John A. Macdonald

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Sir John Alexander Macdonald
Sir John Alexander Macdonald
1er premier ministre du Canada
Mandat {{{mandat}}}
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Successeur {{{successeur}}}
Premier mandat 1er juillet 1867
5 novembre 1873
Prédécesseur aucun
Successeur Alexander Mackenzie
Deuxième mandat 17 octobre 1878
6 juin 1891
Prédécesseur Alexander Mackenzie
Successeur John Abbott
Troisième mandat {{{mandat3}}}
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Successeur {{{successeur3}}}
Date et lieu
de naissance
11 janvier 1815

à Glasgow (Écosse)

Date et lieu
de décès
6 juin 1891

à Ottawa (Ontario)

Mariage(s) 1er : Isabella Clark
2e : Susan Agnes Bernard
Profession Avocat
Parti politique Parti libéral-conservateur
du Canada

Sir John Alexander Macdonald, C.P., C.R., G.C.B., K.C.M.G., D.C.L., LL.D. (né le 11 janvier 1815 à Glasgow, en Écosse, et décédé le 6 juin 1891) fut la première personne à occuper le poste de premier ministre du Canada ; il exerça un premier mandat du 1er juillet 1867 au 5 novembre 1873, et fut réélu pour un deuxième mandat qui dura du 17 octobre 1878 jusqu'à sa mort, le 6 juin 1891.

Sommaire

[modifier] Origines

Bien qu'il existe un certain désaccord sur la date précise de sa naissance, la date officielle enregistrée est le 10 janvier ; Macdonald lui-même le célébrait le 11 janvier. Ses parents, Hugh Macdonald et Helen Shaw, se rencontrent en Écosse en 1811. Après l'échec de son père en affaires, la famille émigre au Canada en 1820, en même temps que des milliers d'autres qui cherchent des terres à prix abordables et l'attrait d'une prospérité nouvelle.

Macdonald prospère, devenant avocat en 1836 et se méritant l'estime de beaucoup par sa défense solide (mais sans succès) des pilleurs américains capturés lors des rébellions de 1837. En 1843, à l'âge de 28 ans, il épouse sa cousine Isabella Clark (1811 - 1857). Peu après le mariage, Isabella est atteinte d'une maladie mystérieuse. Elle doit prendre des médicaments et doit passer le plus clair de son temps au lit. Ils ont deux enfants : un fils, John, qui meurt seulement âgé de 1 an, et un deuxième fils, Hugh John, qui est élevé par la sœur de Macdonald, Margaret, et son mari James Williamson après la mort d'Isabella en 1857. Hugh John devient plus tard premier ministre du Manitoba.

Dix ans après le décès de sa femme, en 1867, l'année de la Confédération canadienne, il épouse Susan Agnes Bernard (1836 - 1920). Ils ont une fille, Margaret Mary Theodora Macdonald (1869 - 1933), qui naît hydrocéphale et souffre d'handicaps physiques et mentaux. Malgré les espoirs de son père, elle ne guérit jamais.

[modifier] Ascension politique

En 1843, Macdonald démontre les premiers signes de son intérêt pour la politique. Il est élu alderman de la ville de Kingston, en Ontario. L'année suivante, il accepte la nomination du Parti conservateur pour un siège à l'Assemblée législative de ce qui était à l'époque connu sous le nom de la Province du Canada. Il remporte l'élection avec facilité, devenant du coup un joueur sur la scène politique.

Il gagne la reconnaissance de ses pairs et, en 1847, est désigné Receveur général au sein du gouvernement de William Henry Draper. Toutefois, Macdonald doit abandonner ce portefeuille ministériel lorsque Draper est défait lors de l'élection suivante. Il quitte les conservateurs, cherchant à créer une base plus modérée. En 1854, il fonde le Parti libéral-conservateur sous la direction de Sir Allan MacNab. En quelques années, les libéral-conservateurs réussissent à s'attirer toute l'ancienne base conservatrice ainsi que bien des réformistes plus centristes. Les libéral-conservateurs accèdent au pouvoir en 1854 et Macdonald est nommé procureur général. Au sein du conseil des ministres, Macdonald est habituellement le ministre le plus influent, même s'il n'occupe pas le poste de premier ministre. Aux éléctions suivantes, Macdonald continue son ascension et devient Premier ministre joint de la Province du Canada aux côtés de Sir Étienne-Paschal Taché, du Québec, pour les années 1856 et 1857.

