions provisoires sont accordées, surtout à des habitants de Saint-Louis et de Gorée. Outre les colons, l'île est principalement habitée par des riziculteurs floups animistes dont les pratiques déconcertent le nouveau venu. La coexistence n'est pas toujours facile. Les chrétiens ne sont représentés que par les Goréens et quelques Européens installés, et l'île n'a pas encore d'église[34]. Les missionnaires tentent alors, sans succès, d'obtenir une concession.

« Le plus grand appontement de la côte d'Afrique »
« Le plus grand appontement de la côte d'Afrique »[35]

Par ailleurs la construction d'un grand quai de 116 mètres de longueur[36] permet l'accostage des plus grands navires susceptibles d'entrer en Casamance. Un embarcadère avec rail est aménagé le long du fleuve pour faciliter le transfert des marchandises. Karabane exporte du riz mais aussi du coton – jugé de qualité médiocre[37] – égrené dans la factorerie construite par Bertrand–Bocandé en 1840, successivement propriété de la maison Maurel et Prom et de la Compagnie de la Casamance[37]. On produit également des amandes de palme et de touloucouna[38].

Cet essor est troublé par des incidents qui éclatent en 1851 avec les anciens propriétaires de Karabane, les habitants de Kagnout. À la suite d'une intervention militaire venue de Gorée, un traité[39] est signé le 25 mars, établissant la souveraineté de la France sur l'île, mais aussi sur Kagnout et Samatit. Quant à Bertrand-Bocandé, il quitte l'île en 1857 pour un congé puis abandonne définitivement son poste de Résident en 1860. Son « inlassable activité »[40] a fortement marqué l'île.

Factorerie n° 1 de la Compagnie de la Casamance (gravure de 1893)
Factorerie n° 1 de la Compagnie de la Casamance (gravure de 1893)
Factorerie n° 2 de la Compagnie de la Casamance
Factorerie n° 2 de la Compagnie de la Casamance

De leur côté, les populations locales s'accommodent mal de l'expansion française et des traités qui leur ont été imposés. C'est ainsi que les riziculteurs de Karabane subissent pillages et enlèvements de la part des Karones, des insulaires de l'embouchure. Des troupes menées par Pinet-Laprade en mars 1860 attaquent plusieurs villages karones et les contraignent à la soumission. Une période un peu plus calme s'ouvre alors.

Tableau des exportations de la Casamance en 1891 (Bureau des Douanes de Carabane)
Tableau des exportations de la Casamance en 1891 (Bureau des Douanes de Carabane)

Alors que les Mandingues musulmans continuent – clandestinement – à pratiquer l'esclavage et la traite, les villages non musulmans ont tendance à se rapprocher et il leur arrive de prendre le Résident de Karabane comme arbitre de leurs désaccords[41].

En 1869 Karabane est constitué en cercle autonome, doté d'un commandant mais sera rattaché à Sédhiou en 1886. La garnison d'une dizaine d'hommes est régulièrement décimée par les maladies tropicales telles que le paludisme[42]. 527 habitants sont dénombrés sur l'île en 1877, en grande majorité des Diolas auxquels s'ajoutent des Wolofs, musulmans, et quelques Manjaques originaires de Guinée portugaise.

Les rivalités entre Français et Portugais pèsent sur la région pendant cette période. La cession de Ziguinchor à la France est négociée à Karabane en avril 1888 entre le commissaire Oliveira et le capitaine Brosselard-Faidherbe.

Lorsque Ziguinchor devient la capitale administrative de la Casamance en 1904, Karabane perd quelques-unes de ses prérogatives, par exemple les services des douanes qui y étaient centralisés. En dépit de l'anticléricalisme en vigueur en France à cette époque, l'enseignement est assuré dans l'île par les Pères du Saint-Esprit qui y ont également une chapelle et par les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny pour les filles.

À la veille de la Première Guerre mondiale, Karabane, également victime d'un incendie en 1913, voit son activité économique décliner et ses habitants quittent peu à peu l'île pour chercher du travail à Ziguinchor, voire Dakar[43]. En décembre 1915, Marcel de Coppet, alors administrateur de Ziguinchor, se rend sur l'île pour recruter des tirailleurs : six Karabanais acceptent de s'engager : un chrétien, un païen et quatre musulmans[44].

Une maison d'éducation pénitentiaire est créée sur l'île en 1927 et fonctionnera jusqu'en 1953, remplacée alors par l'établissement de Nianing[45]. Un rapport[46] remis en 1938 par une conseillère technique de l'Enseignement à Marcel de Coppet, Gouverneur général de l'AOF, permet de découvrir la vie quotidienne du pénitencier qui accueillait alors 22 garçons, condamnés principalement pour vol mais parfois aussi pour meurtre.

[modifier] Histoire récente

L'indépendance du Sénégal ayant été prononcée le 20 août 1960, après la dissolution de l'éphémère Fédération du Mali, la Casamance voit arriver des fonctionnaires venus du nord, souvent wolofs et musulmans, mais surtout ne connaissant pas le pays diola et ses traditions. Les périodes de sécheresse qui frappent le Sahel à partir des années 1970 poussent aussi des cultivateurs d'arachide à s'installer dans une région où le riz régnait sans partage. Le mécontentement s'amplifie, accompagné dans certains cas de revendications indépendantistes et de violences. La Casamance connaît alors des années de conflit qui meurtrissent la population et mettent aussi en péril des initiatives locales originales, telles que les réserves naturelles ou les premiers campements villageois intégrés[47].

Le cessez-le-feu de 2004 ramène la sérénité, mais dans l'intervalle le naufrage du Joola en 2002 a coûté la vie à de nombreux Karabanais et privé l'île d'une bonne partie de ses ressources liées au commerce et au tourisme. Grâce à ses multiples atouts naturels et patrimoniaux, Karabane doit relever ce nouveau défi.

[modifier] Société

[modifier] Administration

Autrefois « Cercle »[48],[49],[50]à part entière, voire capitale régionale, Karabane n'est plus maintenant que l'un des 23 villages de la communauté rurale de Diembéring, dont Kabrousse, Cap Skirring et Boucotte constituent les plus gros centres[51].

La communauté rurale est située dans l'arrondissement de Kabrousse. Elle fait partie du département d'Oussouye, rattaché à la région de Ziguinchor. Les plus hautes instances sont donc relativement lointaines et les démarches administratives ne s'en trouvent pas facilitées.

De même que pour les quelques 13 000 autres villages sénégalais, une organisation traditionnelle coexiste avec celle de l'État. Depuis 1972 le village est reconnu comme « l'entité élémentaire dans l'organisation administrative du territoire national »[52]. Il est administré par un chef, assisté par un Conseil de Notables[53]. Après consultation, sa nomination est arrêtée par le préfet et approuvée par le ministre de l'Intérieur. Le chef de village est respecté en tant qu'Ancien, en tant que sage, et les conseils qu'il dispense sont largement pris en compte par la population, mais son statut lui confère aussi de véritables prérogatives, comme de faire appliquer lois et règlements, de tenir les cahiers de l'état civil du village et de collecter l'impôt.

[modifier] Démographie

En 2003 le village de Karabane comptait officiellement 396 personnes et 55 ménages[54], mais la population de l'île fluctue au gré des saisons et pourrait atteindre parfois 1 750 habitants selon certaines sources[13].

Les Karabanais sont pour la plupart d'origine diola, mais des Wolofs, des Lébous, des Sérères – notamment des pêcheurs niominka[55]– et des Manjaques vivent également sur l'île, parfois venus de Saint-Louis ou de Gorée au moment de la colonisation (pour les premiers groupes). Deux communautés, l'une de Guinée, l'autre de Guinée-Bissau sont en outre installées de l'autre côté de l'île. Enfin il faut y ajouter les travailleurs saisonniers venus pour la pêche : Ghanéens, Guinéens ou Gambiens[56].

La population autochtone était animiste, mais si ces traditions subsistent (bois sacré, fétiches), elles ont néanmoins perdu du terrain au profit des religions monothéistes, le catholicisme et l'islam, d'importance numérique comparable[13]. L'île possède une église et une mosquée.

[modifier] Éducation

L'école maternelle
L'école maternelle
Une école primaire de six classes
Une école primaire de six classes

Fondée en 1892, l'école de Karabane est l'une des premières de la région.

En 1914 Karabane compte, comme Bignona, une école de 56 garçons et 26 filles[57].

Aujourd'hui la localité est dotée d'une nouvelle école primaire, l'école François Mendy, inaugurée le 21 janvier 2006 et qui accueille six classes. Le taux d'alphabétisation s'élève à 90% environ[13]. Les élèves poursuivent leurs études au CEM (Collège d'enseignement moyen) d'Elinkine, voire au lycée Aline Sitoé Diatta d'Oussouye, puis à Dakar ou Ziguinchor qui dispose maintenant de sa propre université.

L'école maternelle est hébergée dans une maison communautaire, dite « Maison de la femme et de l'enfant », créée en 1988 sous l'égide de Caritas Ziguinchor.


[modifier] Santé

En 1895, un arrêté avait déjà créé un poste médical à Karabane[58], mais il avait été supprimé dès l'année suivante[59].

Le poste de santé
Le poste de santé

Aujourd'hui la localité est dotée d'un poste de santé, rattaché au district d'Oussouye et à la région médicale de Ziguinchor. On y assure notamment les vaccinations, les consultations de planning familial ou encore les visites prénatales. Elle possède aussi une maternité créée en 1991 et ornée d'une fresque de Malang Badji, l'un des artistes les plus connus de la région[2].

Le récit personnel, Un souffle de vie, publié en 2001, [60] et une thèse soutenue en 2003, La part de l'autre : une aventure humaine en terre Diola,[61] rendent compte respectivement des problèmes quotidiens et du contexte général dans lequel s'inscrivent les enjeux sanitaires à Karabane.

En particulier, la situation de l'île ne facilite pas l'accès à des soins plus lourds ou plus urgents. La pirogue-ambulance financée par le Conseil régional constitue alors l'ultime recours[62].

[modifier] Économie

Les témoignages des explorateurs et des administrateurs coloniaux montrent que Karabane a longtemps vécu de la riziculture, de la pêche et du commerce, sans oublier la récolte du vin de palme, toujours si apprécié[63]. L'île a connu le déclin au XXe siècle, lorsque Ziguinchor s'est affirmée comme capitale régionale. Puis elle a été affectée par les conséquences économiques du conflit en Casamance et le drame du Joola. Désormais la vente de produits locaux dans la capitale nécessite une véritable expédition, d'abord en pirogue puis en taxi-brousse, pour une durée totale comprise entre 9 et 12 heures[2]. Aujourd'hui Karabane cherche un nouveau souffle, notamment à travers une relance du tourisme.

[modifier] Transports et énergie

Éclairage solaire pour les larges allées héritées du plan d'origine
Éclairage solaire pour les larges allées héritées du plan d'origine

Historiquement la position de Karabane à l'entrée du fleuve constituait un indéniable atout, mais depuis l'éclatement de la Confédération de Sénégambie en 1989, la région est séparée du reste du pays par l'enclave gambienne. En outre, les problèmes de sécurité liés au conflit en Casamance et les contrôles qui en découlent ne plaident pas en faveur d'une traversée par la route. Pour les hommes d'affaires et certains touristes, les aéroports de Ziguinchor et de Cap Skirring constituent des points d'entrée possibles, mais ne sont pas accessibles à l'ensemble de la population. Située au milieu du fleuve, Karabane est donc particulièrement mal lotie. Bancs de sable, bolongs et mangroves ne facilitent pas la circulation à l'intérieur de l'île elle-même.

Avant le lancement du Joola, d'autres bateaux, généralement vétustes, se sont succédés : d'abord le Cap Skirring, puis le Casamance-Express et enfin Île de Karabane[64]. En janvier 1991 un ferry flambant neuf est mis en circulation. Comme ses prédécesseurs, il relie Dakar à Ziguinchor, s'arrête près de Karabane où des pirogues permettent de rejoindre l'île. De fait c'est quelques heures après cette escale où près de 180 passagers supplémentaires[65] avaient embarqué sur un bateau déjà surchargé que le Joola a sombré le 26 septembre 2002[66]. Pour des raisons de sécurité, le bateau qui lui a succédé, le Wilis, a dû renoncer à cette escale au grand dam des habitants. Les touristes se font plus rares depuis et les habitants doivent parfois prendre le chemin de l'exil vers Dakar ou Ziguinchor[67]. Des aménagements significatifs seraient nécessaires pour que le Aline Sitoé Diatta – qui a remplacé le Wilis en mars 2008 – puisse y faire escale. La construction d'un poste d'accostage est annoncé, mais l'échéance n'est pas connue à ce jour[68].

Début 2008, l'île n'était pas dotée d'un réseau électrique. L'éclairage public a recours à l'énergie solaire[69]. Les hôtels et certaines habitations utilisent des groupes électrogènes. Cette pénurie n'est pas dénuée d'avantages : malgré les larges allées prévues dans le plan d'origine, nulle voiture ne trouble la quiétude du lieu.

[modifier] Pêche et agriculture

Culture d'oignons dans une coopérative gérée par les femmes du village
Culture d'oignons dans une coopérative gérée par les femmes du village

Les ressources locales proviennent en grande partie de la pêche, souvent pratiquée avec des pirogues légères taillées dans le tronc d'un fromager. La cueillette des fruits de mer et notamment des huîtres fait partie des activités ancestrales toujours pratiquées[70]. Groupées en coopératives ou en associations[71], les femmes jouent un rôle de premier plan dans l'économie insulaire. Notamment grâce aux micro-crédits, elles pratiquent des activités dérivées de la pêche telles que le fumage du poisson, la transformation de crevettes, d'huîtres et de coquillages. La présence de longue date d'une forte communauté chrétienne explique l'existence de petits élevages de porcs, généralement laissés en liberté. Elles gèrent également de petites exploitations maraîchères sur un sol parfois ingrat et sont, comme ailleurs en Casamance, très actives dans les rizières sur lesquelles reposent une bonne partie des ressources locales.

Comme il n'y a pas d'activité industrielle sur l'île, celle-ci doit aussi lutter contre l'exode des jeunes, de moins en moins tentés par la vie rurale.

[modifier] Quel tourisme ?

Pays jeune, pionnier en Afrique de l'Ouest, la République du Sénégal a très tôt misé sur le tourisme et, après des débuts prometteurs, l'a inscrit dans les objectifs prioritaires de son 4e Plan économique et social (1973-1977)[72]. La Casamance devient alors la principale destination touristique du pays et, déjà décrite au XIXe siècle par le capitaine Brosselard-Faidherbe comme une sorte de « Brésil africain »[73], Karabane semble bien placée pour attirer les visiteurs en mal d'exotisme.

Pourtant une polémique nationale, voire internationale, oppose bientôt ceux qui envisagent le tourisme comme une véritable panacée pour sortir le pays du sous-développement et ceux qui y voient la forme déguisée d'un nouveau colonialisme[74]. L'idée d'un tourisme alternatif apparaît alors et plusieurs localités de la Basse-Casamance, dont Karabane, sont choisies pour accueillir les premières expériences d'un tourisme rural intégré s'appuyant sur des campements gérés par les villageois eux-mêmes. Leur promoteur Christian Saglio – un jeune sociologue français qui dirigera plus tard le Centre culturel français de Dakar – ne doute pas du potentiel de Karabane :

« Je voulais faire de cette île une sorte de Gorée de la Casamance, qui aurait servi de plaque tournante pour les autres campements. On aurait pu aller d'île en île en voilier ou en pirogue. On aurait restauré les vieilles bâtisses à l'ancienne et les lits à baldaquin [...]. D'un côté il y aurait eu l'ethnographie traditionnelle avec les cases d'argile, de l'autre Carabane restaurée comme autrefois[75]. »

Ancienne mission transformée en hôtel
Ancienne mission transformée en hôtel

Il sera pourtant déçu, car les négociations sur le terrain, notamment avec le clergé local, n'aboutissent pas. La maison coloniale de la mission catholique est transformée en un hôtel moderne et fonctionnel, mais dépourvu de romantisme, et le projet est abandonné : les campements prévus seront installés dans une dizaine d'autres localités proches[76]. Karabane a peut-être laissé passer une chance.

Puis les troubles dans la région, liés aux revendications indépendantistes d'une partie de la population, détournent les voyageurs de cette destination. La signature du cessez-le-feu en 2004 facilite la reprise des activités, qui ne sont pas pour autant revenues à leur niveau antérieur[77].

De leur côté les voyagistes continuent de présenter l'île comme un « paradis perdu au cœur de la mangrove », « dont les voyageurs en quête d'authenticité et de dépaysement rêvent de fouler le sol »[78], mais le tourisme de découverte a conquis une certaine place aux côtés de ce traditionnel tourisme balnéaire. C'est ainsi que les visiteurs – venus de France, mais aussi d'Espagne ou d'Italie – combinent volontiers la découverte des cases à impluvium d'Enampore ou celles à étages de Mlomp avec quelques jours de farniente à Karabane. Les amateurs de pêche, sous toutes ses formes, y trouvent également leur compte. Le long de la plage de modestes échoppes proposent objets d'artisanat et vêtements traditionnels[2], une offre discrète sans commune mesure avec le déploiement commercial de Cap Skirring ou Saly. Malang Badji, à la fois peintre, potier, sculpteur et poète, n'a pas négligé de créer aussi son propre campement.

Dans l'intervalle, désormais sensibilisée à l'intérêt d'une démarche holistique et solidaire, Karabane a adhéré au réseau des écovillages du Sénégal, connu sous le nom de GENSEN (Global Ecovillage Network Senegal)[79].

[modifier] Les ressources du patrimoine

La tombe du capitaine Protet, enterré debout
La tombe du capitaine Protet, enterré debout
La plaque de la tombe (décès en 1836)
La plaque de la tombe (décès en 1836)
Intérieur de l'église
Intérieur de l'église

Témoins de son passé colonial, on trouve à Karabane de nombreux vestiges historiques comme ceux de la mission catholique construite en 1880 et transformée depuis en hôtel, une imposante église de style breton aujourd'hui privée de clocher et désaffectée, l'ancienne esclaverie ou encore le cimetière français où le capitaine Protet, frappé d'une flèche empoisonnée, fut enterré debout face à la mer selon ses dernières volontés. Il ne s'agit pas d'Auguste-Léopold Protet – le fondateur de la ville de Dakar – comme le suggèrent certains guides et sites touristiques[80], mais d'Aristide Protet, capitaine de l'Infanterie de Marine décédé en 1836, comme en témoigne la plaque apposée sur sa tombe, soit plus de vingt ans avant la fondation de la ville.

On peut également apercevoir près de la plage des restes de bâtiments, les vestiges de pontons ou d'un puits, un gros arbre prisonnier de ruines ainsi qu'une immense pièce métallique portant l'inscription CEO Forrester & Co. Vauxhall Foundry. 18 Liverpool S3[81].

Au Sénégal, le centre de Karabane a été classé sur la liste des sites et monuments historiques en 2003[82].

Vestiges de l'ancien comptoir colonial en 2008
Vestiges de l'ancien comptoir colonial en 2008

Un dossier de candidature pour l'inscription de Karabane sur la Liste du patrimoine mondial a été déposé auprès de l'UNESCO le 18 novembre 2005[83].

Enfin, inspirée par l'exemple de Gorée, Karabane voudrait à son tour rendre hommage aux victimes de l'esclavage et certains projettent un petit musée[84] doté, comme la Maison des Esclaves, d'une « porte sans retour »[81]. Cependant, les recherches en cours ne permettent pas encore d'établir avec certitude le rôle joué par Karabane dans la traite négrière.

Comme Gorée ou Saint-Louis, Karabane fonde beaucoup d'espoirs sur son patrimoine – qui a grand besoin d'être restauré avant que les derniers vestiges ne disparaissent. La question soulevée par l'anthropologue français Louis-Vincent Thomas en 1964, « Faut-il sauver Karabane ? »[85], reste d'actualité.

