Joseph Nicéphore Niépce

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Joseph Nicéphore Niépce

Naissance 7 mars 1765
à Chalon-sur-Saône, France
Décès 5 juillet 1833 (à 68 ans)
à Saint-Loup-de-Varennes
Nationalité Française
Profession photographe français

Cet article fait partie de la série
Photographie

Les photographes

A B C D E F G H I J K L M
N O P Q R S T U V W X Y Z

Voir aussi

Portail de la photographie
Tous les articles


Genres & disciplines
Histoire de la photographie
Les appareils photo
La technique
Photographie argentique
Photographie numérique

Joseph Nicéphore Niépce, né à Chalon-sur-Saône le 7 mars 1765 et mort à Saint-Loup-de-Varennes le 5 juillet 1833, fut un pionnier de la photographie et l'auteur du tout premier cliché.

Sommaire

[modifier] Biographie

Joseph Nicéphore Niépce voit le jour sous le règne de Louis XV, le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône en Bourgogne, dans ce qu'il est convenu d'appeler une « bonne famille ». Son père est avocat et gérant de biens, conseiller du Roi ; sa mère est la fille d'un célèbre avocat. Très aisée, la famille possède des propriétés dispersées autour de Chalon-sur-Saône lui procurant des revenus élevés.

De 1780 à 1788, ses études aux collèges des Oratoriens à Chalon-sur-Saône, Angers et Troyes font entrevoir pour Joseph une carrière ecclésiastique ; mais il semble que la vocation du jeune homme se soit émoussée. Il renonce à la prêtrise et s'engage dans l'armée révolutionnaire en 1792. Il s'installe à Nice et s'y marie avec Agnés Roméro qui met au monde Isidore en 1795.

Six ans plus tard, il est de retour en Bourgogne. La vie lui a apporté son lot de joies (une vie publique honorable et reconnue au service de son pays) et de drames (son second fils, Agénor, meurt à l'âge de deux ans et demi).

À trente-six ans, Niépce retrouve donc sa terre natale, sa mère et ses deux frères, Claude, l'aîné, et Bernard. Les années suivantes sont consacrées à la mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions : le « pyréolophore » (sorte de moteur marin à explosion) qui, bien que jamais commercialisé apporte une notoriété nationale à ses talents d'inventeur, partagée avec Claude. Il y a également un projet de machine hydraulique de Marly, la culture du pastel dont le développement est favorisé par le blocus.

Tous ces travaux, l'état de guerre permanent (nous sommes maintenant sous le premier Empire), le renchérissement de toutes choses amènent leur cortège de difficultés financières et Niépce contracte le premier d'une longue série d'emprunts.

1816 est l'année des premières recherches « héliographiques », menées conjointement à celles du pyréolophore. Fin 1817, Claude part en Angleterre tenter de vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le « mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères durant les onze années à venir sera un véritable almanach de l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En 1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère : « La réussite est complète ».

Hélas la situation de la famille est catastrophique ; les dettes s'élèvent à 1 800 000 francs (équivalent 1987) et on songe sérieusement à vendre des propriétés pour rembourser des créanciers devenus impatients.

L'année suivante, Niépce lie ses premières relations avec le graveur Lemaître et l'ingénieur-opticien Vincent Chevalier, de Paris. C'est grâce à ce dernier que Daguerre écrit une première lettre à Niépce en 1826. Les contacts entre les deux hommes sont peu fréquents : Niépce est assez méfiant, Daguerre plutôt pressant. Nicéphore envoie avec parcimonie des échantillons (parfois tronqués) de ses réussites tandis que Daguerre, lui, n'envoie que des promesses…

Tout premier cliché réalisé en 1826 à Saint-Loup-de-Varennes
Tout premier cliché réalisé en 1826 à Saint-Loup-de-Varennes

1827 est une année décisive. Bien que miné par des difficultés de tous ordres, Niépce prend conscience du degré d'achèvement de son invention et cherche des contacts pour la faire reconnaître et la perfectionner. Claude tombe toutefois gravement malade et il faut partir pour l'Angleterre où la situation est là aussi calamiteuse : épuisé par ses recherches, n'ayant pas réussi à négocier le pyréolophore, Claude sombre dans la démence et meurt peu après. Lors de leur passage à Paris, Niépce et sa femme nouent des relations avec des scientifiques, mais sans suite. Mêmes résultats en Angleterre malgré de flatteuses rencontres avec des membres de l'Académie Royale.

Début 1828, retour à Chalon-sur-Saône : Daguerre se montre de plus en plus désireux de connaître de nouveaux résultats. Le premier projet d'association entre Niépce et Daguerre voit le jour en octobre 1829. Le but de l'association est de commercialiser les fruits de la nouvelle découverte, à parts égales. Niépce apporte son invention, Daguerre ses relations et son « industrie ». Au cours des années suivantes, la collaboration devient plus étroite : une correspondance s'établit entre Chalon-sur-Saône et Paris. On use même, pour préserver le secret, d'un code chiffré désignant les éléments utilisés (13=la chambre noire, 56=le soleil, 5=le bitume de Judée, etc.). Ce code compte jusqu'à cent une références ! Les lettres échangées montrent que Daguerre est surtout préoccupé de la gestion de son « diorama » et que les recherches sont essentiellement le fait de Niépce (bien que Daguerre parle de « nos » recherches).

En 1832 enfin, Daguerre réalise pour Niépce un bilan de ses propres travaux d'où il ressort que l'un et l'autre, avec les mêmes produits, obtiennent des résultats différents ; il est toutefois à noter — et cela n'est pas sans importance — que jamais Daguerre n'a pu montrer à Niépce le moindre résultat de ses essais. Mais les choses avancent. Début 1833, cependant, Daguerre, malade, suggère la remise à plus tard de certains essais.

Le 5 juillet 1833 à sept heures du soir, Nicéphore Niépce meurt subitement à Saint-Loup-de-Varennes. Il repose au cimetière de Saint-Loup-de-Varennes.

De nos jours, un lycée de Chalon-sur-Saône porte son nom.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Louis Marignier, Niépce, l'invention de la photographie, Belin, Paris, 1999 (ISBN 2-7011-2433-6)
  • Manuel Bonnet, Jean-Louis Marignier (éd.), Niépce, correspondance et papiers, Maison Nicéphore Niépce, Saint-Loup-de-Varennes, 2003 (ISBN 2952092109)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes