Joseph Jastrow

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Le canard-lapin de Joseph Jastrow
Le canard-lapin de Joseph Jastrow

Joseph Jastrow (30 janvier 1863 - 8 janvier 1944) était un psychologue américain.

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[modifier] Biographie

Il naît dans une famille juive d’origine polonaise. Son père, Marcus Jastrow est un rabbin et talmudiste de renom, qui élève ses deux fils dans le but de les voir suivre ses pas. Aucun des deux ne devient pourtant rabbin, Joseph cessant même de pratiquer la religion de son père.

Il suit des études à l’université Johns Hopkins et devient le premier Américain à recevoir un doctorat en psychologie en 1886. Il est ensuite professeur à l'université du Wisconsin, où il se consacre à la recherche expérimentale. Il conçoit ainsi l’« automatographe », un équivalent scientifique de la planche de ouija, qui vise à distinguer les mouvements volontaires des mouvements involontaires. En 1889, il est l’un des deux Américains assistant au premier Congrès international de psychologie, à Paris, avec William James, frère de l’écrivain Henry James, qu’admire beaucoup Jastrow. Celui-ci tente même d’écrire quelques nouvelles dans son style, nouvelles qui ne sont toujours pas publiés.

Rentré au Wisconsin, il introduit l'usage de l’hypnose dans cette université, dans la lignée de ses travaux sur le volontaire, l’involontaire et l’auto-illusion. En 1893, il dirige le pavillon de la psychologie de l’Exposition colombienne de Chicago. En 1906, il en fait le thème d’un livre, Le Subconscient.

Peu après, les crises dépressives dont il souffre depuis la fin des années 1890 s’intensifient. Il s’enferme dans le rêve de bâtir un monument orientalisant en plein Wisconsin. Une fois l’édifice achevé, il s’y claquemure de longs moments pour méditer. C’est alors que sa passion pour l’art le pousse à collectionner et à écrire des traités de théorie esthétique. Parallèlement, il s’emploie à critiquer par voie de presse le nouveau tournant pris par la psychologie, attaquant en particulier les zélateurs de Freud. Accablé par les dettes, il mène une vie de quasi-prestidigitateur, montrant des « trucs » psychologiques au public.

Après 1925, il cesse de donner cours à l’université du Wisconsin et devient journaliste. En 1927, il enseigne à la New School de New York. Il continue à écrire des livres et à écrire pour les journaux, tenant une rubrique syndiquée, « Garder la forme mentalement » (Keeping mentally fit), reprise par un grand nombre de journaux. Il meurt en 1944, laissant un essai inachevé sur Hitler.

[modifier] Le canard-lapin

Joseph Jastrow est surtout connu pour ses dessins ambigus et ses illusions d'optique, illustrant la question « croit-on ce que l'on voit, ou voit-on ce que l'on croit ? ». En particulier, Wittgenstein, dans ses Investigations philosophiques, et Ernst Gombrich, entre autres, ont commenté son dessin de « canard-lapin », une figure qui peut être vue alternativement comme une tête de canard ou comme une tête de lapin. Cependant, un observateur non averti pourra tout aussi bien n'y voir qu'un canard — ou qu'un lapin.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Blumenthal, A. L. (1991). “The intrepid Joseph Jastrow”. In G. Kimble & C. White & M. Wertheimer (Eds.), Portraits of pioneers in psychology (pp. 74-87). Hillsdale, N.J.: Erlbaum. Reproduit sur le site de l'université du Wisconsin

[modifier] Lien externe

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