[modifier] Jumelage

Drapeau : France Bon-Encontre (France) depuis 1998

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Louis-Vincent Thomas, « Onomatologie et toponymie en pays diola », Notes Africaines, n° 71, juillet 1956, p. 79
  2. abcd (fr)« De l'autre côté de la rivière » sur Radio-Canada. Consulté le 9 juin 2008
  3. On trouve aussi, quoique plus rarement, les graphies « Karaban » (sources anglophones ou allemandes notamment) ou « Karabanne » (particulièrement dans les sources espagnoles ou portugaises qui semblent prendre des distances à l'égard d'une éventuelle latinité.
  4. (en) Localisation de Karabane sur Fallingrain. Consulté le 8 juin 2008
  5. (fr) Sénégal et Gambie, Hachette, 2004, p. 201 ; 204
  6. (fr) Constant Vanden Berghen et Adrien Manga, « Le climat », dans Une introduction à un voyage en Casamance, L'Harmattan, Paris, 1999, p. 13-14
  7. (fr)« Île de Carabane » sur Kassoumay. Consulté le 8 juin 2008
  8. ab (fr) Henri François Brosselard-Faidherbe, Casamance et Mellacorée. Pénétration au Soudan, Librairie illustrée, Paris, 1892, p. 10
  9. (fr) Emmanuel Bertrand-Bocandé, « Notes sur la Guinée portugaise ou Sénégambie méridionale », Bulletin de la Société de géographie, mai-juin 1849, série 3, tome 11, p. 298
  10. (fr) Emmanuel Bertrand-Bocandé, loc.cit., p. 299
  11. (fr) Yves-Jean Saint-Martin, Le Sénégal sous le second Empire. Naissance d'un empire colonial (1850-1871), Karthala, Paris, 1989, p. 126-127
  12. (fr) Emmanuel Bertrand-Bocandé, loc. cit., p. 302
  13. abcd (fr)« Carabane » sur SEM. Consulté le 8 juin 2008
  14. (fr)« Une île isolée du Sénégal se réjouit d'avoir de l'eau potable » sur America.gov. Consulté le 8 juin 2008
  15. (fr) Alfred Marche, Trois voyages dans l'Afrique occidentale, Paris, 1879, p. 54
  16. (fr) Emmanuel Bertrand-Bocandé, loc. cit., p. 398-422
  17. (fr)« Le problème écologique et humain » sur Club sans frontière. Consulté le 8 juin 2008
  18. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 41
  19. (fr) G. G. Beslier, Le Sénégal, Paris, Payot, 1935, p. 111
  20. (fr) Christian Roche, Histoire de la Casamance. Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, Paris, 2000, p. 181
  21. Observations sur le terrain de l'ornithologue canadienne Tina MacDonald, auteur notamment de Where do you want to go birding today?. Dans ce travail Halcyon senegalensis est désigné comme martin-pêcheur du Sénégal, alors qu'il s'agit probablement du martin-chasseur du Sénégal. [1]
  22. (fr)« À voir et à visiter sur Carabane » sur Kassoumay. Consulté le 8 juin 2008
  23. (en) « Conservation of cetaceans in The Gambia and Senegal, 1999-2001, and status of the Atlantic humpback dolphin » sur Scientific Linux Website. Consulté le 8 juin 2008
  24. (pt) Negocios externos : documentos apresentados ás Cortes na sessão legislativa de 1887 pelo ministro e secretario d'estado dos negocios estrangeiros, Lisbonne, Imprensa Nacional, 1887, p. 90
  25. (fr) Petit Futé Sénégal, Nouvelles éditions de l'Université, Paris, 2008-2009, p. 266
  26. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 21
  27. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 67
  28. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 77 (Pierre Baudin était établi dans l'île « depuis quelques années » lors de la visite en 1829 de Perrottet qui en témoigne dans son Voyage de St-Louis du Sénégal à la presqu'île du Cap Vert, à Albréda sur la Gambie et à la rivière de Casamance dans le pays des Feloups-Yola, 1833)
  29. (en) Martin Allen Klein, Slavery and colonial rule in French West Africa, Cambridge University Press, Cambridge, 1998, p. 30
  30. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 76-77
  31. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 76
  32. (fr) Yves-Jean Saint-Martin, Le Sénégal sous le Second Empire, Karthala, Paris, 2000, p. 126
  33. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 82-83
  34. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 37
  35. (fr) Henri François Brosselard-Faidherbe, op. cit., p. 11
  36. (fr) Henri François Brosselard-Faidherbe, op. cit., p. 10
  37. ab (fr) Amiral Vallon, « La Casamance, dépendance du Sénégal », Revue maritime et coloniale, février-mars 1862, p. 465
  38. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 87
  39. (fr) « Traité conclu à Elinkine, le 25 mars 1851, entre la France et les chefs de Cagnut, pour une cession de territoire », dans Recueil des traités de la France (1713-1906), publié sous les auspices du Ministère des affaires étrangères par M. Jules de Clerq, Leiden, 1987 [2]
  40. (fr) Yves-Jean Saint-Martin, op. cit., p. 186
  41. (fr) Yves-Jean Saint-Martin, op. cit., p. 457
  42. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 180-181
  43. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 322
  44. (fr) Christian Roche, op. cit., p. 328
  45. (fr) Les écoles pénitentiaires du Sénégal à l'époque coloniale sur Laboratoire SEDET-Afrique. Consulté le 8 juin 2008
  46. (fr) Rapport n° 17 (La Casamance) remis par Denise Savigneau, Conseillère technique de l'Enseignement, au Gouverneur général de l'AOF en mai 1938 [3]
  47. (fr) Muriel Scibilia, La Casamance ouvre ses cases. Tourisme au Sénégal, L’Harmattan, Paris, 2003, 174 p.
  48. À l'époque coloniale, le Cercle était la division administrative de la région. Il était administré par le « commandant de cercle », placé sous l'autorité du gouverneur. Le gouverneur était placé sous l'autorité du gouverneur général, lui-même dépendant du Ministre des colonies
  49. Liste des ministres français de la Marine et des Colonies sur Wikipédia
  50. Liste des administrateurs de l'AOF sur Wikipédia
  51. (fr) Communauté rurale de Djembéring sur PEPAM. Consulté le 9 juin 2008
  52. (fr) Décret d'application n° 72-636 du 29 mai 1972 relatif aux attributions des chefs de circonscriptions administratives et aux chefs de villages
  53. (fr) Djibril Diop, Décentralisation et gouvernance locale au Sénégal. Quelle pertinence pour le développement local ?, L'Harmattan, Paris, 2006, p. 119-121
  54. (fr)« Localité de Karabane » sur PEPAM. Consulté le 8 juin 2008
  55. (fr) Makhtar Diouf, Sénégal, les ethnies et la nation, Les Nouvelles éditions africaines du Sénégal, Dakar, 1998, p. 74
  56. (fr) Petit Futé Sénégal, op. cit., p. 266
  57. (fr) Makhtar Diouf, op. cit., p. 184
  58. (fr) Arrêté médical créant le poste médical de Karabane, 29 décembre 1895 in Éléments d'un Code de la Santé publique au Sénégal. Répertoire chronologique 1822-2005 (Partie 1, 1822-1918), réunis par Charles Becker et René Collignon (et. al.), Dakar, juillet 2001, révisé en août 2005 [4]
  59. (fr) Décision n° 6000 supprimant le poste médical de Karabane, 21 juillet 1896, in Éléments d'un Code de la Santé publique au Sénégal, op. cit.
  60. (fr) Thérèse Renaudel-Michot, Un souffle de vie, Association des amis de la mission de Carabane, Rouen, 2001, 77 p. (ISBN 2-9516274-0-8)
  61. (fr) Frank Petit, La part de l'autre : une aventure humaine en terre Diola : à partir d'une expérience humanitaire entre 1994 et 1996, à l'embouchure de la Casamance, Sénégal, sur l'île de Carabane, Université de Lille, 2003, 239 p.
  62. Photo de la pirogue-ambulance sur Commons
  63. (fr) Louis-Vincent Thomas, Les Diola. Essai d’analyse fonctionnelle sur une population de basse-Casamance, IFAN, Université de Dakar, Dakar, 1958, p. 79-90
  64. (fr) Makhtar Diouf, op. cit., p. 174-175
  65. Ce chiffre ne prend en compte que les passagers s'étant acquittés d'un billet. Les militaires et leurs familles et les enfants notamment bénéficiaient de la gratuité.
  66. (fr) Commission d'enquête technique sur les causes du naufrage du Joola sur Kassoumay. Consulté le 8 juin 2008
  67. Ces difficultés ont été illustrées par le documentaire Un nouveau bateau pour la Casamance, diffusé dans le cadre de l'émission de télévision française, Thalassa, le 1er décembre 2006 [5]
  68. (fr) « Liaison maritime Dakar-Ziguinchor : "Aline Sitoé Diatta, c'est le refus de la fatalité", selon le président » sur Le Soleil. Consulté le 8 juin 2008
  69. Photo d'un lampadaire solaire dans une large allée de Karabane sur Commons
  70. (fr) Marie-Christine Cormier-Salem, « Une pratique revalorisée dans un système de production en crise : la cueillette des huîtres par les femmes diola de Basse-Casamance », dans Cahiers des Sciences humaines, n° 25 (1-2), 1989, p. 91-107 [6]
  71. (en) Exemple d'association gérée par des femmes : Ujamoral Kafakh Group sur Kiva. Consulté le 8 juin 2008
  72. (fr) Muriel Scibilia, op. cit., p. 17
  73. (fr) Henri François Brosselard-Faidherbe, op. cit., p. 11
  74. (fr) Marguerite Schelechten, Tourisme balnéaire ou tourisme rural intégré ? deux modèles de développement sénégalais, Éditions universitaires, 1988, 442 p. (ISBN 2827103931)
  75. (fr) Muriel Scibilia, op. cit., p. 41
  76. Les campements ont finalement été implantés à Elinkine, Enampore, Baïla, Thionck-Essyl, Koubalan, Affiniam, Abéné, Oussouye et Palmarin (Muriel Scibilia, op. cit., p. 160-161)
  77. (fr) « En Casamance, le tourisme a repris, mais peine à décoller » sur Jeune Afrique. Consulté le 8 juin 2008
  78. (fr) Teranga (le magazine d'Air Sénégal International), novembre-décembre 2007, p. 16-25
  79. (en)« What is an ecovillage ? » sur GENSEN. Consulté le 8 juin 2008
  80. (fr) Deux exemples : Teranga, loc. cit., p. 23 ou La Casamance ouvre ses cases, op. cit., p. 40
  81. ab (fr) « Le Sénégal en quête du passage d'esclaves sur l'île de Karabane », article AFP, 23 août 2007 [7]
  82. (fr) Arrêté du 27 mars 2003 sur Ministère de la Culture (Sénégal). Consulté le 8 juin 2008
  83. (fr)Candidature à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial sur UNESCO. Consulté le 8 juin 2008
  84. (fr)« Carabane, plaque tournante de l'esclavage (l'histoire ne ment pas) » sur Musée Carabane. Consulté le 8 juin 2008
  85. (fr)« Faut-il sauver Karabane ? », dans Notes africaines, n° 102, avril 1964, p. 13-46

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Cartographie ancienne

  • (fr) Entrée de la Casamance et mouillage de Carabane, carte marine dressée par l'amiral Vallon en 1862, corrigée en 1869 et éditée en 1871
  • (en) Africa. West Coast. Senegal. Entrance to the River Kasamanze (Karabane Anchorage), carte dressée en 1909 et éditée en 1921

[modifier] Bibliographie

Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article Sources principales de l'article

  • (en) Mark Peter, A Cultural, Economic and Religious History of the Basse Casamance since 1500, Franz Steiner Verlag, Wiesbaden, 1985, 136 p.
  • (fr) Emmanuel Bertrand-Bocandé« Carabane et Sedhiou. Des ressources que présentent dans leur état actuel les comptoirs français établis sur les bords de la Casamance », dans Revue coloniale, juillet-décembre 1856, XVI, p. 398-421 (texte intégral sur Gallica [8]) Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article
  • (fr) Henri François Brosselard-Faidherbe, Casamance et Mellacorée. Pénétration au Soudan, Librairie illustrée, Paris, 1892, 106 p. Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article
  • (fr) Jacques Foulquier, Les Français en Casamance, de 1826 à 1854, Dakar, Université de Dakar, 1966, 130 p.
  • (fr) Frank Petit, La part de l'autre : une aventure humaine en terre Diola : à partir d'une expérience humanitaire entre 1994 et 1996, à l'embouchure de la Casamance, Sénégal, sur l'île de Carabane, Université de Lille, 2003, 239 p.
  • (fr) Christian Roche, Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, Université de Paris I, 2000, 408 p. (ISBN 2865371255) Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article
  • (fr) Mathieu Ropitault, « Les secrets de Karabane », dans Teranga, novembre-décembre 2007, p. 16-25 Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article
  • (fr) Yves-Jean Saint-Martin, Le Sénégal sous le second Empire. Naissance d'un empire colonial (1850-1871), Karthala, Paris, 1989, 671 p. (ISBN 2865372014) Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article
  • (fr) Muriel Scibilia, La Casamance ouvre ses cases. Tourisme au Sénégal, L'Harmattan, Paris, 1986, 174 p. (ISBN 2858026769) Cet ouvrage a été utilisé pour la rédaction de cet article
  • (fr) Louis-Vincent Thomas, Les Diola. Essai d’analyse fonctionnelle sur une population de basse-Casamance, IFAN-Université de Dakar, Dakar, 1958, 821 p.
  • (fr) Louis-Vincent Thomas, « Faut-il sauver Karabane ? », dans Notes africaines, no 102, avril 1964, p. 13-46
  • (fr) Louis-Vincent Thomas, « Nouvel exemple d'oralité négro-africaine. Récits Narang-Djiragon, Diola-Karaban et Dyiwat (basse-Casamance) », dans Bulletin de l'IFAN, no 1, janvier 1970, p. 230-309

[modifier] Filmographie

  • (fr) Casamance : l'autre Sénégal, film documentaire de Virginie Berda, 2006
  • (fr) Un nouveau bateau pour la Casamance, reportage d'Anne Gouraud et Olivier Bonnet produit par France 3 pour l'émission de télévision Thalassa, 2006

[modifier] Liens externes

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