Jacqueline Kennedy-Onassis

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Jacqueline Kennedy-Onassis
Photo officielle de la Maison Blanche de Jacqueline Kennedy, prise en janvier 1961
Photo officielle de la Maison Blanche de Jacqueline Kennedy, prise en janvier 1961
Nom Jacqueline Lee Bouvier Kennedy-Onassis
Surnom Jackie Kennedy, Jackie O
Naissance 28 juillet 1929
à Southampton, New York, États-Unis
Décès 19 mai 1994 (à 64 ans)
à New York, New York, États-Unis
Nationalité États-Unis
Profession Journaliste
Éditrice
Occupation Première dame des États-Unis (1961–1963)

Jacqueline Kennedy-Onassis (née Jacqueline Lee Bouvier le 28 juillet 1929 à Southampton dans l’État de New York aux États-Unis – décédée le 19 mai 1994 à New York) a surtout été connue sous le nom de Jackie Kennedy comme la femme du 35e président américain John Fitzgerald Kennedy. Elle a ainsi été la première dame[1] des États-Unis du 20 janvier 1961 au 22 novembre 1963. En dehors de sa vie publique, elle fut journaliste et responsable de publication dans une maison d’édition.

Le grand public appréciait son style, son élégance, son charme et sa façon de se présenter. Elle s’adonna à l’embellissement de la Maison Blanche en faisant de considérables efforts. Ainsi, Jacqueline Kennedy est vite devenue une icône et figure parmi les premières dames américaines les plus populaires. Son apparition dans son tailleur rose taché de sang, à la suite de l’assassinat du président Kennedy, restera une image des plus saisissantes.

Après la mort de son mari, elle vécut recluse à New York, puis quelques années plus tard elle épousa en secondes noces l’armateur milliardaire grec Aristote Onassis en 1968, mariage publiquement controversé. À la suite du décès de son second mari, Jacqueline Kennedy-Onassis se retira définitivement et commença une carrière d’éditrice à New-York jusqu’à sa mort en 1994.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Famille et origines

Localisation de Southampton sur Long Island, lieu de naissance de Jacqueline Bouvier
Localisation de Southampton sur Long Island, lieu de naissance de Jacqueline Bouvier

Jacqueline Lee Bouvier est née le dimanche 28 juillet 1929 à Southampton[2] sur Long Island dans l’État de New York et baptisée trois jours avant Noël 1929. Elle est la fille aînée de John Vernou Bouvier III (1891–1957) et de son épouse Janet Norton Lee (1907–1989)[3], mariés le 7 juillet 1928 et membres de la bonne société new-yorkaise. Ses parents lui donnent le prénom de Jacqueline Lee en hommage à James Thomas Lee, père de Janet Lee et l’un des membres les plus riches de la famille. Quelques mois après sa naissance, la crise de 1929 fait perdre aux Bouvier une bonne partie de leur fortune.[4] John Bouvier, qui est surnommé Black Jack compte tenu de sa peau perpétuellement bronzée et de ses cheveux foncés, est un financier d’ascendance irlandaise et française, tandis que Janet Lee est une cavalière passionnée dont les grands-parents avaient quitté l’Irlande lors de la grande famine des années 1840[2] afin de s’installer aux États-Unis.

Le premier membre de la famille Bouvier[5] à s’installer aux États-Unis fut le charpentier Michel Bouvier, qui émigra de Provence pour s’établir à Philadelphie en 1815 après avoir servi dans l’armée de Napoléon Bonaparte. Il devint industriel du meuble, puis rentier[6], car son entreprise s’était rapidement développée; il comptait Joseph Bonaparte[4] parmi ses clients. Son fils Michel Charles Bouvier agrandit la fortune familiale grâce à des transactions boursières fructueuses. Par ailleurs, les Bouvier sont apparentés aux Van Salees, une famille de négociants d’origine néerlando-africaine qui s’était installée à la Nouvelle-Amsterdam au XVIIe siècle et dont descendent également l’entrepreneur Cornelius Vanderbilt et l’acteur Humphrey Bogart[7].

[modifier] Enfance et jeunesse

Lasata était une résidence secondaire à East Hampton qui appartenait à la famille Bouvier et où Jacqueline Bouvier passait les étés de son enfance
Lasata était une résidence secondaire à East Hampton qui appartenait à la famille Bouvier et où Jacqueline Bouvier passait les étés de son enfance

Caroline Lee Bouvier, la sœur cadette de Jacqueline Bouvier, voit le jour le 3 mars 1933. Elle est actuellement connue sous le nom de Lee Radziwill, ayant adopté le nom de son deuxième mari, un aristocrate d’origine polonaise. Tandis que leur père John Bouvier est un catholique romain, leur mère Janet Lee est membre de l’Église épiscopalienne. Bien que John et Janet Bouvier aient décidé par leur contrat de mariage que leurs filles recevraient une éducation catholique[2] Jacqueline et Lee Bouvier fréquentent de temps en temps des messes épiscopaliennes. Elles passent leurs premières années sur Long Island et à New York où Jacqueline Bouvier est scolarisée en 1935. À l’école, elle est réputée pour son côté hardi et son comportement insolent, si bien qu’elle est régulièrement convoquée par la directrice[4].

Les nombreuses aventures de John Bouvier ainsi que son alcoolisme[4] conduisent sa femme à se séparer de lui en 1936. Bien qu’ils se reconcilient pour une briève période de quelques mois au cours de l’année suivante, le mariage sera définitivement dissous en juin 1940[4]. Tandis que John Bouvier restera célibataire, Janet Lee se remariera encore deux fois[8]. Son second mari, un riche avocat et financier qui a déjà deux fils et une fille issus de ses deux mariages préalables, avait été marié avec la mère du romancier Gore Vidal de 1935 à 1941[9]. Janet Lee aura deux enfants avec son deuxième époux, à savoir Janet Jennings Auchincloss (1945–1985) et James Lee Auchincloss (né en 1947).

À l’instar de sa mère, Jacqueline Bouvier monte bien à cheval, en commençant dès l’âge d’un an[10]. Elle se découvre une véritable passion pour l’équitation qui durera toute sa vie. Alors enfant, elle gagne plusieurs compétitions comme écuyère, si bien qu’elle finira même par être mentionnée dans un article du New York Times[10].