Taché démissionne en 1857, et George-Étienne Cartier prend sa place. Aux élections de 1858, le gouvernement Macdonald-Cartier est défait et ils démissionnent de leurs postes de premiers ministres. Dans un retournement politique intéressant, le Gouverneur général du Canada demande à Cartier d'accepter le poste de Premier ministre senior, une semaine seulement après sa défaite. Cartier accepte et emmène Macdonald en poste avec lui. Ceci était légal : tout membre du cabinet pouvait réintégrer celui-ci à condition de le faire dans le mois suivant leur démission. Macdonald se concentre sur les communications et la défense, avec une attention particulière sur le chemin de fer intercolonial.

Le gouvernement de coalition est de nouveau défait en 1862. Macdonald exerce alors la fonction de chef de l'opposition jusqu'aux élections de 1864, quand Sir Étienne-Paschal Taché sort de sa retraite et se joint à Macdonald pour former un parti gouvernant encore une fois.

[modifier] Père de la confédération

Macdonald, à ce stade de sa carrière politique, commence à penser à l'avenir de la politique dans sa région. Il est le chef de la plus grande colonie britannique de la région et a le pouvoir d'aider à établir des accords pour confédérer les colonies britanniques. Ceci est fait dans le but de créer plus de stabilité pour les colonies (qui changent de gouvernements assez fréquemment), de créer une base pour une expansion vers l'ouest, et pour créer un pays unifié afin de se défendre contre des attaques provenant des États-Unis au sud.

Afin de mettre fin aux changements de gouvernements fréquents dans la Province du Canada, George Brown, chef des Réformistes (les prédécesseurs du Parti libéral du Canada) et opposant extêmement vocal des conservateurs de Macdonald, se rallie à Macdonald en 1864 pour former la « Grande coalition », un progrès important vers la Confédération. Macdonald s'affaire alors, entre 1864 et 1867, à organiser la législation nécessaire à la formation d'une confédération des colonies pour former le pays du Canada. En septembre 1864, il dirige la délégation canadienne à la Conférence de Charlottetown à Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) afin de présenter son idée aux colonies maritimes, qui discutent déjà d'une union entre eux. En octobre 1864, les délégués pour la confédération se rencontrèrent à Québec (Canada-Est), pour la Conférence de Québec où les Soixante-douze résolutions sont crées — le plan pour la confédération. En 1866, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et la Province du Canada se mettent d'accord pour une union confédérale. Terre-Neuve et l'Île-du-Prince-Édouard s'y opposent. Lors de la conférence finale, tenue en 1866 à Londres, en Angleterre, l'accord est complété.

En 1867 l'accord est présenté au parlement Britannique, qui crée alors l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, créant ainsi le Dominion du Canada. À la création du nouveau dominion, la Province du Canada est divisée en deux provinces individuelles, le Québec et l'Ontario (la superficie de ces deux provinces est beaucoup plus petite à l'époque qu'elle l'est aujourd'hui ; une bonne partie de leur territoire nordique faisait encore partie de la Terre de Rupert, qui appartient à la Compagnie de la Baie d'Hudson).

La Reine Victoria fait chevalier John A. Macdonald pour avoir joué un role central dans l'élaboration de la Confédération. Sa désignation comme Commandant-chevalier de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges est annoncée le jour de la naissance du Dominion, le 1er juillet 1867. Une élection générale est organisée en août qui conduit Macdonald et ses conservateurs au pouvoir (voir : Élection fédérale canadienne de 1867).

[modifier] Premier ministre

Une affiche électorale du Parti conservateur pour l'élection de 1891.
Une affiche électorale du Parti conservateur pour l'élection de 1891.

En tant que Premier ministre, Macdonald a une vision : l'expansion et l'unification du pays. Sous son règne, le Canada fait l'achat de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest à la Compagnie de la Baie d'Hudson pour 300 000 £ (environ 11 500 000 $). Ce territoire devient les Territoires du Nord-Ouest. En 1870, le parlement adopte la Loi sur le Manitoba, créant la province du Manitoba à partir d'une portion des Territoires du Nord-Ouest en réponse à la rébellion de la rivière Rouge dirigée par Louis Riel.

En 1871, le parlement britannique ajoute la colonie de Colombie-Britannique à la confédération canadienne, faisant d'elle la sixième province. Macdonald leur promet un chemin de fer transcontinental pour convaincre la province d'intégrer le Canada ; les opposants de Macdonald décrient la promesse comme étant extrêmement coûteuse et irréaliste. En 1873, l'Île-du-Prince-Édouard se joint aussi à la confédération, et Macdonald crée la Gendarmerie royale du Canada (nommée à l'époque la Gendarmerie montée du Nord-Ouest) pour maintenir l'ordre dans les vastes Territoires du Nord-Ouest.