« Jacqueline Bouvier, une cavalière de onze ans venant d’East Hampton, Long Island, a gagné la compétition d’équitation deux fois de suite. Mademoiselle Bouvier a réussi une performance peu fréquente, car il arrive rarement qu’une écuyère de son âge gagne les deux compétitions lors d’une seule présentation. »
    — Article du New York Times, 1940

En dehors de cela, Jacqueline Bouvier adore la lecture, la peinture, la photographie et la poésie, ayant écrit plusieurs poèmes elle-même. Avant d’être scolarisée, elle aurait lu tous les livres dans son étagère ainsi que ceux de ses parents. Parmi ses héros figurent Mowgli du Livre de la jungle, Robin des Bois et Scarlett O'Hara, héroïne du roman Autant en emporte le vent. Sa passion pour les animaux est manifestée par le grand nombre de chiens domestiques qui l’entourent. Elle a une relation affectueuse avec son père, tandis qu’elle garde ses distances vis-à-vis de sa mère. Janet Lee est stricte, traditionaliste et fait grand cas des bonnes manières, mais elle s’emporte également contre l’infidélité permanente de son mari, ce qui la conduit à exprimer sa colère en frappant ses filles[4].

Jacqueline Bouvier change d’institution plusieurs fois. Elle fréquente de 1935 à 1942 la Chapin School située à New York et continue ses études à la Holton Arms School à Washington DC jusqu’en 1944. C’est une élève d’un bon niveau partout, dont on apprécie surtout les qualités littéraires et sportives[4]; à part l’équitation, Jacqueline Bouvier a suivi des cours de ballet depuis sa tendre enfance. En juin 1947, elle obtient son baccalauréat de la Miss Porter’s School, une institution à Farmington dans le Connecticut. Sa scolarité achevée, elle commence à étudier l’histoire, l’art, la littérature et le français à Vassar College[10], une institution renommée se trouvant à Poughkeepsie qui est essentiellement accessible aux femmes. Alors que sa mère avait déjà poursuivi ses études académiques au sein de cette université, Jacqueline Bouvier y est nommée débutante de l’année en 1947/1948[11]. Au bout d’un an, elle s’installe en France pour y fréquenter la Sorbonne et l’Université de Grenoble jusqu’en 1949; elle y approfondit sa passion pour la culture française.

« J’ai aimé cette année-là plus que n’importe laquelle de ma vie. Le fait d’être loin des miens m’a donné la chance de me contempler d’un regard cynique. J’ai appris à ne pas avoir honte d’une sincère passion pour les études. Auparavant, j’avais toujours essayé de la cacher, mais quand je suis retournée en Amérique, je fus heureuse de pouvoir continuer mes études auprès de ma famille. J’avais changé cependant, car j’avais découvert une passion pour l’Europe dont je doute qu’elle me quitte jamais. »
    — Citation de Jacqueline Bouvier concernant son séjour à Paris[10]

À son retour de France, Jacqueline Bouvier ne poursuit pas ses études à Vassar College, mais afin de ne pas être trop éloignée de ses proches, elle les achève à l’Université George Washington en 1951 et y est diplômée en littérature française.[10] En quittant l’université, elle parle couramment l’anglais, le français, l’espagnol et l’italien, ce qui s’avèrera très utile quand elle aidera son mari au cours de ses campagnes électorales[2]. Après la fin de ses études, Jacqueline Bouvier part avec sa sœur Lee pour un voyage en Europe qu’elles évoqueront dans le livre One Special Summer (« Un été peu ordinaire »), publié en 1974. Au départ, elles avaient voulu l’offrir à leur mère; il s’agit d’un journal rempli d’illustrations qu’elles ont dessinées elles-mêmes lors de leur voyage.[10]

Pendant son cursus scolaire et universitaire, Jacqueline Bouvier s’est adonnée à la littérature. Depuis qu’elle est jeune fille, elle écrit des essais parfois publiés dans les journaux locaux. Au fil de ses études secondaires, elle dessine des illustrations et finit par gagner devant environ 1 300 concurrents un concours littéraire organisé par le magazine Vogue. Pour ce dernier, elle a dû écrire un essai sur le thème Les gens que j’aurais voulu connaître, ayant choisi l’écrivain Oscar Wilde, le poète Charles Baudelaire et l’imprésario Serge de Diaghilev. Le succès dans cette compétition lui donne la possibilité de séjourner un an à New York et à Paris afin d’y travailler comme éditrice junior. Mais Jacqueline Bouvier refuse le prix, suite aux pressions de sa mère Janet Lee qui s’oppose à ce qu’elle quitte les États-Unis[2].

Comme première expérience professionnelle, Jacqueline Bouvier commence à travailler comme journaliste pour le Washington Times-Herald en 1951, un emploi que son beau-père lui a procuré. Elle parcourt Washington pour demander aux gens leur opinion sur certains sujets très politiques, comme l’Union Soviétique ou la guerre de Corée, puis pour les photographier. Cela lui permet de rencontrer beaucoup de politiciens et de personnalités politiques importantes comme le vice-président Richard Nixon et son épouse Pat. Son salaire est de 42,50 $ hebdomadaires[2].

[modifier] Premier mariage et enfants

Jacqueline Bouvier Kennedy lors de son premier mariage le 12 septembre 1953
Jacqueline Bouvier Kennedy lors de son premier mariage le 12 septembre 1953

En janvier 1952, Jacqueline Bouvier se fiance avec le jeune agent de change John Husted, Jr (1926-1999), un diplômé de l’université de Yale qu’elle avait rencontré vers la fin de l’année 1951 à Washington.[4] Cependant, les fiançailles sont rompues en mars 1952, car Janet Lee, contrairement à John Bouvier, n’apprécie pas la relation. De plus, comme ils l’ont admis plus tard, les fiancés n’ont pas pris très au sérieux cet engagement[12]. Leur cérémonie nuptiale aurait eu lieu en juin 1952.

Jacqueline Bouvier commence à fréquenter John Fitzgerald Kennedy, une star montante du parti démocrate et de douze ans son aîné, après qu’elle l’a connu en mai 1952 au cours d’un dîner organisé par quelques amis. Lorsque leurs fiançailles sont annoncées le 23 juin 1953[13], la plupart des membres de la famille Bouvier manifestent une attitude opposante. Ils redoutent l’immense focalisation des médias sur la famille Kennedy, qui fait partie de la classe dirigeante américaine. Malgré tout, Jacqueline Bouvier et John F. Kennedy se marient le 12 septembre 1953 sur la Hammersmith Farm à Newport dans le Rhode Island[2], celle-ci étant en possession du beau-père de Jacqueline Bouvier. La mariée se rappellera ce jour comme l’un des plus malheureux de sa vie. Non seulement elle avait été mécontente de sa robe de mariage, mais sa mère Janet Lee avait de plus empêché son ancien mari John Bouvier d'assister à la cérémonie nuptiale. Après une lune de miel passée à Acapulco et sur la côte californienne[14], le couple s’installe à Georgetown, un quartier de Washington DC[15].

Jacqueline et John Fitzgerald Kennedy avec leurs enfants John Kennedy, Jr et Caroline Bouvier Kennedy en août 1962
Jacqueline et John Fitzgerald Kennedy avec leurs enfants John Kennedy, Jr et Caroline Bouvier Kennedy en août 1962

En tant qu’épouse de sénateur, Jacqueline Bouvier Kennedy se met à suivre des cours d’histoire américaine et de sciences politiques à l’université de Georgetown en 1954[16],[4]. Très vite, elle lui fait concurrence avec ses connaissances précises sur l’histoire étasunienne. John Kennedy, qui a longtemps souffert de plusieurs blessures qui datent de la Deuxième Guerre mondiale, est finalement contraint à se faire opérer. Pendant la période de son rétablissement, sa femme l’encourage à écrire un livre intitulé Profiles in Courage, qui gagnera le prix Pulitzer en 1957[17].

Ses relations avec la famille Kennedy n’ont pas toujours été faciles. Jacqueline Kennedy hait le côté compétitif, sportif et un peu rugueux de ce clan richissime qui a déjà donné plusieurs politiciens et diplomates de premier plan à la nation américaine. De plus, le mariage est troublé par les maladies et les infidélités de son mari, deux problèmes que le grand public ignore. Les femmes Kennedy auraient méprisé Jacqueline Kennedy est surnommée « la débutante » par allusion à sa voix basse au timbre infantile.[4] Cependant, Jacqueline Kennedy s’entend bien avec son beau-père Joseph Patrick Kennedy et son beau-frère Robert Francis Kennedy. Joseph Kennedy en particulier reconnaît les atouts de sa belle-fille pour les relations publiques.

Jacqueline Kennedy fait une fausse couche en 1955[18],[6]. L’année suivante, la carrière de son mari prend un tour nouveau : Kennedy échoue de peu à la nomination par son parti à la candidature pour la vice-présidence des États-Unis[19], tandis que sa femme donne naissance à son deuxième enfant le 23 août 1956[20]. Il s’agit d’une fille mort-née que ses parents auraient voulu nommer Arabella Kennedy[21]. Cet évènement conduit à une brève séparation du couple qui se réconcilie peu après.

John Kennedy redoute que sa femme n’ait plus d’enfants, mais elle finit par mettre au monde sa fille Caroline Bouvier Kennedy, née le 27 novembre 1957 à New York[22], qui travaille aujourd’hui comme juriste, écrivaine et éditrice. Kennedy aura déjà été élu président des États-Unis quand son fils John Fitzgerald Kennedy Jr. naîtra le 25 novembre 1960 à Washington; lors de sa naissance, Jacqueline Kennedy craint pour sa survie[23]. Comme sa sœur, John Fitzgerald Kennedy, Jr s’orientera vers le droit; certains dans le clan Kennedy avaient des projets pour lui et le voyaient un jour président comme son père, mais il mourra en 1999 dans un accident aérien sans avoir suivi l’exemple de ce dernier. Le dernier enfant du couple est Patrick Bouvier Kennedy, né le 7 août et mort le 9 août 1963, n’ayant pas les poumons assez développés. En dépit d’une assistance médicale intensive, il meurt trente-neuf heures après sa naissance[10],[6].

[modifier] Première dame des États-Unis

Portrait officiel de Jacqueline Kennedy
Portrait officiel de Jacqueline Kennedy
Jacqueline et John F. Kennedy lors des campagnes électorales en mars 1960
Jacqueline et John F. Kennedy lors des campagnes électorales en mars 1960

En janvier 1960, John Fitzgerald Kennedy annonce sa candidature à la présidence des États-Unis, une ambition qui l’oblige à travailler davantage et à voyager à travers tout le pays. Après avoir accompagné son époux un certain temps, Jacqueline Kennedy est contrainte à rester au foyer car elle est enceinte. Néanmoins, elle aidera son époux en écrivant un article hebdomadaire dans un journal et en donnant des interviews télévisées et imprimées en plusieurs langues[2]. Finalement, Kennedy gagne l’élection générale de peu face à son concurrent Nixon le 8 novembre 1960.

Mamie Eisenhower, la première dame sortante, n’apprécie pas d’être remplacée par Jacqueline Kennedy, étant donné qu’elle aurait préféré Pat Nixon.[24] Elle fait cependant visiter à Jacqueline Kennedy les vastes dépendances de la Maison Blanche[25]. Cette dernière, qui avait mis au monde son fils John junior deux semaines auparavant, est toujours affaiblie, mais Mamie Eisenhower ne lui propose pas de chaise roulante. Bien que Jacqueline Kennedy n’ait pas fait de malaise durant la visite, elle s’effondre dès son retour chez elle. Plus tard, Mamie Eisenhower justifiera son comportement en déclarant que Jacqueline Kennedy ne lui avait pas demandé qu’elle lui offre une chaise roulante.

John Fitzgerald Kennedy prête serment comme le trente-cinquième président des États-Unis le 20 janvier 1961. Le somptueux gala qui marque le début de son mandat est organisé par Frank Sinatra et Peter Lawford; de nombreuses célebrités, entre autres Mahalia Jackson, Laurence Olivier, Jimmy Durante, Harry Belafonte et Bette Davis y participent. Jacqueline Kennedy est désormais connue sous le surnom de Jackie, tandis que son époux, le président, est appelé Jack. Alors âgée de 31 ans, elle se trouve parmi les plus jeunes premières dames de l’histoire des États-Unis[26]. Bien qu’elle ait fait de grands efforts pour soutenir son époux durant ses campagnes électorales, elle ne s’immisce pas dans la politique pendant qu’il gouverne.

[modifier] Les travaux à la Maison Blanche et son embellissement

Vue intérieure de la Blue Room lors du mandat de John F. Kennedy
Vue intérieure de la Blue Room lors du mandat de John F. Kennedy

En effet, Jacqueline Kennedy, première dame des États-Unis, se consacre à d’autres tâches. Elle n’est pas satisfaite de l’état dans lequel Mamie Eisenhower lui a laissé la Maison Blanche, de même qu’elle n’avait pas aimé l’aménagement intérieur de celle-ci quand elle l’avait visitée pour la première fois en 1941, trouvant qu’il y manquait un certain charme historique.[25] Jacqueline Kennedy se donne alors comme priorité l’embellissement de la résidence présidentielle en souhaitant que la culture y fleurisse[27]. Par conséquent, la restauration de la Maison Blanche devient le premier grand projet qu’elle réalise. À cette fin, elle annonce la formation d’un comité des beaux-arts le 23 février 1961.[13]

Jacqueline Kennedy entreprend ses premiers efforts de restauration dès le premier jour du mandat de son mari en ajoutant à l’aide d’une décoratrice professionnelle une cuisine et des chambres d’enfants à un étage privé. Elle ira plus loin en lançant des souscriptions, en suspendant transitoirement les visites et en réorganisant de façon temporaire la vie à la Maison Blanche afin d’y peaufiner des travaux de restauration. Au départ, ses tentatives sont controversées compte tenu des sommes d’argent élevées nécessaires pour effectuer les changements. Or, Jacqueline Kennedy publie un guide de la Maison Blanche, dont la vente engendre des recettes qui finiront par compenser les dépenses. Outre l’aménagement intérieur, Jacqueline Kennedy s’occupe des jardins qui entourent la Maison Blanche, notamment de la roseraie et du jardin de l’est.

Charles Collingwood de CBS et Jacqueline Kennedy lors de l'émission télévisée du 14 février 1962
Charles Collingwood de CBS et Jacqueline Kennedy lors de l'émission télévisée du 14 février 1962

Ces aménagements sont profondément influencés par sa passion pour la culture française qu’elle avait découverte lors de son séjour en France, pays d’où vient également une partie de ses ancêtres. Ce lien devient d’autant plus visible lorsqu’elle continue à exercer son influence sur l’intérieur et l’aménagement de la Maison Blanche : elle choisit des menus issus de la cuisine française en organisant des visites officielles et emploie des décorateurs ainsi qu’un cuisinier d’origine française.

Le 14 février 1962, elle va même jusqu’à faire participer le peuple américain à une visite virtuelle des appartements rénovés lors d’une émission spéciale télévisée par CBS qui battra des records d’audience.[13] La National Academy of Television Arts and Sciences attribuera à Jacqueline Kennedy un Emmy Award spécial[28]. Le 21 septembre 1961, le congrès vote une loi qui fait de la Maison Blanche un monument national.[13]

[modifier] Les apparitions officielles

Être photographiée ou donner des interviews ne la dérange pas, mais Jacqueline Kennedy craint que ses enfants ne souffrent de l’attention que leur prêtent les médias, de sorte qu’elle n’autorise que très peu de photos de sa famille. Son mari qui pense différemment se laisse lui photographier librement avec ses enfants. En outre, Jacqueline Kennedy a déclaré qu’elle serait d’abord mère et épouse et ensuite seulement première dame. Pour elles, les relations familiales sont prédominantes : « Si vous ne réussissez pas à élever correctement vos enfants, je ne pense pas que quoi que vous fassiez correctement ait encore de l’importance. »[29]

Au fil de ses années de première dame, Jacqueline Kennedy a été admirée pour son élégance et son sens pour la mode, de sorte que beaucoup de femmes tentent de copier le style de sa garderobe et de ses coiffures. Elle a tendance à porter les créations de couturiers français tels que Chanel, Givenchy ou Christian Dior. Par la suite néanmoins, elle accroît la célébrité de couturiers étasuniens comme Lilly Pulitzer ou Oleg Cassini en se vêtant de leurs créations. Jusqu’à nos jours, Jacqueline Kennedy est réputée pour son style et est considérée comme l’une des plus élégantes premières dames américaines.

Visite du président tunisien Habib Bourguiba aux États-Unis, 4 mai 1961
Visite du président tunisien Habib Bourguiba aux États-Unis, 4 mai 1961

Quelques-unes des apparitions officielles de Jacqueline Kennedy sont devenues légendaires. Une des ses premières est la visite du président tunisien Habib Bourguiba et de sa femme Moufida aux États-Unis début mai 1961. Quelques semaines plus tard, à l’arrivée du couple présidentiel à Paris le 31 mai 1961, John F. Kennedy déclare : « Je suis l’homme qui ai accompagné Jackie Kennedy - et j’ai adoré. »[13]. Celle-ci a déjà impressionné les Français par son excellente maîtrise de leur langue. Lors de de cette visite de trois jours, Jacqueline Kennedy fait la connaissance de Charles de Gaulle, auquel elle dévoile qu’elle est d’origine française, à quoi de Gaulle répond qu’il l’est aussi. [30]. En rédigeant un article sur la visite du couple présidentiel en France, le Time Magazine fait remarquer : « Il y avait également son compagnon qui venait avec elle. » Quelques jours plus tard, le 3 juin 1961, Jacqueline Kennedy rencontre à Vienne Nikita Khrouchtchev, le principal dirigeant de l’URSS. Elle s’entretient aisément avec le politicien soviétique, alors que la rencontre entre Khrouchtchev et le président Kennedy s’était déroulée moins paisiblement. Lors des rencontres avec de Gaulle et Khrouchtchev, Jacqueline Kennedy a fait preuve de ses talents sociaux. Le lendemain, le couple présidentiel débarque à Londres afin de dîner avec la reine Elizabeth II à Buckingham Palace.[13]

Jacqueline Kennedy entretient de bonnes relations avec des artistes renommés. Au cours d’un dîner arrangé pour le gouverneur portoricain Luis Muñoz Marin, le violoncelliste espagnol Pablo Casals se produit à la Maison Blanche le 13 novembre 1961. Un mois plus tard, le 15 décembre 1961, le couple présidentiel débarque pour une série de de visites officielles à Porto Rico, au Venezuela et en Colombie. Finalement, les efforts qu’a faits Jacqueline Kennedy pour faire fleurir la culture au sein de la Maison Blanche culminent dans une réunion de quarante-neuf prix Nobel qu'elle reçoit le 29 avril 1962.[13] Au cours de sa visite en France, elle avait fait la connaissance d’André Malraux, le ministre de la culture français de l’époque qui prêtera la Joconde pour que cette dernière soit exposée à Washington le 8 janvier 1963. D’autre part, Jacqueline Kennedy collabore avec Andy Warhol, qui crée d’elle des peintures dans le même style que celles qu’il a faites de Marilyn Monroe ou d’Elizabeth Taylor.

Jacqueline Kennedy et Muhammad Ayub Khan lors de sa visite au Pakistan en mars 1962
Jacqueline Kennedy et Muhammad Ayub Khan lors de sa visite au Pakistan en mars 1962

Sur les conseils de John Kenneth Galbraith, ambassadeur des États-Unis en Inde, Jacqueline Kennedy se rend en Inde et au Pakistan en compagnie de sa sœur Lee Radziwill le 9 mars 1962. Leur séjour, qui dure jusqu’au 26 mars 1962, sera largement documenté par les médias ainsi que dans les mémoires de Galbraith. Avant d’arriver à sa destination, elle s’arrête à Rome afin d’y être reçue par Pape Jean XXIII, qui lui avait accordé une audience particulière pour le 11 mars 1962. À Lahore, le président pakistanais Muhammad Ayub Khan offre à Jacqueline Kennedy un pur-sang arabe nommé Sardar[31]. Au cours du même voyage, elle fait la connaissance de l’impératrice iranienne Farah Pahlavi. Dans ses mémoires, celle-ci se rappellera d’une visite officielle aux États-Unis lors duquel des Kennedy l’ont accueillie chaleureusement. Le comble du séjour en Inde deviendront les visites au Taj Mahal et aux jardins de Shalimar, endroit que Jacqueline Kennedy aurait trouvé merveilleux. Le film Le voyage en Asie de Jacqueline Kennedy[32] sort mondialement en salle le 30 novembre 1962.[13]

En apprenant que Marilyn Monroe, célèbre actrice et chanteuse réputée pour son attirance sexuelle, chantera pour le président Kennedy le jour de son 45e anniversaire le 29 mai 1962, Jacqueline Kennedy décide de ne pas y assister. C’est sa belle-mère Rose Fitzgerald Kennedy qui siège à côté de son fils pendant que Marilyn Monroe chante Happy Birthday, Mr President[33] ; cette scène restera mythique et aurait révelé la passion que Monroe ressent pour le président[4].

La présentation de la Joconde à Washington le 8 janvier 1963
La présentation de la Joconde à Washington le 8 janvier 1963

En décembre 1962, suite à la crise de Cuba, Jacqueline Kennedy s’entretient en espagnol à Miami avec une brigade de combattants cubains tandis que pendant la crise qui avait duré du 16 octobre au 28 octobre 1962, elle est restée à côté de son mari qui l’a tenue au courant des décisions.

Le 24 juin 1963, le président Kennedy se rend à Berlin afin d’y prononcer deux jours plus tard la célèbre phrase : « Ich bin ein Berliner. » Ainsi, il exprime ses sentiments pour les Berlinois qui connaissent la construction du mur. Cependant, sa femme Jacqueline Kennedy est restée à Washington DC : après être tombée enceinte pour la cinquième fois, elle est sur le point d’accoucher, ce qui l’empêche d’assumer de longs voyages.

D’autre part, son époux a eu une vie extra conjugale mouvementée et il est presque avéré aujourd’hui que lui et son frère Robert Kennedy ont eu une liaison avec l’actrice Marilyn Monroe[34], celle-ci n’ayant pas été la seule aventure amoureuse du président Kennedy. Ce dernier se serait consacré à beaucoup d’autres femmes, parmi lesquelles aurait figuré Judith Campbell. Bien que Jacqueline Kennedy n’ait jamais démontré aucun signe de jalousie, elle se méfie cependant de l’attirance qu’exerce l’actrice et future princesse monégasque Grace Kelly sur son mari. Néanmoins, cette méfiance s’est révélée injustifiée.[4]

[modifier] L’assassinat du président

Icône de détail Article détaillé : Assassinat de John F. Kennedy.

Après la naissance, puis la mort de son fils cadet Patrick Kennedy en août 1963, plutôt que d’apparaître en public, Jacqueline Kennedy préfère rester à la Maison Blanche ou se détendre au bord de la Méditerranée, où elle rencontre pour la première fois le riche armateur Aristote Onassis. En octobre 1963, ce dernier invite Jacqueline Kennedy, sa sœur Lee Radziwill ainsi bien que Franklin D. Roosevelt, Jr et sa femme à bord de son yacht Christina[35]. Jacqueline Kennedy accepte l’invitation malgré les réserves de son mari qui craint qu’une relation avec Onassis, aussi lointaine qu’elle soit, puisse nuire à son image publique.[4]

Jacqueline Kennedy ne réapparaît en public que le 21 novembre 1963,[36], quand elle accompagne son mari au Texas pour des réunions dans le cadre de la campagne pour sa réélection. Le lendemain, le couple traverse la ville de Dallas assis à l’arrière d’une voiture officielle décapotée quand le président est assassiné par plusieurs coups de feu. Après que son mari a été touché, Jacqueline Kennedy quitte sa place en grimpant sur la partie arrière du véhicule alors que celui-ci accélère soudainement pour emmener le Président à l’hôpital. Clint Hill, un des membres du Secret Service rejoint au même moment la voiture, grimpe aussi sur le coffre arrière, et contraint Jacqueline Kennedy à rejoindre sa place.

Jacqueline et John F. Kennedy du véhicule officiel décapoté sur la Dealey Plaza le 22 novembre 1963
Jacqueline et John F. Kennedy du véhicule officiel décapoté sur la Dealey Plaza le 22 novembre 1963
Lyndon B. Johnson et Jacqueline Kennedy (à droite) à bord de Air Force One
Lyndon B. Johnson et Jacqueline Kennedy (à droite) à bord de Air Force One

Quelques heures plus tard, Lyndon Baines Johnson, qui était assis dans la voiture suivante[36], prête serment, en tant que vice-président[37] comme 36e président. Jacqueline Kennedy est à ses côtés et porte toujours, malgré la suggestion de Lady Bird Johnson, son costume rose Chanel éclaboussé par le sang de son époux. Elle regrette de s’être lavé le visage et les mains, justifiant son attitude par son désir de montrer aux gens ce qu’on avait fait à son mari. En outre, elle refuse de quitter sa dépouille et exige que deux prêtres catholiques l’assistent.

Lors de l’enterrement du président Kennedy qui a lieu le 25 novembre 1963, date du troisième anniversaire de son fils John junior, Jacqueline Kennedy et ses deux enfants montent et descendent les premiers les marches vers l’entrée de la cathédrale. Pendant la cérémonie à l’intérieur, elle ne montre son émotion que lors de l’Ave Maria! de Franz Schubert. Le public la saluera pour sa tenue considérée comme droite et valeureuse. À un moment de la cérémonie, John Fitzgerald Kennedy, Jr, alors âgée de trois ans, fait le salut militaire, geste qui restera célèbre, puis Jacqueline Kennedy allume la flamme du souvenir au cimetière national d'Arlington[36].

L’enterrement de John Fitzgerald Kennedy le 25 novembre 1963
L’enterrement de John Fitzgerald Kennedy le 25 novembre 1963

Le 29 novembre 1963, à savoir une semaine après le meurtre, Jacqueline Kennedy est interviewée par un journaliste du magazine Life. Au cours de l’interview, elle compare les années qu’elle a passées avec son mari au sein de la Maison Blanche au château Camelot, résidence légendaire du roi Arthur. C’est à cause de cette citation devenue célèbre que l’on perçoit les Kennedy comme « le roi et la reine de Camelot ». Toutefois, elle ne donnera jamais son opinion sur la responsabilité de Lee Harvey Oswald, meurtrier présumé de John F. Kennedy. Ayant deux semaines pour préparer son déménagement, Jacqueline Kennedy achète un appartement sur la Cinquième Avenue à New York pour y vivre avec ses deux enfants à partir de l’année 1964. Pour cela, elle vend la maison qu’elle avait construite à Akota en Virginie, où elle avait projeté de se retirer avec Kennedy.