Après le scandale du Pacifique en 1873, au cours duquel Macdonald est accusé d'avoir accepté des pots-de-vin pour accorder des contrats gouvernementaux pour la construction du chemin de fer, Macdonald est obligé de démissionner et le Parti libéral du Canada, dirigé alors par Alexander Mackenzie, forme un gouvernement intérimaire ; le gouvernement déclenche bientôt l'élection fédérale de 1874 et les libéraux de Mackenzie sont élus. Macdonald est réélu en 1878 grâce à sa Politique nationale, un plan pour promouvoir les échanges commerciaux à l'intérieur du pays en le protégeant des industries des autres pays et en renouvelant les efforts pour compléter le chemin de fer Canadien Pacifique qu'il avait promis. Le chemin de fer est finalement complété en 1885. Cette même année, Louis Riel revient au Canada et lance la rébellion du Nord-Ouest dans le territoire de la Saskatchewan ; mais il y a maintenant un chemin de fer qui traverse la région, et la Police montée du Nord-Ouest est rapidement envoyée pour écraser la rébellion. Le procès et l'exécution subséquente de Riel pour trahison crée un division profonde entre les Canadiens-français, qui appuient Riel (un métis de culture francophone) et les Canadiens-anglais, qui appuient Macdonald.

Macdonald remporte les élections de 1891 encore une fois, mais à 76 ans, les années de surmenage, de stress, de boisson et de périodes de maladie grave (dont un problème de calcul biliaire en 1870 qui avait transformé son bureau en hôpital pour deux mois) commencent à faire sentir leur effet d'accumulation. Le 29 mai 1891, il subit une attaque sévère qui lui enlève la capacité de parler ; il ne s'en remet jamais. Il meurt une semaine plus tard le 6 juin 1891. Des milliers de Canadiens en deuil se présentent pour démontrer leur respect alors que sa dépouille est exposée aux édifices parlementaires à Ottawa, dans la chambre du Sénat du Canada. Ses funérailles d'état se déroulent le 9 juin ; des centaines de milliers de canadiens y assistent, et ils se présentent en foule pour voir partir le train qui ramène sa dépouille à Kingston, où il est enterré au cimetière Cataraqui.

Macdonald occupe le poste de premier ministre pour un total de 19 ans, faisant de Macdonald le Premier ministre ayant servi le plus longtemps après William Lyon Mackenzie King. Il s'est mérité l'admiration pour avoir aidé à forger une nation de taille géographique gigantesque, comprenant deux cultures coloniales d'origines européennes diverses et une multiplicité de cultures et d'opinions politiques.

[modifier] Nominations à la Cour Suprême.

  • Sir William Johnstone Ritchie (Juge en chef) — 11 janvier 1879 - 25 septembre 1892) (nommé juge puîné par Mackenzie en 1875)
  • John Wellington Gwynne (14 janvier 1879 - 7 janvier 1902)
  • Christopher Salmon Patterson (27 octobre 1888 - 24 juillet 1893)

[modifier] Faits divers

Sir John A. Macdonald
Sir John A. Macdonald
  • Macdonald était bien connu autant pour son esprit aiguisé que pour son alcoolisme. On sait qu'il était en état d'ébriété pour bon nombre de débats au parlement. Une anecdote célèbre raconte que durant un débat électoral, Macdonald était tellement saoûl qu'il s'est mis à vomir violemment sur la plateforme pendant que son adversaire parlait. Macdonald s'adressa ensuite à la foule en disant : « Voyez comme les idées de mon adversaire me dégoûtent. » Dans une autre version de l'histoire, il répondit à son adversaire qui le questionnait sur son état d'ébriété : « C'est simplement pour démontrer que je préfère un conservateur saoûl à un libéral sobre. »
  • Macdonald avait parfois de la difficulté à contrôler sa colère. Lors d'un débat à la Chambre des communes, Donald Smith le met tellement en colère que Macdonald fonce sur lui pour l'attaquer physiquement. D'autres l'en empêchent, mais il refuse de s'excuser.
  • Macdonald avait une forte ressemblance au premier ministre britannique Benjamin Disraeli. Aux funérailles de ce dernier en 1881, un autre ministre britannique croit voir le fantôme de Disraeli ; il s'agissait en fait de Macdonald.
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Portrait de Macdonald sur le billet de 10 dollars canadien
  • Sir John A. Macdonald apparaît sur le billet de dix dollars canadien. Il y a également des ponts, des aéroports et des autoroutes qui portent son nom (l'autoroute Macdonald-Cartier, en Ontario, porte les noms de Macdonald et d'un autre père de la confédération, George-Étienne Cartier), ainsi qu'une foule d'écoles à travers le pays.
  • En 2004, Sir John A. Macdonald a été nominé comme un des 10 plus grands canadiens par les téléspectateurs de la CBC.
  • Il est considéré par plusieurs experts politiques comme étant le fondateur de la tradition red tory.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes


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