[modifier] Sa vie après l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy

Dans les années qui suivent l’assassinat de son mari, Jacqueline Kennedy ne se montre que rarement en public. Elle apparaît cependant à Washington pour honorer l’agent qui était grimpé à bord du véhicule officiel pour la protéger lors de l’attentat ainsi qu’à l’occasion de l’inauguration de divers mémoriaux dédiés à John F. Kennedy. Entre autres, Jacqueline Kennedy et la reine Elizabeth II lui dédient le mémorial officiel du Royaume-Uni situé à Runnymede en mai 1965. L'ingauruation de ce mémorial a lieu sur le pré sur lequel le roi Jean Sans Terre avait jadis signé la Grande Charte en 1215. Deux ans plus tard, en 1967, Jacqueline Kennedy assiste à Newport News en Virginie à l’inauguration d’un mémorial à Hyannis dans le Massachusetts ainsi qu’au baptême du porte-avions USS John F. Kennedy, mis hors service en 2007.

[modifier] Le second mariage

Le 20 octobre 1968, Jacqueline Kennedy épouse l’armateur et milliardaire grec Aristote Onassis sur l’île de Skorpios dans la mer Ionienne[38], propriété des Onassis. Suite à la cérémonie nuptiale, Jacqueline Onassis perd son droit à la protection du Secret Service, normalement réservé aux veuves des présidents étasuniens. Quoique son second époux soit orthodoxe, Jacqueline Onassis demeure catholique romaine[2]. Néanmoins, elle fait des efforts pour apprendre le grec en exigeant que ses enfants l’apprennent également.[4] Depuis qu’Aristote Onassis et Jacqueline Kennedy s’étaient rencontrés en 1963, ils sont restés en contact. Cependant, Onassis avait en même temps fait la connaissance de Lee Radziwill, avec qui il finira par avoir une brève liaison amoureuse.[4]

Quatre mois avant le mariage, son beau-frère Robert Kennedy ayant été assassiné à Los Angeles, Jacqueline Onassis redoute que les Kennedy ne soient poursuivis par des terroristes. Elle utilise son nouveau mariage comme une belle occasion pour quitter les États-Unis avec ses enfants[35]. Il s’agit aussi d’un deuxième mariage pour Aristote Onassis, qui est divorcé et a lui aussi deux enfants, Alexandre et Christina Onassis. Pour se marier, il avait interrompu sa liaison avec la cantatrice Maria Callas[39], qui avait d'ailleurs conduit au divorce de sa première épouse Athina Livanos en 1960[40],[41]. Ayant espéré qu’Aristote Onassis l’épouserait un jour, Maria Callas se sent trahie et souffre beaucoup.

Le mariage n’est pas vraiment accepté par les médias, qui finiront par la surnommer Jackie O. Alors qu’Onassis a une bonne relation avec les enfants de Jacqueline Kennedy, cette dernière ne s’entend pas avec ses beaux-enfants à elle. D’ailleurs, Jacqueline Onassis et son mari se voient rarement, car elle vit alternativement en Grèce et en France. La relation est définitivement interrompue par la mort d’Alexandre Onassis dans une catastrophe aérienne en 1973, alors que ce dernier n’avait que 24 ans[35]. Aristote Onassis est sur le point de demander le divorce[42] quand il meurt le 15 mars 1975 en France des suites d’une myasthénie. Au moment de son décès, les relations entre lui et sa femme ont gravement empiré. Jacqueline Onassis se trouve à New York le jour de la mort de son mari, de sorte que sa belle-fille est la seule à assister à son décès.[4] La part de l’héritage qui lui reviendra avait été très réglementée par le contrat de mariage. Finalement, elle reçoit une soulte qui est estimée entre 20 et 26 millions de dollars[43],[35], au lieu des environ 125 millions qu’elle aurait pu recevoir[6]. Aux suites de son deuxième mariage, Jacqueline Onassis retourne définitivement à New York City qu’elle considère comme sa ville natale.[4]

[modifier] Les dernières années

Jacqueline Kennedy-Onassis avec le président Ronald Reagan et son épouse Nancy en 1985
Jacqueline Kennedy-Onassis avec le président Ronald Reagan et son épouse Nancy en 1985

Quelques mois plus tard, l’éditeur Larry Flynt, qui a déjà subi plusieurs batailles juridiques, achète quelques photos prises de Jacqueline Kennedy en 1971, alors qu’elle était déshabillée. Il les publie dans son magazine Hustler en août 1975[44].

C’est peu de temps après le décès d’Aristote Onassis que Jacqueline Onassis rencontre l’industriel d’origine belge Maurice Tempelsman, né en 1929 à Antwerpen. Elle passera avec lui à New York les dernières années de sa vie[16]. Marié, il avait quitté sa femme pour vivre avec Jacqueline Onassis. Comme l’épouse de Maurice Tempelsman refuse le divorce, les deux partenaires vivent en concubinage[45]. Relation d’autant plus piquante que Jacqueline Onassis tente de contrôler la vie privée de son fils John Fitzgerald Kennedy, Jr dont elle désapprouve la liaison avec l’actrice Daryl Hannah et le désir de devenir acteur. En revanche, sa fille Caroline Kennedy épouse Edwin Arthur Schlossberg le 19 juillet 1986 et lui apporte trois petits-enfants[22] : Rose Kennedy Schlossberg (née en 1988), Tatiana Celia Schlossberg (née en 1990) et John Bouvier Kennedy Schlossberg (né en 1993).

Jacqueline Onassis commence sa carrière d’éditrice en 1976.[13] Après avoir travaillé pour l’éditeur Viking Press, elle rejoint Doubleday en 1978, ayant acquis un poste qui lui permet de promouvoir plusieurs livres aussi bien que leurs auteurs. Elle participe aussi à la publication d’œuvres comme l’autobiographie Moonwalk de Michael Jackson[6]. D’autre part, elle s’intéresse à l’urbanisme de New York, en tentant d’empêcher la construction de gratte-ciels et en aidant à la restauration de bâtiments publics. Elle soutient aussi la construction de la bibliothèque Kennedy à Boston, conçue par Ieoh Ming Pei et inaugurée en octobre 1979.[13]

Pierre tombale de Jacqueline Kennedy Onassis sur le Cimetière national d’Arlington en Virginie
Pierre tombale de Jacqueline Kennedy Onassis sur le Cimetière national d’Arlington en Virginie

En janvier 1994, quand Jacqueline Onassis est examinée après une chute de cheval, les médecins diagnostiquent un lymphome non-hodgkinien, celui-ci étant une sorte de cancer. La presse est informée le mois suivant. Jacqueline Onassis poursuit son travail d’éditrice, tout en diminuant son rythme de travail, mais l’issue fatale survient à l’âge de 64 ans : Jacqueline Kennedy-Onassis s’éteint dans son sommeil le jeudi 19 mai 1994 dans son appartement sur la Cinquième Avenue à 22 h 15[6], le jour où son père John Bouvier aurait fêté son 103e anniversaire. Le New York Daily News publie sa nécrologie le lendemain.

Jacqueline Onassis est enterrée le 23 mai 1994 selon le rite de l’Église catholique romaine, sa tombe étant située entre celles de son premier époux John Fitzgerald Kennedy et de sa fille mort-née Arabella. Hillary Clinton, Lady Bird Johnson et Maurice Tempelsman assistent entre autres aux funérailles. Bill Clinton, président contemporain des États-Unis prononce son éloge funèbre, déclarant ainsi : « Dieu lui a donné de grands dons mais lui a aussi imposé beaucoup de souffrances. Elle les a toutes supportées avec dignité »[46].

[modifier] Livre

  • Jacqueline et Lee Bouvier, One Special Summer, B&T, publié en 1974 — récit du voyage en Europe de Jacqueline Kennedy et Lee Radziwill en 1951

[modifier] Hommages et références

[modifier] Lieux commémoratifs

Le Jacqueline Kennedy Garden en automne
Le Jacqueline Kennedy Garden en automne
  • À New York, le nom de Jacqueline Kennedy Onassis High School for International Careers[47] a été donné à un lycée en 1995. Celui-ci, étant situé entre les Sixième et Septième Avenues à 120 West 46th Street, s’appelait auparavant High School for the Performing Arts.
  • Le réservoir principal du Central Park new-yorkais a été renommé en son honneur et s’appelle le Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir[48].
  • La résidence sud-est du campus de l’Université George Washington a été renommée Jacqueline Bouvier Kennedy Onassis Hall[49].
  • Peu de temps après l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, Lady Bird Johnson a appelé un jardin Jacqueline Kennedy Garden situé à proximité de la Maison Blanche.[50].

[modifier] À la télévision

  • Au fil du 87e épisode The Chaperone de la série Seinfeld, le personnage Elaine Benes (Julia Louis-Dreyfus) tente d’obtenir le poste de travail que Jacqueline Kennedy-Onassis avait jadis occupé chez l’éditeur Doubleday. Bien qu’Elaine Benes ne reçoive pas ce poste-ci, elle obtient un autre avec l’aide d’un ami fictif de Jacqueline Kennedy-Onassis. Celui-ci lui procure le travail à cause des parallèles frappantes qui existent entre son apparence physique et celle de Jacqueline Kennedy-Onassis. À un certain moment, Elaine Benes révèle à l’ami de Jacqueline Kennedy-Onassis qu’elle avait beaucoup admiré cette dernière.
  • Au cours de l’épisode A Pretty Woman Has Venom de l’anime japonais Lupin III, ce dernier fait la connaissance de Jacqueline Kennedy-Onassis.
  • Dans la série Les Simpson, la mère de Marge Simpson s’appelle Jacqueline Bouvier, portant ainsi le nom de jeune fille de Jacqueline Kennedy-Onassis. D’ailleurs, l’épouse du maire Quimby est souvent vêtue du costume rose qu’avait porté Jacqueline Kennedy-Onassis le jour où le président Kennedy fut assassiné.
  • Dans la série télévisée Le Drew Carey Show, le personnage Mimi Bobeck (Kathy Kinney) arrive à un moment au travail avec une énorme paire de lunettes et une écharpe qui couvre ses cheveux. Bien qu’elle se fût habillée ainsi à cause d’une allergie, son collègue Drew Carey est saisi par l’idée qu’il s’agit de Jacqueline Kennedy-Onassis et s’exclame : « C’est Jackie ! Oh mon Dieu ! »
  • Les personnages principaux du show Popular, ceux-ci étant des adolescentes, fréquentent une institution appelée Jacqueline Bouvier Kennedy High School.
  • Elle Woods (Reese Witherspoon), protagoniste du film La Revanche d'une blonde et réputée pour sa vie frivole, est quittée par son ami Warner Huntington III qui la considère comme trop indiscrète. Il lui explique son point de vue en déclarant : « Si je veux devenir sénateur avant de fêter mes trente ans, il me faut une partenaire convenable. Pour cela, j’ai besoin d’une Jackie, et non d’une Marilyn. »

[modifier] En littérature

Dans le roman Galápagos par Kurt Vonnegut, ce dernier reconnaît au fil d’une croisière l’un des passagers comme Jacqueline Kennedy-Onassis.

[modifier] En musique

Carly Simon composa pour Jacqueline Kennedy-Onassis la chanson Touched by the Sun, qui fait partie de son album Letters Never Sent publié en 1994. Simon fut une amie de Jacqueline Kennedy-Onassis.

[modifier] Références musicales

[modifier] Références théâtrales

  • Jackie-O, un opéra par Michael Daugherty — Houston Opera Studio à Houston, Texas, mars 1997[53]
  • Cirque Jacqueline par Andrea Reese — Triad Theater à New York, New York[54]
  • Jackie, An American Life (Jackie, une vie américaine) par Gip Hoppe — Wilber Theatre à Boston, Massachusetts[55]
  • Jackie Undressed (Jackie sans vêtements) par Andree Stolte — Eagles Dare Theater à New York, juillet 2005[56]
  • The Secret Letters of Jackie & Marilyn (Les lettres secrètes de Jackie & Marilyn) par Mark Hampton et Michael Sharp — O'Reilly Theatre à Pittsburgh, Pennsylvanie[57]
  • The First Lady (La première dame) par Herman van Veen et Lori Spee[58]

[modifier] Références cinématographiques

  • 1981: Jacqueline Bouvier Kennedy par Steve Gethers, avec Jaclyn Smith dans le rôle de Jacqueline Kennedy-Onassis
  • 1983: Kennedy par Jim Goddard, avec Blair Brown
  • 1987: LBJ: The Early Years (LBJ : Les premières années) par Peter Warner, avec Robin Curtis
  • 1991: A Woman Named Jackie (Une femme nommée Jackie) par Larry Peerce, avec Roma Downey
  • 1992: Love Field (Champ d’amour) par Jonathan Kaplan, avec Rhoda Griffs
  • 2000: Jackie Bouvier Kennedy Onassis par David Burton Morris, avec Joanne Whalley
  • 2000: Thirteen Days (Treize jours) par Roger Donaldson, avec Stephanie Romanov
  • 2001: Jackie, Ethel, Joan: The Women of Camelot (Les femmes de Camelot) par Larry Shaw, avec Jill Hennessy
  • 2002: Timequest (Contre le temps) par Robert Dyke, avec Caprice Benedetti
  • 2003: America’s Prince: The John F. Kennedy, Jr. Story (Le prince d’Amérique: L’histoire de John F. Kennedy, Jr) par Eric Laneuville, avec Jacqueline Bisset

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Bertrand Meyer-Stabley, La Véritable Jackie, Pygmalion, 2002
  • Katherine Pancol, Une si belle image : Jackie Kennedy, 1929-1994, Seuil, 2003
  • Donald Spoto, Jackie : Le roman d’un destin, LGF - Le Livre de poche, 2003
  • Jacqueline Monsigny et Frank Bertrand, Moi, Jackie Kennedy, Michel Lafon, 2004
  • Frédéric Lecomte, Jackie, les années Kennedy, L’Archipel, 2004
  • Edward Klein et Laure Joanin, Adieu Jackie : Ses derniers jours, Jean-Claude Lattès, 2004

[modifier] Notes et références

  1. "First Lady" en anglais.
  2. abcdefghi (en)National First Ladies’ Library - Jacqueline Kennedy, consulté le 2 août 2007, Vaste biographie de Jacqueline Kennedy
  3. (en) Tombe de Janet Lee Auchincloss, consulté le 21 août 2007, Image de la tombe de Janet Lee, indiquant 1907-1989
  4. abcdefghijklmnopq (en) Sarah Bradford: America's Queen: The Life of Jacqueline Kennedy Onassis
  5. Bouvier est un patronyme français assez courant qui provient du métier de « gardien de bœufs ». L’épouse de l’écrivain Marcel Pagnol s’appelait d’ailleurs Jacqueline Bouvier.
  6. abcdef (en) Arlington Cemetery - Jacqueline Kennedy, consulté le 2 août 2007. Site du cimetière de Jacqueline Kennedy. Revu le 16 décembre 2004
  7. (en) Frontline: Van Salees Site généalogique par Mario de Valdes y Cocom, historien. Consulté le 1er août 2007
  8. avec Hugh D. Auchincloss le 21 juin 1942 ; avec Bingham Morris le 25 octobre 1979
  9. (en) Gore Vidal Biography Consulté le 2 août 2007. Revu le 3 janvier 2007. Par la Academy Achievement
  10. abcdefg (en) JFK library Consulté le 2 août 2007. Site web de la John F. Kennedy Library à Boston
  11. Debutante of the Year
  12. (en)Jackie - Time Consulté le 2 août 2007, article du Time
  13. abcdefghij (en) - Mrs. Kennedy’s Televised Tour of the White House, Jacqueline Kennedy: The White House Years.. Consulté le 27 août 2007.
  14. (en) The Salt Lake Tribune, par Jane Engle du Los Angeles Times. Consulté le 24 août 2007. Revu le 2 juillet 2007
  15. (en)mohonasen.org par Anne C. Consulté le 24 août 2007. Revu le 6 octobre 2003
  16. ab (fr) Jackie - l’hiver Consulté le 2 août 2007
  17. (en)Profiles in Courage, JFK Library Consulté le 27 août 2007
  18. (en)Harvard University Press par Edith May, du 28 juillet 2006. Consulté le 18 août 2007
  19. (en) John Kennedy, The White House, Biographie de John F. Kennedy sur le site de la Maison Blanche.
  20. (en) The Sons of Camelot Consulté le 11 août 2007
  21. (en) Find a Grave - Daughter Consulté le 27 août 2007. Du 2 juin 1998
  22. ab (en)Caroline Kennedy - JFK Library Consulté le 18 août 2007
  23. (en) The Beautiful and the Damned par Jake Tapper du 17 juillet 1999. Consulté le 27 août 2007
  24. (en) Who's for Whom - Time
  25. ab (en) JFK Library - Jacqueline Kennedy in the White House Consulté le 24 août 2007. Site de la JFK Library, description des années 1961-63
  26. Les seules premières dames américaines plus jeunes que Jacqueline Kennedy étaient Julia Tyler avec 24 ans et Frances Folsom Cleveland avec 21 ans
  27. (fr) Jackie - Madame Kennedy Consulté le 16 août 2007. Biographies détaillées de Jacqueline Kennedy et Grace Kelly
  28. (en) Mrs. Kennedy’s Televised Tour of the White House, Jacqueline Kennedy: The White House Years. Consulté le 27 août 2007
  29. (en) America's First Ladies - Jacqueline Lee Bouvier Kennedy
  30. (en) Jackie Kennedy asked Charles de Gaulle Consulté le 2 août 2007
  31. ce qui signifie le « meneur » en Ourdou
  32. Jacqueline Kennedy’s Asian Journey - [1]
  33. "Bon anniversaire, Monsieur le Président"
  34. (en) Faculty par Susan E. Gallagher. Consulté le 26 août 2007
  35. abcd (en) Passion Gate Extrait par Joanne Brown. Consulté le 27 août 2007
  36. abc (en)JFK Library - November 22, 1963
  37. (en) Sparknotes Consulté le 27 août 2007
  38. (en) The Times: Mrs Kennedy married in island chapel par Mario Modiano, le 21 octobre 1968. Consulté le 24 août 2007. Annonce du mariage de Jacqueline Kennedy et Aristote Onassis.
  39. (en) Born Again Redneck par Patrick Joubert Conlon. Consulté le 27 août 2007.
  40. (en)A Billionaire's Battle par Anthee Carassava. Consulté le 25 mars 2008.
  41. (en)imdb.com – Biography for Aristotle Onassis Consulté le 25 mars 2008
  42. (en) Jacqueline Bouvier Kennedy Onassis. Consulté le 27 août 2007.
  43. (en) Encyclopæedia Britannica Profiles: The American Presidency Consulté le 1er août 2007. Article de la Encyclopædia Britannica
  44. (en) People Vs. Larry Flynt Consulté le 23 août 2007
  45. (en) Jackie and Maurice - Loving Marriages Not Made in Heaven par Gabriel Rotello, publié dans le NY Newsday le 26 mai 1994. Consulté le 27 août 2007
  46. (en) International Herald Tribune par Paul F. Horvitz, le 24 mai 1994. Consulté le 2 août 2007
  47. (en) School Gets Onassis Name du 3 mars 1995. Consulté le 2 août 2007
  48. (en) New York Times Report par Diane Cardwell, le 30 juillet 2007. Consulté le 2 août 2007
  49. (en) Site officiel Revu en juillet 2006. Consulté le 1er août 2007
  50. (en) The White House - History of the White House Gardens and Grounds Consulté le 1er août 2007
  51. Traductions non officielles.
  52. (en) Tire me - ratm.net Consulté le 21 août 2007
  53. (en)Open History: Jackie O Consulté le 27 août 2007
  54. (en) Theater Ground, Cirque Jacqueline, du 16 août 2006 par Steve Desroches. Consulté le 27 août 2007
  55. (en) Theater Review; Enter Smiling but Elusive, as Always par Ben Brantley, publié dans le New York Times le 11 novembre 1997. Consulté le 27 août 2007
  56. (en)Show Listing: Jackie Undressed, An Inaugural Play Consulté le 27 août 2007
  57. (en) jackieandmarilyn.com Consulté le 27 août 2007
  58. (en) (nl) CD lié à la comédie musicale The First Lady article par Lori Spee. Consulté le 27 août 2007

[modifier] Pour aller plus loin

[modifier] Articles connexes

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